Chapitre 9

 

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ÉTUDE IX
TON DIEU RÈGNE !

Résumé des preuves prophétiques qui montrent la présence d’Emmanuel et l’établissement graduel de son royaume au Temps Présent.

« Qu’ils sont beaux sur les montagnes, les pieds de celui qui apporte de bonnes nouvelles, qui publie la paix, de celui qui apporte des nouvelles de bonheur, qui annonce le salut ! qui dit à Sion : Ton Dieu règne ! » Esaïe 52 : 7.

En considérant toutes les preuves présentées dans ce volume et dans les précédents, nous n’hésitons pas à proclamer aux enfants de Dieu loyaux et fidèles, à sa Sion bien-aimée, cette glorieuse nouvelle : « Ton Dieu règne ! » La prière de l’Eglise, répétée depuis si longtemps, a été exaucée : le Royaume de Dieu est véritablement venu. Dans les jours des rois actuels de la terre, avant que le bail de leur domination expire, il s’établit. Ceux qui sont morts en Christ sont même actuellement ressuscités et glorifiés avec notre Seigneur, notre Tête. Les membres-« pieds » du Corps de Christ qui sont encore dans la chair, s’inspirant de la glorieuse troupe qui a déjà gravi la montagne (Royaume) de Dieu, font déjà resplendir une partie de cette gloire merveilleuse comme le fit Moïse lorsqu’il descendit du mont Sinaï. Les visages de ces messagers reflètent déjà cette joie céleste qui remplit leurs cœurs et sort de leurs bouches lorsqu’ils sont en communion tous ensemble et avec le Seigneur, lorsqu’ils vont annoncer à toute nation (montagne) la bonne nouvelle du règne d’Emmanuel qui commence. Qu’ils sont beaux sur les montagnes les pieds de celui (les pieds du

(P302) Christ) qui apporte la bonne nouvelle de la joie et de la paix millénaires, qui affirme à Sion que le règne de notre Seigneur est commencé !

Quelles merveilleuses vérités ! — le Royaume de Dieu en voie d’établissement ; le Seigneur Jésus et ses saints ressuscités, déjà présents et occupés à la grande œuvre de la moisson, avec qui nous aussi comme membres de ce corps honoré dont nous sommes « les pieds », bien que toujours dans la chair, avons le privilège de collaborer pour annoncer la bonne nouvelle parmi les hommes et pour leur faire comprendre la signification des événements merveilleux et troublés devant préparer la voie et l’entrée du glorieux règne de la justice.

C’est de ceux-là que le prophète a dit : « Voici le Seigneur est venu avec ses saintes myriades pour exécuter le jugement contre tous » (Jude 14) ; « l’Éternel, mon Dieu, viendra, et tous les saints avec toi » (Zach. 14 : 5) ; « Le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, avec tous les saints anges [les saints, ses saints messagers] » (Matth. 25 : 31 — D. note) ; « un fleuve de feu [symbolisant de sévères jugements — un temps de détresse] coulait et sortait de devant lui ; mille milliers le servaient, [non seulement ses saints, mais aussi de nombreux autres agents et intermédiaires] et des myriades de myriades [toute l’humanité] se tenaient devant Lui. Le jugement s’assit et les livres furent ouverts ». — Dan. 7 : 10.

Telle est la situation actuelle : le grand Juge est venu non comme à son premier avènement, dans un corps d’humiliation, pour le sacrifice, mais dans toute la plénitude de sa puissance comme être spirituel, revêtu de la gloire de l’autorité divine, comme le représentant de Jéhovah, afin d’extirper complètement et à toujours le mal et l’injustice, et de rétablir tous les membres de la race rachetée qui désireront être rétablis et voudront rentrer en harmonie avec Dieu, à la perfection de leur être et à la vie éternelle. Le plan de Dieu est maintenant rendu manifeste : il nous est donné de le comprendre comme jamais auparavant. Les livres de la révélation divine auront bientôt été entièrement ouverts. Le jugement du monde

(P303) commence déjà par les institutions de la chrétienté nominale ; cette grande œuvre ainsi commencée d’une manière imperceptible aux yeux du monde, se poursuivra jusqu’au grand achèvement annoncé par le Seigneur, les apôtres et les prophètes, jusqu’à ce que tout le monde soit amené à regarder à Celui qui fut percé comme le Rédempteur, le Libérateur envoyé par Dieu, de même que les saints qui ont eu pendant longtemps les yeux fixés sur Jésus, l’Auteur et le Consommateur de leur foi (Voir Vol. 2, Chapitre 5.). Le règlement de comptes ou jugement qui commence par l’Église s’étendra rapidement et comprendra toutes les nations vivantes ; et au temps et dans l’ordre convenables toutes les puissantes armées de la mort viendront sur la scène.

Pendant que les membres glorifiés du Royaume, au-delà du voile, accomplissent une œuvre en dirigeant le cours des événements actuels, et font des préparatifs pour le glorieux règne, les membres du Royaume encore dans la chair, de ce côté-ci du voile, accomplissent aussi une œuvre importante. Leur mission est de rassembler les élus, de les sceller au front (intellectuellement) par la connaissance de la vérité (Apoc. 7 : 3), de séparer le blé d’avec l’ivraie en se servant de la faucille de la vérité présente, et de proclamer à Sion cet important message, « Ton Dieu règne » ! Cette œuvre, aussi, avance rapidement, et tous les fidèles qui ont déjà reçu la marque du sceau, s’occupent activement à leur tour à en sceller d’autres. Bientôt cette grande œuvre sera accomplie — les élus seront tous rassemblés et glorifiés.

Bénie fut la promesse faite aux premiers membres de l’Eglise que celui qu’ils virent monter au ciel reviendrait en vérité. Combien l’espérance de son apparition a été bénie, pendant tout l’Age, pour tous ceux qui furent éprouvés, persécutés, aux fidèles, qui attendirent ardemment sa venue jusqu’au moment où ils s’endormirent avec l’espérance de se réveiller à sa ressemblance. Mais combien plus bénis encore sont vos yeux, ô vous, saints d’aujourd’hui ; car vos yeux voient et vos oreilles entendant les signes de la présence de l’Espérance, si longtemps attendue, d’Israël.

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Tandis que, dans la Sion nominale, selon la prophétie d’Esaïe, les pécheurs qui ont oublié de garder leur alliance avec le Seigneur, sont effrayés des sombres nuées qui obscurcissent l’éclat de sa face, et que la crainte envahit les hypocrites, la véritable Sion voit le Roi dans sa beauté avec les yeux de la foi, et contemple dans le lointain le pays de blé et de vin, l’héritage glorieux dans lequel le Roi puissant, et le grand Libérateur, est venu pour conduire la race déchue un pays où les habitants ne diront plus, je suis malade, car ceux qui l’habitent seront ceux dont l’iniquité est pardonnée. — Es. 33 : 14, 17, 24.

A présent ce glorieux pays, ce paradis restauré, nous le discernons clairement à travers la perspective d’un millier d’années. C’est avec joie, c’est avec des chants et sous la conduite de ce Prophète plus grand que Moïse qui, maintenant, est même au milieu de nous, que les armées triomphantes des rachetés seront conduites dans le grand chemin de la sainteté vers le beau pays du repos, loin du péché et de la mort, et de tout ce qui est mal.

« Chantez à l’Éternel, ô vous ses saints et célébrez la mémoire de sa sainteté ! Car il y a un moment dans sa colère [qui doit être nécessairement manifestée dans la grande détresse qui bouleversera bientôt le monde], il y a une vie dans sa faveur ; le soir, les pleurs viennent et le matin il y a un chant de joie ». Bientôt, le monde châtié, et converti, s’unira au chœur de louange et de chant : « Tu as changé mon deuil en allégresse, tu as détaché mon sac, tu m’as ceint de joie afin que mon âme te loue par des cantiques et ne se taise point. Éternel, mon Dieu ! je te célébrerai à toujours ». — Ps. 30 : 4, 5, 11, 12 – D.

Rappelons-nous maintenant les étapes, solidement fondées sur « la parole prophétique plus ferme », par lesquelles nous avons passé pour arriver à cette connaissance qui réconforte notre cœur et fait rayonner notre âme. Nous avons derrière nous toutes les bonnes prophéties qui viennent aboutir au temps actuel comme étant

(P305) la période la plus merveilleuse de toute l’histoire du monde. Elles nous ont montré que, depuis Oct. 1872, nous vivons dans le septième millénium ; elles indiquent que la permission de régner accordée aux nations, « les temps des nations », expirera en 1914 et que la venue de Celui à qui appartient le jugement eut lieu en 1874. Elles nous ont montré aussi que, dans les jours de ces rois des nations, avant le terme de leur bail, le Dieu des cieux établira un Royaume dont l’établissement n’a cessé de progresser depuis 1878, et qu’à ce moment-là devait avoir lieu la résurrection de ceux qui étaient morts en Christ. Depuis cette date, non seulement notre Seigneur et Tête est présent, invisible au monde, mais il y a encore avec lui tous ces saints messagers. Et observez en outre que cette date de la résurrection des morts en Christ correspond dans un parallélisme exact à la date de la résurrection de la Tête du corps. La résurrection de notre Seigneur eut lieu trois ans et demi après son avènement comme Messie, qui eut lieu en l’an 29 de notre ère. La résurrection de son corps l’Eglise, devait avoir lieu en 1878, soit trois ans et demi après son second avènement en octobre 1874.

La prophétie a également indiqué comment notre Seigneur est revenu ; car, bien qu’il soit présent, nous ne pouvons pas le voir avec les yeux de la chair, pas plus que les saints ressuscités qui sont semblables à lui. C’est donc avec les yeux de la foi — de la foi dans la « parole prophétique plus ferme », — que nous voyons Sa présence, quoique nous sachions que les « pieds de Christ » seront bientôt changés et amenés à la même glorieuse ressemblance. Ils seront alors des êtres spirituels, semblables à Lui, Christ, et à tous les saints ressuscités qui sont maintenant avec Lui, et qui, au temps marqué, le verront tel qu’il est (1 Jean 3 : 2). Nous avons vu également que la venue d’Elie annoncé et aussi celle de l’homme du péché prédit, qui devaient précéder l’avènement de Christ sont des faits accomplis.

Nous avons examiné également les dates fixées sur lesquelles le prophète Daniel a appelé notre attention. Les 2300 jours ont eu leur point terminal en 1846, date à laquelle le sanctuaire de Dieu devait être purifié

(P306) des erreurs et des principes souillés de la papauté ; nous avons vu la purification qui fut accomplie alors. Nous avons vu que les 1260 jours (ou un temps, des temps et un demi-temps) ou la durée du pouvoir persécuteur de la papauté, prirent fin en 1799, date qui fut également le commencement du Temps de la Fin. Nous avons vu que les 1290 jours marquèrent le commencement d’une compréhension des mystères de la prophétie en 1829 pour atteindre son point culminant dans le grand mouvement de 1844, connu sous le nom de mouvement du Second-Adventisme, moment où, selon la prédiction du Seigneur, l’es vierges sages allèrent à la rencontre de l’Époux, soit trente ans avant sa venue réelle. Nous avons vu l’accomplissement de la Parole montrant l’Époux qui tardait. Voici maintenant plus de quinze ans que retentit le cri proclamé au milieu de la nuit : « Voici l’Époux ! » Nous avons vu avec une grande joie que les 1335 jours bénis entre tous nous amenaient en l’année 1874, date marquant exactement le retour de notre Seigneur. Depuis ce moment-là., nous avons reçu toutes les bénédictions promises par une révélation toujours plus claire des merveilleux mystères du plan de Dieu.

Nous avons vu ensuite se dérouler la grande œuvre de la moisson, au temps marqué et dans l’ordre fixé ; cette œuvre commença à l’automne de 1874, elle se poursuivit graduellement, silencieusement mais rapidement. Nous avons vu la mise en gerbes et le liement de l’ivraie et le rassemblement du froment. Combien nous sommes dans la joie et la bénédiction lorsque nous savons que depuis l’été de 1878, notre Roi prit possession de son grand pouvoir, qu’Il commença son règne par la résurrection de ceux qui dormaient en Jésus ; nous sommes heureux de savoir que, depuis ce moment-là, ses membres arrivés au terme de leur épreuve n’ont plus besoin de « dormir » et d’attendre la gloire à venir. En effet, pour chacun d’eux, lorsqu’il a achevé sa course dans la mort, ce moment-là est celui où il est « changé » en un clin d’œil, élevé à la perfection complète, à la nature et à la ressemblance divines. Nous pouvons véritablement dire : « Heureux dès à présent les morts qui meurent dans le Seigneur ! » Ils se reposent de leurs travaux, mais’ leurs œuvres continuent ; de l’autre côté du voile, c’est la même œuvre que poursuivent tous ceux qui seront des vainqueurs de ce côté-ci du voile ; après

(P307) être entrés dans la gloire de la nature divine, il n’y aura plus de fatigues ni de durs sacrifices.

En outre, nous voyons que la faveur divine retourne peu à peu à Israël selon la chair ; leur aveuglement et leurs préjugés contre Christ Jésus ayant quelque peu commencé à disparaître, le pays de la promesse s’ouvre devant eux, alors qu’ils sont expulsés d’autres pars, et la Palestine redevient fertile. Ces signes extérieurs seuls, sans les indications prophétiques des dates et des temps, seraient déjà de fortes preuves que nous vivons au terme de l’Age ou période qui a été consacrée par Dieu à l’élection de l’Eglise ou classe du Royaume, parce que les Écritures assurent positivement .que l’aveuglement et le rejet des Juifs ne dureront que jusqu’au moment où tous les membres du Corps de Christ auront été choisis.

Lorsque nous réfléchissons à cette dernière phase du Temps de la Fin, dans laquelle nous sommes maintenant au sein même de la moisson de l’âge, lorsque nous pensons au règlement de toutes les questions complexes qui sont à résoudre dans notre époque enfiévrée et agitée, après le court laps de temps de vingt-trois années, combien nous devons sentir la solennité et la gravité de l’heure présente et les responsabilités de tous ceux qui ont reçu les certitudes de « la parole prophétique plus ferme » ! Les problèmes considérables et angoissants de notre époque nous amènent dans la grande détresse annoncée par Daniel ; les cœurs des masses commencent à être troublés, tous songent à la terrible crise qui s’approche. Nous laisserons pour un prochain volume la considération de cette grande crise du « jour de la vengeance » et de « la colère » contre les nations, le sujet étant trop vaste et trop important pour être traité ici. Mais réjouissons-nous cependant de ce que, au-delà de la détresse, au-delà même de la période disciplinaire et bienfaisante du règne de Christ, nous voyons le glorieux pays du repos, de l’héritage éternel et béni accordé à la race rachetée et rétablie.

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Ces temps-là sont vraiment merveilleux ; cependant peu de personnes écoutent « la parole prophétique plus ferme », la plupart des hommes considérant l’avenir simplement en se basant sur les indications des événements actuels. Les hommes voient s’amonceler les nuages sombres, mais ils ne peuvent rien discerner de leur bordure argentée s’ils ne s’adressent pas à la Parole de Dieu.

Oui, nous reconnaissons ta présence bien-aimée, ô cher Rédempteur et. Seigneur, et nous nous réjouissons de constater les preuves de l’établissement au temps actuel de ton miséricordieux Royaume ! Nos cœurs débordent de gratitude en voyant les rayons convergents du témoignage divin — de la loi, des prophètes, des apôtres, de tes propres déclarations cachées jusqu’à maintenant, et même des mystères longtemps ensevelis du merveilleux « témoin » d’Egypte — se concentrer en un glorieux foyer, montrant à tes fidèles croyants que le jour glorieux va bientôt poindre, malgré les nuages et l’obscurité épaisse qui cachent encore ta gloire à tous, sauf aux yeux de la foi de ton épouse ! A la lumière radieuse de ce foyer, les perles de ta précieuse vérité viennent s’éclairer, les unes après les autres, resplendissant d’un éclat inconnu jusqu’alors et toutes réfléchissant ta majestueuse présence !

« Justes, réjouissez-vous en l’Éternel et célébrez par vos louanges sa sainteté » ! « Vous tous, peuples, battez des mains ! Poussez vers Dieu des cris de joie ! Car l’Éternel, le Très-Haut est un grand Roi sur toute la terre » !