Chapitre 6

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ETUDE VI

ORDRE ET DISCIPLINE
DANS LA NOUVELLE-CREATION

Signification de l’ordination. — Seulement douze ministres plénipotentiaires. — « Clergé » et « laïques ». — Choix des anciens et des diacres. — Ordination des anciens dans chaque ecclésia. — Qui peut élire des anciens et comment ? — La majorité ne suffit pas. — Divers ministères. — Un ministère doit-il être rétribué ? Discipline dans l’ecclésia. — Faux appels à prêcher. — « Avertissez les déréglés. » — Avertir n’est pas l’affaire de tous. — Les réprimandes publiques doivent être rares. — « Ne rendez à personne le mal pour le mal. » — Exciter à la charité. — « Le rassemblement de nous-mêmes. » — Variété et caractère de nos assemblées. — La doctrine est encore nécessaire. — Occasions favorables de poser des questions. — Exemples de réunions profitables. — « Que chacun soit pleinement persuadé dans son propre esprit. » — Services funèbres. — Dîmes, collectes, aumônes.

EN examinant ce sujet, à est bon que nous gardions clairement à l’esprit l’unité de l’Eglise. Et si l’Eglise entière, à travers le monde, est une, cependant dans un autre sens du mot, chaque assemblée (ou groupe) séparée de croyants est une représentation de l’ensemble. Chaque Ecclésia séparée doit donc considérer le Seigneur comme sa Tête (ou Chef), et ses douze apôtres comme les douze étoiles brillantes qui enseignent et que le Seigneur tint spécialement dans sa main et qu’il dirigea, en les employant comme ses porte-parole pour instruire son Eglise en tous lieux, dans chaque assemblée et à travers tout l’Age de l’Evangile.

Chaque congrégation ou Ecclésia — même si elle se compose de deux ou trois personnes seulement — doit chercher à discerner la volonté du Chef dans toutes ses affaires. Elle doit se sentir en unité avec toutes les chères ecclésias d’une « foi de pareil prix » dans le sacrifice du cher Rédempteur et dans les promesses de Dieu — avec les ecclésias de partout. Elle doit se réjouir de leur bonheur et admettre le fait que

(P274) le Seigneur, en qualité de surveillant de son œuvre, peut, aujourd’hui, comme dans tous les temps, employer quelques instruments spéciaux pour le service de l’Eglise comme un tout, aussi bien qu’employer certains membres de chaque petite assemblée locale. S’attendant ainsi au Seigneur et discernant le caractère des, serviteurs qu’il veut employer — humbles, zélés, de bonne réputation, bien éclairés dans la Vérité, donnant la preuve qu’ils ont reçu l’onction — celle de l’Esprit chaque ecclésia sera préparée à s’attendre à de tels ministères généraux comme répondant aux besoins de l’Eglise entière, et à chercher à prendre part à la bénédiction générale et à la dispensation de la « nourriture au temps convenable » qui nous fut promise par le Maître. Elle se souviendra spécialement aussi qu’il a promis des bénédictions particulières à la fin de cet Age et qu’il pourvoirait à des choses nouvelles comme à des choses anciennes à la famille de la foi par les canaux appropriés de son propre choix. — Matt. 24 : 45-47.

Les moyens, les canaux utilisés pour transmettre ces bénédictions, le Seigneur les surveillera et les dirigera lui-même. Tous les membres du corps unis à la Tête doivent avoir confiance et attendre l’accomplissement de ses promesses, mais néanmoins, ils doivent « éprouver les esprits », mettre à l’épreuve les doctrines quelle qu’en soit la source. La mise à l’épreuve n’implique pas un manque de confiance ‘dans ceux que l’on reconnaît comme étant des canaux de la vérité dirigés par Dieu, mais elle implique une fidélité au Seigneur et à la Vérité les considérant comme supérieurs à tous les instructeurs humains et à leurs déclarations ; elle implique également que ce n’est pas la voix de l’homme que les membres du corps écoutent, mais celle du Grand Berger, qu’ils se régalent de ses paroles, les aiment — aiment à les mâcher et à les digérer.

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De tels membres du corps se fortifient davantage et plus rapidement dans le Seigneur et dans ‘la puissance de sa force que ne peuvent le faire d’autres, parce qu’ils sont attentifs à la direction et à l’instruction du Seigneur.

Cette unité générale du corps, cette sympathie générale, cet enseignement général par un canal général que le Seigneur a pourvu pour le rassemblement complet de ses joyaux avec lui-même à sa seconde présence (Mal. 3 : 17 ; Matt. 24 : 31), tout cela ne doit cependant pas empêcher de reconnaître convenablement qu’un ordre doit exister dans chacun de ces petits groupes ou ecclésias. Si petite que soit une assemblée, il doit y régner de l’ordre. Par ce terme « ordre », nous n’entendons toutefois pas raideur ou formalisme. L’ordre qui opère le mieux et de façon la plus satisfaisante est celui qui agit sans bruit et dont on ne voit pas le mécanisme. Même si l’as­semblée ne comprend que trois, cinq ou dix personnes, elle doit néanmoins s’attendre au Seigneur pour s’assurer de sa direction quant au choix, parmi ses membres, des anciens (ou principaux), ou des plus avancés dans la Vérité, possédant les diverses qualifications d’un Ancien, comme nous les avons déjà vues esquissées dans la Parole inspirée : claire compréhension de la Vérité, aptitude à l’enseigner, vie morale sans reproche, sachant conserver l’ordre sans frottements inutiles en donnant un exemple dans sa famille, etc.

Si le petit groupe se laisse ainsi conduire par la Parole et l’Esprit du Seigneur et les laisse agir, le résultat des jugements unis de ses membres tel qu’ils s’expriment lors de l’élection des serviteurs, devrait être accepté comme étant la pensée du Seigneur sur le sujet : les personnes choisies comme anciens devraient être, selon toute probabilité, les meilleures et les plus compétentes de l’assemblée. Cependant, il est de toute nécessité de faire observer que de telles élections ne doivent pas être faites sans toute la considération voulue et la prière ; aussi est-il opportun de les annoncer à l’avance et qu’il soit entendu que, seuls, ceux qui prétendent être des membres de la

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Nouvelle-Création (hommes et femmes) essaieront d’exprimer la pensée du Seigneur sur le sujet — par le vote. Ceux-là doivent avoir dépassé le stade de la repentance du péché, de la restitution au prochain dans la mesure de leur capacité et de l’acceptation du sacrifice du Seigneur Jésus comme base de leur accord avec Dieu ; ils doivent avoir fait une pleine consécration d’eux-mêmes à l’Eternel, être ainsi sous l’onction et avoir part à tous les privilèges de la « maison des fils ». Ceux-là seuls sont compétents pour apprécier et exprimer la pensée, la volonté du Chef (Tête) du corps. Eux seuls constituent l’Eglise, le corps de Christ, bien que d’autres, qui n’ont pas encore franchi le degré de la consécration mais qui se confient dans le sang précieux, puissent être comptés comme des membres de « la famille de la foi » dont on doit espérer le progrès, et considérer la prospérité.

ORDINATION DES ANCIENS DANS CHAQUE ECCLESIA

« Ils firent nommer des anciens dans chaque assemblée [Ecclésial et après avoir prié et jeûné, ils les recommandèrent au Seigneur. » — Actes 14 : 23.

La manière habituelle d’agir, que l’on trouve dans ce récit ainsi que dans d’autres fréquentes références aux anciens à propos de toutes les églises, justifie la conclusion que telle était la coutume invariable dans l’Eglise primitive. Comme nous l’avons déjà vu, le terme « anciens » comprend les évangélistes, les pasteurs, les ins­tructeurs et les prophètes (ou orateurs publics) ; il importe donc que nous sachions ce que signifie ce mot « nommer ». De nos jours, on emploie généralement ce mot à propos d’une cérémonie d’installation, mais tel n’est pas le sens du terme grec cheirotonéo employé dans ce texte. Il signifie : « élire, désigner par mains levées »,

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manière habituelle de voter encore en usage. C’est la définition qu’en donne le Prof. Young dans sa Concordance biblique analytique. Comme on pourrait considérer qu’il s’agit là d’un ouvrage de source presbytérienne, nous voulons donner également la définition de la « Concordance complète de Strong » que l’on peut considérer comme une autorité méthodiste. Cette dernière définit ainsi la racine du mot : « celui qui lève la main, qui vote (en levant la main) ».

Notre Seigneur se sert d’un mot grec totalement différent lorsque parlant des apôtres, il dit : « c’est moi qui vous ai choisis et qui vous ai ordonnés » (Jean 15 : 16). C’est de ce même mot tithemi que se sert l’Apôtre lorsque, parlant de son ordination, il dit : « J’ai été établi prédicateur et apôtre » (1 Tim. 2: 7). Mais cette ordination, l’Apôtre déclare formellement qu’elle était « non de la part des hommes, ni par l’homme, mais par Jésus Christ et Dieu le Père » (Gal. 1 : 1). Tous les membres du Corps Oint, unis à la Tête et participant de son Esprit, sont de cette façon ordonnés pareillement, non pas dans la fonction d’apôtre comme le fut Paul, mais dans celle de ministres (serviteurs) de la Vérité, chacun dans la mesure de ses talents et des occasions favorables (Esaïe 61 : 1) ; les douze seulement furent ordonnés comme apôtres, ou représentants spéciaux, comme ministres plénipotentiaires.

Pour en revenir à l’ordination ou nomination des anciens par le vote de l’assemblée (Ecclésia) de la Nouvelle-Création, à « main levée » comme nous l’avons vu plus haut, nous remarquons que telle était la manière habituelle de faire ; l’Apôtre, en effet, emploie le même mot grec en racontant comment Tite devint son assistant. Il dit : « mais aussi il a été choisi par les assemblées pour notre compagnon de voyage ». Les mots mis en italique viennent du mot grec cheirotoneo qui signifie comme nous l’avons vu, « élire à main levée ». En outre, le mot « aussi » implique ici que l’Apôtre lui-même fut choisi par un vote similaire,

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non pas choisi pour être un Apôtre, mais un missionnaire — un représentant, en cette occasion, des églises et sans doute à leurs frais.

Il est évident, toutefois, que certains des voyages subséquents de l’Apôtre eurent lieu sans le vote ou le soutien de l’église d’Antioche (2 Tim. 1 : 15). Les règles de l’Eglise primitive laissaient tous ses membres libres d’exercer leurs talents et leur charge selon leur propre conscience. Les ecclésias (assemblées ou congrégations) pouvaient accepter ou refuser les services des apôtres, même comme leurs représentants spéciaux ; de leur côté, les apôtres pouvaient accepter ou refuser de tels engagements — chacun exerçant sa propre liberté de conscience.

Cependant, dans le Nouveau Testament, n’y est-il pas mentionné d’autres ordinations d’anciens, etc., que par vote ? N’y a-t-il rien qui signifierait conférer une autorité ou une permission de prêcher, comme le mot ordonner est de nos jours généralement employé dans toutes les dénominations pour désigner l’installation, l’ordination d’anciens, de prédicateurs, etc. ? Nous allons examiner de près ces questions.

On emploie le mot ordonner dans un autre passage seulement quand il est question d’anciens, et c’est la traduction d’un mot grec différent, kathistemi, qui signifie : « placer, établir » (Young), « etablir » (Strong). On trouve ce mot en Tite 1 : 5 : « que tu mettes en bon ordre les choses qui restent à régler, et que, dans chaque ville, tu établisses des anciens, suivant que moi je t’ai ordonné », c’est-à-dire selon les dispositions que j’ai prises. A première vue, ce texte semble impliquer que Titus était autorisé à nommer ces anciens sans tenir compte des désirs des assemblées (églises, ecclésias), et c’est sur cette manière de voir que repose la théorie épiscopale de l’ordre ecclésiastique. Les

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catholiques, les épiscopaux et les méthodistes-épiscopaux prétendent tous que leurs évêques ont une autorité apostolique pour établir, nommer ou installer des anciens dans les assemblées sans le vote à main levée de celles-ci.

Ce texte est le rempart de cette idée, mais c’est un appui plutôt faible dès que nous examinons le dernier membre de phrase « suivant que moi je t’ai ordonné » l’Apôtre n’aurait sûrement pas donné à Tite l’« ordre » ou l’instruction de faire autrement que ce que lui-même (l’Apôtre) faisait à ce sujet. Or, le compte rendu de la procédure personnelle de l’Apôtre, traduit exactement, est très explicite : « Ils firent nommer, par vote à main levée, des anciens dans chaque Ecclésia et, après avoir prié et jeûné, ils les recommandèrent au Seigneur ». — Actes 14 : 23.

Nul doute que le conseil de l’Apôtre et celui de Tite que Paul recommande spécialement aux frères comme étant un ministre fidèle de la Vérité, seraient .non seulement désirés mais encore recherchés par les frères et très généralement suivis ; néanmoins, l’Apôtre et tous ceux qui suivirent son exemple cherchèrent à placer la responsabilité où Dieu la plaçait, c’est-à-dire sur l’Ecclésia dont le devoir doit être d’« éprouver les esprits [enseignements et instructeurs] pour savoir s’ils sont de Dieu » (1 Jean 4: 1). « S’ils ne parlent pas selon cette Parole, il n’y a pas d’aurore pour lui » [Esaïe 8 : 20] ; « détournez-vous d’eux » conseille l’Apôtre ; il ne faut pas voter pour eux, ni les accepter en aucune manière comme instructeurs, anciens, etc.

De toute façon l’approbation de l’Ecclésia serait nécessaire, qu’elle soit exprimée par vote comme l’indique le texte, ou non ; car, à supposer que Tite eût nommé des anciens ne convenant pas aux frères, combien de temps la paix aurait-elle duré ? Quel service pastoral ou autre un Ancien, ne répondant pas aux sentiments de l’Eglise, accomplirait-il ? Pratiquement aucun.

C’est la politique du clergé et non les enseignements de notre Seigneur et de ses douze apôtres, qui est responsable

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de la division des saints en deux classes appelées « clergé » et « laïques ». C’est l’esprit de cléricalisme et de l’anti-christ qui cherche encore à dominer sur l’héri­tage de Dieu de toutes les manières possibles selon le degré d’ignorance prévalant dans les églises. Le Seigneur et l’Apôtre ne reconnaissent pas, comme corps de Christ, les anciens mais l’Eglise (Ecclésia), et quelle que soit la dignité (ou l’honneur) qui s’attache à de fidèles anciens en tant que serviteurs du Seigneur et de l’Eglise, elle n’est rien si elle n’est reconnue que par eux-mêmes ou par d’autres anciens. Il faut que l’assemblée qui les choisit les connaisse, reconnaisse leurs grâces chrétiennes et leurs capacités à la lumière de la Parole de Dieu, sinon elle ne peut leur accorder une telle position, un tel honneur. Par conséquent, aucun Ancien ne peut s’accorder à lui-même une autorité quelconque. En vérité, la disposition chez un frère à ne tenir aucun compte de l’Eglise, le Corps de Christ, et à se croire supérieur, et à estimer son juge­ment personnel supérieur à l’ensemble, constitue la preuve évidente qu’un tel frère n’est pas dans l’attitude conve­nable pour être admis comme Ancien ; l’humilité, la reconnaissance de l’unité de l’Ecclésia comme corps du Seigneur sont les conditions essentielles pour assurer ce service.

Aucun frère ne devrait assumer d’obligations publiques dans l’Eglise en qualité de conducteur, représentant, etc., sans une élection, même s’il avait l’assurance que son acceptation ne soulèverait aucune discussion. La méthode scripturale d’ordonner, (établir) des anciens dans toutes les églises est l’élection par vote à main levée faite par l’assemblée. Vouloir avec insistance qu’une telle élection ait lieu avant de servir, c’est suivre l’arrangement des Ecritures ; elle fortifie l’Ancien, et en outre, elle rappelle à l’Ecclésia ses devoirs et ses responsabilités dans le choix de ses anciens au nom et dans l’esprit du Seigneur, comme étant l’ex­pression du choix de Dieu, de la volonté de Dieu. De plus, cet arrangement scriptural intéresse les membres de l’Ecclésia à tout ce que disent et font les anciens qui les ser­vent et les représentent. Il s’oppose à l’idée trop courante que les anciens possèdent l’assemblée et la gouvernent ; il met un terme à leur manière de penser et de parler d’elle comme de « mon troupeau » plutôt que de penser et de dire qu’elle est « le troupeau du Seigneur que je sers ».

Pourquoi ces sujets, si clairs dans les Ecritures, ne sont-ils pas mieux compris et mieux exposés d’une manière générale ? Parce que la nature humaine se plaît à recevoir l’honneur et la préférence, et qu’elle tombe promptement dans de mauvaises conditions favorables à cette tendance, conditions qui ont été populaires depuis dix-sept siècles, et parce que les gens les admettent et les préfèrent aux libertés avec lesquelles Christ les affranchit. Et puis, beaucoup de personnes ont une telle certitude que les coutumes de Babylone doivent être justes qu’elles n’ont jamais étudié la Parole de Dieu sur ce sujet.

LA DUREE DU SERVICE DE L’ANCIEN

Rien n’étant dit par inspiration touchant la durée du service pour lequel un Ancien doit être élu, nous sommes donc libres d’exercer notre raison et notre jugement sur la question. Bien des personnes peuvent être, dans l’Eglise, estimées comme des anciens ou des frères développés, utiles et hautement appréciés, et pourtant n’être pas des anciens choisis, établis par l’Ecclésia pour la représenter comme évangélistes, instructeurs, pasteurs. C’est ainsi que les « femmes âgées » (Le chapitre V traite de la place de la femme dans l’Eglise.) sont mentionnées à plusieurs reprises par les apôtres, sans la moindre suggestion qu’au­cune d’elles ait jamais été choisie comme « ancien » ou instructeur représentatif dans l’assemblée (Ecclésia). Cer­tains qui ont été choisis pour le service de l’Ecclésia peuvent cesser de posséder les qualifications requises, ou d’autres peuvent, sous la providence divine, accéder à une plus grande efficacité dans le service de l’Eglise. Une année, ou des fractions d’année — un semestre ou un trimestre ‑

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paraissent être des périodes appropriées pour ces ser­vices, la plus courte si les personnes sont moins expéri­mentées, la plus longue si elles sont bien expérimentées et favorablement connues. En l’absence de loi ou même d’avis ou de suggestion, il appartient à chaque congrégation (Ecclesia) de déterminer au mieux quelle est la volonté du Seigneur dans chaque cas.

LE NOMBRE D’ANCIENS

Les Ecritures ne limitent pas le nombre d’anciens ; toutefois, cela doit raisonnablement dépendre de l’impor­tance de l’Ecclésia aussi bien que du nombre d’éléments capables, compétents, etc. (On ne doit tenir personne pour un croyant, pour quelqu’un qui est pleinement consacré, sans que tant par ses paroles que par ses actes, il ait donné des preuves évidentes de sa foi et de sa consé­cration longtemps avant qu’on ne le choisisse comme Ancien.) Nous sommes d’avis d’accepter tous ceux qui possèdent les qualifications désirées et de partager les ser­vices entre eux. Si un zèle convenable les anime, un genre ou un autre genre de travail de mission ou d’évangélisa­tion ne tardera pas à en appeler quelques-uns d’entre eux, ou à réclamer une partie du temps d’un grand nombre. Chaque Ecclésia devrait être ainsi un séminaire de théolo­gie d’où partiraient continuellement des instructeurs capa­bles vers des champs de service plus étendus. L’Ancien qui manifesterait de la jalousie sur les autres et le désir de les empêcher de servir devrait être considéré lui-même comme indigne de continuer à servir ; cependant, on ne doit choisir ni un incompétent, ni un novice pour satis­faire sa vanité. Comme membres du Corps de Christ, l’Église doit voter comme elle croit que le Chef (Tête) voudrait qu’elle le fît.

Il serait peut-être bon de donner un avertissement contre l’élection d’un Ancien quand personne ne présente les qualifications indiquées par les apôtres : il vaut beaucoup mieux ne pas avoir d’anciens que d’en établir qui seraient

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incompétents. En attendant qu’un frère compétent pour le service soit trouvé, que les réunions revêtent un carac­tère officieux (« informai ») avec pour texte d’étude la Bible, et pour instructeur présent représentativement par les Etudes dans les Ecritures et les Towers — comme votre Ancien choisi en quelque sorte. Il sera heureux de recevoir par correspondance toutes questions concernant votre bien et pouvant trouver une réponse scripturale.

QUI PEUT ELIRE DES ANCIENS ET COMMENT ?

Seule l’Ecclésia (le corps : hommes et femmes), les Nouvelles-Créatures, sont des électeurs ou des votants. La « maison de la foi » en général, des croyants non consacrés ils n’ont rien à faire dans une telle élection, car ce que l’on recherche, c’est le choix du Seigneur par l’intermédiaire de son « corps » qui possède son esprit. Tous les membres’ du corps consacré doivent voter, et chacun d’eux peut proposer des candidats lors d’une réunion générale convoquée à cet effet, une semaine avant le vote de préférence, afin de laisser le temps de réfléchir.

Quelques-uns ont insisté pour que le vote se fasse au scrutin secret, afin que chacun soit plus libre d’exprimer son véritable choix. Nous répondons que quel que soit l’avantage d’une telle procédure, il est compensé par un préjudice, savoir la perte de la discipline et de la formation du caractère accomplies par le mode apostolique du vote « à main levée ». Chacun doit apprendre à être franc et loyal, et en même temps affectueux et aimable. Le vote — qu’on s’en souvienne — est le choix du Seigneur exprimé par des membres de son corps suivant le degré de capacité qu’ils possèdent pour le discerner. Personne n’a la liberté de se dérober à ce devoir, ni de favoriser l’un plutôt que l’autre, sauf s’il croit que ce faisant il a et exprime la pensée du Seigneur.

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LA MAJORITE NE SUFFIT PAS

Dans les affaires du monde, le vote à une simple majorité décide, mais bien sûr il ne devrait pas en être ainsi dans l’Ecclésia ou corps du Seigneur. Au contraire, autant que cela est possible, on doit chercher à obtenir selon la « loi du jury » un vote unanime. Le frère qui n’est élu qu’à une simple majorité peut difficilement se trouver à l’aise pour accepter cela comme étant « le choix du Seigneur », pas plus que l’assemblée ne peut l’être elle-même. On doit rechercher un autre candidat capable de réunir les suffrages de tous, ou presque, par des votes successifs, semaine après semaine, jusqu’à ce qu’on ait trouvé ou qu’on y ait renoncé ; ou bien que tous s’accordent sur les deux ou trois ou plus qui pourraient servir à tour de rôle et réuniraient ainsi les idées de tous. Cependant, si un amour fervent pour le Seigneur et la Vérité règne, si l’on prie pour être guidé et si, lorsque des talents sont à égalité, on préfère voir honorer un autre que soi, on trouvera généralement aisé de faire l’unité de jugement touchant la volonté divine sur le sujet. « [Que] rien [ne se fasse] par esprit de parti, ou par vaine gloire ». « Vous appliquant à garder l’unité de l’Esprit par le lien de la paix ». — Phil. 2 : 3 ; Eph. 4 : 3.

Le même arrangement devrait s’appliquer quant au choix des aides appelés diacres et diaconesses dont la bonne réputation devrait également être remarquée comme étant une qualification (Voyez 1 Tim. 3 : 8-13). Ceux-là peuvent être appelés à tous les services exigés, et ils devraient posséder, autant que possible, les mêmes qualifications que les anciens, y compris l’aptitude à l’enseignement et les grâces de l’Esprit.

VARIETE DE MINISTERES

Comme nous l’avons déjà vu, des anciens peuvent être spécialement qualifiés pour telle ou telle activité ; les uns excellent dans l’exhortation, d’autres dans l’enseigne­ment, d’autres encore pour prophétiser (pour parler en

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public), certains comme évangélistes pour intéresser des incroyants, et d’autres comme pasteurs pour veiller aux divers intérêts du troupeau sur le plan local ou sur le plan général. Le discours de l’Apôtre Paul aux anciens de l’Ecclésia d’Ephèse nous donne le champ général d’activité auquel chaque individu doit s’adapter et employer ses talents comme intendant. Ses paroles méritent bien d’être prises sérieusement en considération et dans la prière par tous ceux qui acceptent le service d’ancien dans quelque branche de l’œuvre. Il dit : « Prenez donc garde à vous-mêmes, et à tout le troupeau, au milieu duquel l’Esprit saint vous a établis surveillants [mot qu’on traduit à tort ailleurs par évêques] pour paître l’assemblée [Ecclésia] de Dieu » (Actes 20 : 28). Eh oui ! les anciens doivent tout d’abord prendre garde à eux-mêmes, de peur que le petit honneur de leur position ne les rende orgueilleux et hautains, et de peur qu’ils ne s’arrogent l’autorité et les honneurs qui appartiennent à la Tête — le Grand Berger. Paître le troupeau est l’affaire du Seigneur ; ainsi qu’il est écrit, « Comme un berger il paîtra son troupeau » (Esaïe 40 : 11). Quand donc, quelqu’un est choisi comme Ancien, c’est afin qu’il puisse représenter le Grand Berger, qu’il puisse être l’instrument ou le canal par lequel le Grand Berger du troupeau puisse faire parvenir aux siens la « nourriture au temps convenable », « des choses nouvelles et des choses anciennes ».

« Malheur aux pasteurs [bergers] qui détruisent et dispersent le troupeau de ma pâture ! dit l’Eternel. C’est pourquoi, ainsi dit l’Eternel, le Dieu d’Israël, quant aux pasteurs [bergers] qui paissent mon peuple : Vous avez dispersé mon troupeau, et vous les avez chassés, et vous ne les avez pas visités ; voici, je visite sur vous l’iniquité de vos actions, dit l’Eternel… Et je susciterai sur eux des pasteurs [bergers] qui les paîtront ; et ils ne craindront plus, et ne seront pas effrayés, et il n’en manquera aucun, dit l’Eternel. » — Jér. 23 : 1, 2, 4. — D.

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L’IMPOSITION DES MAINS DU CORPS DES ANCIENS

(1) « Ne néglige pas le don de grâce qui est en toi, qui t’a été donné par prophétie [prédiction] avec l’imposition des mains du corps des anciens [des anciens assemblés]. » — 1 Tim. 4 : 14.

(2) « Qu’ils [les sept diacres choisis par l’Eglise] présentèrent devant les apôtres ; et, après avoir prié, ils leur imposèrent les mains. » — Actes 6 : 6.

(3) « Or il y avait à Antioche, dans l’assemblée [Ecclésia] … l’Esprit saint dit : Mettez-moi maintenant à part Barnabas et Saul pour l’oeuvre à laquelle je les ai appelés. Alors, ayant jeûné et prié, et leur ayant imposé les mains, ils les laissèrent aller. » — Actes 13 : 1-3.

(4) « N’impose les mains précipitamment à personne et ne participe pas aux péchés d’autrui. » — 1 Tim. 5 : 22.

(5) « Et Paul leur ayant imposé les mains, l’Esprit saint vint sur eux, ils parlèrent en langues et prophétisèrent [préchèrent]. » — Actes 19 : 6.

(6) « Puis ils [les apôtres] leur imposèrent les mains, et ils reçurent l’Eprit saint. » — Actes 8 : 17-19.

(7) « C’est pourquoi je te rappelle de ranimer le don de grâce de Dieu qui est en toi par l’imposition de mes mains. » 2 Tim. 1 : 6.

Nous rassemblons ainsi les témoignages inspirés concernant l’imposition des mains dans l’Ecclésia de la Nouvelle-Création. Dans les trois derniers (5, 6, 7), la référence à la communication des « dons », commune dans l’Eglise primitive, est évidente. Les apôtres imposaient ainsi les mains à tous les croyants consacrés, et il s’en suivait un ou plusieurs dons (« langues », etc.) « Or à chacun est donnée la manifestation de l’Esprit en vue de l’utilité » [1 Cor. 12 : 7] (Voir volume V, chap. 8.). On peut grouper ensemble les quatre premiers textes comme faisant partie du même enseignement général, à savoir comme une marque d’approbation ou d’adhésion, mais non comme un signe de permission ou d’autorisation.

(1) Timothée, le « fils » que Paul avait adopté dans le ministère, avait déjà été baptisé et avait déjà reçu un

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don du saint Esprit des mains de l’Apôtre Paul (voir 7) lorsqu’il se rendit avec lui à Jérusalem (Actes 21 : 15-19). Sans nul doute et séance tenante, « Jacques et tous les anciens », des anciens apostoliques, reconnaissant le dévouement de Timothée et son étroite liaison avec Paul, s’unirent pour le bénir et lui imposèrent les mains en manière d’approbation ; le récit implique qu’ils agirent ainsi, non selon une coutume habituelle ni à tous les compagnons de Paul, mais « par prophétie », indiquant par là qu’ils furent conduits à faire cela par quelque prédiction ou instruction venant du Seigneur.

(2) Ces diacres ne furent pas chargés ou autorisés à prêcher du fait que les apôtres leur avaient imposé les mains, car ils ne furent pas élus pour être des prédicateurs, mais pour servir aux tables. D’ailleurs, en vertu de leur onction du saint Esprit, ils avaient déjà pleine autorité de prêcher dans la mesure de leurs talents et des occasions favorables. En outre, sans qu’il soit question d’autorisation ou de permission quelconque, ou d’une ordi­nation par quiconque, nous trouvons Etienne, l’un de ces diacres, prêchant avec tant de zèle qu’il fut le premier après le Maître à sceller son témoignage de son sang. Cette imposition des mains ne signifiait donc évidemment et simplement que l’approbation et la bénédiction apostoliques.

(3) L’imposition des mains à Paul et à Barnabas ne pouvait donc pas être une permission de prêcher, car ils étaient déjà reconnus comme anciens et avaient enseigné dans l’Eglise d’Antioche pendant plus d’une année. De plus, tous deux avaient déjà prêché ailleurs auparavant (comparer Actes 9 : 20-29 ; 11 : 26). Cette imposition des mains ne pouvait donc vouloir dire que l’approbation de l’œuvre missionnaire que Paul et Barnabas étaient sur le point d’entreprendre ; autrement dit, l’Ecclésia d’Antioche s’associait à leur mission et il est probable qu’elle prenait en charge leurs dépenses.

(4) Ici l’Apôtre fait comprendre que l’imposition des mains de Timothée à un compagnon de service dans la

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vigne, signifiait son approbation, ou adhésion, de sorte que si l’homme en venait à mal tourner sous un rapport ou sous un autre, Timothée participerait à son démérite. Il faut, autant que possible, qu’il s’assure qu’il n’use pas de son influence pour introduire quelqu’un qui porterait préjudice aux brebis du Seigneur, soit du point de vue moral, soit du point de vue doctrinal.

On ne doit courir aucun risque ; on doit exercer la prudence soit en donnant une lettre de recommandation ou une approbation publique en souhaitant publiquement la protection divine. Le même avis est toujours approprié pour tous les enfants de Dieu dans la mesure de leur influence. Toutefois, rien dans tout ceci n’impliquait qu’il fallait l’assentiment de Timothée pour avoir de droit de prêcher : ce droit est accordé par le Seigneur, et dans la mesure de leur capacité, à tous ceux qui reçoivent le saint Esprit et l’onction.

LE MINISTERE DOIT-IL ETRE RETRIBUE ?

La coutume de rétribuer le ministère, si généralement répandu et que beaucoup de gens considèrent comme étant inévitable et indispensable, n’était pas d’usage dans l’Eglise primitive. Pour autant que nous soyons capables d’en juger d’après les récits inspirés, notre Seigneur et ses douze choisis étaient pauvres, à l’exception peut-être de Jacques, Jean et Matthieu. Habitués à donner volontairement aux Lévites il est évident que les Juifs étendaient cet usage à tout ce qui était religieux et se présentait à eux comme étant de Dieu. Les disciples avaient un trésorier général, Judas (Jean 12 : 6 ; 13 : 29), et il est évident qu’ils ne furent jamais dans le besoin quoiqu’il est également évident qu’ils ne sollicitèrent jamais d’aumônes. 11 n’y a aucune allusion qui soit même suggérée dans le rapport des paroles de notre Seigneur. Il se confiait à la providence du Père, et certaines femmes de bien pourvoyaient à ses besoins et à ceux des siens. — Voir Matt. 27 : 55, 56 ; Luc 8 : 2,3.

Si les sermons et les paraboles de notre Seigneur avaient été entremêlés avec des appels de fonds, ils auraient perdu

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toute leur force, toute leur influence. Rien ne nous attire tant que le désintéressement évident du Maître et de tous ceux qu’il a choisis spécialement, à l’exception de Judas dont l’avarice causa la perte (Jean 12 : 5,6). L’amour de l’argent, du faste et le système de mendicité de Babylone aujourd’hui vont fortement à l’encontre de sa puissante influence. Au contraire, l’absence de cet esprit parmi les fidèles du Seigneur maintenant tout comme au premier avènement, parle beaucoup en leur faveur à ceux qui les étudient comme des épîtres vivantes, même s’ils n’apprécient pas pleinement leurs enseignements. D’une manière des plus remarquables, le Seigneur a jusqu’ici, pourvu à tout pour son œuvre de « moisson » sans qu’une seule demande d’argent ait jamais été faite, et nous avons confiance qu’il n’en sera jamais autrement, croyant que telle est la pensée du Seigneur.

Que ceux qui ambitionnent le luxe et la richesse de ce monde les recherchent dans les entreprises commerciales ou dans les professions lucratives, mais que personne ne devienne ministre de l’Evangile de Christ pour aucun motif que celui de l’amour pour Dieu, pour Sa vérité et pour les frères, un amour qui se réjouira de sacrifier l’aisance, la richesse et l’honneur des hommes, non à regret mais de tout cœur. Hélas ! le prétendu christianisme (ou le christianisme de nom) s’est répandu et s’est mondanisé, et ses serviteurs sont honorés des titres de Révérend, Très Révérend, Excellence, et Docteurs en Théologie ; ces honneurs et ces titres sont accompagnés d’émoluments calculés, non pas d’après les besoins du ministre, mais sur la base commerciale de sa capacité à attirer de grandes assemblées et des gens riches. Ce qui devait en résulter naturellement est arrivé. « Ses sacrifi­cateurs enseignent pour un salaire, et ses prophètes devinent pour de l’argent, et s’appuient sur l’Eternel, disant : L’Eternel n’est-il pas au milieu de nous ? Il ne viendra point de mal sur nous ! » « Ses sentinelles sont toutes aveugles, elles sont dénuées de connaissance. Ils sont tous des chiens muets qui ne peuvent aboyer, rêvant, se tenant

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couchés, aimant à sommeiller [aimant leurs aises]. Et ces chiens sont voraces, ils ne savent pas être rassasiés : ce sont des bergers qui ne savent pas comprendre : Tous, ils tournent leurs regards vers leur propre chemin [bien-être], chacun vers son intérêt particulier, [Zadoc Kahn : « chacun de son côté » (dénomination)], jusqu’au dernier ». « Mais ayant la démangeaison d’entendre des choses agréables [des flatteries et des louanges], ils se donneront une foule de docteurs selon leurs propres désirs, détourneront l’oreille de la vérité, et se tourneront vers les fables ». — Esaïe 56 : 10, 11 ; Michée 3 : 11 ; Phil. 3 : 2 ; 2 Tim. 4 : 3,4.

Quelqu’un pourrait dire qu’on devrait éviter les deux extrêmes (de grosses rétributions et pas de rétributions) et se rappeler les paroles du Seigneur : « l’ouvrier est digne de son salaire », et celles de l’Apôtre. « Si nous avons semé pour vous des [biens] spirituels, est-ce beaucoup que nous moissonnions de vos biens charnels ? » [1 Cor. 9 : 11]. Cependant, il faut nous souvenir que mêmes ces déclarations bibliques des plus énergiques ne se rapportent pas à des rétributions princières, mais aux strictes nécessités de la vie. L’Apôtre en donne un exemple en citant « Tu n’emmuselleras pas le bœuf qui foule le grain ». Le bœuf devait pouvoir se procurer la nourriture nécessaire, mais pas plus. L’Apôtre nous a donné la clef du succès de son propre ministère, en disant : « Je ne vous serai pas à charge, car je ne cherche pas vos biens, mais vous-mêmes… Or moi, très volontiers je dépenserai et je serai entièrement dépensé pour vos âmes, si même, vous aimant beaucoup plus, je devais être moins aimé ». — 2 Cor. 12 : 14,15.

Si nous marchons sur les traces de Jésus, cela ne nous conduira pas dans la direction des rétributions, pas plus qu’en imitant Paul, son principal Apôtre. Ce dernier, après avoir montré que demander une rémunération terrestre pour des services spirituels ne serait en aucun sens violer la justice, nous fait part de sa propre ligne de conduite à ce sujet en ces termes :

« Je n’ai convoité ni l’argent, ni l’or, ni la robe de personne. Vous savez vous-mêmes que ces [mes] mains ont été employées pour mes besoins et pour les personnes qui étaient avec moi.

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le vous ai montré en toutes choses, qu’en travaillant ainsi il nous faut secourir les faibles, et nous souvenir des paroles du Seigneur Jésus, qui lui-même a dit : Il est plus heureux de donner que de recevoir. » — Actes 20 : 33 – 35.

« Mais nous n’avons pas usé de ce droit [de vous demander des biens temporels en échange des biens spirituels], mais nous supportons tout, afin de ne mettre aucun obstacle à l’évangile de Christ » (1 Cor. 9 : 12). « Et me trouvant auprès de vous et dans le besoin, je n’ai été à charge de personne (car les frères venus de Macédoine ont suppléé [volontairement] à mes besoins). » — 2 Cor. 11 :8, 9.

A cet égard, nos libertés sont exactement les mêmes que celles des apôtres ; la fidélité à la cause devrait nous conduire à suivre leurs pas, sur ce sujet comme sur tous les sujets. Le Seigneur, les apôtres et leurs compagnons qui voyageaient et donnaient tout leur temps au ministère de la vérité, acceptèrent en fait les contributions volontaires des frères pour faire face à leurs dépenses ; comme nous l’avons déjà donné à entendre, il semble que l’imposition des mains par l’église d’Antioche sur Paul et Barnabas au moment de leur départ pour leur premier voyage missionnaire, ait impliqué que l’Eglise prenait la responsabilité de leurs dépenses et participait d’une manière correspondante à leur travail. La situation est analogue à celle d’aujourd’hui où, tous nous unissant à the Watch Tower Bible and Tract Society pour envoyer des « Pèlerins » en voyage, nous devenons responsables de leurs dépenses.

Il n’y a pas – d’indication directe ou indirecte que les anciens qui servaient l’église locale, recevaient soit un salaire, soit une indemnité de frais ; nous croyons, par contre, qu’on trouvera avantageux dans chaque église locale, d’employer les services volontaires de ses propres membres, qu’ils soient peu ou très nombreux, grands ou insignifiants. Cette méthode scripturale est spirituellement saine : elle tend à faire progresser tous les divers membres dans l’exercice de leurs dons spirituels, et à les amener tous à s’attendre au Seigneur, au vrai Berger,

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plus que ne le fait la méthode mercenaire. Dès que le nombre des instructeurs augmente, imitons l’exemple de l’église d’Antioche : envoyons-en quelques-uns comme missionnaires, colporteurs, pèlerins, etc.

Néanmoins, si une assemblée considère que son champ d’activité est vaste et qu’un frère pourrait avantageuse­ment donner tout son temps au ministère et au travail missionnaire, si cette assemblée lui offre volontairement l’argent suffisant pour couvrir ses dépenses, nous ne voyons rien dans les Ecritures qui s’opposerait à son acceptation. Toutefois, tant l’Ancien qui sert que l’Ecclésia qui le soutient, doivent veiller à ce que la somme fournie ne dépasse pas le montant raisonnable des dépenses pour la vie du serviteur et de ceux qui dépendent à bon droit de lui. Ensemble, ils doivent également veiller à ce que tous les membres de l’Ecclésia soient employés et, en particulier, ceux qui possèdent des qualifications pour être anciens, sinon l’esprit de Babylone, de la chrétienté, se développera à coup sûr.

DISCIPLINE DANS L’ECCLESIA

(Matt. 18 : 15-18)

L’application de la discipline n’est pas du ressort des anciens seulement, mais de l’Eglise entière. S’il apparaît qu’un frère a commis une erreur ou un péché, sa faute supposée devrait lui être montrée seulement par celui auquel il a fait tort ou par celui qui a découvert l’erreur. Si celui qui est repris ne se repent pas et persévère dans son erreur ou dans sa faute, alors on devrait demander à deux ou trois frères non prévenus d’entendre l’affaire et de donner leur avis aux frères en contestation. (Ces témoins peuvent être ou non des anciens, mais leur qualité d’ancien n’ajouterait aucune force ni autorité dans l’affaire, sauf que leur jugement pourrait être plus mûri et leur influence plus effective) ; si ce comité est unanimement d’accord avec l’une des deux parties, l’autre partie devrait accepter la décision et l’affaire définitivement classée : correction nu restitution devrait-être promptement faite, dans toute la mesure du possible. Si l’une ou 1’autre

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des parties persiste toujours dans sa mauvaise voie, celui qui a porté l’accusation en premier lieu, ou l’un de ceux du comité, ou, de préférence l’ensemble de ce comité peuvent alors (mais pas avant) exercer leur privilège de porter l’affaire devant l’Ecclésia, le corps, l’Eglise. De cette manière, il est évident que les Anciens n’étaient en aucun sens les juges des membres. C’est au corps local, ou Eglise qu’il appartient d’entendre et de juger l’affaire.

Les deux démarches préliminaires (mentionnées ci-dessus) ayant été effectuées, les faits étant certifiés aux anciens, il incomberait à ceux-ci de convoquer une réunion générale de l’Ecclésia, ou corps consacré, en tribunal, afin d’entendre l’affaire dans tous ses détails et, au nom et dans le respect de son Chef, de prendre une décision. Tout devrait être si clair, et celui qui a été condamné devrait être si généreusement traité, que la décision serait unanime ou presque. Ainsi seraient préservées la paix et l’unité du corps (l’Ecclésia). La repentance est possib1 même jusqu’au moment où l’Eglise va rendre son verdict. Bien plus, l’objet même de chaque pas de cette procédure est d’obtenir la repentance et la réformation du transgresseur : il s’agit de le regagner et non de le punir. Il ne nous appartient pas de punir, c’est l’affaire de Dieu : « A moi la vengeance, à moi la rétribution, dit l’Eternel » (Rom. 12: 19). Si, à l’une ou l’autre des étapes de cette procédure, le transgresseur se repent, ce devrait être un sujet d’actions de grâces et de réjouissance pour tous ceux qui possèdent l’Esprit du Seigneur ; ceux qui n’ont pas cet Esprit ne sont pas membres de son corps. — Rom. 8 : 9.

En vérité, même si le transgresseur refuse d’écouter (d’obéir à) la décision de l’Eglise entière, aucune punition ne doit lui être infligée ni même essayée. Que faire alors ? L’Eglise doit tout simplement lui retirer sa communion fraternelle et s’abstenir de toutes marques ou manifestations de fraternité. Dès lors, l’offenseur doit être traité « comme un païen et un publicain ». — Matt. 18 : 17.

A aucun moment de ces démarches, les fautes ou les manquements de l’offenseur ne doivent être la chose publique,

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ce qui serait un sujet de scandale pour lui et pour l’Eglise, et pour le Seigneur, le Chef (Tête) de l’Eglise. Même après la séparation, on ne doit parler de lui durement, pas plus que nous ne devons reprendre durement des païens et des publicains ni invectiver contre eux, mais plutôt « n’injurier personne » -et « faire du bien à tous » (Tite 3 : 2 ; Gal. 6 : 10). L’amour est la qualité qui exige l’obéissance la plus stricte à ces deux dernières néces­sités touchant « tous les hommes », et combien plus l’amour exigera-t-il qu’un « frère », membre de l’Ecclésia, du corps de Christ, non seulement ne soit blessé par des déclarations fausses ou tronquées, mais qu’en outre, ses faiblesses ou ses bévues ou ses péchés soient soigneusement couverts, non seulement aux yeux du monde indifférent, mais également aux yeux de « la famille de la foi » et même de l’Eglise, jusqu’à ce que le pas final de « le dire à l’Eglise » soit trouvé absolument nécessaire. A chaque étape, l’esprit d’amour veut espérer que le transgresseur agit par quelque méprise, et priera pour que la sagesse et la grâce le détournent de sa mauvaise voie et ainsi sauvent s’il est possible une âme de la mort. — Jacques 5 : 20.

Ah ! Puisse le saint Esprit, l’esprit d’amour, habiter dans -chaque membre de l’Ecclésia si richement qu’il ait de la peine en entendant dire du mal de n’importe qui, et en particulier d’un frère 1 La moitié, ou plus, des causes de frictions disparaîtrait tout de suite. L’observance de la procédure indiquée plus haut, telle que l’a tracée notre Seigneur, ne conduirait pas non plus à de fréquentes mises en jugement devant l’église : au contraire, tout en écartant les causes d’animosité, cette manière de faire inculquerait un certain respect pour le jugement de l’Eglise comme étant celui du Seigneur, et la voix de l’Eglise n’en serait que mieux entendue et suivie. De plus, l’ordre et l’amour prévalant ainsi, nous pouvons être certains que chacun chercherait, dans toute la mesure du possible à « s’occuper de ses propres affaires » et à ne pas essayer de reprendre ou de corriger son frère, ni de porter l’affaire devant un comité ou devant l’Eglise, à moins que la chose

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n’ait une certaine importance pour lui-même ou pour j l’Eglise ou pour la Vérité.

Il est indéniable que la plupart des difficultés de l’Eglise (comme d’ailleurs celles de la société et de la famille) s’élèvent, non par désir de faire du tort, ni même à cause d’une injustice commise sans le vouloir, mais par suite de malentendus, et au moins, en partie par une mauvaise interprétation des intentions ou des mobiles d’autrui. La langue est le brandon général de discorde ; c’est pourquoi il revient en partie à l’esprit de sobre bon sens, de mettre une garde sur les lèvres aussi bien que sur le cœur d’où procèdent les sentiments peu généreux lesquels, exprimés  par les lèvres, allument de mauvaises passions et souvent font  du tort à un grand nombre de personnes. La Nouvelle-Création (l’Eglise) a reçu des instructions sévères de son Seigneur et Chef (Tête) sur cet important sujet. Son esprit d’amour doit remplir celui qui, en privé, va seul trouver celui (ou celle) qui l’a blessé sans s’en être entretenu auparavant avec quiconque. Il ne va pas pour le (ou la) couvrir de honte pour sa conduite, ni pour le (ou la) reprendre ou pour le (ou la) punir de quelque façon, mais pour que ‘le mal causé cesse, et, si possible, pour obtenir un dédommagement pour le tort déjà éprouvé. En parler aux autres, avant ou après, est désobligeant, est un manque d’amour, contraire à la Parole et à l’Esprit de notre Chef (Tête). On ne doit pas en parler même pour demander un avis : nous avons l’avis du Seigneur et nous devons le suivre. Si le cas est tout à fait spécial on devrait prendre l’avis de l’ancien le plus sage en présentant un cas hypothétique de manière à ne pas divulguer la difficulté véritable ni le nom du transgresseur.

A moins que le cas ne soit sérieux, l’affaire devrait être close avec la démarche personnelle auprès du trans­gresseur, soit qu’il écoute soit qu’il refuse d’écouter, d’accepter. Mais si le second pas s’avère nécessaire, on ne doit donner aucune explication à ceux que l’on appelle pour conférer, jusqu’à ce qu’ils soient réunis en présence de l’accusateur et de l’accusé. Ainsi évitera-t-on

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toute calomnie ou toute médisance, et le comité des frères examinera l’affaire d’une manière impartiale et sera mieux à même de conseiller les deux parties avec sagesse, car les torts peuvent être des deux côtés ou même entièrement du côté de l’accusateur. De toutes manières, l’accusé sera favorablement impressionné par cette manière d’agir équitable et sera vraisemblablement beaucoup plus disposé à écouter de tels conseillers si sa conduite leur paraît aussi être mauvaise. Cependant, que celui à qui (le comité a donné tort le reconnaisse ou non, toute l’affaire demeure encore strictement privée ; nulle mention n’en devrait être faite à quiconque, tant qu’elle n’est pas portée devant l’Eglise et jugée en dernier lieu, si toutefois on pense que cela en vaut la peine. Alors, pour la première fois seulement, l’affaire appartient aux saints seulement, et dans la mesure où ils sont des saints, ils auront à cœur de ne rien dire de plus à quiconque que ce qui est nécessaire sur les faiblesses ou les péchés de quiconque (Voir, en plus, l’Etude IX. — « Si ton frère a péché contre toi. »).

L’application des conclusions du tribunal d’église repose r sur chacun de ses membres ; c’est pourquoi chacun doit discerner pour lui-même si la décision est juste. La peine qui consiste à priver quelqu’un de l’amitié fraternelle est destinée à être une correction dans la droiture que le Seigneur a prescrite. Elle doit servir à protéger l’Eglise, à écarter ceux qui marchent dans le désordre au lieu de marcher selon l’esprit d’amour. On ne doit pas la considérer comme une séparation perpétuelle, mais simplement jusqu’à ce que celui qui en est ‘l’objet reconnaisse sa faute et fasse réparation dans la mesure de sa capacité.

ACCUSATIONS CONTRE DES ANCIENS

« Ne reçois point d’accusation contre un ancien, si ce n’est sur la déposition de deux ou trois témoins. » — 1 Tim. 5 : 19. Seg.

Dans cette déclaration l’Apôtre tient compte de deux principes : (1) qu’un Ancien a déjà été reconnu par l’as­semblée comme possédant un caractère bon et noble, et

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comme étant particulièrement zélé pour la Vérité et dévoué à Dieu. (2) Que de telles personnes, à cause de leur position importante dans l’Eglise, seraient marquées par l’Adversaire comme des cibles ‘spéciales pour ses attaques : des objets d’envie, de malice, de haine et de querelle de la part de certains, ainsi que notre Seigneur nous en a avertis : « Ne vous étonnez pas si le monde vous hait » ; « vous savez qu’il m’a haï avant vous » ; « s’ils ont appelé le maître de la maison Béelzébul, combien plus les gens de sa maison ! » (Matt. 10 : 25 ; 1 Jean 3 : 13 ; Jean 15 : 18). Plus le frère est fidèle et capable, plus il ressemble à son Maître, plus son choix comme Ancien est recommandable ; et plus l’Ancien est fidèle, plus il est certain d’avoir comme ennemis — non pas seulement Satan et ses messagers — mais aussi tous ceux que Satan pourra abuser et tromper.

Ces raisons devraient garantir un Ancien contre la condamnation d’après la parole d’une seule personne, si par ailleurs sa vie paraissait être convenable. Quant aux ouï‑dire ou aux rumeurs, ils ne doivent pas être du tout pris en considération, car aucun compagnon de service, au courant de la règle du Seigneur (Matt. 18 : 15) ne voudrait faire circuler des rumeurs ou avoir confiance dans la parole de ceux qui ne tiennent aucun compte des directives du Maître. Pour être entendus d’une manière quelconque, il faut que les accusateurs déclarent avoir été des témoins, et même si deux témoins ou plus portaient des accusations, il n’y aurait pas d’autre moyen de juger l’affaire que selon la procédure déjà définie. Toute personne portant, seule, accusation contre l’Ancien devrait, si sa démarche personnelle échoue, prendre avec elle deux ou trois autres personnes qui deviendraient ainsi des témoins de la rébellion. Alors si l’affaire n’aboutissait pas encore, elle pourrait alors être portée par un Timothée ou quelqu’un d’autre devant l’Eglise, etc.

En vérité, cette accusation devant deux ou trois autres témoins étant exigée pour tous les membres, permet de supposer que l’Apôtre déclarait simplement qu’un Ancien

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doit avoir tous les droits et privilèges garantis à n’importe quel frère. Il se peut que certains étaient portés à croire que s’il faut qu’un Ancien soit de bonne réputation, non seulement dans l’Eglise mais en dehors d’elle, on devrait le mettre en accusation pour le plus léger motif, à cause de sa position influente. Or, les paroles de l’Apôtre établissent que l’Ancien doit être mis sur un pied d’égalité avec les autres.

Cette question des témoins doit être profondément gravée dans l’esprit de chaque Nouvelle-Créature. Ce que d’autres prétendent savoir et ce qu’ils racontent calomnieusement ne doit même pas être pris en considération, ne doit pas être reçu. Si deux ou trois personnes, se conformant aux instructions du Seigneur, portent des accu­sations contre quelqu’un — non par médisance et par calomnie mais comme pour avertir — devant l’Eglise, même alors on ne doit pas les croire ; cependant ce sera alors le moment propice pour l’Eglise de juger (entendre) la chose : d’écouter les deux parties en présence l’une de l’autre, et ensuite de rendre une juste sentence et exhortation, dans des termes propres à aider le transgresseur à revenir à la droiture et non pas à le pousser dans les ténèbres du dehors.

FAUX APPELS A LA PREDICATION

Un grand nombre de personnes déclarent avoir reçu du Seigneur un appel pour prêcher l’Evangile ; peut-être que l’instant d’après, elles ajouteront qu’elles n’ont jamais su pourquoi, ou qu’elles se rendent compte qu’elles ne possèdent aucune qualification pour ce service, ou que des circonstances ont toujours paru les empêcher de répondre à cet appel. Si on les interroge au sujet de la nature de l’« appel », on s’aperçoit que c’était purement et simplement une imagination ou une supposition. L’un a ressenti l’impression à un certain moment de son expérience (peut-être même avant de devenir chrétien en quelque sorte) qu’il devait se dévouer à Dieu et à son service ; pour lui l’idéal du service divin était celui qu’il imaginait d’après les expériences faites dans l’église nominale et que représentait

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le prédicateur dont sa famille fréquentait les offices. Un autre, mû par le désir d’être approuvé des autres, se dit en lui-même : Comme j’aimerais pouvoir porter la robe et recevoir l’hommage, les titres et le traitement du prédicateur, même de seconde ou de troisième classe. Et si, par surcroît, il avait une bonne dose de vanité, il a pu probablement se dire que si les apôtres choisis étaient « des hommes illettrés et du commun », qui sait si Dieu ne l’avait pas choisi, lui aussi, en raison de son manque de talent et d’instruction. Dieu a protégé nombre de telles personnes, et sa cause, en n’ouvrant pas la voie à leurs ambitions qu’elles considéraient à tort comme étant un appel du Seigneur à la prédication.

Comme nous l’avons déjà indiqué, chaque membre de la Nouvelle-Création est appelé à prêcher, non par ses ambitions ou par ses imaginations, mais par la Parole ; celle-ci appelle tous ceux qui ne reçoivent pas la grâce de Dieu en vain, à « annoncer les vertus de celui qui nous a appelés des ténèbres à son admirable lumière » (1 Pi. 2: 9). Cet appel comprend donc tous les engendrés de l’esprit de la Vérité : homme et femme, esclave et libre, riche et pauvre, instruit et ignorant, noir, métis, rouge, jaune et blanc. Est-il besoin d’un autre mandat que celui-ci : « Il a mis dans ma bouche un cantique nouveau », « les bontés de l’Eternel » ? Ps. 40 : 3 ; 107 : 43.

Il est vrai que le Seigneur a spécialement choisi et spécialement appelé les douze apôtres pour un travail spécial ; il est également vrai qu’il a fait en sorte que, dans la mesure où son peuple écoutera ses paroles, il « placera » les divers membres du corps « comme il lui plaît, les uns à tel service et les autres à tel autre service », « à chacun selon sa propre capacité » (Matt. 25 : 15). Toutefois, il nous montre clairement que beaucoup chercheront à « s’établir » eux-mêmes, comme instructeurs, qu’il est du devoir de l’Eglise de s’attendre continuellement à lui, leur vrai Chef (Tête) et Conducteur, et non de favoriser les frères ambitieux et égoïstes. Il nous montre que ceux qui négligent ce devoir négligeront du même coup ses paroles,

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que cela signifie aussi un manque d’amour et d’obéissance, et conduira sûrement au désavantage spirituel d’une telle Ecclésia, aussi bien qu’au désavantage de l’instructeur qui s’est établi lui-même.

La règle du Seigneur sur ce sujet nous est clairement indiquée : Qi conque s’élève, sera abaissé ; et celui qui s’abaisse sera élevé » (Luc 14 : 11). L’Eglise doit suivre cette règle, cette pensée de l’Esprit, sur tous les sujets où elle cherchera à connaître son Seigneur et à lui obéir. La méthode du Seigneur est de promouvoir celui-là seul dont le zèle, la fidélité et la persévérance patiente à bien faire se sont manifestés dans les petites choses. « Celui qui est fidèle dans ce qui est très petit, est fidèle aussi dans ce qui est grand » (Luc 16 : 10). « Tu as été fidèle en peu de chose, je t’établirai sur beaucoup » (Matt. 25 : 21, 23). Il y a toujours beaucoup de place (faute d’amateurs) en bas de l’échelle de l’honneur. Quiconque le veut n’est jamais longtemps sans avoir des occasions favorables de servir le Seigneur, la Vérité et les frères, des occasions de caractère humble que dédaignent et négligent les orgueilleux en quête de services plus honorables à la vue des hommes. Les fidèles se réjouiront de rendre n’importe quel service, et c’est à eux que le Seigneur ouvrira de plus en plus grandes les portes des occasions favorables. C’est ainsi que sa volonté, donnant l’exemple de la sagesse d’en haut, doit être soigneusement suivie par chaque membre de la Nouvelle-Création, en particulier lorsqu’il vote à main levée dans sa qualité de membre du corps de Christ pour exprimer la volonté de son Chef (Tête).

—- On doit laisser de côté un frère qui cherche à se complaire en lui-même quelle que soit sa capacité, et lui pré­férer comme Ancien un frère moins capable mais humble. Un reproche aussi doux doit être bénéfique à tous, même si aucune parole n’est prononcée pour donner les raisons d’un tel vote. Dans le cas d’un Ancien capable, mais faisant preuve d’un esprit dictatorial, ou se considérant comme au-dessus de l’Eglise et comme faisant partie d’une classe séparée, ou comme ayant un droit divin d’enseigner

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qui ne lui vienne pas par l’intermédiaire de l’Ecclésia (Église), ce serait lui rendre service en même temps que faire son devoir que de lui confier quelque branche de service moins en vue ou même de l’éliminer de tous ser­vices spéciaux pour un temps, jusqu’à ce qu’il ait accepté cette bienveillante réprimande et se soit dégagé du piège de l’Adversaire.

Tous doivent se souvenir que l’ambition, comme toutes les autres qualités, est nécessaire dans l’Eglise aussi bien que dans le monde, mais que dans la Nouvelle-Création, ce ne doit pas être une ambition égoïste, en vue de devenir quelqu’un de grand et d’éminent ; ce doit être au contraire, une ambition affectueuse de servir le Seigneur et les  siens, même les plus humbles. Nous savons tous comment l’ambition amena la chute .de Satan de la faveur et du service de Dieu à la position d’ennemi de son Créateur et d’adversaire de tous ses justes commandements. D’une manière semblable, tous ceux qui adoptent sa conduite, disant : « J’élèverai mon trône au-dessus des étoiles de Dieu [je m’établirai au-dessus des autres fils de Dieu], je serai semblable au Très-Haut [un gouverneur au milieu d’eux, un usurpateur de l’autorité divine sans en être chargé par Dieu, et contrairement à la règle divine] », sont certains d’encourir la désapprobation divine, et de s’éloigner du Seigneur dans la même proportion. Leur influence, comme celle de Satan, ne peut être, que pernicieuse. De même que Satan serait un dangereux instructeur, ainsi tous ceux qui ont sa disposition, ne peuvent que conduire dans les ténèbres au lieu de la lumière, parce qu’ils ne sont pas dans l’attitude convenable pour recevoir la lumière et pour être employés à la transmettre à d’autres.

Ainsi donc, toutes les fois qu’un frère est persuadé qu’il est appelé à prêcher en public alors qu’aucune porte de service ne s’est ouverte à lui par le moyen du vote, s’il est enclin à s’imposer à l’Eglise sans la demande presque unanime de cette dernière, ou si, ayant été choisi à la position de conducteur ou Ancien, il cherche à conserver la position en la considérant comme l’ayant de droit sans votes réguliers de l’Eglise pour le reconduire dans son

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service, nous pouvons penser soit que le frère ne saisit pas les convenances, soit qu’il est animé d’un mauvais esprit de recherche de soi-même incompatible avec un service quelconque dans l’Ecclésia. Dans l’un ou l’autre des cas, il sera bon d’opérer un changement à la première occasion convenable, de procéder à une élection ; comme nous l’avons déjà suggéré, le premier dimanche de l’année ou d’un trimestre sont des dates appropriées et faciles à retenir.

« AVERTISSEZ LES DEREGLES »

Or nous vous exhortons, frères : avertissez les déréglés, consolez ceux qui sont découragés, venez en aide aux faibles, usez de patience envers tous. Prenez garde que nul ne rende à personne mal pour mal ; mais poursuivez toujours ce qui est bon, et entre vous, et à l’égard de tous les hommes. » — 1 Thess. 5 : 14, 15-D.

” Cette exhortation n’est pas faite aux anciens mais à l’Eglise entière, y compris les anciens. Elle tient compte du fait que bien que l’Eglise entière, comme Nouvelle-Création de Dieu, jouisse d’une position de perfection en tant que Nouvelles-Créatures en Christ Jésus, néanmoins chacune d’elles et toutes ont leurs imperfections selon la chair. Elle montre, en outre, ce que nous admettons tous, savoir qu’il existe des différences dans les degrés et les espèces de nos imperfections charnelles ; aussi, comme dans les enfants d’une famille terrestre, des dispositions différentes exigent des parents des traitements différents, à plus forte raison dans la famille de Dieu il y a des différences de dispositions si grandes qu’une consi­dération spéciale pour l’une ou pour l’autre s’impose. Remarquer les imperfections de l’un ou de l’autre dans un but de critique serait nous faire du tort à nous-mêmes en cultivant dans notre cœur une disposition à toujours trouver à redire, à être très empressés de trouver les fai­blesses et les imperfections d’autrui et, proportionnellement, à être peut-être enclins à ne pas voir nos propres défauts. Un tel esprit de critique est complètement étranger à l’esprit et à l’objet de l’exhortation de l’Apôtre.

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Cette exhortation s’adresse à ceux qui ont été engendrés de l’esprit de la Vérité, l’esprit de sainteté, l’esprit d’humilité, l’esprit d’amour. Ceux qui croissent ainsi dans les grâces de l’Esprit, redouteront et critiqueront surtout leurs, propres défauts, tandis que leur amour pour les autres les inclinera mentalement à l’excuse et à l’indulgence dans la mesure du possible. Cependant, si cet esprit d’amour pardonne à bon droit les offenses et les faiblesses des frères, il doit être néanmoins sur le qui-vive pour leur faire du bien, non par la querelle, la dispute, la discorde, la réprimande, la critique et ‘la médisance, mais d’une manière qui serait approuvée par l’Amour, la Règle d’or. Plein de douceur, d’humilité, de longanimité et de patience, il cherchera à excuser les faiblesses des uns et des autres en même temps qu’il aidera les uns et les autres à s’en débarrasser, chacun se souvenant de ses propres faiblesses d’une sorte ou d’une autre.

On ne doit pas réconforter, soutenir ni encourager les déréglés dans leur mauvaise voie, mais avec bonté, avec amour, on doit leur rappeler que Dieu est un Dieu d’ordre et que dans la mesure où nous voulons croître à sa ressemblance et dans sa faveur, il nous faut observer des règles d’ordre. On doit leur rappeler que rien n’est plus éloigné de l’arrangement divin que l’anarchie, et que même les gens du monde admettent le principe que la forme de gouvernement la plus mauvaise qu’on puisse imaginer est préférable à l’anarchie ; à plus forte raison, le peuple de Dieu qui a reçu l’esprit de sobre bon sens, le saint Esprit, devrait admettre ce même principe dans l’Eglise, et l’Apôtre nous exhorte à nous soumettre les uns aux autres, dans l’intérêt général de la cause du Seigneur. Si nous étions tous parfaits, et si nous pouvions juger parfaitement la volonté du Seigneur, nous penserions tous de la même façon et il n’y aurait aucune nécessité particulière à se soumettre l’un à l’autre. Cependant, puisque nos jugements diffèrent, il est nécessaire que chacun prenne les autres en considération, leur observation et leur jugement et que chacun cherche à céder quelque chose dans l’intérêt de la paix générale, et même de tout céder si besoin

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est pour que soit préservée l’unité de l’Esprit dans les liens de la paix dans le corps de Christ, sauf si pour ce faire on transgressait un principe.

Les déréglés (ou ceux qui vivent dans le désordre) ne sont peut-être pas tout à fait à blâmer. Nombre de gens sont nés ainsi et sont portés à être désordonnés dans leur toilette et dans toutes les affaires de la vie. Le désordre, par conséquent, est une de leurs faiblesses à laquelle on doit penser avec bienveillance, avec bonté sans lui permettre de faire tort à l’Eglise de Dieu, de gêner son utilité, d’empêcher sa collaboration à l’étude et au service de la Vérité. Ce n’est pas la volonté de Dieu que son peuple ait cette douceur qui dégénère en faiblesse vis-à-vis des personnes déréglées. Avec douceur, avec amour mais avec fermeté, il faut leur montrer que si l’ordre est la première loi du ciel, il doit aussi être hautement estimé parmi ceux qui pensent aux choses célestes, et que ce serait une faute pour l’assemblée de permettre un ou deux ou plus de ses membres de faire violence aux règles divines telles que les exprime la Parole de Dieu et que les comprend d’un manière générale l’assemblée à laquelle ce ou ces membres sont associés.

AVERTIR N’EST PAS L’AFFAIRE DE TOUS

Ce serait, cependant, une grande erreur de supposer que l’Apôtre en s’adressant en ces termes généraux à l’Eglise, entendait par là que chaque membre individuel de l’Eglise était appelé à donner un tel avertissement. Avertir avec sagesse, efficience est en vérité une affaire très délicate, et il est à remarquer que bien peu de per­sonnes en sont capables. On doit comprendre que lorsque l’assemblée élit des anciens, elle doit choisir ceux qui pos­sèdent dans la plus grande mesure le développement spirituel allié à des qualités naturelles qui feront d’eux les représentants de l’assemblée, non seulement pour ce qui est de diriger les réunions, etc., mais également pour maintenir l’ordre dans les réunions et avertir les déréglés d’une manière sage, bienveillante et ferme. Telle est bien

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la pensée clairement exprimée dans les deux versets précédents où il déclare :

« Or nous vous prions, frères, de connaître ceux qui travaillent parmi vous, et qui sont à la tête parmi vous dans le Seigneur, et qui vous avertissent, et de les estimer très-haut en amour à cause de leur œuvre. Soyez en paix entre vous. » 1 Thess. 5 : 12, 13.

Si l’on a convenablement recherché et exercé la sagesse divine dans le choix des anciens d’une assemblée, il s’en suit que ceux qui sont ainsi choisis l’ont été à cause de la très haute estime dans laquelle ils sont tenus ; or, puisque les novices ne doivent pas être choisis, il en résulte que les anciens ont été appréciés et choisis à cause de leurs travaux et parce que les frères ont discerné qu’ils avaient une grande mesure du saint esprit d’amour, de sagesse et d’humilité, en plus de certains dons et qualifications naturels pour ce service. « Soyez en paix entre vous » comme l’exhorte l’Apôtre signifie que, ayant choisi ces anciens pour être les représentants de l’assemblée, le corps en général s’attend à ce qu’ils accomplissent ce service pour lequel ils ont été choisis, et ne tentera pas, individuellement, à prendre sur soi de réprimander, ou d’avertir, etc. En vérité, comme nous l’avons déjà vu, les enfants du Seigneur ne doivent pas se juger personnellement les uns les autres ; seule, l’assemblée comme un tout peut priver un de ses membres de la communion fraternelle et des privilèges de la réunion. Or ceci, nous l’avons vu, ne peut venir qu’après avoir fait les diverses démarches d’un caractère plus privé, c’est-à-dire qu’après que se sont prouvés inefficaces tous les efforts faits pour obtenir une réformation et que les intérêts de l’Eglise en général sont gravement menacés par la mauvaise con­duite du transgresseur. Cependant, dans le texte que nous examinons, l’Apôtre exhorte l’assemblée à « connaître », c’est-à-dire à reconnaître, à considérer ceux qui sont choisis comme ses représentants, et à espérer qu’ils veilleront aux intérêts de l’Eglise et qu’ils avertiront les déréglés, jusqu’au moment où les choses deviendront assez sérieuses pour les porter devant l’Eglise en tant que tribunal.

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LES REPRIMANDES PUBLIQUES DOIVENT ETRE RARES

Dans certaines circonstances, l’avertissement peut avoir besoin d’être fait publiquement devant l’assemblée, comme le suggère l’Apôtre à Timothée : « Ceux qui pèchent [publiquement], reprends-les devant tous, afin que les autres aussi aient de la crainte » (1 Tim. 5 : 20). Une telle réprimande publique implique nécessairement un péché public d’une nature grave. Pour toute déviation comparativement légère des règles de l’ordre, les anciens conformément à la loi d’amour, à la Règle d’or, devraient certainement « prendre garde l’un à l’autre pour les exciter à l’amour et aux bonnes œuvres » ; ce faisant, ils sauraient qu’une parole dite en privé aiderait l’individu beaucoup plus qu’une réprimande faite en public, laquelle pourrait blesser (ou faire du tort à) une nature sensible sans nécessité aucune, et là où l’amour aurait inspiré une ligne de conduite toute différente. Cependant, si même un Ancien doit réprimander un grave péché commis publiquement, il doit le faire néanmoins avec amour et avec le désir que le coupable puisse être corrigé et ramené, et non avec celui de le rendre odieux et de le rejeter. En vérité, il n’appartient pas à l’Ancien de réprimander quelqu’un au point de l’exclure des privilèges de l’assemblée. La réprimande allant jusqu’à ce point ne peut, comme nous venons de le voir, venir que de l’Eglise dans son ensemble, et après une audition complète de l’affaire, au cours de laquelle l’accusé a pleine occasion soit de se défendre ou de s’amender et d’être pardonné. L’Eglise, l’Ecclésia, les consacrés du Seigneur, sont dans leur ensemble ses représentants, et l’Ancien est simplement le représentant de l’Eglise, la meilleure conception que l’Eglise se soit faite du choix du Seigneur. C’est donc l’Eglise, et non les anciens, qui constitue en dernier ressort le tribunal dans toutes les affaires de ce genre. Par conséquent, l’action d’un ancien est toujours sujette à être examinée ou corrigée par l’Eglise, selon le jugement unanime, quant à la volonté du Seigneur.

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Pendant que nous considérons cet aspect du sujet, nous pourrions nous arrêter un instant pour examiner jusqu’à quel point l’Eglise, soit directement soit indirectement, soit par l’intermédiaire de ses anciens, doit exercer ce devoir de reprendre les déréglés, et éventuellement de les exclure de l’assemblée. Il n’est pas au pouvoir de l’Eglise de procéder à une exclusion définitive. Le frère qui, ayant offensé soit un autre membre comme lui de l’assemblée, soit le corps de l’Eglise tout entier, revient et déclare : « Je me repens de ma mauvaise conduite et je promets de faire tous mes efforts pour agir droitement à l’avenir » (ou l’équivalent de cela) doit être pardonné — pleinement, généreusement — avec autant de cordialité que nous espérons le pardon du Seigneur pour nos transgressions à tous. Nul autre que le Seigneur n’a le pouvoir ou l’autorité de retrancher quelqu’un éternellement, le pouvoir de retran­cher un sarment du Cep. Il nous est dit qu’il y a un péché à la mort pour lequel il est inutile de prier (1 Jean 5 : 16), et nous devons espérer que pareil péché volontaire conduisant au châtiment de la Seconde Mort serait si mani­feste, si flagrant qu’il serait rapidement discerné par ceux qui sont en communion avec le Seigneur. Nous ne pouvons juger personne par ce qu’il y a dans son cœur, car nous ne pouvons lire dans les cœurs, mais si quelqu’un commet le péché volontaire menant à la mort, certainement ce péché se manifestera ouvertement, soit par les lèvres s’il s’agit de transgressions doctrinales reniant le sang pré­cieux de la réconciliation, soit par des actes immoraux si l’individu s’est remis à marcher selon la chair, « comme la truie lavée retourne se vautrer au bourbier ». C’est à l’égard de cas semblables dont il est question en Héb. 6 : 4-8 ; 10 : 26-31, que l’Apôtre nous avertit de n’avoir aucune relation avec eux, de ne pas manger avec eux, de ne pas les recevoir dans nos maisons, ni de les saluer (2 Jean 9-11), parce que s’associer avec eux ou les saluer reviendrait à se ranger avec eux comme ennemis de Dieu et comme participant à de mauvaises actions ou à de mauvaises doctrines selon le cas.

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Cependant, à l’égard d’autres qui « marchent dans le désordre », la règle est très différente. Tel frère ou telle sœur exclu(e) ne doit pas être traité(e) en ennemi(e), ni considéré(e) comme tel(le), mais comme un frère ou une sœur égaré(e) ainsi que le déclare l’Apôtre un peu plus loin dans cette même épître : « Et si quelqu’un n’obéit pas à notre parole [qui vous est adressée] dans cette lettre [s’il vit dans le désordre, ne voulant pas se soumettre à des règles d’ordre raisonnables, charitables et généreuses] notez-le et n’ayez pas de commerce avec lui, afin qu’il ait de la honte ; et ne le tenez pas pour un ennemi, mais avertissez-le comme un frère » (2 Thess. 3 : 14,15). Un tel cas impliquerait quelque opposition manifeste, publique de la part du frère aux règles d’ordre données par l’Apôtre en tant que porte-parole du Seigneur, et pareille opposition publique à des principes justes devrait être réprimandée par l’assemblée, si celle-ci décidait que le frère s’est tellement écarté de la voie droite qu’il a besoin d’admonestation ; s’il ne consent pas à recevoir les sages instructions données par notre Seigneur et par l’intermédiaire de son Apôtre, il devrait être considéré dans une telle position d’opposition qu’il serait inconvenant désormais de lui accorder la communion fraternelle jusqu’à ce qu’il consente à se soumettre à ces exigences raisonnables. Il n’est pas question pour les frères de le croiser dans la rue en l’ignorant mais d’être simplement courtois à son égard. L’exclusion porte seulement sur les privilèges de l’assemblée, sur toutes les assemblées fraternelles particulières ne concernant que les fidèles. C’est ce qu’impliquent également les paroles de notre Seigneur « Qu’il soit pour toi comme un païen et un publicain ». Notre Seigneur n’entendait pas par là que nous devons traiter durement un païen ou un publicain, ni traiter l’un ou l’autre d’une manière désobligeante, mais simplement que nous ne devons pas les traiter en frères, ni chercher leurs confidences ni leur faire les nôtres en tant que Nouvelles-Créatures. La maison de la foi doit être étroitement unie et liée par un amour et une sympathie mutuels et leur expression de diverses manières. C’est de la privation de ces privilèges

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et de ces bénédictions que le frère exclu est appelé .à souffrir jusqu’à ce qu’il sente qu’il lui faut réformer sa conduite et retourner au rassemblement familial. Ceci constitue en même temps une suggestion touchant la vraie fraternité, chaude et cordiale, qui doit régner parmi ceux qui sont membres du corps du Seigneur.

« CONSOLEZ CEUX QUI ONT L’ESPRIT FAIBLE » (Rotherham : « âme faible » ; chanoine osty : « timides ». Pirot et Clamer : « pusillanimes » ; Maredsous : « timorés » ; Martin, Saci : « qui ont l’esprit abattu » ; Jérusalem : « les craintifs » ; Buzy : « pusillanimes » ; Lausanne, Seg. : « les esprits abattus ; larby et Stapfer : « qui sont découragés ».)

Poursuivant l’examen des paroles de l’Apôtre dans notre texte, nous remarquons que l’Eglise doit consoler ceux qui ont l’esprit faible. Nous prenons ainsi note que le fait de recevoir le saint Esprit ne transforme pas notre corps mortel de façon à vaincre entièrement ses faiblesses. Certains ont un esprit faible, comme d’autres ont un corps faible et chacun a besoin de sympathie selon la nature de sa propre faiblesse. Ceux dont l’esprit est faible ne doivent pas en être guéris comme par miracle, pas plus que nous devons penser que parce que certains frères ont l’esprit faible et incapable de saisir toute la longueur, la largeur, la hauteur et la profondeur du plan divin, ils ne font pas, par conséquent, partie du corps. Au contraire, de même que le Seigneur ne recherche pas pour son Eglise ceux-là seulement qui sont physiquement bien développés, forts et robustes, ainsi il ne recherche pas seulement ceux qui ont l’esprit fort et vigoureux et sont capables de raisonner et d’analyser à fond chaque trait particulier du plan divin. Il y aura, dans le corps, des membres qui sont ainsi qualifiés, mais d’autres qui sont d’esprit faible et qui ne parviennent pas au niveau moyen de la connaissance. Quel réconfort devrions-nous donner à ces derniers ? Nous répondons que les anciens, lorsqu’ils exposent la Vérité, et tous les membres de l’Eglise dans leurs rapports mutuels, devraient réconforter ces esprits faibles, non pas nécessairement en faisant ressortir leurs faiblesses et en les en pardonnant, mais plutôt d’un point de vue général, en n’espérant pas le même degré d’avancement

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et de discernement intellectuel chez tous les membres de la famille de Dieu. Personne ne devrait prétendre que ceux qui ont de telles incapacités n’appartiennent donc pas au Corps.

On tire presque la même leçon si nous acceptons l’autre version : « Consolez ceux qui sont abattus ». Certains manquent, par nature, de courage et de combativité, et quelles que soient leur bonne volonté et leur loyauté de cœur ne peuvent pas, au même degré que d’autres membres du Corps être forts dans le Seigneur ; ni « combattre le bon combat de la foi » ouvertement. Cependant, le Seigneur voit sans aucun doute leur volonté, leur intention d’être courageux, et loyaux, et les frères doivent en faire autant s’ils veulent parvenir au rang des vainqueurs.

Tous doivent admettre que le Seigneur juge ses enfants selon leur cœur, et que si ces esprits faibles ou abattus ont eu suffisamment de bon sens et de volonté pour saisir les principes fondamentaux du plan divin de rédemp­tion par le Christ Jésus et de leur propre justification aux yeux de Dieu par la foi au Rédempteur, et si sur cette base ils ont fait une pleine consécration de leur tout au Seigneur, ils doivent être traités de toutes façons de manière à leur permettre de sentir qu’ils sont complètement et entièrement des membres du corps de Christ. D’autre part, le fait qu’ils ne peuvent pas exposer ou qu’ils ne peuvent peut-être pas discerner intellectuellement avec clarté chaque trait du plan divin, qu’ils ne peuvent pas en discuter aussi courageusement que d’autres, ne doit pas être considéré comme mettant en doute leur acceptation par le Seigneur. On doit les encourager à persé­vérer dans la voie de l’abnégation au service divin en faisant ce que leurs mains trouvent à faire à la gloire de l’Eternel et pour le bien de son peuple. Ils seront réconfortés à la pensée qu’au temps convenable tous ceux qui demeurent en Christ, cultivent les fruits de son Esprit et marchent dans les pas de son sacrifice auront de nou­veaux corps de capacité parfaite, dans lesquels tous les membres seront capables de connaître comme ils sont connus. En attendant, le Seigneur nous donne l’assurance

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que sa force s’accomplit le plus complètement dans notre faiblesse.

« SUPPORTEZ LES FAIBLES »

Cela implique que dans l’Eglise, certains sont plus faibles que d’autres, non seulement du point de vue physique, mais aussi du point de vue spirituel : leur organisme humain est si déchu que dans leur qualité de Nouvelles-Créatures, ils éprouvent une plus grande difficulté à croître et à se développer spirituellement. Ceux-là ne sont pas à rejeter du Corps, mais au contraire, nous devons comprendre que si l’Eternel les a estimés dignes de connaître sa grâce, cela signifie qu’il est capable de les sortir vainqueurs par celui qui nous a aimés et rachetés de son sang précieux. Il faut les soutenir par ces promesses que les Ecritures offrent : c’est quand nous sommes faibles par nous-mêmes qu’il nous est possible d’être forts dans le Seigneur et dans la puissance de sa force en rejetant tout souci sur lui et, par la foi, en reposant sur sa grâce ; à l’heure de la faiblesse et de la tentation, ils trouveront l’accomplissement de la promesse : « ma grâce te suffit ; ma force s’accomplit dans la faiblesse ». Toute l’assemblée peut collaborer dans cette œuvre de réconfort et de soutien, bien que, naturellement, les anciens aient une charge et une responsabilité spéciales envers eux, étant les représentants choisis de l’Eglise et, par conséquent, du Seigneur. A propos des divers membres du corps, l’Apôtre après avoir parlé des pasteurs et des instructeurs, mentionne les « aides » (1 Cor. 12 : 28). Evidemment, il serait très agréable au Seigneur que chaque membre de l’Eglise cherchât à occuper un tel poste d’« aide », non seulement pour assister les anciens choisis comme représentants de l’Eglise, mais s’aidant aussi les uns les autres, faisant le bien à tous les hommes selon que nous en avons l’occasion, mais tout spécialement à la maison de la foi.

« PATIENTS ENVERS TOUS »

En obéissant à cette exhortation d’user de patience les uns envers les autres en toutes circonstances, les Nou­velles-Créatures trouveront que non seulement elles observent

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le comportement qu’elles se doivent les unes envers les autres, mais qu’elles cultivent en elles-mêmes l’une des plus nobles grâces du saint Esprit : la patience. La patience est une grâce de l’Esprit qui trouvera d’abondantes occasions favorables de s’exercer dans toutes les affaires de la vie, envers ceux qui sont en dehors de l’Eglise aussi bien qu’envers ceux, qui sont en elle, et il est bon que nous nous souvenions que le monde entier a droit à notre patience. Nous ne discernons ceci que lorsque nous comprenons clairement la condition de la création gémissante que nous révèlent les Ecritures. Nous y voyons l’histoire de la chute et comment tous en ont été affectés. Nous y voyons la patience de Dieu à l’égard des pécheurs et son merveilleux amour dans leur rédemption, et dans les dispositions qu’il a prises non seulement pour bénir et exalter son Eglise hors de la boue fangeuse de l’horrible fosse du péché et de la mort, mais aussi dans les dispositions glorieuses en faveur du monde entier de l’humanité. Nous y voyons encore que la grande difficulté pour les humains vient de ce qu’ils sont victimes des tromperies de notre Adversaire, « le Dieu de ce Monde », qui maintenant les aveugle et les mystifie ». — 2 Cor. 4 : 4.

Il est certain que cette connaissance devrait nous donner la patience ! Et si nous avons de la patience avec le monde, combien devrions-nous en avoir davantage avec ceux qui ne sont plus du monde, mais qui, par la grâce de Dieu, profitent des conditions de son pardon en Christ Jésus, ont été adoptés dans sa famille et cherchent maintenant à marcher dans ses pas. Quelle patience affectueuse et longanime devrions-nous avoir à l’égard de ces co-disciples, membres du Corps du Seigneur ! Assurément, nous ne pourrions que manifester de la patience envers eux, et certainement notre Seigneur et Maître désapprouverait tout particulièrement l’impatience manifestée à l’encontre de l’un quelconque d’entre eux, et de quelque manière il la réprimanderait. En outre, nous avons même grand besoin de patience vis-à-vis de nous-mêmes au milieu de la détresse actuelle, de nos faiblesses et de nos luttes avec le monde, la chair et l’Adversaire. En apprenant à apprécier

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ces faits, cela nous aidera à nous rendre plus patients envers tous.

« PRENEZ GARDE QUE NUL NE RENDE A PERSONNE MAL POUR MAL »

Ce conseil ne s’adresse pas seulement à l’individu : c’est une injonction faite à l’Eglise dans son ensemble et appli­cable à chaque assemblée du peuple du Seigneur. Il implique que si quelqu’un de la maison de la foi manifeste quelque disposition à se venger, à user de représailles, à rendre le mal pour le mal, soit à l’égard des membres-frères, soit envers ceux du dehors, l’Eglise n’outrepassera pas ses droits en prenant acte d’un tel comportement. Au contraire, il est du devoir de l’Eglise d’y prendre garde. « Prenez garde que nul ne rende à personne mal pour mal », signifie : veillez à ce que cet état d’esprit convenable soit observé au milieu de vous parmi les frères. Si donc, les anciens venaient à apprendre que des faits se passent, visés par cette injonction, il serait de leur devoir de reprendre avec bienveillance les frères ou les sœurs selon la Parole du Seigneur. S’ils refusent d’écouter, les anciens auraient alors le devoir de présenter la chose à l’assemblée. C’est alors que l’Eglise aurait la charge de prendre connaissance de la conduite peu convenable de l’un quelconque de ses membres. Ainsi, non seulement nous devons veiller les uns sur les autres, et considérer les autres avec un tendre intérêt afin de constater qu’ils ne font pas de pas en arrière, mais nous devons prendre garde, que tous recherchent, au contraire, ce qui est bien. Nous devrions nous réjouir chaque fois que nous constatons un progrès dans une bonne direction et nous devrions le louer, en donnant notre approbation en tant qu’individus et en tant qu’assemblées du peuple du Seigneur. En agissant ainsi, comme le suggère l’Apôtre, il nous est possible de toujours nous réjouir, et pour de bonnes raisons, car en s’aidant ainsi mutuellement, les membres du Corps de Christ croîtront personnellement en amour et dans la ressemblance à leur Chef (Tête) et deviendront de plus en plus aptes à recevoir avec lui l’héritage du Royaume.

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« PRENONS GARDE L’UN A L’AUTRE POUR NOUS EXCITER A LA CHARITE ET AUX BONNES ŒUVRES »

— Héb. 10 : 24

Quelle affectueuse et admirable pensée est exprimée ici ! Alors que d’autres considèrent leurs compagnons pour les critiquer ou les décourager, ou pour profiter égoïstement de leurs faiblesses, la Nouvelle-Création doit faire le contraire ; elle doit étudier avec soin les dispositions des autres afin d’éviter de dire ou de faire des choses qui blesseraient sans nécessité, provoqueraient la colère, etc., et afin, au contraire, de les exciter à l’amour et à la bonne conduite.

Et pourquoi pas ? Toute l’attitude du monde, de la chair et du diable ne provoque-t-elle pas l’envie, l’égoïsme, la jalousie, et n’excite-t-elle pas au mal, au péché en pensées, en paroles et en actions ? Dès lors, pourquoi les Nouvelles-Créatures du Corps de Christ non seulement devraient s’abstenir de telles provocations envers elles-mêmes et envers les autres, mais aussi s’engager à provoquer ou à exciter dans la direction inverse, vers l’amour et les bonnes œuvres ? Il est certain que cette exhortation comme tous les avertissements et exhortations de la Parole de Dieu, est raisonnable autant que profitable.

« LE RASSEMBLEMENT DE NOUS-MEMES » (D.)

« N’abandonnant pas le rassemblement de nous-mêmes, comme quelques-uns ont l’habitude [de faire], mais nous exhortant [l’un l’autre], et cela d’autant plus que vous voyez le jour approcher.» — Héb. 10 : 25.

L’injonction du Seigneur, par la bouche de l’Apôtre, concernant le rassemblement de son peuple, est en plein accord avec ses propres paroles, « Là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis là au milieu d’eux » (Matt. 18 : 20). L’objet de ces rassemblements est clairement indi­qué : l’avancement mutuel dans les choses spirituelles ; ce

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sont les occasions favorables pour s’exciter à plus d’amour pour le Seigneur et pour les frères, pour croître dans les bonnes œuvres de toutes sortes qui glorifieraient notre Père, béniraient les frères, et feraient du bien à tous les hommes selon que l’occasion s’en présente. Si quelqu’un dit : J’aime Dieu, et qu’il haïsse son frère, il ne sait pas ce qu’il dit et se trompe lui-même (1 Jean 4 : 20) ; ainsi en est-il, croyons-nous, pour ceux qui disent : Il me tarde d’être avec le Seigneur et de jouir de sa présence si, en attendant, ils négligent les occasions de se réunir avec les frères, et ne jouissent pas de leur compagnie et de leur communion.

Il est dans la nature des choses que chaque être humain doive rechercher quelque compagnie, et l’expérience atteste la véracité du proverbe « Qui se ressemble, s’assemble ». Si donc on n’apprécie pas la communion de ceux qui s’affectionnent aux choses spirituelles, si on ne la désire pas, si on ne la recherche pas, si on ne profite pas des occasions d’en jouir, nous pouvons être sûrs que ce sont là de fâcheux symptômes de notre condition spirituelle. L’homme naturel aime l’amitié et la compagnie naturelles de ses semblables et s’en réjouit ; il fait des projets et des arrangements avec ses associés dans le domaine des affaires et des distractions, quoique leurs expériences et leurs espérances et plans mondains communs soient vraiment très limités en comparaison des espérances excessivement grandes et précieuses de la Nouvelle-Création. A mesure que notre entendement se transforme par le renouvellement du saint Esprit, notre soif d’amitié n’est pas supprimée, mais elle se porte simplement vers de nouvelles directions où nous trouvons un merveilleux champ de communion, d’investigation, de discussion et de réjouissance : l’histoire passée et présente du péché et de la création gémissante, le récit divin de la rédemption et de la délivrance prochaine de la création gémissante, notre haut-appel au cohéritage du Seigneur, les preuves que notre délivrance est proche, etc. Quel champ fertile pour la méditation, l’étude, l’amitié fraternelle et la communion !

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Il n’est pas étonnant que nous disions que celui qui n’apprécie pas le privilège de se réunir avec d’autres pour la discussion de ces sujets est, à certains égards, un malade spirituel, qu’il soit ou non capable de diagnostiquer sa propre maladie. Il est possible qu’il soit affligé d’une sorte d’orgueil spirituel et de suffisance qui le conduisent à se dire : je n’ai pas besoin d’aller à l’école commune de Christ, d’être enseigné avec ses autres disciples ; je veux prendre des leçons particulières du Seigneur chez moi, et il m’enseignera à part des leçons plus approfondies et plus spirituelles. Il y en a plutôt peu qui paraissent être affligés de cet égoïsme spirituel, de s’imaginer être meil­leurs que d’autres des frères du Seigneur, et de croire que ce dernier se départirait de sa manière habituelle de faire et des directives données dans sa Parole, pour les servir en particulier, simplement parce qu’ils ont d’eux-mêmes une estime plus grande que celle qu’ils devraient avoir, et parce qu’ils le demandent. Ces frères devraient se souvenir que le Seigneur ne leur a fait personnellement aucune promesse de bénédiction tant qu’ils sont dans cette attitude de cœur et de conduite. Au contraire, « l’Eternel résiste aux orgueilleux et fait grâce aux humbles ». L’Eternel bénit ceux qui écoutent ses instructions et y obéissent disant : « Si vous m’aimez, gardez mes commandements. ». Pour ceux qui sont dans une bonne attitude de cœur, il leur suffit amplement que le Seigneur ait ordonné de s’assembler en son nom, qu’il ait promis des bénédictions spéciales même à deux ou trois qui lui obéissent et que l’Eglise représente son Corps, qu’elle doit prospérer « par les liens des membres », s’édifier soi-même et « s’édifier les uns les autres » comme membres dans toutes les grâces et les fruits de l’Esprit. Parfois la difficulté n’est pas purement un égoïste spirituel, mais en partie la négligence de la Parole de Dieu et un penchant à la compréhension humaine en supposant que la promesse « ils seront tous enseignés de Dieu » implique] un enseignement individuel, l’un à part de l’autre. Les habitudes des Apôtres, leurs enseignements et l’expérience des enfants de Dieu contredisent tous une telle pensée.

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D’un autre côté, pourtant, nous ne devons pas simplement désirer le nombre, l’apparence et la popularité, mais devons nous souvenir que la bénédiction promise du Seigneur est faite à « deux ou trois d’entre vous », et aussi par la bouche de l’Apôtre l’exhortation s’adresse « au rassemblement de nous-mêmes ». Ce n’est pas un esprit sectaire qu’inculquent ici le Seigneur et l’Apôtre, lorsqu’ils font comprendre que les assemblées ne doivent pas être des assemblées mondaines dans lesquelles le peuple du Seigneur doit prendre part, mais des assemblées chrétiennes, des assemblées de ceux qui connaissent la grâce de Dieu et l’ont acceptée en se consacrant entièrement à lui et à son service. On ne doit pas pousser les gens du monde à venir à ces réunions. Ils ne sont pas « d’entre vous », de même que « vous n’êtes pas du monde ». S’ils étaient attirés, soit par la musique, soit par d’autres moyens, l’esprit de l’injonction serait perdu, car là où abonderait l’esprit du monde, et un désir de plaire et d’attirer les mondains, très rapidement l’objet véritable de la réunion serait perdu de vue. Il est montré que cet objet véritable est « de vous édifier vous-mêmes sur la très-sainte foi », de « vous édifier les uns les autres », « de vous exciter les uns les autres à la charité et aux bonnes œuvres ». — Jude 20 ; 1 Thess. 5 : 11 ; Héb. 10 : 24.

Que ceux qui sont enclins au mal se réunissent ensemble, s’ils le veulent ; que ceux qui sont enclins à la moralité s’assemblent de leur côté, et que les engendrés de l’Esprit s’assemblent en vue de leur édification et selon les directives de la Parole de l’Eternel. Cependant, s’ils négligent de le faire, que les conséquences fâcheuses qui s’ensuivront ne soient pas imputées au Chef (Tête) de l’Eglise, ni aux fidèles apôtres qui ont indiqué clairement et avec force la conduite convenable à suivre et ont eux-mêmes montré l’exemple.

Cela ne signifie pas qu’il faille interdire l’entrée aux réu­nions de l’Eglise aux gens du dehors s’ils sont assez inté­ressés pour désirer entrer, « voir votre ordre » [y. Col. 2 : 5], et être bénis par votre sainte conduite ; vos exhortations

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aux bonnes œuvres, votre amour et vos exposés de la Parole divine de la promesse, etc. L’Apôtre indique ceci très clairement en 1 Cor. 14 : 24. Le point que nous voulons établir est que notre « rassemblement de nous-mêmes » n’est pas un rassemblement d’incroyants, où l’on cherche constamment à briser le cœur des pécheurs. Le pécheur devrait être libre d’y assister, mais libre aussi d’observer l’ordre et l’amour qui règnent parmi les consacrés du Seigneur, afin qu’ainsi, bien qu’il ne comprenne qu’en partie, il puisse être convaincu de ses péchés en discernant l’esprit de sainteté et de pureté dans l’Eglise, et convaincu de ses erreurs de doctrine en contemplant l’ordre et la symétrie de la vérité qui prévalent parmi le peuple du Seigneur. ­Comparez 1 Cor. 14 : 23-26.

CARACTERE DES REUNIONS

du peuple de l’Eternel. Nous remarquons tout d’abord que, sur ce sujet, comme sur d’autres, le peuple du Seigneur est laissé sans lois et règlements rigides, libre de s’adapter aux conditions changeantes selon l’époque et le pays, libre d’exercer l’esprit de bon sens, libre de chercher la sagesse qui vient d’en haut, et de manifester à quel point il a développé la ressemblance du Seigneur sous la discipline de b. Loi d’Amour. Cette Loi d’Amour ne manquera pas de recommander la modestie quant à toutes innovations ou à tous changements apportés aux coutumes de l’Eglise primitive ; on prendra garde et on hésitera à faire des changements radicaux sauf si l’on discerne leur nécessité, et même alors on cherchera à garder intact l’esprit de chaque exhortation, de chaque instruction et de chaque pratique de l’Eglise primitive.

Dans l’Eglise primitive, nous avons l’exemple des apôtres comme instructeurs spéciaux. Nous avons celui des anciens, accomplissant une œuvre pastorale, une œuvre d’évangélisation, une œuvre de prophétisation ou de prédication publique. D’après une image détaillée qui nous est donnée en 1 Cor. 14, il nous est permis de juger que chaque membre de l’Eglise était encouragé par les apôtres à faire servir tout talent et tout don qu’il pouvait posséder pour

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glorifier l’Eternel et pour servir les frères ; ce faisant, il s’exerçait et se fortifiait dans le Seigneur et dans la Vérité, aidant les autres et étant à son tour aidé par d’autres. Cet exposé d’une réunion ordinaire de l’Eglise au temps de l’Apôtre ne pourrait pas être suivi pleinement et dans tous ses détails de nos jours, en raison des « dons de l’Esprit » particuliers qui ne furent accordés que temporairement à l’Eglise primitive pour convaincre les gens du dehors, aussi bien que pour encourager personnellement les premiers chrétiens en un temps où, sans ces dons, il aurait été impossible d’être édifié ou de faire des progrès quelconques. Néanmoins, de cette coutume de l’Eglise primitive, approuvée par l’Apôtre, nous pouvons tirer certaines leçons précieuses et utiles qui peuvent servir aux petits groupes du peuple de Dieu partout, selon les circonstances.

La principale leçon est celle d’une assistance mutuelle, « s’édifiant l’un l’autre dans la très sainte foi ». Ce n’était pas la coutume que l’un ou même plusieurs des anciens prêchent régulièrement ou fassent ou essaient de faire toute l’œuvre d’édification. C’était la coutume que chaque membre fasse sa part, celle des anciens étant plus importante selon leurs capacités et leurs dons, et nous pouvons voir que cela était un arrangement très utile et apportait une bénédiction non seulement à ceux qui écoutaient, mais également à tous ceux qui y participaient. D’ailleurs, qui ne sait que -même l’orateur le plus médiocre ou la personne la plus illettrée peut, si son cœur est plein d’amour pour le Seigneur et plein de dévotion pour lui, communiquer des pensées qui seront précieuses à tous ceux qui peuvent les entendre ? Le genre de réunions décrit ici par l’Apôtre était évidemment un exemple de la plupart des réunions tenues par l’Eglise. L’exposé montre qu’il s’agissait d’une réunion mixte à laquelle, si on adaptait l’exposé à notre époque, l’un pourrait exhorter, un autre expliquer, un autre prier, un autre proposer un cantique, un autre lire un’ poème qui lui semblerait adapté à ses sentiments et ses expériences, en harmonie avec le sujet de la réunion ; un autre pourrait citer quelques passages bibliques sur le

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sujet en discussion, et ainsi le Seigneur pourrait se servir de chacun et de tous ces membres de l’Eglise dans l’instruction et l’édification mutuelles.

Notre pensée n’est pas qu’il n’y ait jamais eu de prédication dans l’Eglise primitive. Au contraire, nous trouvons que partout où les apôtres allaient, ils étaient considérés comme étant tout spécialement capables d’expliquer la Parole de Dieu ; comme ils n’étaient probablement dans chaque lieu que pour peu de temps, il est vraisemblable qu’ils s’occupaient presque entièrement de tous les services de prédication publique quoique, nous n’en doutons pas, d’autres réunions d’un caractère social, ouvertes à tous, avaient lieu également. Cette même pratique de prédication apostolique fut, sans nul doute, suivie par d’autres qui n’étaient pas des apôtres, tels que par ex. Barnabas, Timothée, Apollos, Tite, etc., et les mêmes libertés servirent également à certains qui en abusèrent et exercèrent une bien mauvaise influence : Hyménée, Philète et d’autres.

Là où le Seigneur n’a pas établi de loi positive, il serait mal à propos pour nous ou pour d’autres de fixer une loi.

Pourtant, nous offrons quelques suggestions à savoir que l’Eglise a certains besoins spirituels auxquels il faut pourvoir :

(1) L’instruction est nécessaire dans les sujets plus spécialement prophétiques et aussi dans les doctrines morales, et en ce qui concerne le développement des grâces chrétiennes.

(2) A cause des méthodes différant plus ou moins dans l’usage des langues, à cause aussi de la pénétration plus ou moins grande de l’esprit et des degrés différents de perception spirituelle entre ceux qui sont des bébés en Christ et ceux qui sont plus mûrs en connaissance et en grâce, il est sage que des occasions favorables soient offertes où chacun sera encouragé à exprimer sa compréhension de., choses qu’il a apprises soit par la lecture, soit par l’audition,

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à l’effet que s’il ne les a pas bien comprises, il puisse être éclairé sur le sujet par les explications des autres.

(3) Il devrait y avoir de fréquentes réunions régulières où une occasion complète et raisonnable serait donnée à quiconque d’exposer ce qu’il pourrait croire être une manière de voir la vérité différente de celle que, d’une manière générale, l’Ecclésia soutient peut-être et approuve.

(4) Non seulement il devrait y avoir des services de culte al dans toutes les réunions du peuple du Seigneur, mais l’expérience montre l’utilité pour chacun de confesser de sa bouche, devant ses frères, soit par le témoignage, soit par la prière, son attachement au Seigneur.

LA DOCTRINE EST ENCORE NECESSAIRE AUJOURD’HUI

Concernant la première proposition : nous vivons en un temps où l’on se moque des doctrines en général, et où bon nombre de gens prétendent que la doctrine et la foi n’ont aucune valeur en comparaison des œuvres et de la moralité. Nous ne pouvons partager cette opinion, parce que nous la trouvons entièrement en désaccord avec la Parole divine qui place la foi en premier lieu et les œuvres en second. C’est notre foi que l’Eternel accepte, et c’est selon notre foi qu’il nous récompensera, quoi qu’il s’attende bien entendu à ce qu’une – foi forte produise autant de bonnes œuvres que le permette le vase terrestre. Telle est la règle de foi établie partout dans les Ecritures : « Sans la foi il est impossible de plaire à Dieu. » « C’est ici la victoire qui a vaincu le monde, [savoir] notre foi » (Héb. 11 : 6 ; 1 Jean 5 : 4). Personne ne peut donc vraiment être un vainqueur s’il n’exerce pas la foi en Dieu et dans ses promesses ; pour exercer la foi dans les promesses de Dieu il doit les comprendre, et cette occasion favorable et cette capacité de se fortifier dans la foi viendront en proportion de sa compréhension du plan divin des Ages et des grandes et précieuses promesses qu’il contient. En conséquence, la doctrine (l’instruction) est importante, non simplement pour la connaissance que doit avoir le peuple de Dieu et

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dont il doit jouir et qui est bien au-dessus de la connaissance du monde dans les choses de Dieu, mais en particulier à cause de l’influence que cette connaissance exercera sur toutes les espérances, sur tous les buts et sur la conduite. « -Et quiconque a cette espérance en lui se purifie, comme Lui est pur » (1 Jean 3 : 3) est une expression scripturale qui s’accorde tout à fait avec les déclarations précédentes. Celui qui veut s’efforcer de se purifier, d’améliorer sa conduite, doit, pour y réussir, commencer par où commencent les Ecritures, par le cœur, et il doit progresser en utilisant pour cette purification, les promesses inspirées. Cela signifie avoir une connaissance des doctrines de Christ.

Cependant, il est à propos que nous distinguions clairement et que nous différencions entre les doctrines de Christ et les doctrines des hommes. Les doctrines de Christ sont celles que lui-même et ses apôtres inspirés ont placées devant nous dans le Nouveau Testament. Les doctrines  des hommes sont représentées dans leurs credo dont bon nombre sont nettement et sérieusement en désaccord avec les doctrines du Seigneur, et tous en désaccord les uns avec les autres. De plus, il ne suffit pas que nous recevions les doctrines une seule fois, car ainsi que le donne à entendre l’Apôtre, nous recevons les trésors de la grâce de Dieu dans de pauvres vases de terre non étanches et, par conséquent, si nous cessons de recevoir, nous cessons d’avoir ; c’est pourquoi il est nécessaire que nous ayons « ligne sur ligne, précepte sur précepte », et que nous renouvelions et révisions notre étude du plan divin des Ages, en nous aidant de tout ce que la providence divine peut nous fournir comme guides et comme aides, et en cherchant à obéir autant que possible à l’injonction de l’Apôtre de « n’être pas des auditeurs oublieux mais des faiseurs d’œuvre », et ainsi « mettant la Parole en pratique ». — Jacques 1 : 22-25.

Concernant notre seconde proposition : il est possible qu’elle ne soit pas tout de suite aussi pleinement appréciée que la première. Il se peut qu’un grand nombre, sinon tous, pensent que ceux qui peuvent exprimer la vérité le

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plus clairement, le plus aisément, le plus exactement, devraient-être les seuls à le faire, et que les autres devraient garder le silence, écouter et apprendre. Cette pensée est juste à beaucoup d’égards. Notre idée n’est pas que quiconque soit placé pour enseigner ou considéré comme instructeur ou que ses paroles soient reçues comme autant d’instructions alors qu’il est incapable de dispenser l’ins­truction et ne saisit pas clairement le plan divin. Mais il y a une grande différence entre établir de telles personnes pour enseigner (comme dans le cas des anciens) et avoir une réunion dans laquelle tous les membres de la Nouvelle-Création auraient une occasion favorable de s’exprimer, brièvement ou de poser des questions, étant entendu que leurs questions ou leurs doutes ou leurs expressions ne sont pas endossées par l’Eglise comme étant les sentiments de tous. Dans de telles réunions, il est possible que des idées fausses soient présentées sous forme de questions, non pas dans l’intention d’enseigner ces opinions, ni avec le dessein de les imposer, mais pour les entendre critiquer si besoin est, ou approuver si elles sont dignes de recommandation. Toutefois, de telles occasions ne devraient être sanctionnées qu’en présence de quelqu’un qui soit avancé dans la Vérité et capable de donner une raison scripturale pour sa foi et de montrer le plus parfaitement possible la voie du Seigneur. Quelqu’un peut demander : quel avantage peut-il sortir de cette manière de faire ? Nous répondons que nous avons souvent vu la démonstration de ces avantages. Il est souvent difficile, parfois impossible, d’exposer les choses de la manière la plus simple et la plus directe, et il est également impossible à tous les esprits, pourtant honnêtes, de saisir un sujet avec un égal degré de clarté même en partant de la même illustration. D’où la valeur des questions et des présentations variées de la même vérité comme le montrent les paraboles du Seigneur qui exposent des sujets de divers points de vue, offrant ainsi une vue de l’ensemble plus complète et plus harmonieuse. Nous avons également remarqué que la présentation embrouillée et quelque peu maladroite d’une vérité peut,

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parfois, pénétrer dans certains esprits là où une présentation plus solide et plus logique avait échoué, l’incompé­tence de l’orateur n’ayant, à certains égards, d’égal que le plan inférieur de raison et de jugement chez l’auditeur. Nous devons nous réjouir si l’Evangile est prêché et trouve place dans des cœurs affamés, quel qu’en soit le moyen, car, explique l’Apôtre : « quelques-uns prêchent le Christ par envie et par un esprit de contention ». Nous ne pouvons que nous réjouir si quelques-uns sont amenés à la vraie connaissance de l’Eternel, même s’il nous faut grandement regretter les mobiles inconvenants de la présentation, ou encore l’imperfection de la présentation comme dans l’autre cas. C’est le Seigneur, la Vérité et les frères que nous aimons et que nous désirons servir. C’est pourquoi il nous faut nous réjouir de tout ce qui produit les résultats désirés, et prendre nos dispositions de façon à ne pas gêner ce que nous reconnaissons comme un fait. Cela ne signifie pas que des gens illogiques et incompétents doivent être établis dans l’Eglise pour enseigner, ni que nous devons nous imaginer que les présentations illogiques ‘seraient en général les plus heureuses. Bien au contraire. Néanmoins, nous ne devons pas méconnaître entièrement que ce que nous voyons est parfois un moyen de bénédiction pour certains esprits et qu’il a comme précédent l’usage de l’Eglise primitive.

3) En faveur de notre troisième proposition : quelle que soit l’assurance que nous ayons de posséder la vérité, il serait certainement peu sage de notre part de fermer et de verrouiller la porte à l’interrogation et aux exposés contradictoires d’une manière si absolue que serait exclu tout ce qui pourrait être considéré comme de l’erreur par le conducteur de la réunion ou par toute l’assemblée. Il ne doit prévaloir d’exclusive totale que sur le seul point suivant : les Nouvelles-Créatures ne s’assemblent pas pour discuter de sujets temporels, de sciences et de philosophies mondaines, mais uniquement pour y étudier la révélation divine ; et dans cette étude de la révélation divine, l’assemblée devrait en premier lieu, en dernier lieu et toujours.

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distinguer entre les principes fondamentaux des doctrines de Christ (qu’aucun membre n’a le droit de changer ou d’altérer, ni consentir à les voir remettre en question) et la discussion de doctrines proposées lesquelles doivent être en accord avec les principes fondamentaux. Ces doctrines proposées devraient pouvoir être examinées à fond et librement en tous temps ; il devrait y avoir des réunions dans lesquelles elles pouvaient être entendues. Cela ne signifie pourtant pas qu’on devrait y revenir sans cesse et qu’il faille permettre à quelque membre de mettre le désordre et la distraction dans chaque réunion et dans chaque sujet avec quelque marotte particulière. Que cette marotte soit considérée et discutée une bonne fois à un moment opportun en présence de membres bien versés dans la Vérité ; si l’assemblée écarte l’idée proposée comme non scripturale et que le promoteur de la question n’en soit pas convaincu, qu’il s’abstienne au moins d’attirer à nouveau l’attention de l’Eglise pendant un temps assez long — un an peut-être. A ce moment-là, il pourrait sans inconvénient réclamer un nouvel examen qui pourrait être accordé ou non, selon que l’assemblée penserait que le sujet en vaut ou n’en vaut pas la peine.

Ce sur quoi nous insistons, c’est que, à moins qu’il y ait une telle issue, deux dangers peuvent se présenter. D’une part, le danger de tomber dans la condition que nous voyons régner dans les églises nominales de la Chrétienté où il est impossible de s’adresser à leurs ouailles au cours de leurs réunions régulières d’église, tout moyen d’accès étant gardé avec soin. D’autre part, l’autre danger que l’individu ayant une théorie qui s’impose à son jugement comme une vérité (quelque fausse et irrationnelle qu’elle puisse être) ne serait jamais satisfait à moins d’être entendu, mais voudrait continuellement imposer le sujet ; au contraire, s’il a eu une occasion favorable de se faire entendre, même s’il n’est pas convaincu de l’erreur de son argument, il sera désarmé devant l’inconvenance qu’il y aurait pour lui d’imposer le sujet à ceux qui l’ont déjà entendu et ont rejeté son idée.

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Notre quatrième proposition : Si étrange que cela puisse paraître, la croissance en connaissance peut conduire à la perte de la piété. Nous trouvons nos capacités si réduites et notre temps pour les choses religieuses si limité, que si notre attention se porte avec force dans une seule direction, elle est sujette à diminuer grandement dans d’autres directions. Le chrétien ne doit pas être tout tête sans cœur, ni tout cœur sans tête. L’« esprit de sobre bon sens » nous enjoint à cultiver tous les fruits et les grâces qui sont nécessaires pour arrondir et accomplir un caractère parfait. De nos jours, la tendance dans tous les domaines est dans la direction opposée : se spécialiser. Un ouvrier fait cette part-ci, un autre ouvrier cette part-là, si bien qu’à présent très peu d’ouvriers connaissent un métier à fond comme autrefois. La Nouvelle-Créature doit résister à cette tendance et « faire droits ses sentiers » en conséquence, de peur que ne cultivant qu’un seul élément de grâce, elle se trouve en danger de chute pour n’avoir pas exercé convenablement une autre faculté ou un privilège donné par Dieu.

On trouve les caractéristiques de la dévotion chez tous les humains à un degré de développement plus ou moins grand. On nomme ces facultés mentales la vénération et la spiritualité qui appellent à leur aide les organes de la conscience, de l’espérance, de l’harmonie. Si ceux-ci sont négligés, l’intérêt porté à la Vérité et l’amour pour elle dégénéreront de telle sorte qu’au lieu que notre cœur soit conduit au Seigneur avec une plus grande appréciation de son amour, et avec un plus grand désir de lui plaire, de l’honorer et de le servir, nous trouverons que les organes inférieurs s’unissent à la controverse, prennent la place des organes supérieurs ; les recherches se feront davantage à la lumière de philosophies intellectuelles dans lesquelles entreront l’esprit de combativité et de destruction, d’ambition, de querelle et de vaine gloire. La Nouvelle-Création a donc besoin non seulement que chaque réunion comporte une partie consacrée à l’adoration, à la prière et à la louange, mais encore croyons-nous qu’une réunion

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spéciale orientée dans le sens de l’exercice de la piété ait lieu chaque semaine. Au cours de cette réunion, l’on donnerait l’occasion de témoigner sur des expériences chrétiennes, non pas selon la coutume fréquente en revenant de un à vingt ans en arrière pour raconter une première conversion, etc., mais en rendant un témoignage récent reflétant la condition de cœur à ce moment-là, et durant la semaine écoulée depuis la dernière réunion du même genre. De tels témoignages récents se prouvent utiles à ceux qui les entendent. Parfois ils les encouragent par le récit d’expériences favorables, et parfois ils les réconfortent par la narration d’épreuves, de difficultés, de perplexités, etc., car ils peuvent ainsi discerner qu’ils ne sont pas seuls à avoir des expériences difficiles et parfois des échecs.

Ainsi, tous peuvent apprendre plus complètement la signification des paroles de l’Apôtre : « Ne trouvez pas étrange le feu ardent qui est au milieu de vous, qui est venu sur vous pour votre épreuve, comme s’il vous arrivait quelque chose d’extraordinaire » (1 Pi. 4 : 12). Ils se rendent compte que tous ceux qui appartiennent à Dieu ont des épreuves et des difficultés, et chacun apprend ainsi à sympathiser avec l’autre ; à mesure que le lien de la sympathie augmente, l’esprit secourable augmente, et l’esprit d’amour aussi — le saint Esprit. Il est avantageux que ces réunions au milieu de la semaine portent sur un sujet suggéré au rassemblement du dimanche précédent, et ce sujet présent à l’esprit de chacun des membres de l’assemblée devrait les inspirer à remarquer les expériences présentes de la vie, à en prendre note, en particulier dans le sens du sujet choisi pour la semaine. Sans aucun doute, chaque chrétien a beaucoup d’occasions de noter chaque semaine les leçons et les expériences de la vie sous divers aspects, mais la majorité des chrétiens ne réfléchissant pas, n’observant pas, laissent passer ces précieuses leçons sans les discerner, et ils apprennent surtout à la suite d’expériences de la vie plus grandes et plus amères ce qu’ils auraient pu mieux apprendre s’ils avaient pris garde aux agissements journaliers du Seigneur à leur égard par ses moyens providentiels.

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Prenons un exemple : supposez que le sujet de la semaine ait été « la paix de Dieu » tiré du texte « La paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs » (Phil. 4 : 7). Chaque frère, chaque sœur devrait remarquer pendant la semaine à quel point ce texte a trouvé son application dans son propre cas, et quelles choses ont paru interrompre et empêcher cette paix souveraine, amenant ainsi l’inquiétude, le mécontentement. Ces expériences et les leçons qu’on en tire, racontées par ceux du groupe plus experts, et par ceux moins experts (hommes et femmes), non seulement porteraient à l’attention des uns et des autres leurs propres expériences faites durant la première partie de la semaine, mais dans la seconde partie de la semaine ajouteraient à leurs propres expériences les leçons et les expériences des autres, élargissant ainsi leurs sympathies et les conduisant de plus en plus à discerner les beautés de la paix en contraste avec la lutte : la bénédiction de la paix de Dieu dans le cœur, et comment il est possible d’avoir cette paix même au sein du tumulte et de la confusion ou de conditions de détresse sur lesquelles nous ne pouvons rien. L’aspect de dévotion de ces réunions ajou­tera à leur profit. Celui qui se rend compte avec le plus de pénétration de ses propres défauts et qui s’efforce avec le plus d’ardeur à croître dans les grâces de l’Esprit, sera le plus résolu dans ses exercices religieux envers l’Eternel et dans ses désirs de lui plaire et d’être de plus en plus participant de son saint Esprit (Il y a dix réunions du genre décrit ici tenues par l’Eglise de Brooklyn chaque mercredi soir. Elles se tiennent dans diverses localités à l’avantage des petits groupes qui les constituent et qui comprennent entre sept et soixante-cinq assistants.).

Dans ces réunions comme dans toutes les autres réunions, il est évident que c’est en conservant l’ordre qu’on peut accomplir le plus grand bien, non au point de détruire la vie et la liberté dans la réunion, mais en préservant sa liberté sans anarchie ou sans désordre, mais dans une contrainte sage, aimante et aimable. Par exemple : on devrait s’entendre à l’avance sur le caractère de la réunion, et ce serait le devoir du président de le maintenir avec une

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fermeté raisonnable, affectueuse. Il doit être entendu que ces réunions de témoignages ne sont pas des réunions de questions générales ni des réunions pour la discussion ou pour la prédication, que d’autres réunions sont prévues et que ceux qui désirent y assister sont les bienvenus, mais que la réunion de témoignages a un objectif bien défini. Pour maintenir ainsi la réunion dans cet esprit et pour éviter des discussions particulières ou des répliques d’un individu à l’autre, le président étant celui qui a été choisi pour représenter toute l’assemblée, devrait être le seul à répondre aux autres ou à les critiquer, et quand cela est nécessaire seulement. C’est une obligation pour lui de veiller à ce que certains témoignages ne soient pas longs au point d’être ennuyeux, et que la réunion ne soit pas prolongée au delà d’une durée raisonnable et convenue. Toutes ces choses revenant au président impliquent que ce dernier devrait être un Ancien de l’Eglise. Un novice, insuffisamment expérimenté, serait exposé, même avec les meilleures intentions, à être soit trop faible soit trop sévère pour appliquer des principes à cette occasion ; il pourrait soit gâter les réunions par trop de mollesse ou trop de sévérité, soit offenser un frère ou une sœur estimables en reprenant et en appliquant des règles convenables d’une manière maladroite. De plus, le président d’une telle réunion doit être un Ancien de l’Eglise ou quelqu’un de compétent, pour occuper la position d’Ancien dans l’Eglise, afin qu’il puisse avoir une connaissance suffisante de la Parole, une expérience dans la grâce et une capacité d’enseigner pour pouvoir donner une parole d’encouragement ou un conseil, ou un avis utile en réponse aux divers témoignages présentés. Car « combien est agréable une parole dite à propos ! » (Seg.), combien plus utile, souvent, que tout un discours dans d’autres circonstances. Prov. 15 : 23.

Bien que dans ce qui précède, nous ayons indiqué divers intérêts qu’on doit servir dans les réunions, nous n’avons décrit en détail que la dernière réunion qu’en fait nous considérons comme l’une des plus importantes de toutes

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celle qui aide le plus dans la croissance spirituelle. Voyons maintenant quels bons arrangements peuvent être pris pour les autres réunions. Celles-ci diffèrent selon les circonstances, les conditions et le nombre des membres de l’assemblée — l’Ecclésia, le corps. Si l’assemblée compte cinquante membres environ, et si certains d’entre eux sont particulièrement aptes à parler en public et à exposer clairement la Vérité, nous pensons qu’un service de prédication dans la semaine pourrait, en général, être profitable, surtout comme étant une réunion à laquelle on pourrait inviter des amis, des voisins ou d’autres. Toutefois, si dans la providence du Seigneur, personne de l’assemblée n’est spécialement qualifié pour présenter un discours cohérent, logique, raisonnable sur quelque sujet scriptural, nous croyons qu’il vaut mieux ne pas essayer ce genre de réunion, ou que le temps soit réparti entre plusieurs frères ayant une certaine capacité de traiter en public un sujet scriptural ainsi partagé, le thème étant le même et les frères parlant à leur tour. Ou bien ces anciens pourraient alterner, l’un ce dimanche, un autre le dimanche suivant, et ainsi de suite, ou encore deux ce dimanche, deux le dimanche suivant et ainsi de suite. Il semble que les meilleurs intérêts de l’Eglise entière soient conservés en suscitant et en accordant des occasions favorables à tous les frères selon leur capacité, en estimant toujours que l’humilité et la clarté dans la Vérité sont absolument les principes essentiels et non le langage fleuri et l’éloquence.

Pourtant, la réunion la plus importante, à notre jugement, la plus utile, après la réunion de culte qu’on a d’abord décrite, est celle dans laquelle toute -l’assemblée des croyants prend part sous la direction tantôt de tel président tantôt de tel autre. Pour ces réunions, on peut proposer à la discussion un sujet ou un texte de l’Ecriture. Le président qui a examiné d’abord le sujet devrait être chargé de le répartir entre des frères avancés en leur fixant si possible une semaine à l’avance la partie à traiter ; ils pourraient ainsi arriver à la réunion prêts à offrir des suggestions, chacun dans la section particulière du sujet

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qui lui a été confiée. Ces principaux participants à l’examen du sujet (peut-être deux ou peut-être une demi-douzaine, ou davantage, selon le nombre des personnes compétentes, l’effectif de l’assemblée et l’importance du sujet) trouveront très utiles les nouvelles Bibles béréennes avec les références aux ÉTUDES et aux TOWERS et les Index topiques. Qu’ils présentent la question dans leur propre langage, ou qu’ils trouvent des extraits spéciaux bien choisis des ETUDES, des TOURS qu’ils peuvent lire en faisant quelques remarques appropriées.

Après que la réunion a été ouverte par la louange et la prière, celui qui préside peut rappeler dans l’ordre fixé les sujets à traiter; lorsque chaque orateur désigné a présenté ce qu’il a préparé sur la partie du sujet qui lui a été réservée, le président devrait donner la parole à la classe entière pour discuter et s’exprimer soit en accord, soit en opposition avec ce qui a déjà été présenté par l’orateur. Si la classe ne semble pas disposée à discuter, et a besoin d’être sollicitée, le président le fera en posant des questions habiles. Seul, le président doit s’adresser aux orateurs ou essayer de répondre ou d’harmoniser leurs déclarations ; bien entendu, il peut inviter n’importe quel orateur à préciser sa position ou ses raisons. Les orateurs doivent tous adresser leurs remarques au président et jamais l’un à l’autre directement ; ainsi le danger de toute question personnelle et de toute dispute peut être évité. Le président ne devrait prendre d’autre part dans la discussion que celle qui vient d’être décrite, mais il devrait être capable, à la fin, de faire la synthèse des diverses idées émises et de résumer brièvement le sujet tout entier d’après son propre point de vue, après quoi il terminerait la réunion par la louange et des actions de grâces.

Chaque point peut être ainsi traité et le sujet tout entier bien élucidé et examiné de manière à être clairement discerné par tous ; ou bien, dans certains des sujets plus complexes, le président pourrait plutôt faire un résumé

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et donner son opinion à la fin de l’examen de chaque partie traitée. Nous ne connaissons pas de meilleur genre de réunion que celui-ci pour une étude complète de la Parole divine. Nous le considérons ordinairement comme beaucoup plus profitable que la prédication habituelle pour la majorité des rassemblements du peuple du Seigneur.

Une réunion de ce genre comprend tous les points couverts plus haut par les suggestions numérotées 1, 2 et 3. Touchant le premier, ceux à qui sont assignées les parties importantes ont la pleine occasion d’exercer toutes les capacités qu’ils possèdent. Quant au second point, tous ont la possibilité de participer, de poser des questions, de présenter des suggestions, etc. en suivant chacun des principaux orateurs sur les différents points exposés. Quant au troisième point, il est également couvert par une telle réunion parce que les sujets pour chaque semaine devraient être choisis de préférence par la classe entière, et non par le dirigeant, et une semaine au moins avant leur discussion.

N’importe qui de l’assistance dans une telle réunion devrait avoir le privilège de présenter sa question ou son sujet, et l’esprit d’amour, de sympathie, d’assistance et de considération pénétrant l’assemblée devrait être tel que tout sujet convenable devrait être entendu avec respect. Dans le cas d’une demande spéciale touchant un sujet supposé contraire aux idées générales de l’assemblée, tout en demeurant dans les limites des principes fondamentaux de l’Evangile, on devrait accorder à la personne désireuse de faire discuter son sujet, un temps raisonnable pour le présenter ; à cette occasion, c’est elle qui aura surtout la parole dans un temps pouvant être limité, disons, à trente minutes ou plus ou moins, selon l’importance du sujet et de l’intérêt que la classe y prend. Une fois la présentation faite, la question devrait être discutée par les autres membres de la classe ; la personne qui a proposé la question devrait avoir ensuite la parole quelques minutes pour répondre brièvement à des objections qu’auront faites les autres, et le président reprendra la parole pour clore la réunion.

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Un autre genre de réunion qui s’est prouvée très utile pour l’étude de la Parole est connu sous l’appellation de « Cercle béréen pour l’étude de la Bible ». Ce ne sont pas purement et simplement des cercles de lecture, mais une étude systématique du plan divin dans tous ses aspects, repris point par point. Les divers tomes des ETUDES DANS LES ECRITURES, traitant les sujets comme ils le font, dans un ordre suivi et logique, constituent (avec la Bible) des livres de textes pour ces études bibliques ; toutefois, dans l’intérêt même de ces classes, il est nécessaire que le président et l’assemblée fassent clairement la distinction entre lire et étudier. Pour ce qui concerne la lecture, tous les chers amis peuvent aussi bien, et peut-être mieux, la faire chez eux. L’objet de ces études est de reprendre chaque sujet tel qu’il est présenté en un ou plusieurs paragraphes, et de le discuter à fond entre les assistants, en évoquant des passages bibliques parallèles, etc., en examinant complètement le sujet, et, si possible, en obtenant que chaque membre de la classe exprime sa pensée touchant la question particulière à l’examen, après quoi on passe au sujet suivant. Certains de ces Cercles béréens ont pris un an ou deux pour l’étude d’un simple tome des ETUDES DANS LES ECRITURES, et ce avec grand intérêt (Il y a trente-quatre réunions de ce genre, en rapport avec l’Eglise de Brooklyn, qui se tiennent dans diverses localités et le soir, à des dates qui conviennent le mieux aux amis qui y assistent. Ces réunions sont dirigées par divers anciens.) et profit.

QUE CHACUN SOIT PLEINEMENT PERSUADE DANS SON PROPRE ESPRIT — Rom. 14 : 5 ‑

Tous les esprits logiques se plaisent à chercher à être bien fixés si possible, touchant chaque détail de la vérité, et l’Apôtre déclare que chaque membre de l’Eglise devrait s’efforcer d’y parvenir pour lui-même — « en son propre esprit ». Cependant, c’est une faute commise en général que d’essayer d’appliquer cette règle (bonne quand elle concerne une personne) à une Eglise ou à une classe d’études

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bibliques, de contraindre tous les. membres à conclure (« décide ») exactement de la même façon sur la signifi­cation de la Parole de l’Eternel, Il est bien que nous désirions que tous puissent « voir face à face » [Esaïe 58 : 8, note D], mais il n’est pas raisonnable d’espérer y parvenir, sachant que tous sont déchus de la perfection, non seulement de corps, mais aussi d’intelligence (« mind ») et que ces imperfections se signalent dans tous les domaines, ainsi qu’en témoignent les diverses formes de têtes qu’on trouve dans toute assemblée. Les divers genres et degrés d’instruction reçue sont également d’importants facteurs pour favoriser ou pour empêcher l’unité d’opinions.

Pourtant, l’Apôtre ne déclare-t-il pas que nous devrions être tous unis dans une même pensée ? Que nous serons tous enseignés de Dieu de sorte que nous aurons tous l’esprit de sobre bon sens ? et que nous devrions croître en grâce et en connaissance, nous édifiant les uns les autres dans la très sainte foi ?

Oui, tout cela est vrai, mais il n’est pas dit qu’on y parviendra en une seule réunion. Non seulement les enfants de Dieu ont des têtes différemment développées et une expérience ou une instruction différentes, mais en outre ils sont d’âges différents en tant que Nouvelles-Créatures : des enfants, des adolescents, des adultes. Nous ne devons donc pas être surpris si certains sont plus lents que d’autres à comprendre, et par conséquent, plus lents à être pleinement persuadés en leur propre esprit concernant certaines des « choses profondes de Dieu ». Il leur faut saisir les principes fondamentaux : que tous étaient des pécheurs, que Christ Jésus, notre Conducteur, nous a rachetés par son sacrifice achevé au Calvaire ; que nous sommes maintenant à l’Ecole de Christ pour être enseignés et formés pour le Royaume et son service, et que nul n’entre dans cette Ecole si ce n’est ceux qui ont fait une pleine consécration de leur tout à l’Eternel. Ces choses, il faut que tous les comprennent et les approuvent pleinement et toujours, sinon nous ne pourrions même pas les reconnaître comme des frères-bébés dans la Nouvelle‑

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Création ; cependant, nous avons tous besoin de patience les uns pour les autres, et d’indulgence pour les singularités des autres, et à l’appui de la patience et de l’indulgence il faut que l’amour augmente chaque grâce de l’Esprit, à mesure que nous nous rapprochons de sa plénitude.

Cela étant, toutes les questions, toutes les réponses, toutes les remarques (dans les réunions où plusieurs parti­cipent) devraient concerner toute l’assemblée présente (et non personnellement un ou plusieurs membres) ; elles devraient donc être adressées au président qui est le représentant de tous, sauf si, pour plus de commodité, le président invite celui qui a la parole à faire face à l’auditoire et à s’adresser directement à lui. C’est pourquoi aussi, (après avoir exposé son point de vue personnel, chacun doit écouter tranquillement le point de vue des autres et non chercher à discuter ou à exposer de nouveau sa position personnelle déjà connue. Ayant eu l’occasion qui lui a été offerte, chacun doit faire confiance au Seigneur pour qu’il guide, enseigne et montre la Vérité, et il ne devrait pas insister pour que tous soient contraints à voir chaque détail comme lui le voit, ni même comme la majorité le voit. « Unité, sur les choses essentielles ; charité, sur celles qui ne s’ont pas », telle est la règle qu’il convient de suivre.

Néanmoins, nous convenons que chaque détail de la vérité est important, que la moindre erreur est préjudiciable et que le peuple du Seigneur devrait prier et s’efforcer d’atteindre à l’unité dans la connaissance, mais nous ne devons pas obtenir ceci par la force. L’unité d’esprit sur les premiers principes fondamentaux de la Vérité est la chose importante, et si cette unité est maintenue, nous pouvons avoir confiance que notre Seigneur guidera tous ceux qui la maintiennent, dans toute la vérité convenable et nécessaire pour eux. C’est sous ce rapport que les conducteurs du troupeau du Seigneur ont besoin d’une sagesse spéciale, d’amour, de force de caractère, de clarté dans la Vérité, de façon qu’à la fin de chaque réunion, celui qui a présidé puisse être capable de résumer les

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idées tirées de l’Ecriture et laisser tous les esprits sous leur bienfaisante influence, lui-même s’exprimant d’une manière claire, positive, aimable sans jamais être dogmatique, sauf sur les principes fondamentaux.

SERVICES FUNEBRES

A l’occasion de funérailles, lorsque plus ou moins de solennité règne parmi les amis qui assistent aux obsèques, le corps sans vie, les cœurs brisés et les yeux en larmes, le crêpe, etc., tout contribue à faire sentir, que la mort n’est — pas l’amie de l’homme, mais son ennemie. De telles occa­sions sont donc très favorables pour présenter la Vérité et il convient d’en tirer parti. Beaucoup de ceux qui sont intéressés maintenant à la Vérité Présente, ont reçu leurs premières impressions d’un discours funèbre. En outre, beaucoup de personnes assisteront à ce service et écouteront alors qu’elles auraient trop de préjugés, et trop de crainte de l’opinion de leurs amis pour assister à l’un quelconque des services ordinaires de la Vérité. En conséquence, nous conseillons que de telles occasions soient employées d’une manière aussi efficace que le permettront les circonstances. Si le défunt est un croyant, et que sa famille lui soit opposée, il aurait dû rédiger un acte dans lequel il déclarait sa volonté qu’un discours soit prononcé lors de ses funérailles par un représentant de la Vérité. Si le défunt est un enfant et que les parents soient tous deux dans la Vérité, il n’y aura aucune difficulté, mais si l’un des deux seulement est sympathisant et l’autre opposé, la responsabilité de l’affaire incombe au père bien que la femme ait parfaitement le droit de faire connaître son point de vue à son mari ; ce dernier devrait donner à ses suggestions une considération raisonnable, sans toutefois éluder sa propre responsabilité devant Dieu en tant que chef de famille.

Dans nombre de petits groupes, il se trouve des frères tout à fait qualifiés pour faire un discours intéressant et profitable, adapté à cette circonstance, et qui n’ont pas besoin de nos suggestions ni de celles de quelqu’un d’autre,

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mais dans la plupart des petits groupes de consacrés il ne se trouve personne qui puisse faire ce genre de discours. Pour cette raison, nous offrons quelques suggestions touchant une méthode profitable pour assurer ce service. Le frère qui en est chargé ne sera pas, si possible, un proche parent du défunt ; cependant, s’il n’y en a pas d’autre, il n’est pas inconvenant que ce soit un fils ou un mari ou un père qui conduise le service. S’il n’a pas l’habitude de parler en public et ne connaît pas bien le sujet, le mieux pour lui pourrait être d’adapter à son usage personnel et aux circonstances les suggestions données ci-dessous, d’en écrire le texte et de le lire aux amis réunis. Ce texte, d’une écriture très lisible, ou tapé à la machine à écrire, devrait être lu plusieurs fois à haute voix avant de le faire devant le public, de manière que le débit puisse être régulier, distinct et aussi compréhensible que possible. Nous voulons suggérer encore que s’il ne se trouve aucun frère compétent pour la circonstance, il n’est nullement inconvenant que ce soit une sœur qui fasse cette lecture à la condition qu’elle se couvre la tête.

Voici ce que nous suggérons pour conduire le service et faire un discours aux funérailles d’un frère dans le Sei­gneur :

(1) Commencer le service par le chant d’un cantique approprié sur une mélodie modérément lente : « Roc séculaire », « Plus près de Toi, mon Dieu », « Douce lumière, conduis-moi ! », « Beaucoup dorment, non pour toujours », ou un autre.

(2) Si certains membres de la famille font partie d’une église confessionnelle et désirent réserver une partie du service à leur ministre de culte, c’est maintenant qu’il conviendrait de lui laisser lire quelques versets de l’Ecri­ture sur la résurrection, ou prier, ou les deux. Si personne ne fait cette demande on passe directement de (1) à (3).

ESQUISSE D’UN DISCOURS FUNEBRE

(3) Chers Amis : Nous voici rassemblés pour rendre un dernier hommage à la mémoire de notre ami et frère, et confier ses restes à la tombe : la poussière à la poussière,

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la cendre à la cendre. Malgré le fait qu’il n’y a rien de’ plus commun dans le monde que la mort, et son cortège de maladies, de douleurs et d’afflictions, néanmoins nous trouvons impossible comme êtres intelligents, de nous habituer à de tels déchirements de liens d’amitié, du foyer, de l’amour, de la fraternité. Pansons la plaie comme nous le voulons, elle demeure douloureuse même si, comme le déclare l’Apôtre, en tant que chrétiens nous « ne sommes pas affligés comme les autres qui n’ont pas d’espérance ». Que trouverions-nous de plus à propos aujourd’hui qu’un examen de cette bonne espérance, présentée à nous dans l’Evangile, comme le baume de Galaad capable de guérir les chagrins de la terre comme rien d’autre ne peut faire.

Cependant, avant de considérer les espérances placées devant nous dans l’Evangile (l’espérance d’une résurrection des morts, l’espérance d’une vie future dans une condition beaucoup plus heureuse que la présente), il n’est pas inconvenant de poser la question : Pourquoi avons-nous besoin d’une telle espérance ? Pourquoi la mort ne nous est-elle pas épargnée plutôt que de nous donner une espérance de résurrection des morts ? Pourquoi Dieu ne nous laisse-t-il vivre que peu de jours ou d’années, remplis de difficultés ? Et pourquoi sommes-nous alors fauchés comme l’herbe qui se dessèche ? Pourquoi les liens du cœur sont-ils brisés, les arrangements familiaux troublés par cette grande ennemie de notre race, la mort qui, depuis les six mille ans écoulés, a tué plus de cinquante milliards d’êtres humains, nos frères selon la chair, enfants d’Adam ? Pour des esprits qui réfléchissent, on ne peut concevoir de question plus intéressante que celle-ci ?

L’incroyance nous affirme qu’étant purement et simplement des animaux de l’échelon supérieur, nous naissons, vivons et mourons comme le fait la bête, et qu’il n’y a aucune vie future prévue pour nous. Pourtant, tout en fré­missant à une telle pensée, et incapables de prouver le contraire par une expérience personnelle, nous, en tant qu’enfants de Dieu, avons entendu la Parole de notre Père

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« parlant de paix par Jésus Christ notre Seigneur ». Le message de paix que notre cher Rédempteur nous donne à nous ses disciples, ne nie pas les faits ; il ne dit pas qu’il n’y a ni douleur, ni chagrin et ni mort, au contraire. Il déclare : « Je suis la résurrection et la vie ». Il nous dit encore que « tous ceux qui sont dans les sépulcres enten­dront sa voix ; et ils sortiront ». Ah ! Que ce démenti à la voix de l’incroyance nous est doux ! Il apporte l’espérance, et l’espérance apporte la paix dans la proportion où nous apprenons à connaître Dieu et à nous confier en lui, ainsi qu’au Fils dont nous avons entendu les paroles, et qui est entrain d’exécuter les miséricordieux desseins du Père.

Pourtant, si l’Eternel a ainsi en vue une résurrection, et si le message de la résurrection apporte paix, repos et espérance, n’est-il pas encore à propos pour nous de demander : Pourquoi Dieu devait-il d’abord laisser détruire l’homme pour dire plus tard à l’humanité, par une résurrection et par la bouche du Psalmiste (Ps. 90 : 3) : « Retournez, fils des hommes. » Pourquoi ne pas les avoir gardés en vie ? Pourquoi ne pas empêcher le chagrin, la douleur et la mort ? Nous répondons que les Ecritures, et les Ecritures seules, nous donnent l’explication des conditions présentes : rien d’autre ne jette la moindre lumière sur le sujet. Les Ecritures témoignent que Dieu, à l’origine, créa notre race parfaite, droite, à sa propre image et à sa ressemblance, que c’est par la désobéissance que nos premiers parents tombèrent de leur noble condition (vinrent sous le châtiment du péché qui est la mort) et que ce châtiment du péché qui fut prononcé contre Adam, le père, engage sa race toute entière par une voie naturelle. La progression du péché s’est accrue avec les générations humaines ; et la maladie, la souffrance et la mort se sont accélérées en proportion.

Nous avons été tous mal instruits quand on nous a enseigné que le salaire du péché d’Adam, le père, la malédiction, le châtiment, devait être une éternité de tourments, que nous et toute l’humanité avions hérité ce châtiment indescriptible comme résultat du péché originel, et que seuls,

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ceux qui sont devenus des disciples de Jésus, des saints consacrés, échapperaient à ce tourment éternel. Cependant, chers amis, nous trouvons que la Parole de Dieu ne soutient aucun plan semblable — déraisonnable, injuste et méchant. Au contraire, les Ecritures déclarent tout à fait clairement, que le salaire du péché c’est la mort, que la vie éternelle c’est le don de Dieu, et que nul ne peut avoir ce don sauf ceux qui deviennent vitalement unis au cher Fils de Dieu. Par conséquent, nous voyons que puisque les méchants ne recevront pas la vie éternelle, ils ne pourraient pas souffrir une vie éternelle de malheur. La déclaration scripturale est très claire et très raisonnable : « Dieu exterminera tous les méchants. » — Ps. 145: 20 (Martin).

Remarquez avec quelle netteté cela fut déclaré à Adam, le père, lorsqu’il fut mis à l’épreuve ; c’est à ce moment-là même et dans ce lieu même que nous devrions rechercher une déclaration faite par notre Père céleste sur ce que serait le châtiment de sa juste colère. Nous y lisons que l’Eternel avait pourvu abondamment aux besoins de nos premiers parents dans les divers arbres fruitiers vivifiants du Paradis et qu’il éprouva purement et simplement leur obéissance en leur interdisant de manger ou même de goûter ou de toucher le fruit d’un arbre particulier. Ce fut cette désobéissance qui amena leur exclusion hors du Paradis — des arbres (bosquets) de vie, et par suite, apporta graduellement les conditions de mort qui règnent encore, et ceci en s’accentuant ; personne n’ignore que la moyenne de la vie humaine aujourd’hui est beaucoup inférieure à celle d’Adam le père qui vécut « neuf cent trente ans ».

Voici les paroles de l’Eternel telles qu’elles sont présentées dans la Genèse : «Au jour que tu en mangeras, tu mourras certainement. » Ce « jour », l’Apôtre Pierre nous l’explique, était un jour de l’Eternel, au sujet duquel il dit : « Mais n’ignorez pas cette chose bien-aimés, c’est qu’un jour est devant le Seigneur comme mille ans »; ce fut au cours de ce « jour » qu’Adam mourut et aucun de ses

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descendants n’a jamais vécu un jour entier de mille ans. Après qu’Adam eut transgressé, les paroles de condam­nation de l’Eternel montrent très clairement qu’il n’avait nullement la pensée de tourmenter ses créatures, et que la malédiction n’allait pas plus loin que la destruction de la vie présente et les tribulations qui résultent de la condition de mort. Voici comment l’Eternel parle de la malédiction à Adam : « A la sueur de ton visage tu man­geras du pain, jusqu’à ce que tu retournes au sol, car c’est •de lui que tu as été pris ; car tu es poussière et tu retourneras à la poussière. » — Gen. 2 : 17 ; 3 :19 ; 2 Pi. 3 : 8.

C’est certainement une grande cause de réjouissance que de discerner que la terrible doctrine du tourment éternel et son imposition non seulement sur nos premiers parents mais sur tous leurs descendants, tous leurs enfants, est une fausse doctrine qui ne nous est pas venue de la Bible, mais des « siècles de ténèbres ». En aucun sens du mot, elle ne se trouve dans la déclaration de l’Eternel. Ecoutez l’explication qu’en donne l’Apôtre Paul, en plein accord avec le récit de la Genèse. Il dit (Rom. 5 : 12) : « …par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le [comme résultat du] péché la mort, et qu’ainsi la mort a passé à tous les hommes, en ce que tous ont péché ». Que pourrait-il y avoir de plus raisonnable ou de plus sensé ou de plus satisfaisant que cette explication divine de la mort ? Savoir, que c’est le résultat du péché ; que mis à l’épreuve, notre père, Adam, perdit tous ses droits et privilèges par sa désobéissance et tomba sous cette malédiction de la maladie et de la souffrance, du chagrin, des difficultés et de la mort ; que nous, sans qu’il soit besoin d’aucune épreuve (il est inutile de nous éprouver, nous qui avons hérité des propensions au péché et des faiblesses), nous sommes frappés par cette même sentence divine contre le péché, c’est-à-dire la mort, et qu’en tant que race, nous descendons graduellement dans la tombe par la faiblesse, la maladie, la souffrance et l’affliction ?

Cette explication satisfait notre jugement, et elle fait comprendre que l’enfant qui ne vit qu’une heure, un jour,

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une semaine ou un mois participe à la souffrance et au processus de la mort aussi bien que ceux qui vivent quelques années plus longtemps et participent en personne à la transgression des lois de la droiture. « Voici, j’ai été enfanté dans l’iniquité, et dans le péché ma mère m’a conçu » déclare l’Ecriture à ce sujet. « Car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu. »

Mais alors, où est l’espérance ? Quel secours peut-il être apporté à une aussi misérable condition de choses ? Que peut-on faire pour ceux qui actuellement, dans tout l’univers, souffrent, s’affligent et meurent ? Que peut-on faire pour les cinquante milliards d’êtres déjà descendus dans la prison de la mort ? Nous répondons qu’ils ne peuvent certainement rien faire pour eux-mêmes. Six mille ans d’efforts humains pour se libérer de la maladie, de la souffrance et de la mort ont prouvé, sans le moindre doute, le manque total de base de toute espérance de ce genre. Ceux qui espèrent ne peuvent le faire qu’en regardant à l’Eternel, le Dieu de notre salut. Il a proposé un salut, et la Bible est la révélation du glorieux plan des Ages que Dieu est en train d’exécuter pas à pas. Le pre­mier pas fut celui de la rédemption, le paiement du châtiment qui était contre nous — le châtiment de la mort. Il fut payé par notre Seigneur Jésus qui « mourut, le juste pour les injustes, afin de nous amener à Dieu ». Personne de la race condamnée ne pourrait se racheter lui-même, et par conséquent, sûrement, ainsi que le montre le Prophète : « Un homme ne pourrait en aucune manière racheter son frère, ni donner à Dieu sa rançon. » Cependant, la situation très critique de l’homme devint l’occasion favorable pour Dieu qui envoya Jésus lequel donna pour nous sa vie intacte, sa vie qui était « sainte, innocente, séparée des pécheurs », séparée de la race mourante. Cette vie, Dieu l’accepte comme le prix correspondant et la compensation à la vie condamnée d’Adam le père, et ainsi elle est efficace pour nous tous qui sommes des enfants d’Adam, parce que nous

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ne fûmes pas condamnés pour notre compte personnel, mais « par la désobéissance d’un seul homme » ; c’est pourquoi Dieu peut être juste et peut nous libérer grâce à l’obéissance et à la rançon d’un seul — Jésus Christ, notre Seigneur. De lui, il est écrit qu’il « s’est donné lui-même en rançon pour tous, témoignage [qui devait être rendu] en son propre temps ». — 1 Tim. 2 : 6 — D.

Remarquons en passant, chers amis, que notre Seigneur Jésus n’a pas purement et simplement racheté l’Eglise, mais comme le déclarent clairement les Ecritures « il est fa propitiation [satisfaction] pour nos péchés [les péchés de l’Eglise], et non pas seulement pour les nôtres, mais aussi pour le monde entier ». — (1 Jean 2 : 2). Ici, Dieu merci, nous avons la raison de la bonne espérance qui nous rend capables, ainsi que le suggère l’Apôtre, de ne pas nous affliger comme les autres qui n’ont pas d’espérance, ou qui n’ont qu’une faible espérance non fondée sur la déclaration positive de la Parole de Dieu.

Mais dira quelqu’un : il y a longtemps que Jésus est mort. Pourquoi est-il encore permis au péché et à la mort de régner et d’engloutir la famille humaine ? Nous répondons que pendant quatre mille ans Dieu a différé l’envoi du sacrifice, et qu’il diffère encore l’envoi de la bénédiction garantie par ce sacrifice, et qui doit en résulter en fin de compte — bénédiction qui se réalisera au « temps marqué » par Dieu. L’objet de ce délai, expliqué par les Ecritures, est double

En premier lieu, pour permettre la naissance d’un nombre suffisant d’êtres humains pour emplir ou peupler toute la terre, lorsqu’elle sera portée à la perfection d’Eden et que, dans son ensemble, elle sera le Paradis de Dieu res­tauré à une plus grande et plus vaste échelle. Durant le temps présent, les hommes obtiennent une certaine somme d’expérience avec le péché et la mort, et apprennent une partie d’une très importante leçon, savoir l’excessive culpabilité du péché et son caractère indésirable. Dès que le temps du Seigneur sera venu (et que nous ne croyons pas éloigné), il accomplira sa promesse et établira son Royaume

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dans le monde. Ce Royaume liera Satan, restreindra toutes les puissances et influences qui travaillent maintenant dans le sens du péché et de la mort, et fera en sorte que la connaissance de l’Eternel remplisse la terre entière. Ainsi Christ bénira-t-il la famille humaine et la relèvera-t-il degré par degré, vers la noble perfection dans laquelle elle fut créée — à l’image de Dieu représentée en Adam le père. On appelle cette période de bénédiction, le Royaume millénaire, et c’est pour lui que le Seigneur nous a enseigné à prier : « Que ton Règne vienne ; que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel ». Il faudra tout ce jour de mille ans de bénédiction et de rétablissement pour établir sur la terre la droiture (« righteousness ») sur une base solide, et pour mettre à l’épreuve tous les humains, de manière à déterminer ceux qui, par leur obéissance à Christ, peuvent être comptés dignes de la vie éternelle, et ceux qui, en pleine connaissance, mais préférant le péché, seront condamnés à la Seconde Mort — à la destruction éternelle de devant la présence du Seigneur et de devant la gloire de sa force ». Ces bénédictions de l’Age millénaire s’appliquent, non seulement aux seize cents millions d’humains actuellement vivants, mais aussi aux cinquante déjà dans la tombe, la grande prison de la mort d’où notre Seigneur Jésus les appellera pour profiter des occasions favorables du Royaume ; comme il le déclare : « Je tiens les clefs de la mort et du hadès. » — Apoc. 1 : 18 — note D.

En second lieu, chers amis, l’Eternel a retardé la venue de la bénédiction et des occasions favorables générales pour le monde, depuis que notre Seigneur nous a rachetés, afin que pendant cet Age de l’Evangile, il pût choisir parmi les humains qu’il a rachetés, un « petit troupeau », une classe « élue », des disciples, des saints. Il recherche ainsi « un peuple particulier », « une Sacrificature royale » qui lui soit associée dans ce Royaume millénaire, non pour avoir part avec le monde au rétablissement

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des conditions terrestres, pourtant parfaites, grandioses et glorieuses, et à un séjour édénique si désirable soit-il, mais pour une faveur supérieure encore, pour être comme leur Seigneur, des êtres-esprits, participants de la nature divine, bien au-dessus des anges, des principautés et des puissances, et des participants de sa gloire. Quelle merveilleuse espérance ! Et comme elle parle au cœur de chacun de ceux qui ont entendu l’invitation et sont devenus des disciples de Jésus et cherchent à marcher sur ses traces comme il nous en a donné l’exemple ! Quelle bénédiction ce sera de parvenir à cette gloire, à cet honneur et à cette immortalité qui sont offerts à l’Eglise à la Première Résurrection ! Et quel grand privilège ce sera d’être associé à notre Seigneur pour dispenser les faveurs divines à toute la création gémissante, et pour inviter quiconque le voudra à venir à l’eau de la vie et à en prendre gratuitement ! Oui ; alors, dans le Royaume, l’Esprit et l’Epouse diront : « Viens » (Car il y aura une Epouse alors, le mariage de l’Agneau ayant lieu à la fin de cet Age de l’Evangile), « et que celui qui veut, prennent gratuitement de l’eau de la vie » (Apoc. 22 : 17). Ne sont-ce pas là deux bonnes raisons pour lesquelles Dieu a retardé de donner la bénédiction aussitôt que fut achevé le sacrifice de la rédemption au Calvaire ? Assurément, il y a tout lieu de nous réjouir de ce retard et d’avoir en conséquence l’occasion d’être appelés et d’affermir notre appel et notre élection.

Voilà, chers amis, un bref exposé des glorieuses espérances qui animaient notre cher frère dont nous honorons la mémoire aujourd’hui. Ces espérances étaient comme une ancre à son âme ; elles le rendirent capable de demeurer ferme du côté du Seigneur et de partager volontairement le sort de ceux qui confessent le Maître et qui cherchent à porter chaque jour leur croix pour le suivre. Il possédait de nobles qualités que sans doute beaucoup d’entre vous ont reconnues ; pourtant nous ne fondons pas nos espérances et nos joies à son sujet en supposant qu’il fut parfait, mais en sachant que Christ Jésus était son Rédempteur parfait, qu’il se confiait en lui et que

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celui qui se confie en lui ne sera jamais confondu mais finalement sortira vainqueur. Nul doute que notre cher frère possédait d’estimables qualités que nous pouvons tous imiter, mais nous n’avons pas besoin de prendre de modèle terrestre. Dieu lui-même nous a donné en son Fils un glorieux exemple que nous tous, comme le fit notre cher frère, devons-nous efforcer d’imiter. Nous faisons bien de ne pas nous regarder les uns les autres, mais de considérer le modèle parfait, Jésus. Nous faisons bien de ne pas regarder aux imperfections naturelles que tous les humains possèdent à cause de la chute, et de nous souvenir que toutes sont couvertes, en ce qui concerne les disciples du Seigneur, par la robe de sa justice, de sorte qu’ils sont « acceptés dans le Bien-aimé ».

Pour terminer, chers amis, apprenons une leçon de la brièveté de la vie présente, et que si Dieu a en réserve de grandes bénédictions pour le monde, nous qui avons déjà entendu parler de sa grâce et de son salut en Jésus, avons des privilèges spéciaux, des occasions spéciales, et d’une manière correspondante, des responsabilités spéciales selon notre connaissance. Comme le déclare l’Apôtre : « Quiconque a cette espérance en lui se purifie comme lui est pur » [1 Jean 3: 3]. Si nous espérons être avec le Seigneur, partager sa gloire et être associés dans l’avenir à son œuvre, nous savons que cela signifie qu’il faut que notre caractère soit transformé, que notre cœur soit renouvelé, que nous devenions non seulement purs de cœur (c’est-à-dire en intention, en volonté, en dessein, à l’égard de Dieu) mais dans toute la mesure du possible, en parole et en action également, autant que le nouvel esprit peut être capable, sous diverses circonstances, de dominer ce corps, imparfait à cause de la chute. Nous devons nous souvenir non seulement que nous devons demeurer en Jésus et sous la robe de son mérite, mais aussi cultiver de plus en plus dans notre cœur les grâces de son Esprit, et pour ce faire de bonnes résolutions sont d’un grand secours. Dans ces circonstances solennelles et avec ces pensées graves et cependant joyeuses à l’esprit,

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prenons donc à nouveau la résolution quant à nous de faire tous nos efforts pour marcher plus étroitement sur les traces du Maître et de laisser la lumière de sa vérité et de sa grâce briller de plus en plus au travers de notre vie. Faisons en sorte que le monde soit meilleur et plus heureux chaque jour que nous y vivons, et autant qu’il est possible que nous glorifiions Dieu dans notre cœur et dans notre esprit qui lui appartiennent. Amen.

(4) On peut faire suivre le discours d’une prière qui doit être présentée soit par l’orateur lui-même, soit par quelque autre frère compétent dans la Vérité. Il ne faut jamais inviter un ecclésiastique à prier après le discours. Il est à peu près certain qu’il prierait en s’adressant aux hommes et non à Dieu, et qu’il essaierait de détruire dans l’esprit des auditeurs le bon effet produit par le discours. Dans la prière, on remerciera spécialement l’Eternel pour sa grâce en Christ Jésus, et l’on appellera sa bénédiction sur tous les assistants, et en particulier, sur les membres de la famille du défunt.

{5) On peut, à propos, terminer le service par une ou deux strophes d’un cantique approprié comme on l’a sug­géré précédemment.

(6) Nous recommandons simplement quelques mots de prière au bord de la fosse après la descente du cercueil.

MODIFICATIONS DU DISCOURS SUIVANT LES CIRCONSTANCES

Le discours qui précède, conviendrait également, bien entendu, pour une sœur, en substituant le mot « sœur » au mot « frère », mais dans le cas d’une personne du monde ou de quelqu’un qui n’a pas confessé une pleine consécration à l’Eternel, il sera nécessaire de faire plusieurs retouches au texte, que toute personne apte à discourir trouvera aisément.

S’il s’agit d’un enfant, soit de parents croyants, soit de parents incroyants, on pourra varier et adapter le discours aux circonstances ; on peut parler du défunt comme de « notre jeune ami (e), retranché (e) à la fleur de sa jeunesse

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par la faux de la sinistre mort » ; s’il s’agit d’un bébé, on pourra prendre le texte « Retiens ta voix de pleurer et tes yeux [de verser] des larmes, car il y a un salaire pour ton travail, dit l’Eternel, et ils reviendront du pays de l’ennemi » (Jér. 31 : 15-17). Dans ce cas, il serait approprié de mettre en relief le fait, que personne ne contestera, que des enfants en bas âge ne pourraient commettre le péché qui mène à la mort, et qu’ainsi se vérifie la déclaration de l’Ecriture, savoir que ce fut par la désobéissance d’un seul homme et non par la désobéissance universelle que le péché est entré dans le monde et, avec lui son résultat ou châtiment : la mort.

DIMES, COLLECTES, ETC.

Pour autant que nous le sachions, aucune des petites assemblées du peuple du Seigneur « de cette voie ([Stapfer, Maredsous, Synodale, Crampon, Saci, Goguel  et Monnier (voir note) : « Secte ». — Seg, Martin : « doctrine ».] ) » (Actes 22: 4 — D. ; Osty ; v. note Buzy ; voir note à Actes 9 : 2 de la version de Jérusalem) n’a recours à des collectes publiques. Dès le début, nous avons soutenu l’idée d’éviter les quêtes publiques, non parce que nous croyons qu’il y a dans cette manière de procéder un péché quelconque, ou que quelque chose dans les Ecritures les condamne, mais parce que la question d’argent a pris une telle place dans toutes les dénominations de la Chrétienté qu’à notre avis, éviter ces quêtes serait à la gloire de l’Eternel. Les gens qui, toute leur vie, ont été importunés pour donner de l’argent en arrivent rapidement à croire que l’œuvre de prédication et d’enseignement etc. se fait en grande partie dans un but lucratif — sinon dans un but lucratif uniquement ou principalement, du moins dans une importante mesure.

Non seulement les Ecritures donnent à entendre que la majorité des fidèles du Seigneur feront partie des pauvres de ce monde, mais notre expérience l’atteste également : il n’y a pas beaucoup de riches, pas beaucoup de puissants, pas beaucoup de nobles, mais « surtout les pauvres de ce

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monde, riches en foi ». Quelques-uns de ceux-ci, nous en sommes sûr, venant à des réunions où est soutenue la Vérité présente, éprouvent un soulagement en y constatant l’absence de cet esprit mondain de rapacité, et dans plusieurs cas, au moins, ce fait les a disposés en faveur de la Vérité. Ceux dont les yeux s’ouvrent à la lumière de la Vérité présente s’animent d’un tel zèle et d’une telle énergie au service de la Vérité, et d’un tel désir intense de faire briller leur lumière à la gloire du Père et du Fils, que bien des chrétiens tièdes sont portés à dire : quel en est le mobile ? Quel en est le but ? Comment serez-vous rétribués, ou quel avantage retirez-vous que vous cherchiez ainsi à m’intéresser, que vous me prêtiez des livres ou que vous dépensiez votre temps à chercher à attirer mon attention sur ces thèmes bibliques tels que vous les comprenez ? Venant aux réunions, et trouvant que même les quêtes et les quémandeurs habituels en sont absents, ces chercheurs sont d’autant plus entièrement convaincus que c’est l’Amour pour le Seigneur et pour sa vérité et pour son troupeau, qui a inspiré les efforts faits pour mettre la Vérité à leur portée. Même s’ils sont quelque peu prévenus contre la Vérité, ces preuves de sincérité et d’esprit de bienveillance et de générosité semblable à celui de Dieu, se recommandent comme étant les émanations de l’Esprit du Seigneur, l’esprit d’amour.

Cependant, tout en défendant ce principe, et en le recommandant de tout cœur à tous les enfants de Dieu de par­tout, il est de notre devoir, d’un autre côté, d’attirer l’attention sur le fait que, quelque dégradé, égoïste et avare que quelqu’un ait pu être au moment où il fut accepté par l’Eternel et consacré à lui, il ne pourrait demeurer identifié à « l’Eglise dont les noms sont écrits dans les cieux » et avec le Seigneur, le Chef (Tête) de cette Eglise, sans avoir, dans une notable mesure, gagné une victoire sur sa disposition égoïste. Nous savons bien que l’égoïsme et la ladrerie sont éloignés de l’Esprit de notre Père céleste et de notre Seigneur Jésus. Il faut donc qu’ils soient éloignés aussi de tous ceux qui, finalement, seront reconnus

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comme des enfants de leur Père : tous doivent avoir un air de famille dont le principal trait caractéristique est l’amour — la bienveillance. Si, par hérédité ou à cause d’un milieu malheureux, d’une mauvaise éducation, l’esprit de la ladrerie s’est grandement développé dans la chair mortelle de quelqu’un qui a été accepté comme membre à l’épreuve de la Nouvelle-Création, il ne tardera pas à trouver un combat à mener sur ce point précis. Comme l’explique l’Apôtre, l’entendement (« mind ») de la chair combattra l’entendement de l’esprit, la Nouvelle-Créature, et il faut que l’entendement de la Nouvelle-Création remporte la victoire si l’on veut finalement obtenir la position désirée parmi les vainqueurs. L’égoïsme et l’avarice doivent être vaincus ; la piété, la libéralité et la générosité tant du cœur que de l’action doivent être cultivées avec empressement. Il est possible que des natures comme celles-là soient, jusqu’au jour même de leur mort, obligées de lutter contre la chair, mais il ne doit y avoir aucun doute au sujet de l’attitude de l’esprit ( « mind »), la nouvelle volonté ; ceux qui les connaissent le mieux discerneront sûrement dans leur conduite des preuves de la victoire de la nouvelle mentalité sur la mentalité (« mind ») charnelle et égoïste.

Notre opinion à propos des collectes et de toutes les questions pécuniaires à éviter dans les assemblées de l’Eglise n’est donc pas de décourager l’action de donner. , Autant que nous pouvons l’observer, ceux qui donnent au (Seigneur le plus généreusement, le plus cordialement, le plus joyeusement, sont les plus bénis par lui dans les choses spirituelles. On observera que nous ne limitons pas cette expression « Dieu aime celui qui donne joyeusement » à des dons en argent, mais nous y comprenons tous les dons et sacrifices que le peuple du Seigneur a le privilège de présenter sur l’autel du sacrifice et que Dieu nous informe qu’il lui plaît d’accepter par le mérite de notre cher Rédempteur. En vérité, partout et toutes les fois que la question suivante nous a été posée : « Devrais-je plutôt entreprendre telle ou telle affaire, et ainsi pouvoir donner largement du produit de mes mains et de mon cerveau

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pour aider à répandre sa vérité ? » ou encore : « devrais-je plutôt me contenter de moins de capacité et de service dans cette direction, en prenant une autre ligne de conduite qui me permettrait de donner plus de temps et de ma personne aux intérêts de la Vérité et de son extension parmi des amis et des voisins ? » — notre réponse a été sans exception que nous devons considérer que notre temps et notre influence donnés au service de la Vérité sont encore plus appréciés aux yeux du Seigneur que des dons en argent.

En conséquence, si quelqu’un possède à la fois le talent de présenter la Vérité et celui de gagner honnêtement de l’argent, nous serions d’avis qu’il serait préférable pour lui d’exercer ce dernier talent dans une sage limite seule­ment, de manière à donner autant de temps, d’attention et d’énergie que possible à l’exercice de son talent plus élevé de ministre de la Vérité. Cela s’appliquerait également dans une grande mesure aux activités relatives à la diffusion de la Vérité par les imprimés, le colportage, etc.

« Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » est un axiome que peuvent bien apprécier tous les enfants de Dieu qui ont atteint un bon degré de développement à la ressemblance divine. Dieu est le grand Donateur — il donne continuellement. Toute la création, dans chacun de ses domaines, est le résultat de cette bienveillance de la part de Dieu. Il a donné son Fils unique-engendré avec la vie, les plaisirs, les bénédictions de l’association intime avec lui. Aux fils angéliques de Dieu il a donné d’innombrables bénédictions. A notre race, dans la personne d’Adam le père, il a accordé la bénédiction de la vie, et les abondantes bénédictions de ce monde qui, malgré sa condition déchue et ‘dégradée présente, sont merveilleuses. Non seulement !il nous a donné des sens par lesquels nous pouvons nous rendre compte des odeurs et des saveurs agréables, des belles couleurs et combinaisons de couleurs, etc., etc., mais il a encore enrichi la nature d’une manière merveilleuse, généreuse pour la satisfaction de ces sens : en fruits et en fleurs, en pierres précieuses et en étoiles dans le ciel, il a prodigué ses bontés à l’homme naturel.

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Lorsqu’on médite sur les bénédictions que Dieu a en réserve pour le « petit troupeau » de la Nouvelle-Création, telles que nous les révèle sa Parole, nous reconnaissons qu’elles sont extrêmement abondantes, plus que nous aurions pu demander ou penser. « Ce que l’œil n’a pas vu, ce que l’oreille n’a pas entendu, ce qui n’est pas monté au cœur de l’homme, ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment », — mais Dieu nous l’a révélé par son Esprit. La bienveillance, ou la générosité, l’assistance envers autrui, la bénédiction font donc partie de la ressemblance divine. Dès lors, est-il surprenant que nous devrions apprécier que « donner » est supérieur à « recevoir » ?

Dans la proportion où nous apprenons à apprécier les choses spirituelles, où nous sommes en communion avec le Seigneur et devenons participants de son Esprit, et dans la proportion où cet esprit d’amour, de bonté et de géné­rosité est largement répandu dans notre cœur, dans la même proportion nous nous surprenons joyeux de faire du bien à tous les hommes — en particulier à la famille de la foi. L’amour en nous, comme en notre Père céleste, ne recherche pas purement et simplement son propre intérêt et son bien-être, mais il est continuellement en alerte pour remarquer quelles bénédictions peuvent être accordées à d’autres, comment la vie des autres peut s’épanouir et s’égayer, comment ils peuvent être consolés dans leurs chagrins et aidés dans leurs besoins. En vérité, c’est dans la proportion où cette nouvelle mentalité nous pénètre, où nous sommes transformés par le renouvellement de notre entendement et changés de gloire en gloire, que nous arrivons à apprécier le grand travail que Dieu a tracé pour nous dans l’avenir : l’œuvre divine de bénir toutes les familles de la terre, d’être ses agents dans la distribution des bontés célestes qu’il a préparées pour tous ceux qui viendront en accord avec lui. Les Nouvelles-Créatures trouvent donc qu’en proportion où elles croissent en grâce, et tout en appréciant encore les gloires personnelles promises, elles en viennent plutôt à penser plus particulièrement aux privilèges qu’elles auront dans leur héritage avec

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leur Seigneur, de dispenser le rétablissement et toutes ses multiples bénédictions à la -pauvre création gémissante, en élevant tous ceux qui le voudront à la perfection humaine d’où ils étaient tous tombés en Adam.

Cet esprit d’amour, ce désir de donner, ce désir d’aider les autres, au fur et à mesure qu’il grandit dans notre cœur dans le temps présent, nous conduit non seulement à penser avec générosité à l’égard des autres, mais aussi à nous conduire avec générosité — à vouloir sacrifier notre temps et notre influence dans l’intérêt des autres, de manière qu’ils puissent être bénis par la lumière de la Vérité présente, comme nous-mêmes l’avons été par elle. Ce même esprit nous conduit aussi, si nous n’avons pas le talent d’enseigner ou d’exposer, à chercher à employer notre talent de temps et d’occasions favorables à la distribution de tracts, etc., accompagnée de quelques paroles, si brèves soient-elles, dites à propos. Ce même esprit nous conduira plus loin encore, si nous possédons le talent d’argent, à l’employer au service du Seigneur, pour la propagation de l’Evangile. En vérité, nous croyons que le Sei­gneur apprécie aujourd’hui, autant qu’autrefois, l’esprit qui animait la pauvre veuve versant deux pites dans le trésor de l’Eternel; son abnégation, manifestée dans cette petite offrande, faisait d’elle selon l’estimation de notre Seigneur, et donc selon l’estimation du Père, une donatrice de la plus haute qualité : selon son cœur à lui : « elle y a jeté de sa pénurie, tout ce qu’elle avait pour vivre » (Luc 21 : 4). A sa manière, par conséquent, elle agissait pour la cause générale, à peu près dans le même sens que notre Seigneur lui-même agissait. Il donnait, non purement et simplement le nécessaire pour vivre, mais il déposait sa vie même, jour par jour, heure par heure, au service des autres, et finalement au Calvaire, il acheva l’œuvre dans le sens le plus complet.

Nous avons été porté à nous demander pourquoi notre Seigneur ne fit pas, de quelque manière, remarquer à la pauvre veuve qu’elle avait fait plus que son devoir, que si elle n’avait que deux pites, elle aurait pu les conserver

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toutes les deux, ou au moins une pour ses besoins. Si cela avait été quelqu’un d’autre que le Seigneur ou l’un des apôtres qui avait rapporté le fait sans exprimer en même temps un mot d’avertissement à ce propos, nous nous serions senti parfaitement libre d’ajouter cet avertissement.

Mais, après tout, nous supposons qu’il y a bien peu de personnes qui aient besoin d’un tel avertissement. Très rares sont celles à qui il faut conseiller de ne pas donner tout ce dont elles ont besoin elles-mêmes. Il peut y en avoir quelques-unes ; mais nous sommes certains que pour elles, comme pour la pauvre veuve, le Seigneur suppléerait de quelque manière, à ce que nous serions enclins de considérer comme un excès de générosité. Nous sommes tout à fait convaincu qu’il vaut mieux pour elles de se tromper dans ce sens que dans le sens opposé, « Tel disperse, et augmente encore [si cet accroissement ne vient pas dans les choses naturelles il viendra sûrement dans les choses spirituelles], et tel retient plus qu’il ne faut [ceux qui sont trop soucieux, trop prudents, trop parcimonieux, trop conservateurs], mais n’en a que disette [parfois une disette pécuniaire, mais toujours — cela est certain — une disette spirituelle] ». — Prov. 11 : 24.

Etant donné que le Seigneur n’a établi aucune loi pour son peuple en ce qui concerne la générosité, mais qu’il a laissé la question posée à ceux qui lui ont consacré leur tout, il est évident qu’il fait en sorte que leur consécration soit mesurée par leur conduite subséquente — leurs sacrifices, leur abnégation. La question se pose donc à juste titre à chacun de nous individuellement : Dans quelle mesure dois-je donner de mon temps, de mon influence, de mon argent, au Seigneur ? Nous répondons que si cette demande vient de quelqu’un qui a fait une pleine consécration de lui-même, et qu’il est devenu une Nouvelle-Créature, il ne peut y avoir qu’une seule réponse, à savoir qu’il n’a rien à donner, qu’il a déjà tout donné au Seigneur. S’il a conservé quelque chose, alors il n’a pas fait une pleine consécration, et il peut être certain qu’il n’a pas été pleinement accepté de l’Eternel.

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Cependant, en admettant que nous ayons tout donné à l’Eternel, comment allons-nous déterminer ce que Dieu veut quant à l’emploi de ce don ? Nous répondons que chacun doit se considérer comme établi par le Seigneur pour gérer ses propres temps, influence, argent, etc., et chacun doit chercher à utiliser ces talents au mieux de sa capacité, à la gloire du Maître. Et puisqu’il a le privilège d’aller au trône de grâce, cela signifie qu’en cas de doute touchant l’emploi de ces talents, il lui est permis de demander à Dieu sa sagesse qu’il accorde libéralement à celui qui la lui demande, et qui ne fait pas de reproches [Jacques 1 : 5]. Guidé par cette sagesse qui vient d’en haut, dans la proportion où son amour et son zèle pour le Seigneur croissent jour après jour par une connaissance de la Vérité et l’acquisition de son esprit, le consacré s’apercevra qu’il donne de plus en plus de son temps, de plus en plus de son influence, et de plus en plus des moyens dont il dispose pour le service de la Vérité ; en outre, qu’il se demande comment il peut retrancher sur les diverses obligations personnelles et familiales de façon à pouvoir augmenter ses offrandes et ses sacrifices.

Comme cela est bien connu, Dieu institua un système de dîmes chez les Juifs : un dixième de tout accroissement de richesses, en céréales ou en légumes, en gros ou en petit bétail, ou en argent, devait être mis à part pour des usages sacrés comme appartenant à l’Eternel et pour ne servir qu’à des fins sacrées. Mais ceci était un arrange­ment pour « la maison des serviteurs » seulement. L’Eternel a laissé « la maison des fils » sans aucune loi ou règle de cette nature, Cela implique-t-il qu’il espère moins des fils que des serviteurs ? Non, en vérité, le fils qui serait moins intéressé dans les affaires du père que le serviteur serait indigne de sa place de fils, et la perdrait certainement ; un autre, possédant plus de véritable esprit de filiation, le remplacerait. Dans le cas des fils, ce n’est pas simplement un dixième qui doit être consacré, sacrifié, mais chaque chose, et tout doit être employée au service

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de l’Eternel et pour sa cause selon que les occasions indiquent des voies possibles. Ainsi devons-nous avancer continuellement, déposant notre vie, notre tout, au service de la Vérité (Au chap. XIII, on considère les obligations des consacrés envers leur famille et la manière de les concilier avec le don de leur tout à l’Eternel.).

L’Apôtre porte cette leçon à notre attention dans sa lettre aux Philippiens (4 : 17) : il leur donne l’assurance que leurs dons volontaires étaient à la fois utiles et appréciés, et il ajoute : «, Non que je recherche un don, mais je recherche du fruit qui abonde pour votre compte. » Il savait que, aussi sûrement qu’ils avaient été engendrés du saint Esprit, aussi sûrement ce dernier commencerait à produire des fruits de bonnes œuvres et de générosité, et que plus cette générosité était évidente, plus il avait la démonstration de cette croissance spirituelle qui était la chose qu’il désirait réellement. Et il en est ainsi aujourd’hui. L’Eternel flous informe que tout l’or et tout l’argent lui appartiennent, ainsi que « les bêtes sur mille montagnes ». Il n’a réellement besoin d’aucun de nos efforts, ni de notre argent, mais comme ce sera à notre avantage et que cela nous aidera dans notre développement, il permet que son œuvre soit telle qu’elle nécessite tous les efforts de ceux qui, vraiment, lui appartiennent, et de tous les moyens qu’ils mettront promptement en œuvre pour le glorifier.

Comme cet arrangement est bienveillant ! Quelles bénédictions ces privilèges ont-ils déjà apportées au cher peuple de l’Eternel ! Nous ne doutons pas qu’elles seront toujours notre lot jusqu’à la fin de notre course, pour que nous puissions tous avoir le privilège béni d’engager nos talents, quels qu’ils puissent être, au service de l’Eternel. Ainsi donc, nous faisons remarquer, après l’exemple de la pauvre veuve et de ses deux pites, que personne n’est pauvre au point qu’il ne puisse montrer à l’Eternel le désir de son cœur. Il semble, comme nous le trouvons exprimé dans un passage, que notre Seigneur estime que celui qui est fidèle dans de petites choses sera fidèle dans de plus grandes et

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de plus importantes occasions, et que c’est à ceux-là qu’il sera enclin à donner, non seulement les plus grandes occasions favorables de l’avenir, mais également les plus grandes occasions favorables du temps présent.

Notre avis est que la question « argent » soit laissée, autant que possible (et nous pensons que c’est « complè­tement ») hors de considération dans les réunions générales de l’Eglise. Nous conseillons que l’Esprit du Seigneur soit cultivé ; s’il habite richement en nous, nous serons très désireux de faire notre part à l’égard de l’assemblée, non seulement dans les dépenses courantes de l’Eglise — le loyer peut-être, ou d’autres dépenses — mais nous serons également très désireux de faire ce que nous pouvons pour répandre la lumière, qui bénit notre âme, à tous ceux qui sont encore assis dans les ténèbres. Nous conseillons encore, à ce propos, de ne pas solliciter d’argent à ceux du dehors, bien que nous ne connaîtrions aucune raison de refuser ce qu’ils offriraient. Ce serait, au moins, une indication de leur sympathie, et nul doute que ce geste leur vaudrait éventuellement, soit dans le présent soit dans la vie à venir, la reconnaissance et la récompense de celui qui a déclaré que même une coupe d’eau froide donnée à l’un de ses disciples en son nom ne resterait point sans récom­pense. — Matt. 10 : 42 ; Marc 9 : 41.