LA NOUVELLE-CRÉATION
ETUDE I
« AU COMMENCEMENT »
Divers commencements. — La terre était. — Une semaine de création nécessaire à son agencement. — Durée des jours-époques. — Considérations du professeur Dana au sujet des conjectures incertaines émises par des savants. — La continuité des espèces réfute la Théorie (ou Hypothèse — Trad.), de l’Évolution. — Les pigeons de M. Darwin. — Une hypothèse cosmogonique. — Témoignages fidèles des professeurs Silliman et Dana. — Le premier jour-époque de la Création. — Le second. — Le troisième. — Le quatrième. — Le cinquième. – Le sixième. — L’homme, seigneur de la terre, créé à “aube du septième jour-époque. — « Le lieu de rencontre de la géologie et de l’histoire » d’après Sir J.W Dawson, LL.D. (Doctor of Laws), F.R.S. (Fellow of the Royal Society). — Le septième jour-époque de la semaine de la création. — Sa durée. — Son repos.— Son objet et son résultat. — Sa fin sera le temps du Grand Jubilé céleste et terrestre.
NOMBREUX sont les agents de l’Éternel et innombrables les moyens dont il dispose ainsi qu’en témoigne chaque détail de sa création ; toutefois, derrière tout cela se retrouvent sa sagesse et sa puissance personnelles créatrices. Il est le seul Créateur et, comme l’Écriture l’affirme « Toute son œuvre est parfaite ». Il se peut qu’il laisse des anges déchus, des hommes pervers abîmer ou utiliser à de mauvaises fins son œuvre parfaite. Il nous assure cependant qu’il ne sera pas toujours toléré que le mal détruise et nuise, et que finalement, lorsqu’il l’aura jugulé puis détruit, nous discernerons qu’il ne l’a permis que pour mettre à l’épreuve, examiner, affiner, polir certains êtres humains, tout en faisant resplendir devant toutes ses créatures intelligentes sa sainteté propre, son caractère miséricordieux et son plan.
Lorsque dans le livre de la Genèse, nous lisons : « Au commencement Dieu créa les cieux et la terre » il convient de se souvenir que le commencement dont il est question n’est pas celui de l’Univers mais plus simplement celui de notre planète. Ce fut à ce moment-là que « les étoiles du matin éclatèrent en chants d’allégresse » et que tous les fils angéliques de Dieu « poussèrent des cris de joie quand le
(P18) Seigneur fonda la terre, qu’il fit « de la mire son vêtement et de l’obscurité ses langes » (Job 38 : 4-11 ) [Comme pour les volumes précédents, nous nous servons de la version Darby sauf indication contraire — Trad.]. La Bible, cependant, parle d’un commencement antérieur à celui-là, d’un commencement précédant la création des fils angéliques de Dieu ainsi qu’il est écrit : « Dans un commencement était la Parole [Logos] et le Logos était avec le Dieu et le Logos était un dieu. Il était au commencement avec le Dieu. Toutes choses ont été faites par lui, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans lui » (Jean 1 1-3). Voir Diaglott, sous le texte grec ; voir volume V, chap. 3). Jehovah étant lui-même de toute éternité n’a pas eu de commencement. « L’Unique Engendré » détient par rapport à toutes les autres créatures, la haute distinction d’être « le commencement de la création de Dieu », « le premier-né de toute la création » (Apoc. 3 : 14 ; Col. 1 : 15). D’autres commencements vinrent par la suite à mesure que furent créés un par un les divers ordres angéliques. Tous ces commencements appartenaient au passé, de sorte que les armées angéliques purent en effet exulter lorsque les créations de notre terre décrites en Genèse, eurent, elles aussi, leur commencement.
En examinant avec soin les expressions de la Genèse, nous discernons qu’une distinction y est faite entre la création des cieux et de la terre (verset 1) et leur organisation ultérieure, et les créations qui suivirent de la vie végétale et de la vie animale. Ce sont ces opérations subséquentes qui sont décrites comme étant le travail que Dieu lit au cours de six époques appelées jours. Le verset 2 nous apprend que tout au début du commencement du premier jour de cette semaine de création, la terre était, quoique sans forme (sans ordre) et vide, désolée, obscure. On doit noter clairement ce détail important. Si on le saisit, on discerne aussitôt qu’il corrobore les conclusions actuelles de la géologie, et comme nous serons obligés de contester les déductions de géologues sur certains points, il est bien que nous reconnaissions promptement et laissions de côté tout ce qui n’a pas besoin d’être discuté pour défendre la Bible. La Bible n’apporte aucune précision sur le temps qui s’est écoulé entre le commencement où Dieu créa les cieux et la terre et le commencement de la semaine de la création au cours de laquelle la terre fut rendue habitable pour l’homme. Les géologues ne sont pas d’accord
(P19) entre eux sur la durée de cet intervalle. Quelques extrémistes vont, dans leurs spéculations extravagantes, jusqu’à parler de millions d’années.
Venons-en à la période de création — à l’agencement, la préparation de nos cieux et de la terre pour en faire le Paradis de Dieu destiné à devenir la demeure éternelle de l’homme. Remarquons tout d’abord qu’il n’est déclaré nulle part que ces « jours » sont des jours de vingt-quatre heures. Nous ne sommes donc pas obligés de les limiter dans leur durée. Nous trouvons dans la Bible que le mot jour signifie époque ou période. Le fait que la plupart du temps ce mot exprime une durée de vingt-quatre heures ne prouve rien. N’est-il pas parlé dans la Bible du « jour de la tentation dans le désert » ? Ce jour, pourtant, dura quarante ans (Psaume 95 : 8-10). Quelquefois, un « jour » ou un « temps » représente une période d’un an (Nomb. 14 : 33, 34 ; Ezéch. 4 : 1-8). L’Apôtre affirme de son côté qu’un jour est, devant le Seigneur, comme mille ans » (2 Pi. 3 : 8). Très certainement, ces jours-époques ne furent pas des jours solaires, car d’après le récit, le soleil ne fut visible que le quatrième jour — qu’à la quatrième époque.
Bien que la durée de ces jours époques ne soit pas indiquée, nous croyons (lite nos lecteurs conviendront que nous sommes autorisé à supposer que ce furent des périodes uniformes, puisqu’elles sont des parties identiques de la seule semaine de création. Si, donc, nous pouvons obtenir une preuve raisonnable quant à la durée de l’un de ces jours, nous serons pleinement justifiés en admettant que les autres furent de In même durée. Nous avons acquis une preuve satisfaisante que l’un de ces « jours » de la création tut une période de sept mille ans et que, par conséquent, la semaine entière de la création serait de 7 000 x 7 = 49 000 uns, Ce nombre, intime en comparaison de ceux avancés et supposés par les diverses théories géologiques, est, croyons-nous, amplement raisonnable pour réaliser ce qui est montré comme ayant été accompli, c’est-à-dire pour aménager et emplir la terre qui existait déjà, mais «sans forme (sans ordre) et vide (nue)».
Parlant des données qu’utilisent les savants pour former leurs conjectures, et de la méthode de calcul qu’ils emploient, le Prot. Dana dit :
(P20)
Une grande incertitude plane toujours sur tous les calculs effectués pour déterminer la durée d’une époque à partir de l’épaisseur des formations. Il faut en effet tenir compte du tassement progressif [affaissement régulier] des terrains. Si l’on tire des conclusions d’après les estimations de l’épaisseur des alluvions [terre déposée par les eaux], au cours d’un nombre donné d’années — disons au cours des 2 000 dernières années — cette source de doute affecte le calcul tout entier à partir de sa base même et le rend presque (sinon complètement) sans valeur… Lorsqu’on base l’estimation sur la quantité de détritus [fins résidus] déversés par un fleuve, cette estimation est de plus grande valeur, mais dans ce cas, il y a là une source de grande incertitude ».
Examinons la question du point de vue de la Bible, nous croyons qu’elle est la révélation divine. Nous sommes pleinement persuadé que toutes divergences entre son témoignage et les conjectures des géologues sont autant d’erreurs de ces derniers dont les philosophies n’ont pas encore atteint une base ou un développement complètement scientifique.
Il n’est pas besoin non plus de supposer que celui qui a écrit la Genèse connaissait à fond les sujets qu’il rapporte: la durée de ces Jours et le résultat précis : nous acceptons le récit de la Genèse comme une partie de la grande révélation divine — la Bible —, et nous trouvons que son exposé sublime en quelques phrases se trouve remarquablement corroboré par la plupart des recherches scientifiques exactes, alors qu’au contraire les « livres religieux » des païens ne contiennent que des déclarations absurdes sur ce sujet.
Il y a une sorte de grandeur dans la simplicité de cette première phrase de la révélation : « Au commencement Dieu créa. » Elle répond à la première question de la raison : D’où suis-je venu et à qui dois-je mon origine ? Il est bien regrettable en vérité que certains des plus brillants esprits de notre époque de lumière se soient détournés de cette idée d’un Créateur intelligent pour admettre une force aveugle régie par une loi d’évolution et de survivance des plus aptes. Hélas ! non seulement cette théorie a rencontré l’adhésion générale dans les plus hautes institutions du savoir, mais graduellement on l’incorpore dans les livres de classe de nos écoles primaires.
A la vérité, ils ne sont pas bien nombreux ceux qui sont assez impudents pour nier absolument l’existence d’un Créateur.
(P21) Cependant, même les fervents, sous l’influence de cette théorie, sapent l’édifice de leur propre foi aussi bien que celui des autres lorsqu’ils affirment que la création est simplement le règne de la Loi naturelle. Sans remonter trop loin en arrière, ils supposent que notre soleil a lancé dans l’espace d’énormes quantités de gaz qui finirent par se solidifier et formèrent notre terre, puis que, plus tard, un protoplasme se forma ; une petite larve (un microbe) surgit, ils ne savent pas comment. Il leur faut bien concéder qu’un pouvoir divin a été nécessaire pour donner l’impulsion première à ce petit commencement de vie, mais ils cherchent activement quelque loi naturelle pour expliquer cela également, de façon à ne plus avoir aucun besoin d’un Dieu-Créateur. On affirme même qu’ils sont sur le point de la découvrir. Ces « savants » songent a la indure et en parlent comme si elle était Dieu : « ses œuvres », « ses » lois, « ses » bienfaits, etc., un Dieu aveugle et sourd en vérité !
Ils prétendent qu’en vertu des lois de la Nature, le protoplasme évolua en microbe ou en larve ou en ver qui se tortilla, se tordit et se reproduisit et, ensuite trouvant qu’une queue lui serait utile, en développa une. Plus tard, un autre ver issu du premier et encore plus intelligent que lui trouva que des nageoires lui viendraient à point et en produisit. Plus tard encore, un autre, pourchassé par un de ses semblables affamé, et sautant hors de l’eau pour lui échapper, eut l’idée que ses nageoires plus développées seraient des ailes ; il aima le nouveau genre et se tint donc de l’eau, puis il décida que des jambes et des orteils ferraient bien son affaire et il les développa. D’autres membres de la famille « ver » suivirent d’autres « notions » dont il semble qu’ils aient eu à leur disposition une provision inépuisable ainsi qu’en témoigne la prodigieuse variété d’animaux qui nous entoure. Cependant, le moment vint où l’un des descendants du premier ver parvenu au stade de développement du singe, conçut une idée géniale. Il se dit : Je supprimerai ma queue, je ne me servirai plus de mes mains en guise de pieds, je me débarrasserai de mes poils, je me formerai un nez, un front, un cerveau ayant le sens moral et la capacité de réfléchir. Je porterai un complet fait par un tailleur, un chapeau haut de forme en soie, je me nommerai Prof. Darwin, et j’écrirai l’histoire de mon évolution.
(P22)
Bien sûr M. Darwin fut un homme capable puisqu’il sut imposer sa théorie à ses semblables. Néanmoins, le fidèle enfant de Dieu qui a confiance en un Créateur personnel et qui n’est pas si prompt à mettre de côté la Bible qui Le révèle, ne tarde pas à discerner le sophisme de la théorie de M. Darwin. Il ne suffit pas en effet que M. Darwin ait remarqué que parmi ses pigeons il lui était possible de provoquer l’éclosion de jeunes présentant certaines particularités : plumes aux pattes, huppes en forme de couronnes sur la tête, gorges proéminentes, etc. D’autres que lui s’étaient livrés à des expériences analogues sur des volailles, des chiens, des chevaux etc. Des horticulteurs avaient aussi fait des expériences sur des fleurs et des arbustes, etc. et obtenu des résultats semblables. Ce qu’il y avait de nouveau chez M. Darwin — c’était la théorie d’après laquelle toutes les formes de vie ont évolué à partir d’un commencement commun.
Or, les expériences de M. Darwin avec ses pigeons, tout comme celles d’autres éleveurs fantaisistes, n’ont fait que confirmer la déclaration biblique d’après laquelle Dieu a fait chaque créature selon son espèce. Il y a de prodigieuses possibilités de variétés dans chaque espèce, mais on ne peut mélanger des espèces ni former de nouvelles espèces. L’hybridation n’est possible qu’entre espèces voisines et chacun sait que la nouvelle espèce ainsi formée n’est pas apte à se reproduire. En outre, M. Darwin doit avoir remarqué, comme d’autres expérimentateurs l’ont fait, que ses pigeons « phénomènes » devaient être rigoureusement tenus à l’écart des autres de leur espèce sous peine de les voir perdre rapidement leurs particularités. Cependant, dans la nature, nous voyons les diverses espèces, chacune « selon son espèce », entièrement séparées les unes des autres et tenues séparées sans aucune clôture artificielle, etc., — tenues séparées par la loi de leur Créateur. En tant que croyants en un Créateur personnel, nous pouvons être certains que la spéculation humaine est passée à côté de la vérité dans la proportion où elle a ignoré notre Dieu, sa sagesse et sa puissance exposées dans la Genèse.
Il n’est peut-être rien, qui ait fait plus pour obscurcir et saper la foi en un Dieu Créateur et au récit de la Genèse comme révélation, que l’idée d’après laquelle les jours-époques du premier livre de la Bible auraient été des jours de vingt-quatre heures. Les diverses couches stratifiées de roches et de limons prouvent,
(P23) sans conteste, que de longues périodes furent nécessaires pour aboutir aux changements considérables qu’elles accusent. Aussi, lorsque nous constatons que la Bible enseigne un jour-époque, tout s’éclaire : le témoignage des roches géologiques vient confirmer exactement l’exposé de la Bible, notre foi s’en trouve grandement affermie ; nous sentons que cette foi n’est pas plus liée à nos conceptions personnelles qu’à celles d’autres hommes, mais qu’elle repose sur la Parole du Créateur abondamment attestée par la nature elle-même.
UNE HYPOTHESE COSMOGONIQUE
Pour aider certains de nos lecteurs, nous allons exposer brièvement l’une des conceptions formulées à propos de la période de la Création, et connue sous le nom de « Théorie de Vail » ou « Théorie de la voûte » qui intéresse spécialement l’auteur. Nous tâcherons, par la suite, de découvrir l’harmonie qui existe entre cette hypothèse et le compte rendu de Genèse 1 : 1 à 2 : 3.
Et tout d’abord, commençons par la condition indiquée en Genèse 1 : 2 ; « La terre était » désolée, vide, ténébreuse. L’homme sage n’essaiera pas de deviner ce que Dieu n’a pas révélé sur la manière dont il a procédé pour rassembler les atomes de la terre. Ce qui n’est pas révélé appartient à Dieu et il est prudent d’attendre patiemment ce qu’il dévoilera par la suite quand le moment sera venu. Armé du pic et de la pelle, l’homme à l’œil scrutateur a trouvé que la croûte terrestre est formée de diverses couches ou strates superposées, toutes témoignant qu’elles furent jadis malléables et humides, sauf les roches primitives sur lesquelles ces couches, ou strates, sont construites avec plus ou moins de régularité. Ces roches de base indiquent clairement qu’elles furent jadis malléables et fluides à cause d’une chaleur intense. Les savants sont même généralement d’accord pour affirmer que, à peu de profondeur sous la « croûte » terrestre; la terre est encore brûlante et en état de fusion.
Ces roches primitives ou ignées (granit, basalte, etc.) doivent avoir été, à un certain moment, portées à une température si élevée que tous les éléments combustibles qu’elles contenaient ont dû être brûlés. Et puisque ces roches de profondeur constituent la partie inférieure de l’écorce terrestre, nous avons toute raison de penser qu’il fut un temps où la terre entière était une masse d’un blanc incandescent. A ce moment, l’eau et les minéraux (qu’on trouve maintenant dans les couches supérieures,
(P24) ou strates, déposées dans l’eau, doivent avoir été changés à l’état gazeux et ont entouré la terre d’une voûte impénétrable atteignant des kilomètres d’épaisseur dans toutes les directions. La rotation de la terre sur son axe doit avoir imprimé à cette masse gazeuse un mouvement semblable en même temps qu’elle la concentrait plus particulièrement dans la région de l’équateur. A mesure que la terre se refroidissait, la température de cette masse gazeuse allait aussi en diminuant et ses éléments constitutifs passaient de l’état gazeux à l’état solide et liquide, les minéraux plus lourds gravitant en strates vers le bas. A cette phase de sa formation, la terre devait probablement ressembler à la façon dont se présente actuellement la planète Saturne entourée de ses « anneaux ».
Tandis que le refroidissement s’accentuait, ces anneaux, séparés et plus ou moins éloignés les uns des autres acquirent un mouvement de rotation différent de celui de la terre et gravitèrent ainsi de plus en plus près d’elle. L’un après l’autre, ils furent précipités sur la surface de la terre. Après la formation du « firmament » ou « étendue » ou « atmosphère », ces déluges provenant des « anneaux » qui descendaient, atteignirent naturellement la terre à partir des deux pôles, points les plus distants de l’équateur, points où la force centrifuge se fait le moins sentir en opposition à la région de l’équateur où elle atteint son maximum. Le brisement de ces « anneaux », à de longs intervalles, provoqua de nombreux déluges et accumula couches stratifiées après couches stratifiées à la surface de la terre. L’afflux des eaux des pôles vers l’équateur dispersa inégalement les sables siliceux, les limons ou alluvions et les minéraux. Ces eaux, fortement minéralisés, couvraient ainsi toute la terre exactement comme cela est décrit au début de la Genèse.
Au cours de chacun de ces longs « jours » de sept mille ans, un certain travail se développa ainsi que le relate Genèse. Il est possible que chacun d’eux se termina par un déluge apportant des changements radicaux et préparant la voie à d’autres étaies de création et de préparation pour l’homme. Cette théorie de Vail avance que le dernier de ces « anneaux » n’était armé que par de l’eau ne contenant ni impuretés ni minet aux en dissolution, une eau pure. Ce dernier « anneau » ne s’était pas encore rompu ni abattu sur la terre lorsque Adam fut créé, mais entourait complètement notre planète tel un voile translucide au-dessus de l’atmosphère. Il servait, comme le fait le verre blanchi d’une serre,
(P25) à égaliser la température en sorte que le climat aux pôles devait être très peu différent (s’il l’était) de l’équateur. Dans de telles conditions, les plantes tropicales poussaient partout comme le montre la géologie. Les orages, qui résultent des changements rapides de la température devaient être inconnus à cette époque et, pour des raisons analogues, il ne devait pas pleuvoir.
Le récit des Écritures s’accorde avec ces données, disant qu’il n’y eut pas de pluie avant le déluge, que la végétation était arrosée par une vapeur s’élevant de la terre, autrement dit que le climat était celui d’une serre chaude et humide (Genèse 2 : 5, 6). Après le déluge qui survint au temps de Noé, de grandes modifications s’opérèrent et en particulier une diminution importante de la durée de la vie humaine. Lorsque se rompit le voile d’eau en suspension dans l’air, la condition de serre chaude cessa : la région de l’équateur, la ligne imaginaire suivie par le soleil, devint plus chaude, en même temps qu’aux pôles le changement dut être terrible, une transition presque instantanée de la température d’une serre chaude à celle du froid polaire.
On a trouvé, dans la région arctique, des preuves de cc refroidissement subit de la température. Deux mastodontes complets ont été retrouvés enveloppés complètement d’une glace solide et claire qui a dû les surprendre et les geler sur le champ. On a trouvé aussi des tonnes de défenses d’éléphants dans les mêmes plaines gelées de la Sibérie qui n’est pas précisément un lieu d’habitat rêvé pour les éléphants et les mastodondes, etc. Dans la même contrée et toujours dans la glace, on a également retrouvé une antilope. Mais ce qui montre que l’effet de surprise a dû être immédiat, c’est qu’on a trouvé dans l’estomac de l’animal de l’herbe non digérée, de l’herbe qui venait d’être mangée par la bête quelques instants seulement avant d’être gelée à mort — et cela dans un pays où à l’heure actuelle, aucune herbe ne peut pousser.
Cette soudaine chute torrentielle d’eau — cette rupture soudaine de l’enveloppe qui maintenait l’équilibre entre la chaleur de la terre et celle du soleil — produisit les immenses champs de glace et les banquises des régions polaires desquels se détachent chaque année des centaines d’icebergs flottant jusque vers l’équateur. Pour autant qu’on puisse en juger, tel a été le processus pendant des siècles pour aller maintenant en diminuant. A ce stade nous en sommes
(P26) à l’époque glaciaire des géologues lorsque d’énormes icebergs portés par des courants rapides, creusèrent de profondes crevasses, à travers l’Amérique du Nord et qu’on peut encore observer dans les collines ; l’Europe du nord-ouest porte le même témoignage dans les siennes. Cependant, il n’en a pas été de même dans l’Europe du sud-est, en Arménie et dans les pays limitrophes — le berceau de notre race, là où l’arche fut également construite, et près duquel, sur le Mont Ararat, elle se posa finalement. D’après les professeurs Wright et Sir T.W. Dawson L.L.D., F.R.S. et d’autres géologues, toutes ces contrées de l’Arabie auraient été l’objet d’un affaissement général du sol suivi d’un relèvement de celui-ci. Il semblerait que ce témoignage implique que l’arche ait flotté dans un remous relativement calme par rapport A la ruée générale des eaux. C’est ce que paraissent indiquer les couches de sédiments extrêmement épaisses qu’on retrouve dans toute cette contrée. Il est évident que toute la terre lut submergée par les eaux arrivant des pôles Nord et Sud, tandis que le berceau de la race fut d’abord le siège d’une dépression suivie au moment convenable d’un relèvement de terrain. Voici ce qu’a écrit sur celle question le .Prof. G.F. Wright, géologue bien connu du collège d’Oberlin (O.) tel que le journal de New-York en date du 30 mars 1901 l’a publié.
CONFIRMATION DU DÉLUGE
« Le Prof. George Frédéric Wright, du Collège d’Oberlin, bien connu pour ses travaux en géologie, est rentré d’un voyage en Europe. Il est l’auteur des « Glaciers de l’Amérique du Nord » et d’autres traités de géologie se rapportant à l’époque glaciaire. Il vient d’achever un voyage d’études au cours duquel il s’est surtout préoccupé d’examiner certaines formations géologiques et de relever des indices en particulier en Sibérie, bien que ses explorations l’aient conduit dans d’autres parties de l’Asie et en Afrique.
« Le but principal du voyage du Professeur Wright était de répondre, si possible, à une question très controversée entre géologues, savoir si la Sibérie avait été, à l’époque glaciaire, recouverte de glaces tout comme l’Amérique du Nord et des parties de l’Europe.
« De très nombreux géologues, y compris bon nombre d’éminents savants russes, croient que la Sibérie était recouverte de glace.
« Comme résultat de ses études actuelles, le Prof. Wright croit, au contraire, qu’aux temps très reculés où l’Amérique du Nord était couverte de glace, la Sibérie était couverte d’eau.
« Or, l’eau et la glace furent pratiquement des moments du déluge biblique.
« Lisez d’abord un condensé de la description du déluge d’après la Genèse.
(P27)
«Et le déluge fut sur la terre quarante jours ; et les eaux crûrent et soulevèrent l’arche, et elle fut élevée au-dessus de la terre.
Et, les eaux se renforcèrent et crûrent beaucoup, sur la terre ; et toutes les hautes montagnes qui sont sous tous les cieux furent couvertes.
« Tout ce qui avait le souffle de vie dans ses narines, de tout ce qui était sur la terre sèche, mourut… il ne resta que Noé et ce qui était avec lui dans l’arche.
« Les eaux se renforcèrent sur la terre, cent cinquante jours » Genèse 7 : 17-24.
Écoutez maintenant ce que dit le Prof. Wright :
« Je n’ai trouvé aucune trace du phénomène glaciaire au sud du 56° parallèle. Je ne suis pas allé plus au nord ; mais d’après d’autres choses, je suis convaincu que, là, le pays fut couvert de glace comme le fut l’Amérique où l’on en trouve des traces jusqu’à la latitude de New-York.
« Nous n’avons pu relever d’indication accusant un affaissement étendu de toute cette région comme ici par exemple.
« A Trébizonde, sur les bords de la Mer Noire on relève la preuve d’une dépression d’environ 210 mètres comme l’indiquent certaines couches de sable sur les collines.
« Ce fut au centre du Turkestan que les eaux atteignirent leur plus grande hauteur puisque là nous retrouvons les mêmes couches de sable à plus de 600 mètres au-dessus du niveau de la mer.
« La partie sud de la Russie est recouverte du même dépôt de terre noire que nous trouvons au Turkestan.
« Il existe d’autres preuves encore que les eaux ont autrefois recouvert cette partie du globe. En particulier, la présence de phoques dans le lac Baïkal (Sibérie) situé à 480 mètres au-dessus du niveau de la mer. Les phoques que nous y avons trouvés sont de la même espèce que ceux qu’on rencontre dans l’Arctique et qu’on retrouve aussi dans la Mer Caspienne.
« La seule hypothèse qui s’impose donc est que ces phoques sont restés pris lorsque les eaux se sont retirées. La découverte la plus sensationnelle de toutes fut peut-être celle qui fut faite à Kiev sur le Dniepr où l’on retrouva des outils de pierre 16 mètres au-dessous du dépôt de terre noire ce qui montre que l’eau y vint après la création de l’homme.
« Ceci nous a donc permis de déterminer l’époque où cette dépression a eu lieu. Après que l’homme eut paru dans cette partie du globe, il s’est produit un affaissement de 250 mètres à Trébizonde, tandis que dans le Turkestan du sud des eaux montèrent jusqu’à plus de 600 mètres. Les outils trouvés étaient du même genre que ceux découverts en Amérique du Nord avant la période glaciaire ce qui semble établir que la dépression se produisit là quand l’avalanche de glace arrivait ici.
« En fait, c’était pratiquement le déluge.»
(P28)
Connaissant la fin dès le commencement, l’Éternel plaça l’homme sur la terre en temps opportun. Le dernier des anneaux s’abattit au temps convenable en un déluge qui détruisit la race perverse aux jours de Noé et fut le point de départ de notre économie actuelle connue dans les Écritures sous le nom de : « présent monde mauvais ». La disparition de cette gaine d’eau qui entourait la terre, non les saisons très différentes de l’été et de l’hiver et rendit possibles les violentes tempêtes, mais l’arc-en-ciel put aussi paraître. On ne l’aperçut en effet pour la première fois qu’après le déluge, puisque, auparavant, les rayons directs du soleil ne pouvant pas pénétrer la voûte, ne pouvaient former d’arc-en-ciel. — Genèse 9: 12-17.
Depuis que nous avons écrit ce qui précède, nous avons relevé dans la revue « Scientific American » la lettre suivante du Prof. Vail lui-même :
« A PROPOS DU MAMMOUTH GELE »
« A Monsieur le Rédacteur du « Scientific American » :
« J’ai lu avec grand intérêt dans votre numéro du 12 avril la note concernant la découverte récente, par le Docteur Herz, du corps d’un mammouth pris dans les glaces en Sibérie orientale. Cette découverte est, à mon sens, plus qu’une « pierre de Rosette » [Pierre trouvée au cours de l’expédition de Bonaparte en Égypte, et qui permit à J. François Champollion de déchiffrer les hiéroglyphes égyptiens — Trad.] sur le sentier du géologue. Elle constitue le témoignage le plus convaincant à l’appui de l’hypothèse suivante : toutes les époques glaciaires et tous les déluges que la terre ait jamais vus, furent provoqués par l’abaissement progressif et successif des premières vapeurs de la terre qui demeuraient autour de notre planète, comme des nuages vaporeux demeurent actuellement autour des planètes Jupiter et Saturne.
« Permettez-moi de suggérer à mes collègues géologues que les restes des vapeurs d’eau terrestre peuvent avoir tourné autour de la terre, comme la voûte de la planète Jupiter, et cela jusqu’à des époques géologiques très récentes. Ces vapeurs doivent s’être condensées plus particulièrement au niveau des régions polaires en raison d’une résistance moindre et d’une attraction plus grande s’y exerçant, et cela très certainement sous forme d’immenses avalanches de neiges tellurio-cosmiques. Une voûte comme celle-là, véritable toit du monde, doit avoir tempéré le climat jusqu’aux pôles et procuré ainsi des pâturages au mammouth et à ses congénères de la région arctique, faisant de cette partie du globe une terre de serre sous un toit de serre. Si l’on admet ceci, il faut conclure aux proportions énormes et à l’efficacité des avalanches qui s’abattirent de la voûte et désolèrent un monde exubérant de vie. Il semble que le mammouth du Dr Herz (comme pour beaucoup d’autres retrouvés dans la glace et ayant encore de l’herbe non digérée dans l’estomac) prouve qu’il fut soudainement surpris
(P29) par une chute écrasante de neige. Dans ce cas, la présence d’herbe non encore mâchée dans la bouche établit sans équivoque que l’animal a été frappé à mort dans un tombeau de neige. Si cela est admis, nous avons là ce qui peut avoir été une source tout à fait possible de neiges glaciaires, et nous pouvons avec joie mettre de côté l’idée peu philosophique que la terre se serait refroidie afin d’avoir son manteau de neige, alors qu’au contraire les neiges s’abattirent sur elle provoquant son refroidissement.
« Au temps où la terre était encore une masse fluide incandescente, l’eau des océans devait exister sous forme de vapeurs très haut dans le ciel ainsi qu’une quantité incommensurable de minéraux et de métaux à l’état de sublimation. Si nous admettons que ces vapeurs formèrent un système d’anneaux qui reprirent contact avec la terre au cours des âges, certains d’entre eux, alors même que l’homme avait déjà paru, nous pouvons expliquer beaucoup de choses demeurées à ce jour obscures et mystérieuses.
« Déjà, en 1874, j’ai exposé quelques-unes de ces idées sous forme de brochure, et c’est dans l’espoir que les penseurs de ce vingtième siècle voudront bien les examiner que je rappelle ici la « Théorie de la Voûte ».
Isaac N. Vail.»
LA SEMAINE DE LA CRÉATION
Avec cette vue générale de la création présente à l’esprit, tournons-nous maintenant vers le récit de la Genèse et essayons de le mettre en accord avec ces hypothèses. Et tout d’abord, remarquons que la Semaine de la Création comporte quatre parties :
(1) Deux jours ou époques (d’après nos calculs 2 fois 7 000 ans soit 14 000 ans) furent employés à préparer la terre pour la vie animale. (2) Les deux jours suivants ou époques (soit 2 fois 7 000 ans = 14 000 ans également) furent employés pour produire la végétation et les formes inférieures de la vie (coquillages, etc.) et déposer le calcaire, le charbon et d’autres minéraux. (3) Les deux jours-époques suivants (encore 7 000 X 2 = 14 000 ans de plus selon nos calculs) virent apparaître des êtres vivants qui se meuvent (dans la mer et sur la terre), la végétation, etc. continuant à se développer, le tout préparant l’introduction de l’homme, l’image terrestre de son Créateur, « couronné de gloire et d’honneur », pour être le roi de la terre. (4) La création de l’homme, l’acte final, eut lieu à la fin du sixième jour ou époque, et ‘au commencement du septième, selon qu’il est écrit : « Et Dieu eut achevé au septième jour son œuvre qu’il fit et il se reposa ».
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DEUX TÉMOIGNAGES FIDELES
Le professeur Silliman déclare :
« Chaque aspect important de la planète dans sa structure correspond à l’ordre des événements rapportés dans l’histoire sacrée… Cette histoire [la Bible] fournit une explication d’importance égale à celle de la philosophie et de la religion et nous trouvons dans la planète elle-même la preuve que le récit [de la Bible] est vrai. »
A propos de l’exposé de la création d’après la Genèse, le Prof.
Dana déclare :
« Dans cette succession, nous n’observons pas simplement un ordre dans les événements semblable à celui que nous fournit la science, mais il y a dans cet arrangement Lou disposition Trad.] une organisation et une prophétie à longue portée qu’aucune philosophie n’aurait pu atteindre, même en ayant été mise au courant des faits. »
Plus loin, il ajoute :
« Aucun esprit humain ne fut témoin des événements, et personne, à cette aurore du monde, à moins d’être doté d’une intelligence supra-humaine, n’aurait pu concevoir un tel plan ni n’aurait placé la création du soleil, source de lumière pour la terre, si longtemps après la création de la lumière, au quatrième jour, et ce qui est également singulier entre la création des plantes et celle des animaux alors que cette lumière solaire est d’importance vitale aux unes comme aux autres. Personne n’aurait pu atteindre aux profondeurs de la philosophie qui se dégage du plan tout entier. »
LE PREMIER JOUR-EPOQUE DE LA CRÉATION
Et l’esprit de Dieu planait (Cr., Seg., Martin : « se mouvait » (voir Note Cr.) ; Zadoc Kahn : « planait » ; Maredsous : id. ; Réf. Concordance Strong 7 363 (racine primitive : « couver »)) sur la face des eaux. Et Dieu dit : Que la lumière soit ! Et la lumière fut.
La nature et la cause physique de la lumière elle-même ne sont encore qu’imparfaitement connues. On n’a pu encore apporter de solution vraiment satisfaisante à la question : Qu’est-ce que la lumière ? Nous savons cependant qu’elle est essentielle à toute la nature. Nous ne sommes donc pas surpris de la trouver à l’origine de l’activité divine lorsque celle-ci commença à œuvrer sur la terre désolée et nue afin de la préparer pour l’homme. La nature de l’énergie divine que représente le mot « couvait » paraît avoir été un principe vitalisateur (« vitalizing »), peut-être des forces électriques lumineuses comme les aurores boréales ou lumières polaires. Il est également possible que l’énergie ait précipité quelques-uns des lourd anneaux composés d’eau et de minéraux,
(P31) en sorte qu’on pot commencer à distinguer la lumière et l’obscurité, le pin et la nuit sans toutefois pouvoir discerner encore ni les étoiles ni la lune ni le soleil à travers les lourds anneaux, ou suries de « maillots » qui entouraient encore la terre.
« Et il y eut soir, il y eut matin premier jour ». Comme pour les jours solaires hébreux, il en fut ainsi pour ces jours-époques, le soir vint d’abord, accomplissant graduellement le dessein divin jusqu’à son achèvement, puis un autre jour de 7 000 ans, assigné à une autre œuvre, commencerait obscurément et progresserait jusqu’à son achèvement. Cette période (ou ce « jour »), la science la qualifie de période Azoïque, ou sans vie.
LE SECOND JOUR-EPOQUE DE LA CRÉATION
Et Dieu dit : Qu’il y ait une étendue [firmament, atmosphère] entre les eaux, et qu’elle sépare les eaux d’avec les eaux. Et Dieu fit l’étendue, et sépara les eaux qui sont au-dessous de l’étendue d’avec les eaux qui sont au-dessus de l’étendue. Et Dieu appela l’étendue [firmament ou atmosphère] Cieux.
Ce second jour-époque de 7 000 ans fut entièrement consacré à la formation d’une atmosphère. Celle-ci, selon toute probabilité, se développa d’une manière parfaitement naturelle comme le font la plupart des œuvres merveilleuses de Dieu, bien qu’elles n’en soient pas moins des œuvres qu’Il a conçues, ordonnées, créées. La chute de l’ « anneau » d’eau et de minéraux permit à la lumière d’arriver à la terre au cours du premier jour-époque. Cet « anneau » entrant en contact avec la terre encore chauffée et recouverte d’eaux bouillantes et fumantes, produisit divers gaz qui, en s’élevant, formèrent une masse gazeuse, ou firmament, ou atmosphère, tout autour de la terre, tendant à retenir vers le haut les eaux des « anneaux » encore existants. Ce « jour », pour autant que les Écritures l’indiquent, appartiendrait aussi à la période azoïque où la vie est absente. Cependant, la géologie conteste cela, en prétendant que les roches formées à cette époque portent la trace de l’existence de vers et d’immenses quantités de coquillages ainsi qu’en témoignent les énormes bancs de calcaires. Les géologues appellent cela l’Age paléozoïque des premières formes de la vie, la période silurienne. Ceci n’est pas en contradiction avec le récit biblique qui ne tient tout simplement pas compte de ces formes inférieures de la vie.
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Et il y eut soir, et il y eut matin : le second jour s’acheva sur la réalisation complète de la volonté divine de séparer par une atmosphère les eaux constituant les nuages et les vapeurs, etc. des eaux recouvrant la surface de la terre.
LE TROISIEME JOUR-EPOQUE DE LA CREATION
Et Dieu dit : Que les eaux qui sont au-dessous des cieux se rassemblent en un lieu el que le sec paraisse. Et il fut ainsi. Et Dieu appela le sec Terre, et le rassemblement des eaux Mers. Et Dieu vit que cela était bon. Et Dieu dit : Que la terre produise l’herbe, la plante portant de la semence, l’arbre fruitier produisant du fruit selon son espèce, ayant sa semence en soi sur la terre. Et il fut ainsi.
La géologie confirme pleinement ce récit. Elle nous fait remarquer que la croûte terrestre se refroidissant, le poids des eaux tendait à la faire se crevasser, se boursoufler, se plisser. Certaines parties s’affaissant formèrent des dépressions et devinrent les profondeurs des mers ; d’autres parties furent soulevées de force et constituèrent des chaînes de montagnes, non pas soudainement, mais d’une manière graduelle, une chaîne surgissant après une autre. Nous ne devons pas supposer saute tous ces changements eurent lieu dans les sept mille ans de ce troisième jour-époque, mais plutôt qu’ils commencèrent nécessairement à ce moment pour préparer la végétation. Il est évident que la géologie a raison lorsqu’elle affirme que certaines grandes modifications de cette nature sont comparativement de date récente.
Même depuis un siècle, nous avons eu de petits exemples de cette puissance et nous ne serions pus surpris si, au cours des prochaines années, il se produisait d’autres secousses de la nature, car nous vivons une époque de transition, à l’aurore de l’Age millénaire, pour lequel des changements de conditions sont indispensables.
A mesure que les eaux s’écoulèrent dans les mers, la végétation s’étendit — chaque plante selon son espèce portant sa graine destinée à assurer la reproduction de son espèce seulement. Cette règle est si rigoureusement établie par les lois du Créateur que, en horticulture, bien qu’on puisse créer et porter à la perfection de superbes variétés, on ne peut cependant arriver à modifier l’espèce. Les différentes familles de plantes ne se mélangeront, ne fusionneront pas plus que les diverses familles d’animaux. Ceci témoigne un dessein non seulement d’un Créateur, mais d’un Créateur intelligent.
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La géologie reconnaît que la végétation a précédé l’apparition des formes plus élevées de la vie animale. Elle reconnaît également qu’à cette époque la végétation fut extrêmement exubérante, que des mousses, des fougères et des vignes atteignaient alors des dimensions considérables et croissaient plus rapidement que maintenant, parce que l’atmosphère était extrêmement chargée en gaz carbonique et en azote qu’elle ne l’est de nos jours, ce qui explique pourquoi des animaux qui respirent n’auraient pas pu vivre alors. Les plantes qui mesurent actuellement quelques centimètres seulement dans nos contrées et à peine un mètre même à l’équateur, atteignaient alors des hauteurs de douze à vingt-quatre mètres avec parfois des troncs de soixante à quatre vingt dix centimètres de diamètre ainsi qu’en font foi les fossiles découverts. Sous les conditions qui doivent avoir caractérisé cette époque, leur croissance a dû non seulement atteindre des proportions énormes mais encore avoir été très rapide.
C’est à cette période, prétendent les géologues, que nos gisements de houille se sont formés : les plantes et les mousses, ayant une grande affinité pour le gaz carbonique, mirent en réserve le carbone constituant le charbon, préparant ainsi elles-mêmes nos gisements actuels de houille, tout en purifiant l’atmosphère en vue de la vie animale des jours-époques à venir. Ces immenses tourbières et lits de mousses furent à leur tour recouverts de sable, d’argile, etc., bouleversés par de nouveaux soulèvements et de nouveaux affaissements de l’écorce terrestre, submergés par les vagues des marées et par d’autres « anneaux » d’eau venant à se rompre et à se précipiter sur la terre. En fait, le même processus a dû souvent se reproduire aussi, car nous trouvons des couches de houille séparées par diverses strates d’argile, de sable, de calcaire, etc.
Et il y eut un soir, et il y eut un matin, le troisième jour-époque de 7 000 ans accomplit sa part de préparation du monde suivant le dessein de Dieu. Les géologues appellent cette période le Carboniférien en raison de ses gisements de charbon, de -pétrole, etc.
LE QUATRIEME JOUR-EPOQUE DE LA CREATION
Et Dieu dit : Qu’il y ait des luminaires dans l’étendue des eaux [le firmament, l’atmosphère] pour séparer le jour d’avec la nuit, et qu’ils soient pour signes et pour saisons [déterminées] et pour jours et pour années ; et qu’ils soient pour luminaires dans l’étendue des cieux pour donner de la lumière sur la terre. Et il fut ainsi. Et Dieu fit [briller — il s’agit d’un verbe différent de celui qui signifie créer] les deux grands luminaires,
(P34) le grand luminaire pour dominer sur le jour [pour indiquer le jour] et le petit luminaire pour dominer sur la nuit ; et les étoiles.
Les travaux commencés dans un jour-époque se poursuivaient dans le jour-époque suivant. Il nous paraît raisonnable de supposer que la lumière du premier jour devint de plus en plus distincte durant les deux jours suivants, à mesure que, anneau après anneau, les eaux situées au-dessus du firmament (ou atmosphère) rejoignaient celles qui étaient déjà à la surface du globe. Ainsi, vers le quatrième jour-époque on pouvait apercevoir le soleil, la lune et les étoiles — non pas aussi nettement qu’aujourd’hui, par un beau temps clair, après qu’au déluge de Noé, le dernier « anneau» se fût rompu et fut précipité sur la terre — mais assez distinctement quand comme au travers d’un voile de vapeur d’eau, comme maintenant par un temps de brume ou de brouillard. Depuis longtemps, le soleil, la lune et étoiles éclairaient le voile extérieur de la terre. Maintenant, le moment était venu de rendre ces lumières visibles au firmament, de laisser devenir plus distincts les jours marqués auparavant par une lumière grisâtre et blafarde comme nous voyons certains matins pluvieux où le soleil, la lune et les étoiles sont cachés par des nuages. Ainsi par sa course, l’astre du jour pourrait-il indiquer les moments du jour pour l’homme et la bête lorsqu’ils seraient créés, et en attendant, commencer à oxygéner l’air pour le rendre respirable aux animaux à respiration. Plus tard, au cours de ce même jour de 7 000 ans, la lune et les étoiles parurent à leur tour pour influencer les marées et servir à indiquer le moment de la nuit pour la commodité de l’homme.
Nous ne devons pas supposer que le développement de la vie végétale cessa pendant le quatrième jour, mais plutôt qu’il alla en s’intensifiant, l’influence accrue du soleil et de la lune contribuant à produire encore d’autres variétés de plantes, d’arbustes et d’arbres. La géologie indique aussi des progrès à cette période : des insectes, des mollusques, des crabes, etc. On retrouve des empreintes de poissons arêtes et écailles — également dans les couches de houille. Mais tout cela n’apporte aucune contradiction. Il est bien évident en effet, que les couches de charbon continuèrent à se former après le troisième jour et à se prolonger jusque dans l’époque appelée Reptilienne. Ce « jour » correspond surtout à ce que la géologie désigne sous le nom des « Trias ». « Et il y eut soir, et il y eut matin » — le quatrième jour de sept mille ans, soit 28 000 ans depuis le début de cette œuvre, s’achevait, témoin d’un grand progrès dans la préparation de la terre pour l’homme.
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LE CINQUIEME JOUR-EPOQUE DE LA CREATION
Et Dieu dit : Que les eaux fourmillent d’une pullulation d’êtres vivants, et que les oiseaux volent au-dessus de la terre devant l’étendue des cieux. Et Dieu créa les grands animaux des eaux, et tout être vivant qui se meut, dont les eaux four raillent, selon leurs ESPECES, et tout oiseau ailé selon son ESPECE. Et Dieu vit que cela était bon.
La profusion de vie qu’on trouve de nos jours dans les eaux chaudes des mers du sud permet d’imaginer ce que fut la prolifération des créatures vivantes (de la méduse à la baleine) dans les eaux chaudes des océans de la terre. Les reptiles (amphibies), vivant en partie dans l’eau et en partie sur la terre, appartiennent à cette époque. Alors les îles et les continents actuels apparaissaient graduellement, puis disparaissaient parfois, tantôt recevant de nouveaux déluges d’anneaux plus ou moins importants se rompant encore, tantôt lavés par les vagues de la marée. Il n’est pas étonnant qu’on trouve des restes de coquillages, etc., même sur les montagnes les plus élevées. Il n’est pas étonnant non plus que les immenses couches de calcaire qu’on rencontre dans toutes les parties du monde soient parfois appelées « cimetières de coquillages » parce qu’elles sont formées presque exclusivement de coquillages conglomérés. Quel fourmillement doit avoir représenté la reproduction intensive de ces inimaginables trillons de petites créatures naissant et mourant en abandonnant leurs imperceptibles coquilles ! Nous lisons que Dieu les bénit en favorisant leur multiplication. Oui, même une existence si inférieure et si éphémère est une faveur, une bénédiction.
N’allons pas au-delà des affirmations scripturales. La Bible n’affirme pas que Dieu créa séparément et individuellement les myriades d’espèces de poissons et de reptiles.
Elle dit simplement que l’influence (l’esprit) de Dieu, couvait au-dessus des eaux et, selon le dessein divin, rendait celles-ci fécondes, en sorte que la mer produisait ses créatures de diverses espèces. Rien de précis n’est dit à ce sujet. Une espèce petit, sous des conditions différentes s’être développée et en avoir constitué une autre, ou même, partant du même protoplasme original des ordres différents peuvent avoir été formés sous des conditions différentes. Aucun humain ne le sait, et e est peu sage d’être, dogmatique star ce sujet. Il ne nous appartient pas de contester que même le protoplasme du limon paléozoïque ait pu ou n’ait pu se former sous une action chimique exercée par les eaux marines
(P36) très riches en minéraux. Ce que nous prétendons, par contre, c’est que tout ce qui est venu à l’existence a été le résultat d’intentions ou de dispositions prises par Dieu, et par conséquent fut de création divine, quels que fussent les moyens et les agents utilisés. Et nous affirmons que ceci est démontré tant par les faits de la nature que par les déclarations de la Genèse : de quelque manière qu’aient été produites les créatures de la mer, elles furent amenées à la condition où chacune se trouve fixée, de sa propre espèce. Telle est l’œuvre de Dieu, quels qu’aient été les moyens employés.
Ce jour, ou époque, correspond très bien à « l’ère des reptiles » des savants. Et il y eut soir, et il y eut matin – cinquième jour — soit 35 000 ans depuis le début de cette œuvre de préparation de la terre pour en faire la demeure de l’homme et son royaume.
LE SIXIEME JOUR-EPOQUE DE LA CREATION
Et Dieu dit : Que la terre produise des êtres vivants selon leur espèce, le bétail, et [tout] ce qui rampe, et les bêtes de la terre selon leur espèce. Et il fut ainsi. Et Dieu fit les bêtes de la terre selon leur espèce et le bétail selon son espèce, et tous reptiles du sol selon leur espèce. Et Dieu vit que cela était bon (D.).
A cette époque les choses sur la terre se stabilisaient ; la croûte terrestre s’était épaissie de centaines de pieds de sables, d’argiles, de coquilles, de charbon et de divers autres minéraux rassemblés, certains provenant de roches réduites en miettes, rejetées par des tremblements de terre, d’autres provenant des « anneaux » qui avaient autrefois entouré la terre ; d’autres enfin provenant de dépôts animaux et végétaux ; en outre, au cours de ces 35 000 années, la terre avait dû se refroidir considérablement. Une étendue suffisante de la surface de la terre émergeait maintenant de la mer, bien drainée par des chaînes de montagnes et des vallées et prête à recevoir les animaux inférieurs qui sont divisés ici en trois catégories : (1) les reptiles terrestres, les créatures à sang froid et qui respirent à température variable (lézards, serpents, etc.) ; (2) les bêtes de la terre ou bêtes sauvages, par opposition aux animaux domestiques, particulièrement destinés à devenir les compagnons de l’homme désignés ici sous l’appellation de : (3) bétail. A cette époque aussi, l’air devait être débarrassé des éléments impropres à des animaux qui respirent. Ces éléments avaient été absorbés par la végétation luxuriante de la période carbonifère, tout comme les hydrocarbones contenus en excès dans les eaux des océans
(P37) avaient été fixés par les coquillages minuscules, de façon à préparer ces eaux pour la multitude des créatures marines qui respirent.
Ici encore, il n’est nul besoin de nous quereller inutilement avec les Evolutionnistes. Nous concéderons que si Dieu l’avait choisi ainsi, il aurait pu amener à l’existence toutes les différentes espèces de la vie animale en les transformant de l’une à ‘l’autre, de même qu’il aurait pu développer chaque espèce séparément en partant des masses gluantes de protozoaires. Nous ignorons quelle méthode il a adoptée, car ni la bible ni les roches ne, nous renseignent à ce sujet. ‘Par Contre, ce qui est clairement révélé, quel que soit le moyen choisi par Dieu pour le faire, c’est qu’il a fixé les espèces animales chacune « selon son espèce » de telle manière qu’elles ne changent pas — d’une manière telle que tout le génie de l’esprit humain n’a jamais réussi à les aider à changer. Telle est la marque, le, sceau du Créateur intelligent sur son ouvrage. Si la « Nature » ou « force aveugle » avait été le créateur, nous la verrions encore travaillant laborieusement et aveuglément, tantôt évoluant vers tin plan plus élevé ou tantôt rétrogradant ; nous ne verrions pas une fixité des espèces telle que nous la voyons tout autour de nous dans la nature.
Nous pouvons raisonnablement admettre que ce fut tout à la fin du sixième jour-époque que Dieu créa l’homme, parce que cette création fut la dernière et il est en effet bien précisé que l’Eternel acheva son œuvre créatrice, non pas le sixième mais le « septième jour » — le partage de l’homme en deux personnes, deux sexes, constituant, évidemment, l’acte final.
Et Dieu dit : Faisons [1’homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu’ils dominent sur les poissons de la mer, et sur les oiseaux des cieux, et sur le bétail, et sur toute la terre, et sur tout [animal] rampant qui rampe sur la terre. Et Dieu créa l’homme [voir note Darby] à son image, il le créa à l’image de Dieu, il les créa mâle et femelle. Et Dieu les bénit ; et Dieu leur dit : Fructifiez, et multipliez, et remplissez la terre et l’assujettissez ; et dominez sur les poissons de la mer, et sur les oiseaux des cieux et sur tout être vivant qui se meut sur la terre (D.).
Si, comme nous l’avons remarqué précédemment, les termes du récit biblique n’interdisent pas la possibilité pour les plantes, les créatures aquatiques et terrestres de s’être plus ou moins développées ou d’avoir évolué dans leurs diverses espèces, il peut être bon que
(P38) nous remarquions combien les termes sont différents en ce qui concerne la création de l’homme. Il ressort clairement du récit que cette dernière est due à l’exercice direct du pouvoir créateur divin, tandis que touchant les autres créatures, le récit implique plutôt un développement :
« Que la terre produise l’herbe », etc.
« Que les eaux foisonnent d’un fourmillement d’êtres vivants », etc.
« Que la terre produise des êtres vivants selon leur espèce, le bétail », etc.
Il y a deux récits de la création : celui que nous venons juste de considérer, qui traite le sujet d’une manière brève et dans son jour-époque, et un autre qui lui fait suite en Genèse 2 : 4-25. En d’autres termes, la division des chapitres n’a pas été faite à la bonne place. Les deux récits auraient dû constituer chacun un chapitre. Le second est un commentaire du premier et explique certains détails. «.Ce sont ici les générations » ou développements des cieux, de la terre et de leurs créatures, à partir d’un temps où il n’y avait encore aucun arbrisseau [Cr. — Trad.] ni herbe. Le premier récit, qui est aussi le principal, emploie le mot « Dieu » pour désigner le Créateur. Le second récit ou récit-commentaire fait ressortir que ce fut l’Eternel (La version cathol. rom. Crampon : « Yahweh Dieu » ; la version anglaise : « The Lord God « [Le Seigneur Dieu] ou « Jehovah » Dieu qui réalisa l’œuvre entière — « lorsqu’il fit les cieux et la terre — bloquant le tout en un seul jour-époque plus long encore renfermant l’œuvre des six jours-époques déjà énumérés.
Le mot Dieu du premier chapitre vient du mot hébreu ordinairement employé Elohim, mot collectif pluriel qu’on pourrait traduire par Dieux, et qui signifie, comme nous l’avons déjà vu : « des puissants » (Voir volume .V, pages 72 et 73.). L’« Unique Engendré » du Père était sûrement son agent exécutif dans cette œuvre créatrice et il peut avoir eu comme associée une armée d’anges pour exécuter les détails et à qui le nom d’élohim pourrait être appliqué ici comme en d’autres passages des Ecritures (Voir volume .V, pages 72 et 73.). Il est donc convenable que le second récit, ou commentaire, attire notre attention sur le fait que Jéhovah, le Père
(P39) de tous, fut le Créateur, quels qu’aient pu être ses représentants ou instruments honorés.
Il peut être utile d’examiner ici les détails supplémentaires donnés dans le second récit relatif à la création de l’homme.
On lit :
Et l’Eternel Dieu forma l’homme, poussière du sol, et souilla dans ses narines une respiration de vie et l’homme devint une âme vivante (D.).
Dieu fut glorifié dans toutes ses œuvres antérieures et dans chaque créature, si humble fût-elle, même si aucune d’entre elles n’était pas à même de le remercier, ou de l’apprécier, ou même de le connaître. Dieu, dans son plan, avait prévu tout cela dès le commencement et faisait des préparatifs pour l’homme dont il se proposait de faire le chef-d’œuvre de la création terrestre, ou animale. Il n’est pas dit à propos de l’homme comme au sujet des créatures de la mer « Que les eaux foisonnent », ni quant aux animaux terrestres inférieurs « Que la terre produise », mais au contraire qu’il était une création spéciale de son auteur, « faite à son image ». Peu importe de savoir s’il fut fait à l’image des Elohim ou à l’image de Jéhovah, car les Elohim n’étaient-ils pas également des « fils de Dieu », à sa ressemblance par leur faculté de raisonnement et leur sens moral ?
Nous ne devons pas comprendre cette « image » comme étant une reproduction de forme physique, mais plutôt une image morale et intellectuelle du grand Esprit, adaptée convenablement à ses conditions terrestres et à sa nature terrestre. Quant à la « ressemblance », elle se rapporterait plutôt à la domination de l’homme qui devait être le roi de la terre et des créatures qui y fourmillent, à l’instar de Dieu qui est le Roi de l’univers entier. Ici se situe le champ de bataille entre la Parole de Dieu et la prétendue Science moderne devant laquelle le monde entier et plus particulièrement les érudits, les maîtres de la pensée dans tous les séminaires’ de théologie et les ecclésiastiques occupant les chaires les plus doctes, plient le genou, adorent le, Dieu scientifique appelé « Evolution ». Les deux conceptions sont diamétralement opposées : si la théorie de l’Evolution est exacte, la Bible est fausse depuis la Genèse jusqu’à l’Apocalypse. Si la Bible est vraie, comme nous le soutenons, la théorie de l’Evolution est totalement fausse dans toutes ses déductions concernant l’homme.
(P40)
Ce n’est pas le seul récit de la création de l’homme à l’image de Dieu d’après la Genèse qui doit régler la contestation, si fortes que soient les déclarations de la Parole : la conception tout entière de la Bible soutient le récit de la Genèse ; elle doit donc au bien rester valable comme le récit lui-même, ou bien s’écrouler avec lui. En effet, si l’homme avait été créé autrement que pur, parfait et mentalement bien doué, il n’aurait pas pu être, sincèrement, appelé une « image de Dieu ». Son Créateur n’aurait pu le mettre à l’épreuve en Eden pour manifester sa dignité à la vie éternelle ; sa désobéissance en mangeant le fruit défendu n’aurait pû être considérée comme péché et condamnée, comme elle le fut, par une sentence de mort ; il n’aurait pas été nécessaire non plus de l’avoir racheté de cette sentence.
En outre, « l’homme Christ-Jésus » est représenté comme ayant été l’« anti-lutron », le prix de la rançon (ou prix correspondant) pour la culpabilité du premier homme. Il faut donc qu’il soit considéré comme un exemple, ou illustration, de ce que fut le premier homme avant de pécher et d’être condamné à mort par Dieu.
Nous n’ignorons pas qu’il existe de nos jours, comme par le passé, beaucoup d’hommes naturels au caractère noble que, malgré cela, Dieu ne reconnaît que comme pécheurs, sans aucune position devant lui, à moins que, repentants, ils s’approchent de lui dans le-mérite du sacrifice de Christ et qu’ils obtiennent son pardon. Ceux qui viennent vers lui dans ces conditions ne sont admis que par un effet de sa grâce, couverts par la robe de la justice de Christ. Nous sommes informés que l’issue doit être .une résurrection, ou rétablissement dans la perfection avant que quiconque puisse être personnellement et entièrement acceptable par le Créateur. Pourtant c’est ce même Créateur, qui communiait avec Adam avant sa chute et l’appelait son fils, qui déclare qu’Adam et nous, ses enfants devinrent des « enfants de colère » condamnables en raison du péché. Adam n’était pas cela quand il lut créé « fils de Dieu ». Luc 3 : 38.
Aussi sûrement que « tous, les saints prophètes, depuis le commencement du monde » ont annoncé que le Millénium à venir sera le temps de rétablissement de toutes choses, aussi sûrement la théorie de l’Evolution s’oppose violemment aux déclarations de Dieu par l’intermédiaire de tous
(P41) les saints prophètes. En effet, si la théorie de l’Evolution était exacte, le rétablissement, loin d’être un bienfait pour la race humaine, serait un crime contre elle. Si, par une force aveugle ‘ou tout autre processus évolutif, l’homme s’est d’abord élevé par de sérieux et laborieux efforts du protoplasme à l’huître, de l’huître au poisson, du poisson au reptile, du reptile au singe, du singe à l’homme primitif et de l’homme primitif à ce que nous sommes, alors ce serait, pour Dieu, faire à la race humaine un tort effroyable que de la rétablir dans ce qu’Adam était, ou peut-être même à pousser le rétablissement plus loin encore jusqu’au retour au protoplasme. Dans cette affaire, il n’est pas de solution de moyen terme, et plus tôt les enfants de Dieu se décideront d’une manière positive en faveur de sa Parole, mieux cela vaudra pour eux. Ainsi ne risqueront-ils pas d’être entraînés par l’une ou l’autre des théories négatrices de la rançon et évolutionnistes, répandues maintenant et qui tendent à tromper les élus-mêmes, s’il était possible. Que Dieu soit reconnu pour vrai, même si cela prouve que tout Evolutionniste est un menteur — Romains 3 : 4.
Nous ne pouvons entrer ici dans les détails de la création d’Adam pour discuter de son organisme ou corps, de son esprit ou souffle de vie et voir comment l’union de ces deux parties a fait de lui un être vivant ou âme. Cette question a déjà été examinée dans un volume précédent (Volume V, Chap. XII.).
La multiplication de la postérité du premier couple humain n’a évidemment aucun rapport avec la transgression comme certains l’ont affirmé, mais elle constituait au contraire un des aspects de la bénédiction divine. L’unique relation entre la descendance adamique, la chute et le châtiment qui a suivi, a consisté, comme cela est déclaré, en une augmentation des conceptions et des douleurs de la mère correspondant au labeur et à la sueur du visage de l’homme. Cela a pesé d’autant plus lourdement que la race dégénérait et s’affaiblissait de plus en plus au mental comme au physique. Le but de cette fécondité aura été atteint quand il sera né un nombre suffisant d’êtres pour peupler (et non remplir) la terre. Il en est déjà né assurément un nombre considérable — peut-être cinquante milliards — dont une bonne partie dort maintenant dans la grande prison de la mort. Ce nombre n’est nullement excessif, car la surface actuelle
(P42) des terres, si elle était aménagée pour l’homme, comme en définitive elle le sera, contiendrait le double ou le triple de cette population. Et encore, nous ne faisons pas entrer en ligne de compte l’apparition éventuelle de nouveaux continents surgis des profondeurs de la mer tout comme les continents actuels ont émergé dans le passé.
Des savants à l’esprit sceptique cherchent depuis longtemps à prouver que l’homme existait déjà sur la terre bien avant la période fixée par le récit de la Genèse. Le moindre ossement retrouvé dans les couches profondes d’argile ou de graviers est examiné avec minutie dans l’intention d’apporter au savant une réputation mondiale comme étant l’homme qui a donné un démenti à la Parole de Dieu. Nous avons signalé le caractère problématique de telles preuves ((Nous n’ignorons pas la théorie de l’homme pré-adamite et la tentative d’expliquer ainsi l’existence des races différentes de la famille humaine. Cependant, nous restons fidèle à la Bible comme révélation de Dieu et par conséquent supérieure à toutes les conjectures des hommes. Elle affirme la solidarité de la famille humaine dans des termes qui ne prêtent à aucune équivoque, disant : « Dieu a fait d’un seul sang toutes les nations (Actes 17 : 26). Elle déclare aussi qu’Adam tut le « PREMIER HOMME « (1 Cor. 15 : 45, 47). L’histoire du déluge est des plus explicites pour indiquer que huit personnes seulement furent sauvées dans l’arche, toutes (la famille de Noé) descendaient d’Adam. Il faut plutôt rechercher l’explication des différents types humains, ou races humaines, dans les différents climats, coutumes, alimentation, etc., et plus particulièrement dans le fait que des familles humaines se sont cantonnées dans certaines contrées, éloignées les unes des autres et que des modes de vie différents se sont implantés et fixés avec le temps. On sait, par exemple, que des Européens vivant depuis longtemps parmi les peuples de l’Inde ou de la Chine acquièrent certaines ressemblances à leurs voisins, et que leurs enfants, nés dans ces pays, ressemblent davantage encore aux autochtones tant par la pigmentation de la peau que par des traits caractéristiques. L’entourage de la mère pendant la période de gestation n’est sûrement pas sans exercer une influence. Ainsi il existe en Chine un groupement dont les membres se disent être les descendants de Juifs dispersés lors des tribulations qui terminèrent l’Age judaïque en l’an 70 environ après J.-C. Ces Juifs sont devenus si complètement chinois qu’il est impossible de retrouver en eux le caractère juif — la race la plus tenace.)) comme la découverte de pointes de flèches dans les graviers d’une époque primitive. Dans certains cas, au moins, on a pu établir qu’il s’agissait du travail d’Indiens contemporains qui les avaient fabriquées là où ils avaient trouvé des silex appropriés (Voir volume II, pp. 34, 35.).
(P43)
Il n’y a pas très longtemps, lors d’une réunion de l’Institut de philosophie Victoria, on déclara « qu’une analyse très sérieuse des diverses théories de 1’Evolution avait été entreprise par le Professeur Stokes, F.R.S. [Fellow of the Royal Society — Trad.], Sir J.R. Bennett, Vice-Président R.S. [Royal Society — Trad.] et le Professeur Beale, F.R.S. et d’autres, et qu’aucune preuve scientifique n’avait pu être fournie qui pût accréditer la théorie d’après laquelle l’homme aurait évolué à partir d’un règne inférieur d’animaux. Le Professeur Virchow avait déclaré pour sa part qu’il n’existe aucun fossile-type qui soit le témoin d’un stade inférieur dans le développement de l’homme, et qu’en fait les progrès réalisés dans l’anthropologie préhistorique ont, en .réalité, établi une séparation plus nette encore entre l’homme et le reste du règne animal. Le Professeur Barraude, paléontologiste distingué, fut d’accord pour dire que dans aucune de ses recherches il n’avait trouvé de fossile attestant une transformation d’une espèce en une autre. Il semblerait donc qu’aucun homme de science n’ait jusqu’à présent découvert un maillon qui unisse l’homme au singe, le poisson à la grenouille, le vertébré à l’Invertébré. Il n’existe pas, non plus de preuve qu’une espèce quelconque, fossile ou autre, ait perdu ses caractéristiques particulières pour en acquérir de nouvelles appartenant à d’autres espèces. Ainsi par exemple, bien que le chien et le loup se ressemblent, il n’existe aucun lien entre eux, et parmi des espèces éteintes, il en fut de même : il n’y eut aucun passage graduel de l’une à l’autre. En outre, on ne doit pas considérer en aucune façon que les premiers animaux qui existèrent sur la terre étaient inférieurs à ceux d’aujourd’hui ou plus dégradés ».
Nous citons brièvement l’extrait suivant d’un résumé que fait Sir J.W. Dawson, L.L.D., F.R.S. de ses récentes découvertes concernant « Le lieu de rencontre de la Géologie et de l’Histoire ». Il dit :
« Nous n’avons trouvé aucun maillon de dérivation reliant l’homme avec les animaux inférieurs qui l’ont précédé. Il nous apparaît comme un nouveau point de départ dans la création, sans aucune liaison directe avec la vie instinctive des animaux inférieurs. Les premiers hommes ne sont pas moins hommes que leur descendants, et dans la mesure des moyens dont ils disposaient ils ont été, autant qu’eux, des inventeurs; des innovateurs, des créateurs de nouveaux modes de vie. Nous n’avons même pas été capables de retracer son histoire jusqu’à
(P44) l’âge d’or de son innocence [celui du Paradis]. Lorsque nous le trouvons dans les cavernes et dans les couches de gravier, il est déjà un homme déchu, en désaccord avec tout ce qui l’entoure, il est déjà l’adversaire des autres créatures et- se forge contre elles des armes de destruction plus efficaces que celles dont la nature a doté les bête, Sauvages carnivores… Pour ce qui est de son organisme, l’homme est incontestablement un animal, il est de la terre, terrestre. Il appartient également à l’embranchement des vertébrés, à la classe des mammifères mais, dans cette classe, il constitue non seulement une espèce et un genre complets, mais même une famille (ou ordre) distincte. Ainsi, un « abîme » le sépare-I il (le tous les animaux qui se rapprochent le plus de lui. Mémo si nous admettons — ce qui n’est pas encore prouvé — que dans le cas d’animaux inférieurs une espèce ait dérivé d’une autre, nous sommes incapables de produire « les maillons qui manquent » pour rattacher l’homme à un groupe quelconque d’animaux inférieurs… Il n’est peut-être pas de fait établi avec plus de certitude par la science que celui de l’existence relativement récente de l’homme par rapport aux âges géologiques. Non seulement nous ne trouvons aucune trace de ses restes dans les plus anciennes formations géologiques, mais nous ne trouvons aucun reste des animaux qui se rapprochent le plus de lui, et les conditions du monde dans ces périodes rendaient celui-ci impropre à la résidence de l’homme. Si, suivant le système géologique conventionnel, nous divisons l’histoire de la terre en quatre grandes périodes ou époques qui vont depuis les roches les plus anciennes qui nous soient connues, l’époque éocène ou archéenne, jusqu’à l’époque moderne, nous ne trouvons des restes humains, ou de ses œuvres, que dans la dernière des quatre périodes, et dans sa dernière partie. A vrai dire, il n’y a de preuve indiscutable de la présence de l’homme qu’à partir du début de la période moderne… Il n’y a qu’une seule espèce humaine, bien qu’il y ait de nombreuses races et variétés. Ces races ou variétés, semblent s’être développées très tôt et ont montré une fixité remarquable dans leur découverte ultérieure… Le récit de la Genèse a anticipé l’histoire moderne. Ce livre ancien est à tous égards, digne de confiance. Il est aussi éloigné que possible des mythes et légendes du paganisme antique. »
Le Professeur Pasteur, le grand bactériologue, fut un adversaire déclaré du Darwinisme. Voici comment il s’exprimait :
« Un jour, la postérité rira de la folie des philosophes matérialistes modernes. Plus j’étudie la nature, plus je suis stupéfait devant les œuvres du Créateur. Je prie pendant que je suis occupé à mon travail dans le laboratoire. »
Virchow, le savant russe, bien que n’étant pas un chrétien déclaré, était également opposé à la théorie de Darwin qui prétend expliquer la formation d’êtres organisés en partant d’une matière inorganique.
(P45) Il déclara : « Tout essai de constituer une chaîne de transition allant de l’animal à l’homme a abouti à un échec complet. Le fameux chaînon intermédiaire n’a pas été trouvé et ne sera pas trouvé. L’homme ne descend pas du singe. On a établi au delà de tout doute possible, qu’au cours des cinq derniers mille ans il ne s’est produit aucun changement appréciable dans l’espèce humaine. »
D’autres naturalistes ont également élevé la voix contre les conceptions darwiniennes.
Face à tous ces faits, comme elles apparaissent stupides ces tentatives occasionnelles de tel ou tel « Docteur » ou « Professeur » jouant à l’érudition en discutant des «maillons qui manquent » ou en suggérant que les petits orteils du pied humain deviennent inutiles et « tomberont » bientôt « naturellement » tout comme la queue des singes est déjà tombée ! N’avons-nous pas des momies bien conservées depuis près de quatre mille ans ? N’avons-nous pas des statues grandeur nature presque aussi anciennes ? Les sujets portent-ils une queue ? Leurs petits orteils sont-ils différents des nôtres d’aujourd’hui ? La tendance générale de toute la nature n’est-elle pas à la dégénérescence ? La sagesse de l’homme et son aide ne sont-elles pas nécessaires pour conserver le plus possible la perfection des plantes et des races d’animaux ? Et pour ce qui concerne l’homme, la grâce de Dieu n’est-elle pas nécessaire à son élévation, ne constitue-t-elle pas une barrière contre cette déchéance profonde qu’on peut constater dans « les ténèbres de l’Afrique » ? Et ceci n’est-il pas d’accord avec l’Ecriture ? Rom. 1 : 21, 24, 28.
Il est opportun que le peuple du Seigneur garde bien à l’esprit cette exhortation de l’apôtre Paul à Timothée « O Timothée… fuis les discours vains et profanes et l’opposition de la connaissance faussement ainsi nommée » (1 Tim. 6 : 20). Pour comprendre clairement n’importe quelle vérité, il nous faut la considérer du point de vue de la révélation divine. Il nous faut « voir la lumière à Sa lumière ». Alors, considérant toutes choses dans la nature sous la direction du Dieu de la nature, l’esprit et le cœur en seront comme élargis, nous serons remplis d’admiration et d’adoration à mesure que nous découvrirons, comme en une vue panoramique, la gloire, la majesté et l’empire de notre Créateur Tout Puissant.
« Et il y eut soir et il y eut matin. » Le sixième jour, à son terme, 42 000 ans après que « l’ouvrage » fut commencé, la terre était prête à recevoir l’homme qui devait l’assujettir,
(P46) bien que, dans l’ensemble, elle dût encore être améliorée. Connaissant par avance la désobéissance de sa créature (ainsi que son plan tout entier en relation avec la sentence de mort, la rédemption et la libération définitive du péché et de la mort pour tous ceux qui auront profité de leurs expériences), Dieu n’attendit pas que la terre fût tout à fait prête pour créer l’homme, mais il prépara simplement un Paradis, un jardin d’Eden qu’il rendit parfait à tous égards en vue de la courte épreuve du premier couple parfait, laissant aux hommes, condamnés au travail, le soin d’« assujettir » la terre et d’apprendre en même temps de précieuses leçons et de faire des expériences utiles.
LE SEPTIEME JOUR-EPOQUE DE LA SEMAINE DE LA CREATION
Et Dieu eut achevé au septième jour son œuvre qu’il fit ; et il se reposa au septième jour de toute son œuvre qu’il fit.
En remarquant la succession progressive des six jours et en nous souvenant que le nombre sept représente en lui-même l’achèvement et la perfection, il est tout naturel que nous nous attendions a ce que le septième Jour-Epoque -soit plus merveilleux que les autres. It nous l’estimons ainsi ; mais notre compréhension quant à sa mission importante se trouve limitée — jusqu’au « temps convenable » par la déclaration générale que Dieu se reposa de toute son œuvre au septième jour. Qu’il est étrange qu’il dût laisser l’œuvre créatrice au moment où elle semblait justement prête à s’achever, comme si un ouvrier après avoir préparé tous les matériaux d’une construction, renonçait à son activité future, en ne mettant pas à exécution ses intentions premières !
Cependant, le sujet tout entier se dévoile dans sa grandeur lorsque nous saisissons que l’Eternel. Dieu se reposa de son œuvre créatrice, cessa de la poursuivre, parce que, dans sa sagesse il avait prévu que ses desseins pourraient être mieux exécutés par d’autres moyens. Dieu vit qu’il valait mieux permettre à sa créature Adam d’exercer son libre arbitre, de succomber à la tentation dans le péché et d’en subir le juste châtiment, la mort, avec sa longue période de 6 000 ans de vie mourante, de luttes, tel un condamné, dans un mauvais milieu.
(P47) Dieu vit qu’il était préférable de le laisser en tant que condamné, faire sa part dans l’assujettissement de la terre ; qu’étant donné les circonstances il serait profitable à l’homme d’amener la terre, par le travail, à la condition paradisiaque promise, qu’il serait utile que l’homme discernât les principes fondamentaux de la justice divine, l’excessive culpabilité du péché, et qu’il serait ainsi préparé à recevoir la grâce qui sera offerte au monde au temps convenable.
Toutefois, l’une des raisons majeures pour lesquelles l’Eternel cessa l’œuvre créatrice, fut sans nul doute qu’elle pourrait être accomplie par un autre — par son Unique Engendré, d’une manière telle qu’elle glorifierait non seulement le Fils, mais le Père également, en révélant la perfection des attributs divins comme aucun autre moyen ne pourrait le faire. En donnant son Fils pour être le Rédempteur de l’homme, Dieu mit en relief non seulement sa Justice divine qui en aucune manière ne pouvait violer le principe : « le salaire du péché c’est la mort », mais il fit ressortir également son Amour, sa compassion pour ses créatures déchues allant jusqu’au sacrifice de son Fils en faveur de l’homme. A la fin, sa Sagesse et sa Puissance seront également révélées, lorsque chaque détail de son plan aura été réalisé.
On pourrait faire remarquer que le fait pour le Père de cesser d’achever le plan de création afin que le Fils puisse accomplir cette ouvre durant le Millénium par la voie du « rétablissement » ne diffère en rien des opérations créatrices antérieures puisque toutes celles-ci étaient du Père et par le Fils, sans qui « pas une seule chose ne fut faite de ce qui a été fait ». A cela, nous répondons : Si, il y a une différence. La fonction du Fils dans l’œuvre du rétablissement par lequel ce septième Jour-Epoque se terminera et apportera la perfection terrestre, sera totalement différente de celle qu’il eut dans ses œuvres antérieures. Dans toutes les créations antérieures, le Fils agit simplement en lieu et place de l’Eternel, faisant usage de forces et d’énergies qui n’étaient en aucun sens les siennes, mais dans cette œuvre grandiose future, il emploiera une puissance et une autorité qui lui appartiennent, qui lui ont coûté 34 années d’humiliation dont le terme fut sa crucifixion. Par cette transaction, que la sagesse et l’amour du Père avaient préparée dans son plan, le Fils « acheta » le monde,
(P48) acheta le père Adam et toute sa race, sa propriété (la terre) ainsi que son titre de monarque « à la ressemblance de Dieu ». Le Père trouva son plaisir à honorer le « Premier Engendré » et fit donc son plan dans ce sens, il se reposa, c’est-à-dire cessa de créer afin que le Fils pût ainsi l’honorer et être honoré par lui.
Dieu se reposa, non dans le sens de récupérer des forces après une fatigue, mais dans celui de cesser de créer. Il assista à la ruine, à la chute, à cause du péché, de sa créature terrestre la plus noble et cependant il ne fit rien pour empêcher le déroulement de l’exécution de la sentence de mort ni amorcer le moindre acheminement vers un rétablissement. En vérité, par la loi qu’il imposa, il empêcha toute occasion pour sa miséricorde et sa clémence de s’exercer envers Adam et sa race, sauf par l’entremise d’un rédempteur. Le châtiment étant la mort, et cela sans limite (la mort éternelle, la « destruction éternelle »), et étant donné l’impossibilité que Dieu mente, que le Juge Suprême de l’univers revienne sur son propre et juste décret, il était dès lors impossible que le Créateur devînt directement le restaurateur de la race, ou qu’à un sens ou degré quelconque, il continuât son œuvre créatrice à l’égard de l’homme condamné ou de son domaine, la terre.
Ainsi donc l’Eternel, Dieu, manifesta sa confiance en son propre grand plan des Ages et en son Fils Unique engendré à qui il en confia la pleine exécution. Cette confiance du Père en son Fils, l’Apôtre la prend en exemple pour nous montrer comment notre foi devrait étreindre l’Oint au point de lui confier tout ce qui nous touche de près, tant nous-mêmes que nos amis et le monde en général. « Nous qui avons cru, dit l’Apôtre, nous entrons dans le repos… Celui qui est entré dans son repos lui aussi s’est reposé de ses œuvres, comme Dieu s’est reposé des siennes propres. » Les croyants, à l’exemple de Dieu, ont en Christ, cette parfaite confiance qu’il dispose à la fois de la capacité et de la volonté d’exécuter tous les grands projets de l’Eternel en faveur de notre race et, en conséquence, reposent non pas d’une fatigue physique mais de toute inquiétude, de toute anxiété, de tout désir d’agir en lieu et place de Christ ou d’essayer d’atteindre au résultat par tout autre moyen.
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Si le repos de notre Créateur, ou son renoncement à venir promptement au secours de ses créatures déchues, peuvent plus ou moins apparaître comme une marque d’indifférence ou de négligence, il n’en fut réellement pas ainsi ; l’intervention en faveur de l’homme par un Médiateur a été tout simplement jugée être le mode le meilleur et le plus sage. A ceux qui pourraient suggérer que l’œuvre du rétablissement aurait dû commencer plus tôt, nous répondons que le règne du Péché et de la Mort, soit une période de 6 000 ans, n’a pas été trop long pour que naisse un nombre suffisant d’individus pour « peupler la terre », pas trop long pour apprendre à tous combien le péché est excessivement pécheur [Rom. 7: 13] et extrêmement lourd
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le salaire qu’il porte en lui, pas trop long pour que les hommes essayent de se relever par eux-mêmes et éprouvent l’inutilité de leurs tentatives et de leurs moyens. Bien que ce fût plus de 4 000 ans après que le péché et la mort furent entrés dans le monde que le Seigneur vint à son premier avènement pour racheter le monde et s’assurer le droit juste et équitable d’intervenir pour bénir, relever et rétablir tous ceux qui accepteraient sa grâce, cependant l’Ecriture déclare que cet événement se produisit au temps marqué par Dieu : « Au temps marqué, Dieu a envoyé son Fils. » De fait, on pourrait encore avancer que ce moment ne devait pas davantage être le réel temps marqué, à moins de considérer les choses dans l’optique divine qui envisageait d’appeler, de rassembler, de préparer une Eglise élue destinée à- participer avec le Rédempteur à cette grande œuvre millénaire de bénédiction du Monde. Dieu, prévoyant que cette élection exigerait cet Age de l’Evangile tout entier, envoya son Fils pour l’œuvre rédemptrice juste au temps convenable afin de l’accomplir à temps.
LA PERIODE DU REPOS OU CESSATION D’ACTIVITE CREATRICE ENERGETIQUE DIVINE RELATIVEMENT A LA TERRE
Combien de temps s’est écoulé depuis que l’Eternel a cessé de créer ou s’est reposé de son œuvre créatrice ? Nous répondons qu’il y a maintenant un peu plus de six mille ans. Combien de temps durera encore son repos (ou interruption) ? Jusqu’à la fin du Millénium — règne de mille ans du grand Médiateur procédant au « rétablissement de toutes choses dont Dieu a parlé par la bouche de ses saints prophètes
(P50) de tout temps » (Actes 3 : 21). La confiance de l’Eternel dans l’exécution de son plan, qui l’a conduit ainsi à le remettre entièrement aux soins de Jésus, s’avérera-t-elle avoir été pleinement justifiée ? La conclusion sera-t-elle satisfaisante ? L’Eternel qui connaît la fin dès le commencement nous assure qu’elle le sera et que le Fils, aux frais duquel le plan est en voie d’exécution « verra du fruit du travail de son âme [et] sera satisfait » (Esaïe 53: 11 — D). En vérité, tous les croyants qui se reposent, par la foi, dans l’œuvre (passée et future) de leur Rédempteur, peuvent avoir une entière assurance de foi que Dieu tient en réserve pour ceux qui l’aiment, et spécialement pour l’Eglise, « des choses que l’œil n’a point vues, que l’oreille n’a point entendues, qui ne sont point montées au cœur de l’homme ». Ils peuvent également avoir l’assurance de foi qu’il a en réserve la longueur, la largeur, la hauteur et la profondeur de l’amour, de la miséricorde et des bénédictions du rétablissement pour tous ceux du monde non-élu qui, dans leurs jours de grâce du Millénium, accepteront de tout cœur les merveilleuses dispositions divines.
Six milliers d’années passées, et un millier d’années à venir, ces sept mille ans de « repos » de l’Eternel nous conduiront au temps où le règne millénaire du Fils prendra fin parce qu’il aura accompli ses desseins : le rétablissement à l’image divine de ceux des humains qui seront bien disposés et obéissants, et la restitution à l’homme, redevenu parfait, de la terre son domaine, son royaume. Lorsque le trône et le règne du Médiateur auront atteint leur but, et que tous ceux qui corrompent la terre auront été anéantis, le Fils remettra le Royaume à Dieu le Père » — en le remettant à l’humanité à laquelle il était destiné à l’origine selon qu’il est décrit (Voir volume 1, p. 305 ; vol. V, p. 469 ; vol. IV, .pp. 617, 644-645.) (Matthieu 25 : 31, 34). « Alors le Roi leur dira… Venez, les bénis [approuvés] de mon Père ; héritez du Royaume qui vous est préparé dès la fondation du monde » — dès la création du monde. 1 Cor. 15 : 25-28.
C’est la durée de ce Septième Jour-Epoque, si distinctement marquée par l’histoire et la prophétie, qui nous permet de trouver celle de tous les, autres jours-époques de la Semaine scie ta création.
(P51) ta période entière de sept fois sept mille ans, soit quarante neuf mille ans conduira, lorsqu’elle sera échue, au grand cinquantième millénaire qu’elle introduira ; comme nous l’avons déjà montré (Voir volume II, chap. VI.), ce grand cinquantenaire est important dans les Ecritures parce qu’il indique de grands points culminants dans le divin plan. Les jours de sabbat d’Israël se multipliant par 7 (7 x 7 = 49) conduisaient au cinquantième jour, c’est-à-dire à la Pentecôte avec son repos dans la foi ; les années sabbatiques d’Israël, soit 7 x 7 = 49 années, introduisaient la cinquantième année ou année du Jubilé ; le cycle plus large encore de 50 x 50 marquera le Millénium comme Grand Jubilé de la Terre. Et maintenant, nous trouvons finalement que le Sabbat (ou système des sept jours), appliqué sur une échelle plus vaste encore, à propos de la création de la terre, depuis le début de son aménagement jusqu’à son parfait achèvement, est de 7 fois 7 000 ans ou 49 000 ans, aboutissant à l’introduction de la grande époque où il n’y aura plus ni soupirs, ni pleurs, ni peines et ni mort, parce que l’œuvre créatrice de Dieu sera alors achevée, tout au moins en ce qui concerne cette terre. Il n’est pas surprenant que cette date soit marquée comme celle d’un Jubilé ! ” Les fils angéliques de Dieu « éclataient de joie » (Job 38 : 7) à l’aurore de la semaine de la création de la terre, et après avoir assisté degré par degré à son développement, ils virent finalement l’homme, son roi, créé à l’image de Dieu. Puis, par la désobéissance, vint la chute dans le péché et dans la mort, ensuite les terribles expériences des anges déchus qui ne gardèrent pas leur état primitif, et l’histoire sanglante et égoïste de l’homme sous le règne du Péché et de la Mort. Alors se succèdent la rédemption, le choix de l’« Oint » (tête et corps) par le sacrifice, et l’établissement du Royaume messianique avec son merveilleux rétablissement de toutes choses dont Dieu a parlé par la bouche de ses saints prophètes de tout temps. Il n’est pas surprenant, en vérité, que, lorsque toutes les créatures intelligentes de l’Eternel auront ainsi compris toute la longueur, la largeur, la hauteur et la profondeur non seulement de l’Amour de Dieu, mais encore de sa Justice, de sa Sagesse et de sa Puissance, il y ait une Jubilation dans le ciel et sur la terre.
(P52)
C’est alors que toutes les créatures de Dieu, tant au ciel que sur la terre, pourront entonner le Cantique nouveau :
« Grandes et merveilleuses sont tes œuvres,
Seigneur Dieu Tout-Puissant !
Justes et véritables sont tes voies,
O Roi des nations !
Qui ne te craindrait, Seigneur,
Et qui ne glorifierait ton nom ?
Car seul tu es saint.
« Car toutes les nations viendront et se prosterneront devant toi;
Parce que tes faits justes ont été manifestés. » ‑
Apoc. 15 :3 et 4 (D.).
« Car ainsi dit l’Eternel qui a créé les cieux, le Dieu qui a formé la terre et qui l’a faite, celui qui l’a établie, qui ne l’a pas créée [pour être] vide, qui l’a formée pour être habitée.» — Esaïe 45 : 18.
« Et j’entendis toutes les créatures qui sont dans le ciel, et sur la terre… et sur la mer… disant : A celui qui est assis sur le trône et à l’Agneau, la bénédiction, et l’honneur, et la gloire, et la force, aux siècles des siècles. » — Apoc. 5 : 13.
Depuis que nous avons écrit ce qui précède, a paru, en date du 19 nov. 1902, sous la signature du Prof. G. Frédéric Wright D.D., L.L.D. [Doctor of Divinity, Doctor of Laws] l’article suivant traitant de la création d’après le récit de la Genèse.
LE RECIT HISTORIQUE DE LA GENESE
« Le premier chapitre de la Genèse, qui traite de la création du monde, est un document des plus remarquables. Il est remarquable, tant par l’habileté avec laquelle il évite tout conflit possible avec les découvertes scientifiques que par son bon effet au point de vue littéraire. Si l’on en juge par l’influence qu’il a exercée, il est peu probable qu’aucune autre page de littérature puisse lui être comparée. Son but évident est de discréditer le polythéisme et de faire ressortir l’unité de la Divinité. Il le fait en niant l’existence d’une pluralité de dieux, tant en général qu’en particulier, et en affirmant que c’est l’unique éternel Dieu d’Israël qui a fait les cieux, ta terre et tout ce qu’elle renferme, et que les idolâtres ont l’habitude d’adorer.
« On peut constater que ce chapitre est sublime dans le fait que le polythéisme et l’idolâtrie prévalent partout où son influence ne se fait pas sentir. L’unité de Dieu et son adoration comme étant le seul Créateur de toutes choses ne se sont maintenues que par celles des nations qui ont accepté ce chapitre comme une révélation vraie et divine.
COMPATIBLE AVEC LA SCIENCE
« En même temps, les progrès de la science ont servi à augmenter plutôt qu’à diminuer l’admiration que nous avons pour cette remarquable partie du grand livre de la révélation divine. Les authentiques découvertes de la science
(P53) trouvent toutes à s’inscrire dans ce cadre à la fois vaste et large. Les termes de ce chapitre ont été choisis avec une sagesse si remarquable pour éviter tout conflit avec la science moderne qu’un géologue aussi réputé que le Prof. .F.D. Dana, du Yale College, a affirmé avec force qu’il était impossible de l’expliquer autrement que par le principe de l’inspiration divine.
« Dès le tout premier verset, toute controverse sur l’âge de la terre, et à vrai dire du système solaire, se trouve réglée par la déclaration toute simple que le ciel et la terre furent créés au « commencement » sans préciser aucunement à quel moment remonte ce commencement. Or, que le système solaire ait eu un commencement, la science moderne le prouve si clairement que l’évolutionniste le plus impertinent ne peut le contredire. La doctrine moderne de la conservation de l’énergie prouve que l’actuel ordre de choses n’a pas toujours existé. Le soleil se refroidit. Sa chaleur s’irradie rapidement et va, se perdre dans l’espace vide. En un mot, le système solaire est en déclin et il est aussi clair que te plein midi que le processus ne peut avoir existé depuis toujours. Même l’hypothèse des nébuleuses implique un commencement et aucune intelligence humaine n’a jamais pu mieux exprimer ce fait que le premier verset de la Bible.
LA CREATION FUT GRADUELLE
« Ce premier chapitre tout entier de la Genèse est basé sur le principe d’un développement progressif dans cette méthode de création. L’univers n’est pas venu à l’existence d’une manière instantanée. Il n’a pas été achevé dès le début. Au commencement, nous avons simplement les forces physiques qui doivent servir à former la structure grandiose par un développement graduel, ou si l’on préfère le dire ainsi : par un processus évolutif. Et ceci est également vrai, quel que soit le sens qu’on puisse attribuer au mot « jour » (en hébreu « yom »). Pourquoi un Créateur Tout-Puissant aurait-il besoin de six jours même de vingt-quatre heures pour créer le monde ? La réponse est que le Créateur non seulement possède une puissance souveraine mais il est aussi infiniment sage et il a jugé bon de choisir une méthode de création qui part du blé en herbe, puis de l’épi, puis du grain mûr dans l’épi.
« Qu’il y ait un plan divin d’évolution (Comme cela a déjà été indiqué, ce n’est qu’au sujet de la création de l’homme que la théorie de l’Evolution s’oppose à la Bible, et ce n’est que pour attaquer ce point précis que cette théorie existe ou trouve des partisans.), c’est ce que fait ressortir ce chapitre tout entier. La création commence en amenant à l’existence les formes les plus simples de la matière et se poursuit en exerçant sur elles l’énergie qui engendre la lumière. Viennent ensuite la séparation de la matière qui constitue la terre, la délimitation entre la terre et l’eau, l’isolement de l’eau répartie à la surface du globe d’avec celle qui se trouve en suspension dans l’air. Si quelqu’un désire
(P54) ergoter sur le mot « firmament » et insister sur sa signification littérale, il se trouve immédiatement arrêté par la définition du texte (Genèse 1 : 20) qui précise que les oiseaux sont faits pour voler au-dessus de la terre dans la pleine étendue du ciel [ou firmament du ciel]. L’élément qui retient l’eau des nuages est celui dans lequel les oiseaux peuvent voler.
CRÉATION DE LA VEGETATION
« A la troisième époque, la terre se couvrit de végétation, la forme la plus simple de la vie, laquelle une fois introduite, porte en elle la possibilité de développement ultérieur de toutes les familles végétales. Les termes clans lesquels est annoncée la création des plantes ont un sens si large qu’ils laissent même le champ libre à la théorie de la génération spontanée, laquelle est encore une des questions controversées en biologie. Considérées sous cet angle, comme elles sont remarquables ces paroles : « Et Dieu dit : Que la terre produise l’herbe… et la terre produisit l’herbe. »
« Cette manière d’expression remarquable se trouve à propos de l’introduction du cinquième jour de développement au sujet duquel on peut lire (Genèse 1 : 20). « Et Dieu dit : Que les eaux foisonnent d’un fourmillement d’êtres vivants [voir note D.]… » Et encore pour introduire l’œuvre du sixième jour, la même phrase apparaît (Genèse 1 : 24). « Et Dieu dit aussi : Que la terre produise des êtres [note D.: héb. : âme, ici et vers. 21] vivants selon leur espèce… ». Si l’on persistait à interpréter ces paroles au pied de la lettre, nous trouverions ce que ni la science ni la théorie ne voudraient accepter.
UN CREATEUR SPECIAL
« Lorsqu’il s’agit de la création de l’homme, la Bible ne s’exprime plus de la même manière. Il y est dit que Dieu fit l’homme à sa propre image et souffla en lui le souffle de vie. Il n’est pas nécessaire de discuter ici de ce que peut sous-entendre cette expression quant au mode de création de l’homme. Toutefois, elle correspond bien à la haute dignité de l’être humain comparé au reste de la création animale. Les traits les plus caractéristiques de l’homme sont mis en lumière par les deux récits qui nous parlent du début de son entrée dans la vie. Non seulement il est dit que l’homme est fait à l’image de Dieu, mais aussi qu’il est apte à dominer sur les bêtes des champs et qu’il a le don de la parole, par lequel il peut les nommer. De plus il a son libre arbitre qui connaît la différence entre le bien et le mal ; bref, il possède une nature morale qui le place dans une classe à part.
« Si tant de choses ont pu nous être dites au sujet de la création sans que rien ne fût absurde ni fantastique, et sans que rien ne créât le moindre heurt avec la science moderne, c’est bien la preuve la plus évidente qu’elles furent données par inspiration divine. Même Milton, avec toute son érudition et l’avantage
(P55) que lui procurait ce récit, ne put suffisamment mettre un frein à son imagination pour ne pas donner quelque chose de grotesque à son entière conception de la création du règne animal. Hormis la main de l’inspiration, qu’est-ce qui aurait pu diriger et guider ainsi celui qui écrivit le premier chapitre de la Genèse ?
L’HOMME CREE ET NON EVOLUE
« Il y a une différence considérable entre le volume et le développement du cerveau de l’homme et ceux du cerveau des représentants inférieurs de l’ordre des « primates ».
« Plus grande encore est la différence au point de vue physiologique et psychologique. L’homme possède un langage grammatical. Il peut exprimer ses pensées par des phrases ordonnées qu’il peut transcrire par des signes de son propre choix sur le papier ou sur quelque autre substance. L’homme dispose d’une oreille sensible aux harmonies musicales ce que n’a aucun animal. Ceci implique dans la structure des organes de l’ouïe une délicatesse qui n’est rien de moins que merveilleuse. Parmi ses qualités mentales, celle du raisonnement scientifique ou inductif est des plus remarquables, comparée avec les capacités mentales de la création animale.
« Dans son important ouvrage sur « l’Evolution mentale », Romanes croit trouver chez les animaux inférieurs tous les rudiments de la capacité mentale de l’homme, mais ils sont tellement rudimentaires qu’ils laissent l’abîme entre l’homme et l’animal aussi considérable qu’auparavant. En rassemblant toutes les manifestations d’intelligence chez les animaux, il trouve que ces derniers manifestent autant d’intelligence qu’un enfant de l’âge de 15 mois. Or cette intelligence ne se trouve pas dans une seule même espèce, une espèce étant avancée à ce degré sur tel point, une autre l’étant sur tel autre…
RAISON CONTRE INSTINCT
« Quel que puisse être, chez le chien, le développement du sens de l’odorat, il ne servirait à rien à celui qui entreprendrait de lui enseigner la géologie. Si perçante que soit la vue de l’aigle, elle ne lui permet pas d’étudier l’astronomie. Ce serait en vain qu’on conduirait un chien de par le monde pour lui apprendre jusqu’où s’étendait la calotte de glace à l’époque glaciaire. Il n’a pas la faculté de pensée qui lui permette de faire des rapprochements entre les blocs erratiques des Etats-Unis et les bancs de rochers du Canada, ou entre les pierres rayées des plaines de Russie et les montagnes des pays scandinaves d’où elles ont été entraînées par les raclages des glaces. De telles déductions sont entièrement au-dessus de la capacité de la gent canine.
APTITUDE POUR LA RELIGION
« Nulle part cette supériorité de l’esprit humain n’apparaît d’une façon plus frappante que dans son aptitude à s’élever aux idées religieuses par le moyen de la lecture. Il y a bien des représentations extraordinaires de cochons savants auxquels on peut, par quelque procédé, enseigner à choisir sur des cubes quelques lettres afin de
(P56) déchiffrer quelques mots simples, mais on ne peut enseigner à aucun animal à parler d’une manière intelligible. Le perroquet lui-même ne fait pas exception à cette règle car, en fait, ses paroles sont une simple répétition de sons qu’il ne comprend pas. On pourrait encore bien moins enseigner à un animal à lire ‘ou à écouter avec intelligence un discours ou un sermon.
« D’un autre côté, la Bible est un livre aux genres littéraires extrêmement variés ; elle contient les plus hautes et les plus éloquentes envolées poétiques qui aient jamais été écrites, et présente les plus sublimes conceptions de Dieu et de la vie future auxquelles on ait jamais pensé. Elle a été traduite dans presque toutes les langues de la terre et elle y a trouvé, dans toutes, les figures de langage appropriées pour présenter effectivement ses idées…
« C’est ainsi que, considéré du point de vue intellectuel le plus élevé, on voit le mieux la position unique de l’homme dans la création animale. Intellectuellement, il est unique en son genre. Le nom scientifique du genre auquel l’homme appartient est « homo », mais il est de l’espèce « homo sapiens », c’est-à-dire un corps humain possédant une sagesse humaine…
« Alfred Russell Wallace, qui découvrit le principe de la sélection naturelle, et la publia en même temps et indépendamment de Darwin, signalait diverses particularités physiques chez l’homme qui ne pouvaient provenir de la sélection naturelle seule, mais qui indiquaient l’intervention d’une puissance supérieure directrice.
VETEMENTS ET OUTILS
« Au nombre de ces particularités, il cite chez l’homme l’absence de toute couverture protectrice naturelle. De tous les animaux, seul l’homme porte des vêtements. Il tisse les fibres des plantes pour en faire une couverture ; ou bien il dépouille d’autres animaux de leurs peaux et s’en sert pour protéger son propre corps nu contre les inclémences du temps. Les oiseaux ont des plumes, les moutons portent des toisons, les autres bêtes ont des fourrures qui les protègent admirablement. L’homme seulement est sans cette protection à moins qu’il ne se la procure par l’usage de son intelligence. Ce n’est qu’en y réfléchissant que nous nous rendons compte de toute l’intelligence qu’impliquent les efforts de l’homme pour se vêtir. Même pour une chose aussi simple que celle de dépouiller un animal de sa peau pour s’en faire un vêtement, il lui faut d’abord inventer des outils. Il n’a jamais été possible d’enlever la peau d’un animal quelconque sans avoir à se servir de quelque couteau.
« Et ceci nous amène à donner une autre bonne définition de l’homme : un animal qui se sert d’outils. A ce point de vue, l’éléphant et le singe sont des animaux qui s’en approchent le plus. On a vu un éléphant saisir une brosse avec sa trompe et arriver ainsi à brosser des parties de son corps qu’il ne pouvait atteindre autrement. On a vu le singe soulever une porte en se servant d’un bâton comme d’un levier. Toutefois, jamais aucun animal n’a su comment façonner un outil alors qu’il n’y a
(P57) aucune tribu humaine si arriérée soit-elle, qui ne façonne des outils les plus curieux et tes plus compliqués.
« Les pirogues des races les plus inférieures sont façonnées d’une manière la plus ingénieuse, et parfaitement adaptées à leurs besoins. L’instrument à tailler le silex implique un esprit inventif et l’exercice d’une grande habileté pour sculpter. Les méthodes ingénieuses grâce auxquelles les peuples sauvages obtiennent du feu à. volonté par frottement feraient honneur à l’homme civilisé, tandis que l’usage de l’arc, dé la fronde et du boomerang démontre une capacité inventive et un degré très élevé qui n’a pas son équivalent chez les animaux.
APTITUDE MUSICALE
« En outre, Wallace présente la voix humaine comme un développement qui surpasse, et de loin, tout ce que peut produire la sélection naturelle. Les singes n’ont pas le sens musical et leurs organes vocaux n’ont pas de capacité musicale, tandis que les races humaines, même les plus primitives, possèdent les deux. Les « chants folkloriques » suffi la grande source où nos- grands compositeurs vont chercher leurs thèmes. Feu Théodore N. Seward, commentant, après les avoir transcrits, les complaintes et les chants des nègres dans les plantations, dit que, dans leur harmonie et leur développement, ils sont tous conformes aux règles scientifiques de la composition musicale. Quel que puisse être le grand avantage de cette capacité musicale pour l’homme pleinement développé, nous ne pouvons concevoir quelle en aurait été l’utilité pour un animal au stade de développement inférieur où nous trouvons le singe. La voix musicale qui attire le singe n’a pas la moindre ressemblance avec celle qui charme l’homme ou la femme.
« En outre, le volume du cerveau humain est hors de toute proportion avec les besoins intellectuels de la création animale la plus élevée au-dessous de l’homme, et sans l’intelligence de l’homme, serait plutôt un embarras qu’une aide. C’est pourquoi cerveau et intelligence ont dû exister simultanément dès l’origine afin de présenter un avantage que la sélection naturelle pouvait saisir, garder et développer.
Il est difficile de voir quel avantage il y aurait eu pour un singe d’avoir le pouce de son membre postérieur transformé en gros orteil qui ne, pourrait plus être employé à saisir des choses, mais ne lui serait utile que s’il marchait dans une position verticale. On ne voit pas bien quel avantage ce serait pour un singe d’avoir ses membres de devant raccourcis, comme ils le seraient s’ils étaient transformés en bras humains. Il est difficile de voir quel avantage aurait tiré le singe des changements dans l’emplacement de l’os de la hanche et du cou qui auraient entravé sa marche à quatre pattes et l’auraient obligé à marcher debout sur deux jambes.
« A tous ces égards, la difficulté pour nous de comprendre l’origine de l’homme par la sélection naturelle se trouve accrue si nous sommes obligés de supposer
(P58) que ce fut un développement très graduel et que ces changements conduisant à la perfection de l’organisation de l’homme commencèrent à un degré imperceptible ou presque, car des modifications aussi lentes n’auraient pu être d’aucun avantage. Pour avoir un sens, il faudrait qu’elles aient été importantes, que les transformations au mental comme au physique aient marché de pair suivant quelque loi d’harmonie pré-établie.
« Le mystère de l’origine de l’homme n’a pas été le moins du monde éclairci par l’hypothèse darwinienne ni par aucune lumière nouvelle projetée par des théories évolutionnistes. Dans le domaine de la géologie, chacun reconnaît que l’homme est la plus récente des espèces qui sont venues grossir la population terrestre, tandis que, mentalement, il domine tellement les animaux inférieurs, que pour cette raison même sinon pour une autre, il est unique en son genre. Le mystère est de savoir comment il vint en possession de ce degré élevé de pouvoir mental avec un corps physique et une constitution physiologique si parfaitement adaptés à son usage. Ceux qui prétendent qu’il provient de quelque manière des couches intérieures d’êtres intelligents vont au devant de difficultés philosophiques dix fois plus grandes que ceux qui acceptent la simple déclaration de la Bible, savoir que son âme est le souffle divin — l’image même de Dieu ».
“Au fond des mines insondables
D’une habileté à toute épreuve,
Il chérit ses conceptions lumineuses,
Et travaille sa volonté souveraine.
« Ses desseins mûriront vite,
Dépliant toutes les heures.
Le bourgeon peut avoir un goût amer,
Mais douce sera la fleur.
“L’incrédulité aveugle est sûre de se tromper,
Et scanner son travail en vain.
Dieu est son propre interprète,
Et il le rendra clair.”