Chapitre 2

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ÉTUDE II

CHRONOLOGIE DE LA BIBLE

De la nécessité de la chronologie pour comprendre les prophéties. — Données indispensables fournies par la. Bible. — De la création d’Adam jusqu’à 1873 après J.-C.. il y a 6.000 ans. — Un tableau de la chronologie de la Bible en grandes périodes. — Son examen en détail. — Depuis la création jusqu’au jour où les eaux du déluge furent desséchées. — Jusqu’à l’Alliance abrahamique. ­ Jusqu’à la promulgation de la Loi. — Jusqu’à la division de Canaan entre les tribus. — La période des Juges. — La période des Rois. — La période de la désolation. ­ De celle-ci à 1873 apr. J.-C. — En quoi cette chronologie diffère de celle de 1′ « évêque Usher », indiquée dans les Bibles anglaises et françaises. — La date exacte de la naissance de notre Seigneur.

DANS ce chapitre, nous présentons la preuve biblique indiquant que 6000 ans se sont écoulés depuis la création d’Adam jusqu’en l’an 1872 de l’ère chrétienne et que par conséquent, depuis 1872, nous sommes chronologiquement entrés dans le septième millénaire, ou le Millénium, — au commencement duquel le « Jour du, Seigneur », le « jour de la détresse », sera témoin de la mise en pièces des royaumes de ce monde et de l’établissement du Royaume de Dieu sous tous les cieux.

La chronologie est nécessaire aussi pour servir de-base à l’examen des périodes prophétiques. Il nous faut avant tout bien déterminer où nous en sommes dans le cours des temps. Pour cela, il nous faut des dates-dignes de confiance pour en faire le calcul ; nous commençons donc par une étude de la chronologie. Une-chronologie complète de l’histoire humaine doit nécessairement commencer avec la création de l’homme.

La durée du temps qui s’est écoulé depuis la création de l’homme est estimée de diverses manières. Parmi ceux qui acceptent le récit biblique tel qu’il est, il ne peut y avoir qu’une petite différence d’opinion ; mais parmi ceux qui le rejettent les différences sont énormes, variant pour cette

(P34) période depuis des dizaines jusqu’à des centaines de milliers d’années. Ces suppositions sont appuyées sur des faits n’offrant qu’une base bien faible pour des conclusions aussi extravagantes et téméraires. Par exemple, la présence de pointes de flèches en silex à une profondeur considérable au-dessous de la surface des marais de tourbe de la Suisse et de l’Irlande est considérée comme une preuve que le niveau où on les trouve en était autrefois la surface, que la tourbe à crû graduellement autour, et au-dessus d’eux, et le temps nécessaire pour une telle augmentation est calculé d’après le taux de leur accroissement actuel, qui est très faible. Si ce qu’ils avancent était vrai, cela prouverait naturellement que l’homme vivait il y a des centaines de milliers d’années ; mais d’autres géologues démontrent, avec de bonnes raisons, que ces marais tourbeux étaient autrefois tellement mous qu’une pointe de flèche en silex pouvait aisément s’y enfoncer graduellement à une grande profondeur en peu de siècles.

Citons un autre exemple : « En sondant dans la terre vaseuse de la vallée du Nil, deux briques cuites y furent découvertes, l’une à une profondeur de vingt et l’autre de vingt-quatre yards (1 yard = 0,914 m.) ; si nous estimons que l’épaisseur du dépôt formé par le fleuve atteint huit pouces (1 pouce = 2,5 cm. environ.) en un siècle, nous devons conclure que la première de ces briques a. 12.000 ans et la seconde 14.000. Par le moyen de calculs analogues, Burmeiser (géologue célèbre) suppose que 72.000 ans se sont écoulés depuis la première apparition de l’homme sur le sol de l’Egypte, et. Draper (géologue également renommé), attribue à l’Européen qui fut témoin de la dernière époque glaciaire une antiquité de plus de 250.000 ans ! (Prof. N. Joly dans son ouvrage « L’Homme avant les Métaux », ouvrage en anglais, p. 183.)

Il est clair que « si nous calculons » de la même manière que ces grands hommes, nous arriverons à ces mêmes grandes conclusions. Mais quelques-uns parmi nous sont assez peu scientifiques pour se demander s’il n’est pas plus probable que les dépôts formés par le limon du Nil ont été

(P35) très irréguliers, comme c’est le cas pour d’autres fleuves qui changent quelquefois leur lit en emportant leurs bords d’une manière frappante, par un simple courant. Nous nous rappelons aussi le déluge du jour de Noé, événement qui non seulement est mentionné d’une façon spéciale dans la Bible, mais dont les plus vieilles traditions païennes ont aussi conservé le souvenir, et nous nous demandons combien de limon et de débris furent ainsi déposés en sus et au-dessus des huit pouces par siècle. Nous nous demandons aussi, comment il ne s’est pas présenté à ces grands esprits, comme cela se présente naturellement à l’esprit de quelques-uns qui ne sont pas trop grands, qu’il est naturel que deux briques jetées dans ce ,« sol vaseux » au moment où il était de consistance très molle et recouvert d’eau, aient pu s’y enfoncer à une grande profondeur par leur propre poids, étant beaucoup plus pesante que le sol vaseux. Quant à la différence de profondeur entre les deux briques, il apparaît beaucoup plus raisonnable à un esprit peu scientifique d’admettre que l’une d’elles a dû tomber sur le côté ou sur un coin, et que l’autre étant tombée à plat, a dû s’enfoncer par ce fait même plus lentement, que de supposer que des hommes vivants à deux mille ans d’intervalle aient fait deux briques exactement semblables.

Il y a quelques années, le squelette d’un homme fut trouvé dans un ancien lit du Mississipi. Quelques géologues se mirent à calculer combien de milliers d’années pouvaient être indiqués par le nombre de pieds de boue, vase, etc. qui recouvraient le squelette ; ils s’imaginaient avoir trouvé un spécimen de l’homme préhistorique ayant une grande valeur. Plus tard on trouva à quelques pieds au-dessous du squelette une partie d’un « bateau plat », semblable aux bateaux qui étaient en usage sur le Mississipi il y a cinquante ans à peine ; cette découverte renversa complètement les calculs et délivra le genre humain d’une autre preuve que le monde est plus vieux de centaines de milliers d’années que la Bible ne l’enseigne.

Laissant de côté les conjectures discordantes et tout à tait indignes de confiance de quelques géologues sur ce sujet de la chronologie, et ayant recours aux renseignements que peut nous donner l’histoire humaine, que trouvons-nous ? L’histoire des plus anciennes nations païennes ne peut être retracée clairement et distinctement que jusqu’à 3000 ans en arrière. Plus en arrière, ce ne sont que des traditions indignes de confiance ;

(P36) tout y est obscur, incertain, mythique et fabuleux. L’histoire des Romains ne remonte pas aussi loin puisqu’il n’y a que 27 siècles que Rome a été fondée ; ses premiers siècles sont de plus enveloppés dans d’incertaines traditions. Au delà de 3000 ans en arrière dans l’histoire des Babyloniens, des Syriens et des Egyptiens, nous arrivons à une période où cette histoire est fragmentaire et enveloppée d’une grande obscurité. Dans l’histoire de la Chine, nous sommes amenés, avec cette même période en arrière, à la dynastie des Tchou, depuis laquelle les événements de l’histoire chinoise commencent à être plus dignes de confiance. Chez les Grecs, remarqués par leur érudition dans les 3000 ans passés et chez qui nous pourrions espérer trouver l’histoire plus exacte que chez toutes les autres nations, que trouvons-nous ? Nous trouvons ses dates précises pendant les derniers 2600 ans, mais pas au delà. Nous arrivons alors dans ce qu’on a appelé « l’âge fabuleux, mythique ou préhistorique de la Grèce ». Le seul exposé raisonnable connu des 3000 premières années de l’homme sur la terre se trouve dans la Bible. Ce fait est en parfaite harmonie avec ses prétentions d’origine, de direction et de préservation divines.

Il en est des dates comme de l’histoire : le monde n’a aucun moyen, en dehors de la Bible, pour suivre les traces de sa chronologie au delà de l’année 776 av. J.-C. A ce sujet, nous citons le professeur Fisher du Yale College qui dit : « On arriva lentement à une méthode exacte pour l’établissement des dates ; l’invention d’époques, ou ères, fut indispensable pour arri­ver à ce but. Le temps défini le plus éloigné pour dater les événements fut arrêté à Babylone. C’est l’ère de Nabonassar, 747 av. J.-C. Les Grecs (à partir d’environ 300 ans avant Jésus-Christ), ont daté les événements à partir de la première victoire remportée dans les jeux olympiques en 776 av. J.-C. Ces jeux avaient lieu tous les quatre ans. Chaque olympiade avait donc une durée de quatre années. Ce n’est que quelques siècles après la fondation de Rome que les Romains commencèrent à dater et à partir de cet événement c.-à-d. à partir de 753 av. J.-C.»

L’article suivant, tiré de « L’Encyclopédie Améri­caine », sous le titre Chronologie, nous offre une preuve de plus que les nombreuses prétendues histoires des temps reculés abondent en traditions bizarres et mythiques

(P37) qui les rendent sans valeur et entièrement indignes de confiance

« L’histoire des nations anciennes, excepté celle des Hébreux, remonte à des périodes mythiques de milliers ou de millions d’années ; même après que les récits commencent à prendre un aspect historique, les différences sont très grandes… Les inscriptions assyriennes, babyloniennes et égyptiennes sont en langues mortes et en caractères hors d’usage depuis longtemps. Les dates grecques et romaines sont généralement authentiques jusqu’à la première olympiade en 776 av. J.-C. et à l’établissement du Consulat en 5ro av. J.-C. Antérieurement à ces dates elles sont… légendaires. Hérodote n’a de valeur que pour les événements qui regardent son époque — environ 450 av. J.-C., et pour ceux d’un ou des deux siècles qui l’avaient précédée ».

Clinton dans son ouvrage sur la Chronologie de la Grèce (page 283) dit : « L’histoire contenue dans les Ecritures hébraïques présente… un contraste avec les récits primitifs des Grecs. Dans ces derniers, nous avons beaucoup de peine à suivre quelques faits obscurs qui nous ont été conservés par les poètes, qui nous ont transmis avec tous les embellissements de la poésie et de la fable ce qu’ils avaient reçu par tradition orale. Dans les annales de la nation hébraïque nous avons des narrations authentiques, écrites par des contemporains guidés par l’inspiration. Ce qu’ils nous ont transmis nous arrive par conséquent avec une double sanction. Ils étaient aidés par l’inspiration divine dans ce qu’ils rapportaient comme simples témoins humains, ces choses étant déjà dignes de foi ».

La Bible, qui est l’histoire fournie par Dieu des trois premiers mille ans, est la seule œuvre dans le monde qui fournisse une histoire claire et continue jusqu’à la période où l’authenticité d’ l’histoire séculaire est bien prouvée. Elle commence par Adam, le premier homme mentionné dans l’histoire, les monuments ou les inscriptions. Son nom, l’époque de sa création et sa mort nous y sont rapportés ; nous pouvons y suivre sa descendance

(P38) avec le nom et l’âge de chacun pendant une période de près de 4000 ans. Comme nous le verrons, les indications de la Bible vont jusqu’à la première année de Cyrus, 536 av. J.-C., date qui est bien établie et généralement acceptée. C’est là que cesse le fil de la chronologie biblique, à une date à partir de laquelle l’histoire profane est digne de confiance. Dieu a ainsi procuré à ses enfants une claire indication chronologique qui s’étend jusqu’à nos jours. Par ses prophéties, la Bible complète même l’histoire jusqu’à la consommation du «rétablissement de toutes choses », à la fin du septième millénaire, lorsque se lèvera l’ère nouvelle d’éternelle félicité. La Bible est par conséquent le seul récit existant dans le monde, qui nous fournisse une vue d’ensemble de toute l’histoire humaine. Elle nous transporte du paradis perdu de la Genèse au paradis restauré de l’Apocalypse, poursuivant ainsi le sentier de l’humanité jusque dans l’éternité. Prises dans leur ensemble, l’histoire et la prophétie de la Bible offrent une vue panoramique de tout le cours des événements, depuis la création et la chute de l’homme, jusqu’à sa réconciliation et son rétablissement. La Bible est donc la charte de toute l’histoire. Comme on l’a très bien dit, sans elle l’histoire serait « semblable à des rivières coulant de sources inconnues vers des mers inconnues », mais sous sa direction nous pouvons retracer le cours de ces rivières jusqu’à leurs sources, bien plus, les suivre jusqu’à leur glorieux épanchement dans l’océan de l’éternité.

C’est donc dans la Bible seule que nous pouvons espérer trouver un récit qui coordonnera les irrégularités de la chronologie et le désaccord des périodes qui semblent exister à première vue dans les annales de l’histoire humaine pour les harmoniser entre elles et avec celles de la nature.

En commençant par poser la question : combien de temps s’était-il écoulé depuis la création de l’homme ? nous devons être convaincus, — et nous le sommes, que Celui qui a donné les prophéties, en disant qu’elles seraient comprises dans le temps de la fin, a aussi pourvu dans sa Parole aux données nécessaires, afin que nous soyons capables de localiser exactement ces prophéties.

(P39) Toutefois, tous ceux qui s’attendent à trouver ces choses assez clairement écrites pour pouvoir-convaincre le lecteur superficiel ou le sceptique peu sincère, seront désappointés. Les temps et saisons de Dieu sont donnés de telle manière qu’ils ne sont convaincants, dans ces temps-ci, que pour ceux qui, par la connaissance de Dieu, sont capables de reconnaître ses méthodes caractéristiques. La preuve est donnée que « l’homme de Dieu peut être parfaitement accompli » (2 Timothée 3 : 17). Ces hommes de Dieu savent bien que dans tous les sentiers par lesquels leur Père les conduit, ils doivent marcher par la foi et non par la vue. A tous ceux qui sont préparés à marcher de cette manière, nous espérons pouvoir montrer à chaque-pas de solides déclarations de la Parole de Dieu, un sûr fondement d’une foi raisonnable.

Nous ne voulons pas discuter ici le mérite de la version des Septante et des versions hébraïques des Ecritures de l’Ancien Testament, leurs différences quant aux données chronologiques, etc., mais nous voulons nous contenter, et le lecteur aussi, nous l’espérons, de remarquer que la traduction des Septante a été faite par des Egyptiens, tandis que la version hébraïque est le récit original hébreu. Ces faits, mis en connexion avec la vénération presque superstitieuse avec laquelle les Hébreux gardaient chaque point et chaque iota de ces écritures sacrées, sont une forte preuve en faveur de la grande confiance qu’on peut avoir dans cette version. Son acceptation par les savants érudits est tout à fait générale et dans ce volume nous acceptons ses Males, etc.

Nous fournissons ici la preuve qu’il s’est écoulé six mille ans depuis la création d’Adam jusqu’à 1873 ap. J.-C. Bien que la Bible ne contienne aucune déclaration directe que le septième millénaire sera l’époque du règne de Christ, le grand jour sabbatique de rétablissement .pour le monde, toutefois la vénérable tradition n’est pas non plus sans fondement raisonnable. La loi donnée à Israël, le peuple-type, prescrivant que six jours de travail et de fatigue devaient être suivis par un jour de repos de leurs œuvres, semble très bien illustrer les

(P40) six mille ans pendant lesquels la création tout entière est ,en travail et gémit sous la servitude du péché et de la mort (Romains 8 : 22), cherchant en vain à s’en libérer elle-même, et le Grand Jour Millénaire pendant lequel les fatigués et les chargés pourront venir à Jésus-Christ, le berger et l’évêque de leurs âmes et par lui, trouver repos, rafraîchissement et rétablissement — le jour dans lequel, grâce au mérite de son précieux sang, ils pourront trouver repentance et rémission des péchés. Au septième jour-type, Jésus ayant demandé à l’homme impotent : « Veux-tu être guéri ? » celui-ci, en réponse à sa foi et à son obéissance, reçut la-force de prendre son lit et de marcher (voy. Jean 5 : 6-9 ; également Matthieu 12 : 10, 13 ; Jean 7 : 23 ; Luc 13 : 11-16 ; 14 : 1-5). Ainsi de même, durant le sabbat-antitype, le Millénium, il sera déclaré à tout le monde que « quiconque veut », peut avoir la vie et la santé éternelles s’il veut marcher dans la foi et dans l’obéissance.

Ne perdons pas de vue le fait déjà indiqué (vol. I, chap. 8), que le terme jour est indéfini et signifie simplement une période de temps, qu’elle soit de longue ou de courte durée. L’apôtre Pierre donna à entendre que la période du septième millénaire de l’histoire du inonde serait le septième jour selon l’évaluation de Dieu, en disant : « Mais il est une chose, bien-aimés, que vous me devez pas ignorer, c’est que, devant le Seigneur, un jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un jour… Le jour du Seigneur viendra », etc. — 2, Pierre 3 : 8, 10.

Dès lors, si la période du septième millénaire de l’histoire de la terre est une époque ‘spécialement indiquée comme étant la période du règne de Christ, nous prouvons que nous y sommes déjà en démontrant qu’elle commença en 1873 apr. J.-C. Ceci nous rappelle ce que nous avons déjà indiqué dans le volume précédent, que les Ecritures enseignent que l’aurore du Millénium, ou Jour du Seigneur, sera un temps sombre, orageux, plein de détresse pour le monde et l’Eglise nominale, bien que son aube, sa toute première lumière, soit un sujet de réjouissance et de réconfort pour les saints

(P41) qui tirent leur consolation et leur paix de l’espérance qui est placée devant eux dans l’Evangile. Cette espérance pénètre comme une ancre au delà du temps de détresse et s’attache aux précieuses promesses du soleil levant et de la gloire millénaires ; ils voient, au delà du temps de détresse, le règne glorieux et les bénédictions promises.

La condition générale du monde de nos jours et le développement rapide depuis 1873 du socialisme, du nihilisme et du communisme qui ont pour but notoire le renversement des autorités qui existent et une nouvelle répartition de la richesse du monde, ne sont certainement pas en désaccord avec ce que nous attendons, même si à certains égards ces choses peuvent être blâmées par ceux qui aiment la loi, l’ordre et la paix. Ceux-là seulement qui voient dans l’avènement de l’anarchie et de la détresse dies moyens dont Dieu se sert pour faciliter l’établissement d’une loi et d’un ordre plus complets, et d’une paix plus durable, peuvent l’Ire délivrés des craintes qui pourraient les assaillir lorsqu’ils passeront à travers ces événements.

Cette indication de la septième époque, ou Millenium, n’est pas la seule chose qui donne de la valeur à la chronologie ; car tandis que nous présenterons plusieurs lignes de prophétie entièrement indépendantes de la chronologie, elle est néanmoins la mesure par laquelle plusieurs chaînes prophétiques sont établies. L’accord parfait entre ces deux catégories d’enseignements prophétiques, l’une dépendant de la chronologie, tandis que l’autre en est complètement indépendante, est une très forte preuve, non seulement de la justesse de ces applications, mais aussi de l’exactitude de la chronologie qui montre cette harmonie, en partant de ce principe qu’une clef qui ouvre une cassette difficile à ouvrir est évidemment la bonne clef. La chronologie qui suit harmonise les différentes déclarations prophétiques concernant le Royaume de Christ, en mettant en lumière ce qui est relatif au temps et à l’ordre de son établissement. La chronologie est la tige ou poignée par laquelle tous les preuves de temps prophétiques, comme les ergots du panneton de la clef, épousent les gorges des diaphragmes de la serrure et agissent sur le pêne.

(P42)

EXPOSÉ CONDENSÉ DE LA CHRONOLOGIE
JUSQU’EN L’AN 6000 DU MONDE

L’exposé condensé suivant des périodes chronologiques peut, à juste titre, être appelé chronologie de la Bible, parce que seul le récit biblique y est suivi jusqu’à la première année de Cyrus en 536 av. J.-C., date authentique et généralement acceptée par les savants. Ici le fil de la chronologie de la Bible cesse, quelque peu au delà de la période où l’histoire séculaire commence à être digne de confiance. Ce fait est en lui-même une marque évidente, d’une direction et d’une surveillance divines. Dieu ne nous vient en aide que lorsque nous sommes impuissants à nous aider nous-mêmes.

DE LA CRÉATION D’ADAM

Jusqu’à la fin du déluge

1656 ans

Depuis ce temps jusqu’à l’alliance avec Abraham

427 ans

Depuis ce temps jusqu’à l’Exode et à la promulgation de la Loi

430 ans

Depuis ce temps jusqu’au partage de Canaan

46 ans

Période des Juges

450 ans

Période des Rois

513 ans

Période de la désolation du pays

70 ans

Depuis ce temps jusqu’à l’an 1 de notre ère

536 ans

Depuis ce temps jusqu’en 1873

1872 ans

Total

6000 ans

 

Lorsque nous considérons chacune de ces périodes en particulier, nous aimerions que le lecteur calcule par lui-même, afin qu’il voie quel ferme fondement pour notre foi est déposé dans la Parole de Dieu. Nous remarquons deux interruptions dans l’histoire de l’Ancien Testament ; niais lorsque nous trouvons, dans le nouveau, que Dieu a fourni des ponts pour relier ces deux lacunes, ceci devrait augmenter la confiance que nous avons que Dieu a arrangé tout le compte-rendu de l’histoire biblique de telle manière que ses temps et ses saisons restent cachés jusqu’à ce que le temps marqué pour les révéler

(P43) soit arrivé — ainsi qu’il l’a fait pour d’autres vérités déjà indiquées.

Nous examinerons maintenant séparément les périodes ci-dessus et dans l’ordre mentionné jusqu’au règne de Cyrus. Que chaque lecteur prenne sa Bible et vérifie toutes les citations, afin qu’il puisse recevoir ceci, non comme une parole d’homme, mais comme la Parole de Dieu.

CHRONOLOGIE DE LA PÉRIODE COMPRISE ENTRE LA CRÉATION D’ADAM ET LE JOUR OU LA TERRE FUT DE NOUVEAU SÉCHE

« Adam vécut 130 ans et engendra un fils et appela son nom Seth ». Gen. 5 : 3

130 ans

« Seth vécut 105 ans et engendra Enosh » Gen. 5 : 6

105 ans

« Enosh vécut 90 ans et engendra Kénan Gen. 5 : 9

90 ans

« Kénan vécut 70 ans et engendra Mahalaleêl ». Gen. 5 : 12

70 ans

« Mahalaleël vécut 65 ans et engendra Jéred ». Gen. 5 : 15

65 ans

« Jéred vécut 65 ans et engendra Hénoc » Gen. 5 : 18

162 ans

« Hénoc – vécut 65 ans et engendra Méthushélah ». Gen. 5 : 21

65 ans

« Méthushélah vécut 187 ans et engendra Lémec ». Gen. 5 : 25

187 ans

« Lémec vécut 182 ans et engendra Noé » Gen. 5 : 28

182 ans

Noé avait 600 ans lorsque le déluge vint sur la terre ». Gen. 7 : 6

600 ans

Total depuis la création d’Adam jusqu’au jour où les eaux furent séchées de dessus la terre. Gen. 8 : 13

1656 ans

On ne peut rien demander de plus simple et de-plus exact que cela. Examinons maintenant la période. suivante.

(P44)

DU DÉLUGE, JUSQU’A L’ALLIANCE AVEC
ABRAHAM, A LA MORT DE TERACH SON PÈRE

 

« Sem engendra Arpacshad, 2 ans après le déluge ». Gen. 11 : 10

2 ans.

« Arpacshad vécut 35 ans et engendra Shélakh ». Gen. 11 : 12

35

« Shélakh vécut 30 ans et engendra Héber». Gen. 11 : 14

30

« Héber vécut 34 ans et engendra Péleg». Gen. 11 : 16

34

« Péleg vécut 3o ans et engendra Rehu ». Gen. 11 : 18

30

« Rehu vécut 32 ans et engendra Serug ». Gen. 11 : 20

32

« Serug vécut 30 ans et engendra Nachor». Gen. 11 : 22

30

« Nakhor vécut 29 ans et engendra Térakh». Gen. 11 : 24

29

« Les jours de Térakh furent de 205 ans ; et Térach mourut à Charan ». Gen. 11 : 32

205

Total

427 ans

 

Ceci aussi est très simple et exact. Mais la période suivante n’est pas si aisée à retracer, parce que la ligne directe de la chronologie est interrompue jusqu’après la sortie du peuple d’Israël hors d’Egypte. Par conséquent, il nous serait tout à fait impossible de continuer, si Paul et Etienne, comme porte-parole de l’Esprit, ne nous avaient fourni le chaînon qui nous manquait.

LA PÉRIODE DEPUIS L’ALLIANCE AVEC ABRAHAM, JUSQU’A LA PROMULGATION DE LA LOI

Paul déclare que la durée de cette période fut de 430 ans (Galates 3 : 17. L’alliance comprenait

(P45) la promesse de la possession éternelle du pays de Canaan. Bien qu’elle fût souvent confirmée à Abraham, Isaac et Jacob, c’était toujours la même alliance (voy. Genèse 12 : 7, 8 ; 13 :14-18 ; 26 :3, 4 ; 35 : 9-12 ; 46 : 2-4 ; 5o : 24). Comme cela nous est montré en comparant Genèse 12 : 1-5, 7 et Actes 7 : 2-5, l’alliance fut faite (selon la promesse antérieure) aussitôt qu’Abraham eut pleinement accompli les conditions à la suite desquelles il devait.la recevoir ; cela eut lieu aussitôt entra en Canaan, immédiatement après la mort de son père qui mourut à Charan, sur le chemin de Canaan. La date de l’allias e, — juste après la mort de Térach, — étant ainsi établie par la déclaration d’Etienne, et possédant la déclaration de Paul que la loi fut donnée 430 ans après l’alliance, l’interruption de la chronologie de l’Ancien Testament est ainsi raccordée par le Nouveau Testament. Lisons-en le compt-rendu avec soin et notons les particularités avec lesquelles le pont a été construit :

« Et l’Eternel avait dit à Abraham [avant qu’il quittât la Mésopotamie ou Ur des Chaldéens] : Va-t’en de ton pays et de ta parenté et de la maison de ton père [de tes frères etc.], dans le pays que je te montrerai ; et [si tu fais ainsi] je te ferai devenir une grande nation » (Genèse 12 : I, 2, D. ; comp. Actes 7 : 2). Ceci indique que Dieu avait proposé l’alliance à Abraham avant la mort de Térach, son père, et avant qu’il aille demeurer à Charan. Mais il y avait une stipulation qui exigeait d’Abraham un acte de foi et d’obéissance avant que l’alliance fût réellement faite. Cette stipulation était qu’il lui fallait manifester la foi en la promesse qu’une telle alliance serait traitée avec lui, en quittant le pays de sa naissance et sa parenté, pour aller au pays où il était envoyé. C’est ce qu’Abraham fit, et comme sa femme, son neveu Lot et son père âgé partageaient sa foi et désiraient partager sa bonne fortune avec lui, cela leur fut permis, et ils partirent tous les quatre pour

(P46) la terre promise. Son père Térach étant mort en chemin à Charan, Abraham entra alors en Canaan afin d’y assurer l’alliance et de l’affermir, comme Etienne le -déclara aux Juifs « Après la mort de son père, Dieu le fit passer dans ce pays où vous habitez maintenant ». « Ainsi Abraham s’en alla [de Charan], comme l’Eternel le lui avait dit » (Actes 7 : 4 ; Genèse 12 : 4). L’alliance fut faite aussitôt qu’il fut entré dans le pays (voy. Genèse 12 : 5-7). Ainsi, la date de l’alliance et le commencement des 43o ans sont fixés comme faisant immédiatement suite à la mort de Térach, et la chaîne de la chronologie est complète jusqu’à la promulgation de la Loi. Le premier trait de la Loi fut la Pâque qui fut instituée le jour même où Israël sortit d’Egypte. — Exode 12 : 41-43, 47, 50, 51.

En harmonie avec cela nous lisons : « Et l’habitation des fils d’Israël qui avaient habité en Egypte, fut de 430 ans. Et il arriva, au bout de 430 ans, il arriva, en ce même jour que toutes les armées de l’Eternel sortirent du pays d’Egypte ». — Exode 12 : 49-42, 51, D.

On pourrait croire que les déclarations de Moise et de Paul (Exode 12 : 40-42 et Galates 3 : 17, ne concordent pas, le premier affirmant que le séjour d’Israël fut de 430 ans, l’autre que de l’alliance avec Abraham à la promulgation de la Loi, il y avait 430 ans, en se disant que s’il ne s’était écoulé que 430 ans depuis la venue d’Abraham en Canaan jusqu’à la promulgation de la Loi, la durée du séjour des enfants d’Israël en Egypte devait avoir été beaucoup plus courte. Mais il faut remarquer que l’Ecriture ne dit pas qu’Israël séjourna en Egypte 430 ans, mais que la durée complète du séjour de ce peuple qui vécut un certain temps en Egypte fut de 430

(P47) ans. « Et l’habitation des fils d’Israël qui avaient habité en Egypte, fut de 430 ans ». Le séjour dont il est question ici avait commencé à partir du moment où Abraham vint à Canaan (Hébreux 11 : 8, 9). Israël habitait en Abraham, en Isaac et en Jacob, de même que Lévi paya la dîme à Melchisédek quand il était encore dans les reins de son père. – Hébreux 7 : 9, 10 ; voy. la trad. Stapfer.

L’alliance avec Abraham entra en vigueur au mo ment où, parti de Charan, il mit le pied en Canaan, la terre promise. A partir de ce moment, lui et tout Israël en lui, bien qu’il ne fût pas encore né, devinrent héritiers des choses promises et étrangers ou pèlerins, attendant de Dieu l’accomplissement de la promesse. Ce séjour avait duré exactement 430 ans lorsqu’Israël quitta l’Egypte et qu’il reçut le premier trait de la Loi, l’institution de la Pâque. Par conséquent, les déclarations de Moïse et de Paul parlent précisément de la même période et donnent ainsi la preuve la plus positive que le temps qui s’était écoulé entre l’alliance avec Abraham et la promulgation de la Loi avait été de 43o ans. Paul appuie spécialement sur le fait que la Pâque devait être regardée comme le commencement de la Loi (ce que Moïse montre aussi en Exode 12 : 42, 43, 47, 50), et Moïse spécifia à un jour près la durée de la période.

Notre troisième période est donc ainsi établie. Lorsque nous remarquons avec quels soins minutieux, à un jour près, le Seigneur nous fournit ce maillon de la chaîne de la chronologie, cela nous donne une entière confiance, surtout lorsque nous considérons qu’une telle-particularité n’était probablement pas d’un intérêt spécial pour l’Église dans le passé, et ne fut donnée que-pour notre temps et notre usage.

PÉRIODE ALLANT DE L’EXODE AU PARTAGE DE CANAAN ENTRE LES TRIBUS

« Le jour de la tentation » d’Israël dans le désert fut de quarante ans (Deutéronome 8 : 2 Psaume 95 : 8-10 ; Hébreux 3 : 8, 9) ; cette période fut suivie par

(P48) 6 ans de guerre en Canaan, pendant lesquels le pays fut partagé entre les tribus. Un an, un mois et cinq jours s’écoulèrent entre le moment de leur sortie, d’Egypte et celui de leur départ du Sinaï pour Paran (Nombres 33 : 3 ; 10 : 11-13). Ce fut alors de Kadès-Barnéa, dans le désert de Paran que les espions furent envoyés (Nombres 13 : 3-26 ; 32 : 8-13). L’un de ceux-ci, Caleb, lorsqu’il demanda sa portion à la division du pays (Josué i 1 : 23 ; Io : 42), dit : « J’étais âgé de quarante ans lorsque Moïse, serviteur de l’Eternel, m’envoya de Kadès-Barnéa pour explorer le pays et je lui fis un rapport… Maintenant voici, l’Eternel m’a fait vivre, comme il l’a dit, ces quarante-cinq ans depuis que l’Eternel a dit cette parole à Moïse, lorsqu’Israël errait dans le désert ; et maintenant voici, je suis aujourd’hui âgé de quatre-vingt-cinq ans » (Josué 14 : 7, 10). On peut voir ainsi que quarante-cinq ans s’écoulèrent entre l’espionnage du pays et son partage entre les tribus, selon que Josué l’affirme, et un peu plus d’un an entre l’exode et l’envoi des espions, ce qui fait quarante-six ans entiers, plus une fraction (Nous ne comptons que les années complètes, un calcul plus exact étant impossible. Quelquefois, comme ci-dessus les années sont d’une fraction plus longue et quelquefois plus courte, comme dans le cas du règne de Sédécias. Il est dit que Sédécias a régné onze ans (2 Chroniques 36 : 11 ; Jérémie 52 : 1) ; cependant par les versets 4 à 7 de Jérémie 52, il est clair que la durée de son règne ne fut que de dix ans, 4 mois et 9 jours. — Nous croyons que ces fractions se compensent les unes les autres et nous avons confiance que le Seigneur a ainsi dirigé et arrangé les choses. Cette confiance est basée sur les résultats qu’on peut en déduire et par l’exactitude à un jour près, que nous avons déjà remarquée, même, lorsqu’il s’agit, de longues périodes. Pour illustrer le soin de Dieu quant aux particularités de cette nature, voyez Genèse 7 : 11 , 7 : 13 ; Exode 12 : 40, 41.) entre l’exode et le partage du pays. Comme les premiers quarante ans de cette période se sont passés dans le désert, ainsi que nous le montrent de nombreux passages de l’Ecriture, notamment Actes 7 : 36 et Hébreux 3 : 9, les six qui restent jusqu’à la division du pays se sont passés en Canaan, pour la conquête et la prise de possession de la terre promise.

(P49)

LA PÉRIODE DES JUGES

Nous arrivons maintenant à la partie la plus difficile de la chronologie, la période qui va du partage du pays à l’onction de Saül comme roi. Bien que les juges n’aient pas rempli leur charge d’une manière continue, elle est cependant connue ordinairement sous le nom de période des Juges. Dans le livre des Juges et dans I Samuel nous trouvons mentionnées dix-neuf périodes, formant approximativement un total de quatre cent cinquante ans ; mais ces périodes sont interrompues, discontinues; elles se chevauchent et s’entremêlent de telle sorte que nous ne pourrions en tirer aucune conclusion définitive, et nous serions obligés de dire, comme d’autres l’ont fait, que nous ne pouvons rien connaître de positif sur ce sujet, si le Nouveau Testament n’avait suppléé à cette difficulté. Paul dit qu’après que Dieu eut partagé le pays entre eux par le sort : « Après cela, [durant] environ 45o ans, il leur donna des Juges jusqu’a Samuel le prophète ; ensuite, ils demandèrent un roi, et Dieu leur donna Saül, fils de Kis ». — Actes 13 : 19-21.

Le mot grec hos rendu par environ dans presque toutes les traductions françaises de la Bible, a la signification de durant ou pendant. Voyez Luc 24 : 32 ; Actes 1 : 10 ; 10 : 17, où le même auteur emploie ce mot dans ce sens. Ce passage serait mieux traduit comme suit : « Il leur donna des Juges durant l’espace de quatre cent cinquante ans.» La version syriaque le rend ainsi : « Et pendant quatre cent cinquante ans, il leur donna des Juges jusqu’à Samuel le prophète», le dernier des « Juges ».

Nous acceptons comme une solution spécialement voulue de ce problème cette déclaration de l’apôtre sur la durée de la période des Juges. Dans deux cas seulement, savoir les 430 ans entre l’alliance et la Loi, et cette période des Juges, il y a une notable incertitude dans la chronologie de l’Ancien Testament, mais l’un et l’autre sont clairement stipulés dans le Nouveau Testament. Pouvons-nous supposer que les choses soient simplement arrivés ainsi par hasard ?

(P50) Il est plus raisonnable de supposer que Dieu cacha d’abord la chose en laissant incomplets les récits de l’Ancien Testament et que plus tard, il compléta ce qui manquait dans le Nouveau, afin qu’au temps convenable, lorsque l’attention y serait attirée, ceux qui auraient suffisamment intérêt à comparer les récits puissent trouver les chaînons qui manquent, ceux-ci ayant été fournis de manière à enseigner la dépendance où nous sommes à l’égard de celui qui règle le temps.

LA PÉRIODE DES ROIS

Le règne de Saül eut lieu pendant l’espace de quarante ans, à partir du dernier Juge jusqu’au moment où David fut oint roi, comme cela est montré ci-dessus; après lui, les périodes des rois de la lignée de David sont facilement retracées dans les Chroniques, savoir :

Le « pendant » de Saül

Actes 13 : 21

40 ans

Règne de David

1 Chron. 29 : 27

40 ans

Règne de Salomon

2 Chron. 9 : 30

40 ans

Règne de Roboam

2 Chron. 12 : 13

17 ans

Règne de Abija

2 Chron. 13 : 2

3 ans

Règne de Asa

2 Chron. 16 : 13

41 ans

Règne de Josaphat

2 Chron. 20: 31

25 ans

Règne de Joram

2 Chron. 21 : 20

8 ans

Règne de Achazia

2 Chron. 22 : 2

1 an

Règne de Athalie

2 Chron. 22 : 12

6 ans

Règne de Joas

2 Chron. 24 : 1

40 ans

Règne de Amatsia

2 Chron. 25 : 1

29 ans

Règne de Ozias

2 Chron. 26: 3

52 ans

Règne de Jotham

2 Chron. 27 : 1

16 ans

Règne de Achaz

2 Chron. 28 : 1

16 ans

Règne de Ezéchias

2 Chron. 29: 1

29 ans

Règne de Manassé

2 Chron. 33 : 1

55 ans

Règne de Amon

2 Chron. 33 : 21

2 ans

Règne de Josias

2 Chron. 34 : 1

31 ans

Règne de Jojakim

2 Chron. 36 : 5

11 ans

Règne de Sédécias

2 Chron. 36 : 11

11 ans

Total :

513 ans

(P51)

LES 70 ANNEES DE DESOLATION

Ceci nous conduit à la période de désolation du pays, qui dura 70 ans et se termina lorsque le peuple revint de Babylone dans la première année de Cyrus, 536 av. J.-C. (voy. 2 Chroniques 36 : 20,23). Cette date est bien établie dans l’histoire profane et la chronologie de la Bible ne se prolonge pas au delà.

PERIODE ALLANT DU RETOUR DES JUIFS JUSQU’A 1873 AP. J.-C.

La période depuis le retour des Juifs de la captivité de Babylone, dans la première année de Cyrus, à la fin des 70 années de désolation de leur pays, jusqu’à la date connue comme l’an 1 ap. J.-C. n’est pas indiquée dans l’histoire de la Bible; mais, comme nous l’avons dit précédemment, elle est bien établie par l’histoire profane, comme ayant duré 536 ans. Ptolémée, un savant gréco-égyptien, géomètre et astronome, a bien fixé ces chiffres. Ils sont généralement acceptés par les érudits et connus sous le nom de canon de Ptolémée.

Nous avons donc ainsi établi une ligne de chronologie claire et continue allant de la création à l’ère chrétienne , formant en tout une période de quatre mille cent vingt-huit (4128) ans. En ajoutant ceux-ci aux 1872 ans de l’ère chrétienne, nous obtenons une période de 6000 ans, allant de la création à l’an 1873 ap. J.-C.

COMPARAISON ENTRE CETTE CHRONOLOGIE ET CELLE D’USHER

Il est intéressant pour le lecteur de connaître en quoi cette chronologie diffère de celle qui est inscrite en marge de la version commune de la Bible anglaise et connue sous le nom de chronologie d’Usher. Cette différence va jusqu’à la période des 70 ans de désolation et elle est de 124 ans ; c’est la somme de quatre périodes de 18, 4, 2 et 100 années, échelonnées de la façon suivante:

(P52)

Usher fait commencer les 70 ans de désolation dix-huit ans plus tôt que nous ne l’indiquons ci-dessus, c’est-à-dire dix-huit ans avant le détrônement de Sédécias; Je dernier roi de Juda, parce que le roi de Babylone emmena beaucoup d’Israélites captifs à ce moment là. (Notez cependant que cette captivité partielle s’est produite onze ans, et non dix-huit, avant le détrônement de Sédécias.) (2 Chroniques 36: 9, Io, 17, 21; 2 Rois 24: 8-16). Il commet évidemment l’erreur assez générale de regarder ces 70 ans comme la période de captivité, tandis que l’Eternel déclare expressément qu’ils sont 70 ans désolation du pays, — que le pays serait désolé et sans habitant. Tel ne fut pas le cas avant le détrônement de Sédécias (2 Rois 24 : 14). Mais la désolation qui suivit le renversement de Sédécias fut complète ; car bien que quelques pauvres du pays aient été laissés comme cultivateurs et vignerons (2 Rois 25 : 12), bientôt ceux-ci même, « tout le peuple depuis le plus petit jusqu’au plus grand » (v. 26), fuirent en Egypte par peur des Chaldéens. Il ne peut y avoir de doute sur cela; par conséquent en calculant le temps jusqu’à la désolation du pays, toutes les périodes jusqu’à la fin du règne de Sédécias devraient y être comprises, comme nous l’avons fait.

La différence de quatre ans se trouve dans le règne de Joram. Usher dit que ce règne a été de 4 ans, tandis que la Bible dit qu’il fut de 8 ans. — 2 Chroniques. 21 : 5; 2 Rois 8 : 17.

Quant à la différence de deux ans, une de ces années se trouve à la fin du règne d’Achaz, auquel Usher assigne une durée de 15 et la Bible une de 16 ans (2 Chroniques 28 : 1; 2 Rois 16 : 2); l’autre dans la durée du règne de Joas, pour lequel Usher compte 39 ans, tandis que la Bible en compte 40. — 2 Rois 12 : 1; 2 Chroniques 24 : 1.

Nous ne pouvons expliquer ces différences qu’en supposant qu’Usher a suivi, ou essayé de suivre l’historien Josèphe dont les dates chronologiques sont, d’une manière générale, reconnues maintenant téméraires et erronées. Pour nous, nous nous reposons uniquement sur la Bible, croyant que Dieu est son propre interprète.

En plus de ces 24 ans de différence dans la période

(P53) des Rois, il y en a une autre de cent ans, entre la chronologie précédente de la Bible et celle d’Usher. Cette différence se trouve dans la période des Juges. Ici, Usher est égaré par l’erreur évidente de 1 Rois 6 : 1, où il est dit que la quatrième année du règne de Salomon fut la quatre cent quatre-vingtième de la sortie d’Egypte. (McCintock and Strong’s Biblical Cyclopedia, Vol. II, p. 303, selon la Chronologie – rejettent les 480 ans comme une interpolation précoce.) Il est fort possible qu’il y ait là une erreur de transcription et il faudrait évidemment lire la cinq cent quatre-vingtième année. En effet, si aux 4 ans de Salomon nous ajoutons les 40 mis de David, l’espace de 40 ans de Saül et les 46 ans qui s’écoulèrent de la sortie d’Egypte au partage du pays, nous avons 13o ans, lesquels, déduits de 480 ans ne donneraient que 350 ans pour la période des Juges, au lieu de quatre cent cinquante ans mentionnés dans le Livre des Juges, et par Paul, comme nous l’avons déjà indiqué. Le caractère hébreu « daleth » (4) ressemble beaucoup au caractère « hay » (5), et l’on suppose que c’est ainsi que l’erreur s’est produite, par la faute d’un copiste. Nous devons donc lire cinq cent quatre-vingts en 1 Rois 6 : 1, et ainsi tout est en parfaite harmonie avec les autres déclarations.

C’est ainsi que la Parole de Dieu corrige elle-même les quelques petites erreurs qui s’y sont glissées d’une manière ou d’une autre (On remarquera un écart smilaire en comparant 2 Chroniques 36 : 9 avec 2 Rois 24 : 8, l’un donnant dix-huit ans et l’autre, évidemment faux, huit ans seulement pour l’Agi, de Jehoïakin qui régna trois mois, fit ce qui est mal aux yeux de l’Éternel et fut puni par la captivité, etc. lita, telle erreur pouvait facilement se produire, mais. Mou a si bien gardé sa Parole que la moindre erreur élémentaire faite par des copistes se manifeste très clairement, et la pleine harmonie de sa Parole donne un sûr fondement pour la foi.). Rappelons-nous que ces lacunes se trouvent dans la période efficacement reliée par le témoignage inspiré du Nouveau Testament.

Donc, lorsque Usher donne l’année r de l’ère chrétienne comme étant l’année 4005 depuis la création d’Adam, c’était en réalité, comme nous l’avons montré,

(P54) l’année 4129 selon la Bible. Cela montre ainsi que l’année 1872 est l’an 6000 du monde, et 1873 le commencement de la période du septième millier d’années, le septième millénium, ou jour de mille ans, de l’histoire de la terre.

Ainsi la chronologie prise dans la Bible seule, depuis la création jusqu’à l’histoire séculaire bien authentique, est claire et ferme ; elle porte en outre l’évidence des méthodes particulières de la providence divine dans son récit, dans son Secret et dans son dévoilement graduel au temps marqué. L’ensemble de tout ceci, avec les dates bien prouvées de l’ère chrétienne et des quelques siècles qui l’ont précédée nous permet de fixer exactement où nous en sommes dans le cours du temps. C’est pleins d’espoir que nous commençons à lever la tête et à nous réjouir en nous rendant compte que nous entrons rapidement dans l’âge glorieux du septième millénaire, quoique nous reconnaissions que son début doit être sombre et plein de troubles, tel qu’il a été prédit par les prophètes, et que les nuages orageux s’amoncellent et deviennent toujours plus menaçants.

LA DATE DE LA NAISSANCE DE NOTRE SEIGNEUR

Au VIe siècle, l’Eglise commença à calculer le temps à partir de la connaissance de notre Seigneur et fixa la date A.D. (A. D. veut dire « Anno Domini », l’année du Seigneur.) comme elle l’est encore maintenant, -c’est-à-dire 536 ans après la première année de Cyrus, roi de Perse (L’année de notre Seigneur fut fixée ainsi dès le VI° siècle par Dionysius Exiguus et d’autres savants de cette époque, mais elle ne devint d’un usage général que deux siècles plus tard.). Que cette date ainsi placée soit exacte .ou non, cela n’influe en rien sur la chronologie qui montre que les 6000 ans depuis la création d’Adam prirent fin en 1872, parce que jusqu’à 1873 ap. J.-C., il s’est écoulé 1872 ans depuis l’année A.D. et que la première

(P55) année de Cyrus commença 536 ans avant cette année ‘(A.D.), qu’elle “soit l’année de la naissance du Seigneur ou non.

Nous ne pourrions peut-être mieux expliquer ceci que par la figure ci-dessous, c’est-à-dire une ligne sur laquelle se trouve un astérisque.

av. J.-C. ————————*———————– ap. J.-C.

Supposons que cette ligne représente les 6000 ans de l’histoire de la terre depuis la création d’Adam jusqu’à 1873, et l’astérisque l’année de la naissance de Jésus, le Sauveur, En déplaçant cet astérisque pour l’éloigner de l’une ou de l’autre extrémité, nous ne changeons rien à la longueur de la période entière, nous changeons seulement le nom des années. Si nous déplaçons le point d’une année en arrière, la période avant Jésus-Christ sera d’une année plus courte et l’autre, période d’une année plus longue, mais la somme d’années de la ligne entière sera toujours la même, car le nombre enlevé à l’une est toujours ajouté à l’autre. Examinons néanmoins brièvement la date de la naissance de notre Seigneur, puisque cette date nous sera utile dans nos études subséquentes.

Il est devenu d’usage parmi les savants de concéder que la date de la naissance de Jésus, ordinairement acceptée, n’est pas correcte, qu’il y a une erreur de 4 ans, notre Seigneur étant né, selon eux, 4 ans avant l’an de l’ère chrétienne. Cette théorie a été suivie par les éditeurs de la version commune de la Bible anglaise, de même que de l’ancienne Bible Segond et de la version de Darby. Nous ne pouvons admettre que la vraie date de la naissance de notre Seigneur soit l’an 4 av. J.-C. Nous trouvons au contraire qu’il naquit un an et trois ‘fois seulement avant notre ère commune, savoir en octobre de l’an .2 av. J.C.

La principale raison de la plupart de ceux qui prétendent que l’an i de notre ère aurait dû être placé 4 années plus en arrière pour indiquer la vraie date de la naissance du Sauveur, est le désir d’harmoniser cette date avec certains exposés de l’historien juif Josèphe, relatifs à la longueur du règne d’Hérode le Grand. Suivant l’un de ses exposés, il paraîtrait qu’Hérode mou-I ut trois ans avant l’an I de l’ère chrétienne. S’il en était ainsi,

(P56) nous aurions là une preuve certaine que notre Seigneur naquit en l’an 4 av. J.-C., car ce fut: Hérode qui promulgua le décret du massacre des enfants de Bethlehem duquel l’enfant Jésus fut délivré (Matthieu 2 : r4 – 16). Mais cet exposé de Josèphe est-il digne de confiance ? Est-il vrai qu’Hérode mourut 4 ans avant l’an r de notre ère ? Nous répondons : Non. Josèphe n’est pas à lui seul une autorité suffisante pour une telle décision, d’autant moins que son inexactitude dans son exposé des dates est connue et admise.

Cependant cette idée a prévalu: la date de l’an 4 av. J.-C. a été généralement acceptée et les dates et les événements historiques ont été quelque peu forcés afin de s’adapter à cette théorie et de la soutenir. Entre autre preuves supposées qui ont servi à appuyer cette théorie que 4 ans av. J.-C. était la vraie date, nous trouvons celle d’une éclipse de lune, indiquée par Josèphe, comme ayant eu lieu peu avant la mort d’Hérode. Ce qui est connu de cette éclipse se réduit à ceci : Hérode avait placé un grand aigle d’or au-dessus de la porte du temple. Deux Juifs notables, nommés Matthias et Judas, persuadèrent quelques jeunes gens de le jeter par terre, ce qu’ils firent; pour ce fait, ils furent arrêtés et exécutés. Pour que la chose soit plus claire, Josèphe relate qu’il existait dans ce temps-là un autre Matthias, grand prêtre qui ne •fut pas compris dans la sédition. Il ajoute ensuite: «Hérode dépouilla ce Matthias de sa grande prêtrise et brûla vif avec ses compagnons l’autre Matthias qui avait soulevé la sédition; la même nuit il y eut une éclipse de lune.» Ce fait est rapporté comme étant l’un des derniers actes remarquables d’Hérode. Josèphe lui donne une date qui correspondrait assez avec l’an 4 av. J.-C. et il la marque par l’éclipse mentionnée.

Mais comme il arrive parfois que jusqu’à quatre éclipses de lune ont lieu dans la même année, il est évident qu’à moins de circonstances très particulières, le récit d’un tel événement ne prouve absolument rien. Un tel récit, par contre, a une grande valeur pour la fixation de dates, lorsque l’heure de la nuit, l’époque de l’année et la durée de l’éclipse sont toutes mentionnées, comme cela a été fait dans quelques autres cas; mais dans celui qui nous occupe, il n’y a

(P57) rien de tout cela, et, partant, ce récit ne prouve rien en ce qui concerne la chronologie. Josèphe mentionne aussi un jeûne qui aurait été observé avant l’événement, mais il ne dit pas quel fut ce jeûne, ou combien de temps avant il eut lieu.

Il arriva qu’il -n’y eut qu’une éclipse de lune en l’an 4 av. J.-C., tandis qu’il y en eut trois en l’an r. av. J.-C. Celle de l’an 4 av. J.-C. ne fut que partielle (six « doigts » (doigt mesure astronomique représentant 1/12° du diamètre du soleil ou de la lune.) soit les 6/12 du diamètre de la lune, ou la moitié seulement de la lune étant obscurcie), tandis que dans l’an r, toutes les trois furent des éclipses totales; la lune toute entière fut obscurcie, naturellement pendant un plus long espace de temps, de sorte qu’elles furent beaucoup plus remarquées. Si donc la théorie de l’éclipse avait quelque importance, ce ne serait certainement pas en faveur de l’an 4 av. J.-C.

La date de la mort d’Hérode n’est malheureusement pas donnée par un historien digne de confiance. Josèphe cite quelques périodes importantes de son histoire et les dates de quelques événements qui s’y passèrent, mais ces dates ne sont pas dignes de confiance; quelques-unes tendraient à montrer qu’Hérode mourut en l’an 4 av. J.-C., mais d’autres ne s’accorderaient pas avec cette date. Il est dit, par exemple, qu’il mourut à l’âge de 70 ans. Il avait été nommé gouverneur de la Galilée en l’an 47 av. J.-C. et Josèphe dit qu’à ce moment-là il avait 25 ans (Ant. 149 : 2). Cela porterait sa naissance à l’an 72 av. J.-C. (47 plus 25), et sa mort à 70 ans -aurait alors eu lieu l’an 2 au lieu de l’an 4 av. J.C.

En rapport avec cela, il est bon de remarquer le conflit d’opinions qui existe entre les savants relativement à la date exacte de la mort d’Hérode; par cela, tous pourront comprendre qu’il n’y a aucune raison bien fondée pour accepter l’an 4 comme la seule date en harmonie avec Matthieu 2 : 14 – 16. La Bible Encyclopédique de Faussett dit qu’Hérode était âgé de 20 ans lorsqu’il fut nommé gouverneur, ce qui porterait sa mort, à l’âge de 70 ans, en l’an 2 ap. J.-C. L’Encyclopédie de Chambers et le Dictionnaire de la Bible de Smith, disent qu’il avait 15 ans, ce qui placerait sa mort à l’an 7 ap. J.-C. L’Encyclopédie d’Appleton, à l’article «chronologie», dit : « Josèphe donne aussi des dates, mais il est vraiment trop négligent pour être pris en considération.»

(P58)

Nous montrerons maintenant quelle est la preuve scripturale sur ce sujet, preuve qui ‘se rapproche davantage de l’ère habituelle et qui indique que la naissance-de notre Seigneur eut lieu un an et trois mois seulement avant janvier i de l’ère chrétienne. La voici :

Le ministère de notre Seigneur dura trois ans et demi. Les 69 semaines symboliques d’années (Daniel 9:24 – 27) allèrent jusqu’au moment de son baptême et de son onction comme Messie; c’est alors que commença la dernière ou 7oème semaine (sept ans) de faveur envers Israël. C’est au milieu de cette 70° semaine, — trois ans et demi après le commencement de son ministère — qu’il fut retranché (dans la mort). Or nous ‘savons qu’il fut crucifié au moment de la Pâque, vers le ler avril, quelle qu’en soit l’année. Ces trois ans et demi de son ministère qui se termina en avril, devraient par conséquent avoir commencé vers octobre, quelle qu’en soit l’année. Donc octobre d’une année quelconque doit avoir été le véritable mois de sa naissance, puisqu’il ne tarda pas à commencer son ministère sitôt qu’il eut 3o ans et qu’il ne pouvait pas le commencer-avant, pour se conformer à la Loi (sous laquelle il était né et à laquelle il obéissait). C’est pourquoi nous lisons : «Et Jésus lui-même commençait d’avoir environ trente ans. » (Luc 3 : 23 — D.)

Jean-Baptiste avait six mois de plus que notre Seigneur (Luc 1 : 26, 36); il était donc majeur (trente ans selon la loi; Nombres 4 : 3; Luc 3 : 23, etc.) et commença à prêcher six mois avant que notre Seigneur ne fût majeur et commençât son ministère. La date du commencement du ministère de Jean est clairement établie. Ce fut « la 15° année du règne de Tibère César », le troisième empereur de. Rome (Luc 3 : t). Il y a là une-date clairement fixée, sur laquelle il ne saurait y avoir t un doute raisonnable. Tibère devint empereur à la mort, de César Auguste, en l’an 767 de Rome, qui était l’année 14 ap. J.-C.

Ceux qui sont égarés par les déclarations inexactes, de Josèphe concernant Hérode et qui placent la naissance de Jésus en

(P59) l’an 4 av. J.-C., se heurtent à une nouvelle difficulté en voulant s’accorder avec lui. Pour harmoniser la déclaration si claire de Luc avec leur an 4 av. J.-C., ils prétendent que Tibère commença à. exercer l’autorité trois ou quatre ans avant la mort d’Auguste, avant d’être pleinement empereur ; ils prétendent qu’il est possible que son autorité ait été reconnue dès ce moment-là.

Une telle Supposition est sans fondement pour quiconque voudrait sonder la chose dans les pages, de l’histoire. Il est vrai que Tibère fut élevé à une très importante position par Auguste, mais ce ne fut pas quatre ans avant (pie celui-ci mourût, comme leur théorie l’exigerait, mais dix ans avant, en l’an 4 ap. J.-C. Lé pouvoir qui lui fut alors conféré fut seulement semblable à celui que d’autres possédèrent avant lui. Ce n’était en aucun sens du ‘mot un pouvoir impérial, et on ne peut nullement dire que’ son « règne » commença à ce moment-là ; il n’était que l’héritier présomptif du’ trône. Même en se servant de la manière de parler la plus exagérée gérée, il ne pourrait être dit que son «règne» commença avant la mort d’Augute et avant sa propre investiture .au pouvoir par le Sénat de Rome en l’an 14 ap. J.-C.

L’histoire dit : « L’empereur vieillissant et son âge nécessitant qu’il prit un associé, il adopta alors Tibère en l’an 4 ap. J.-C., en lui renouvelant son mandat de tribun » — Rees Cyclopoedia, art. TIBERE.

« II [Auguste] se détermina en conséquence à lui conférer [à Tibère] une part du gouvernement… Cette investiture formelle le plaça dans la même position que celle qui fut occupée par le vétéran Agrippa pendant ses dernières années; il n’est pas douteux que cela ait été universellement regardé comme une introduction à la première place de l’empire… Le programme de la succession était ainsi clairement tracé: Tibère avait un mandat qui lui permettait de prendre sa place comme chef du Sénat, du peuple et de l’armée…»* L’adoption, qui eut lieu en même temps, est datée du 27 juin

(P60) de l’année 4 ap. J.-C., ou en l’an 757 de Rome. (Histoire des Romains, par Mérivale, vol. 4, p. 220, 221.)

Ainsi, nous avons là une preuve concluante que la première année du règne de Tibère César ne fut pas trois ou quatre ans avant la mort d’Auguste ; les honneurs qui sont rapportés comme lui ayant été conférés pendant le règne d’Auguste, l’avaient été dix ans et non quatre ans avant la mort de celui-ci; en outre, ce n’était en aucun sens des honneurs impériaux.

Nous pouvons donc considérer la date de Luc 3 : I, non seulement comme la seule date fournie par le Nouveau Testament, mais comme la seule pour laquelle il n’y ait pas d’équivoque. Il ne peut y avoir aucun doute à cet égard dans l’esprit de quiconque a approfondi ces choses. Tibère commença à régner en l’an 14 ap. J.-C. ; la 15e année de son règne a donc été l’année 29 ap. J.-C., année dans laquelle, comme Luc (3: 1 – 3) le rapporte, Jean commença son ministère. Puisque Jésus avait 30 ans en octobre, quand il commença son ministère, et que Jean commença à prêcher au printemps, vers avril, aussitôt qu’il eut atteint la majorité — car les plans de Dieu s’exécutent toujours exactement au moment fixé — Jean, par conséquent, était âgé de 30 ans vers le fer avril de l’an 29 ap. J.-C., et naquit vers le 1″ avril de l’an 2 av. J.-C. La naissance de Jésus, six mois plus tard, dut avoir lieu vers le 1er octobre de l’an 2 av. J.-C. (Pour aider le lecteur qui ne serait pas bien habitué à calculer les dates, nous attirons son attention sur le fait qu’au commencement de l’an 29, seulement 28 années complètes étaient écoulées ; la 29° était seulement commencée.)

De plus, la preuve est claire et évidente que Jésus fut crucifié le vendredi 3 avril de l’an 33 ap. J.-C. Le fait que sa crucifixion eut lieu à la fin du 14e jour du mois de Nisan, date qui tombe rarement un vendredi, mais qui eut lieu ainsi l’année 33 ap. J.-C., établit si

(P61) parfaitement cette date que même Usher, qui adopta l’an 4 av. J.-C. comme la date de la naissance de Jésus, fut forcé d’admettre que sa crucifixion eut lieu en l’an 33 ap. J.-C. Comparez les dates qu’Usher indique en marge de la Bible anglaise, version commune, dans Luc 2 : 21 et Matthieu 2 : 1, avec Matthieu 27 et Luc 23. La date de la crucifixion étant l’an 33 ap. J.-C., il s’ensuit que si Jésus était né en l’an 4 av. J.-C. il eût été âgé de 36 ans à ‘sa mort, et son ministère aurait ainsi duré six ans. Mais il est clair que le ministère de notre Seigneur ne fut que de trois ans et demi. Ce fait généralement accepté est prouvé par la prophétie de Daniel concernant le retranchement du Messie au milieu de la 70e semaine de la faveur d ‘Israël.

Ainsi, il est de nouveau prouvé que la naissance de Jésus eut lieu environ un an et trois mois avant l’an de notre ère commune, car son ministère Se termina lorsqu’il fut âgé de 33 ans et demi, le 3 avril de l’an 33 ap. J.-C. Le jour de sa naissance peut être promptement trouvé en recherchant la date qui est de 33 ans et demi antérieure au 3 avril de l’an 33 ap. J.-C. Trente-deux ans et trois mois avant avril 33 nous conduiraient au 3 janvier de l’an r de notre ère, et un an et trois mois plus en arrière nous amèneraient au 3 octobre de l’an 2 av. J.-C., comme étant la date de la naissance de notre Seigneur à Bethlehem. La différence entre le temps lunaire employé chez les Juifs et le temps solaire que nous employons maintenant est de quelques jours, de -sorte que nous ne pouvons pas être sûrs que le jour exact n’ait pas été vers le 27 septembre; mais le ter octobre de l’an 2 av. J.-C. est à peu près exact. Neuf mois en arrière de cette date nous amènerait vers. Noël de l’an 3 av. J.-C. comme étant la date à laquelle le Seigneur déposa la gloire qu’il avait auprès du Père avant que le monde fût [créé] et où le changement à la nature humaine commença. Il est fort probable que la célébration du jour de Noël, le 25 décembre, vient de là. Certains écrivains de l’histoire de l’Eglise prétendent même que le jour de Noël fut célébré à l’origine comme la date de l’annonciation par

(P62) Gabriel à la vierge Marie (Luc r : 26). Il est certain qu’une telle date, au cœur de l’hiver, ne s’accorde guère avec la déclaration de l’Ecriture qu’au temps de la naissance du Seigneur les bergers étaient dans les champs avec leurs troupeaux.

“Relevez vos têtes, pèlerins découragés ;
Donnez aux vents vos peurs inutiles ;
Celui qui est mort sur la montagne du Calvaire
Bientôt, il va régner mille ans.

“Mille ans ! La terre va connaître la gloire…
C’est le jour heureux tant annoncé :
C’est le matin lumineux de la gloire de Sion,
Les prophètes ont fait des prévisions dans le passé.

“Dites au monde entier ces nouvelles bénies ;
Parlez du temps de repos qui approche ;
Dites aux opprimés de chaque nation,
Le jubilé dure mille ans.

“Et si les nuages faisaient pendant un instant
Cacher le ciel bleu où le matin apparaît ?
Bientôt le soleil heureux de la promesse donnée
S’élève pour briller mille ans”.

-Bonar