ETUDE IV
LA NOUVELLE-CREATION PREDESTINEE
Exposé général de l’élection. — La pensée exacte. — Aucun dommage pour les non-élus. — Distinction entre les « élus » et les « élus mêmes. » — « Il y a un péché qui mène à la mort. » « Une chose terrible de tomber entre les mains du Dieu vivant. » — La Grande Multitude [ou Foule — Trad.l. — Leurs robes blanchies dans le sang de l’Agneau. — La vigne élue et ses sarments. — Diverses élections dans le passé. — Aucune d’elles n’était éternelle. — Jacob et Esaü : types. — « J’ai aimé Jacob et j’ai haï Esaü. » — Pharaon. — « C’est pour cela même que je t’ai suscité » [Rom. 9 : 17]. — Dieu ne contraint jamais la volonté.—Le pharaon ne fut pas une exception à cette règle — « Dieu endurcit le coeur du Pharaon. » — La nation d’Israël élue. — « Quel est donc l’avantage du Juif ? Grand de toute manière. » — La « Nouvelle-Création » élue. — Ce que signifie la « grâce ». — L’exemple de « la Garde du Roi ». — Prédestinés à « être conformes à l’image de son Fils ». « Appelés selon son dessein. » — Qualifications et caractéristiques des appelés. — « Si Dieu est pour nous. » — Paraphrase de l’argumentation de l’Apôtre. — Affermir notre vocation et notre élection. — La course. — « Je cours droit au but. » — «Sachant, frères aimés de Dieu, votre élection » (D.).
D. doctrine de l’élection, telle qu’on la comprend. généralement, est très rebutante, pleine de partialité et d’injustice, mais c’est là le résultat d’une mauvaise compréhension de la Parole divine sur ce sujet. L’élection enseignée dans les Ecritures et que nous allons nous efforcer d’exposer, doit être reconnue par tous comme l’une des plus importantes doctrines de la Bible : elle est non seulement fondée sur la grâce mais aussi sur la justice, l’équité, et elle est totalement
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dépourvue de partialité. En bref, d’après la conception erronée de l’élection, Dieu ayant condamné toute la race humaine à la torture éternelle, aurait choisi pour la sauver un « petit troupeau » seulement, en permettant à l’immense reste des humains de descendre dans les horreurs inexprimables auxquelles la prescience divine les aurait prédestinés avant leur création. La confession de Westminster qui expose avec le plus de compétence cette fausse conception toujours existante, déclare de façon précise que ce « petit troupeau d’élus » ne doit pas être considéré comme étant sauvé en raison d’un mérite ou d’une dignité quelconques, mais tout simplement et seulement par la volonté de Dieu.
La pensée exacte touchant l’élection, celle que toute la Bible soutient, comme nous allons le montrer, est tout le contraire de ce qui précède. C’est la mort (et non la vie éternelle dans la torture) qui fut le châtiment infligé à notre race et elle en frappe chacun de ses membres à cause de la désobéissance d’un seul. C’est la grâce de Dieu manifestée dans la rédemption par Jésus qui racheta le monde entier par son sacrifice lequel fut la « propitiation [satisfaction] pour nos péchés [ceux de l’Eglise] et non pas seulement pour les nôtres, mais aussi pour [les péchés du] le monde entier » (1 Jean 2 : 2). Dieu décida que son Fils unique engendré devait avoir le privilège de racheter la race au prix de sa propre vie, et qu’en récompense il serait hautement élevé à la nature divine (Vol. V, chapitre V.) et, finalement, « bénirait toutes les familles de la terre » en les réveillant du sommeil de la mort, en les amenant à la connaissance de la vérité, et en aidant les bien disposés et les obéissants à obtenir la pleine perfection de la vie humaine et toutes les bénédictions et les conditions supérieures à celles de l’Eden.
Dieu décida également d’avoir un certain nombre de « saints » sous son Unique-engendré comme ses cohéritiers dans la gloire, l’honneur et l’immortalité de la Nouvelle-Création et dans l’oeuvre de bénédiction de l’humanité par le rétablissement. Le présent Age de l’Evangile n’a pas été
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destiné à bénir et à rétablir ainsi le monde, mais simplement> à appeler hors du monde un petit troupeau qui constituerait les « élus mêmes » de Dieu après avoir soutenu victorieusement des difficultés et des épreuves de foi, d’amour et d’obéissance et de cette manière avoir « affermi leur voca.tion et leur élection (2 Pi. 1 : 10 — Seg.). Pourtant, l’appel et l’élection de ce « petit troupeau » ayant lieu de cette manière ne causent aucune difficulté, aucun dommage aux non-élus, lesquels ne sont en aucun sens condamnés davantage parce qu’ils ne sont pas appelés — parce qu’ils sont mis de côté. Il en est exactement de même pour la grande majorité des gens de ce pays : ils ne sont ni lésés ni condamnés lorsqu’une élection a eu lieu pour nommer des fonctionnaires du gouvernement et qu’ils n’ont pas été parmi les élus. De même que le but des élections terrestres est de désigner des personnes compétentes capables de travailler au bien des gens en général grâce à des lois et à une administration sages, ainsi la bénédiction préparée par Dieu ne cause aucun dommage aux non-élus, mais est destinée à les favoriser : les élus constitueront les juges royaux, les rois et les prêtres de l’Age millénaire et sous leur administration toutes les familles de la terre seront bénies.
On trouve dans les Ecritures de très nombreuses références aux « élus » et aux « élus mêmes » : cette dernière /expression implique que l’on peut comprendre que le terme « élus » s’applique à tous ceux qui entrent dans une certaine condition de parenté avec Dieu, dans laquelle ils ont l’espérance, ou la perspective de l’immortalité, étant des membres de l’Eglise glorifiée ; toutefois, il est également possible qu’ils tombent et qu’ainsi ils cessent de faire partie de la classe élue. En d’autres termes, tous ceux de la classe consacrée qui acceptent le haut-appel de Dieu à la Nouvelle-r Création sont comptés au nombre des élus Jorsque leurs noms sont écrits dans le livre de vie de l’Agneau et qu’une couronne leur est réservée, mais comme l’infidélité peut conduire à l’effacement de ces noms et à l’attribution de leurs couronnes à d’autres (Apoc. 3 : 5, 11), ainsi cesseraient-ils alors de faire partie de l’Eglise élue. Au contraire, les
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« élus mêmes » seraient ceux qui, finalement, obtiendront les bénédictions auxquelles Dieu a appelé les fidèles dans le présent Age de l’Evangile, ceux qui « affermissent leur appel et leur. élection » par leur fidélité aux arrangements et aux conditions requises, jusqu’à la mort même.
Les Ecritures attirent notre attention sur deux classes qui manquent d’affermir leur appel et leur élection. L’une de ces classes — peu nombreuse, cependant, nous avons quelque raison de le croire — non seulement perdra les récompenses des élus, mais en outre perdra la vie elle-même — dans la Seconde Mort. C’est à cette classe que fait allusion l’Apôtre Jean lorsque, discutant de la classe de l’Eglise, il dit : « Il y a un péché qui ne mène pas à la mort… [et] il y a un péché qui mène à la mort ; ce n’est pas pour ce péché-là que je dis de prier » (1 Jean 5 : 16 — Seg.). Il sera inutile de prier ou d’espérer pour ceux qui commettent le péché qui conduit à la mort. Ce péché est mentionné dans les Ecritures comme étant un péché contre le saint Esprit de Dieu ; il est commis non involontairement ni par ignorance, mais comme étant le résultat d’une obstination à faire ce qui, au moins au début, avait été clairement reconnu comme mauvais ; si cette opiniâtreté persiste, elle finit par devenir une monstrueuse aberration car l’Eternel abandonne ces obstinés à l’erreur qu’ils ont préférée à la Vérité. — 2 Thess. 2 : 10-12.
Les Apôtres Pierre et Jude parlent de cette classe en des termes à peu près semblables (voir Jude 11 à 16 ; 2 Pi. 2 : 1022). Tous ceux-là, à un moment donné, furent parmi les élus dans l’Eglise (aucun d’entre eux n’est du monde, lequel n’est pas à présent à l’épreuve ou en jugement mais le sera bientôt sous le Royaume millénaire). Au lieu de marcher selon l’Esprit sur les traces du Seigneur, dans la voie du sacrifice, ils « marchent selon leurs propres convoitises [désirs] (tandis que leur bouche prononce d’orgueilleux discours), et admirant les hommes en vue de [leur propre] profit », ils cherchent à plaire aux hommes parce qu’ils y voient leur propre intérêt ; ils sont loin de leur alliance de consécration jusqu’à la mort (Jude 16). Pierre fait de cette classe de personnes une description plus explicite encore. Il déclare
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qu’elles « avaient échappé aux souillures du monde par la connaissance du Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, étant de nouveau enlacées, elles sont vaincues par elles » comme « le chien est retourné à ce qu’il avait vomi lui-même, et la truie lavée, à se vautrer au bourbier ». Il les compare à Balaam abandonnant la voie de la droiture pour un gain terrestre. Ses paroles impliquent qu’on trouvera cette classe principalement parmi les docteurs de l’Eglise, et surtout à la fin de l’Age actuel ; leur mauvaise conduite consistera en partie à « injurier les dignités » — ceux que Dieu a honorés et « placés » dans le corps. — 2 Pi. 2 : 1, 10.
Dans l’épître aux Hébreux, nous avons deux descriptions de cette classe qui tombe, qui cesse de faire partie des élus. Dans la première (6 : 4-9), l’Apôtre semble désigner ceux qui, après avoir goûté le don céleste et les puissances du siècle à venir, après avoir eu part au saint Esprit et avoir été acceptés comme membres de la classe élue, retombent dans le péché — non pas à cause de la faiblesse inévitable de la chair et des séductions de l’Adversaire, mais en abandonnant volontairement et en connaissance de cause la droiture. Ceux-là, l’Apôtre nous en donne l’assurance, ne pourront être renouvelés à la repentance. Ayant eu leur part des bienfaits provenant du grand sacrifice de la rançon et ayant choisi de mépriser la faveur de Dieu, ils ont ainsi usé et abusé de leur part dans la réconciliation ; en conséquence, il ne reste plus rien pour eux. D’autre part, comme c’est de propos délibéré qu’ils ont pris cette position, les appels de la droiture (« righteousness ») n’auront plus désormais aucun effet sur eux.
Dans un autre chapitre (10 : 26, 27, 31), l’Apôtre décrit apparemment une autre classe de gens qui, au lieu de retomber dans une vie de péché et de mauvaise• réputation, abandonnent la foi qui les justifiait et qui est indispensable à leur maintien comme justifiés dans leurs rapports avec Dieu. Dans les deux cas, on remarquera que c’est le fait de pécher volontairement qui constitue la gravité du mal : « si nous péchons volontairement après avoir reçu la connaissance de la vérité [après avoir été favorisés par Dieu en Christ, en
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sagesse, justification et sanctification] il ne reste plus de sacrifice pour les péchés ». Le sacrifice que Christ a fait en faveur de tous le fut pour le péché originel, pour le péché adamique et les faiblesses héréditaires qu’il a entraînées pour nous, enfants d’Adam. Notre Seigneur n’a donné aucun prix de rançon pour un péché volontaire quelconque de notre part ; par conséquent, si nous péchons volontairement, il ne reste rien du mérite originel à appliquer à cause de nos transgressions volontaires. Nous serions obligés de payer le châtiment de nos péchés volontaires. Si les péchés étaient prémédités, pleinement volontaires, sans qu’aucune mesure de faiblesse ou de tentation ne pût accorder des circonstances atténuantes, et s’ils étaient commis après avoir eu une claire connaissance de notre position et de notre alliance avec Dieu, ce seraient des péchés qui mènent à la mort (la Seconde Mort) ; il n’y aurait plus rien à espérer, mais seulement la terrible attente d’un jugement, d’une sentence, une ardente indignation qui dévorera tous les adversaires de Dieu, tous ceux qui, sciemment, se sont opposés à lui, à sa droiture et à son plan lequel assurait cette droiture par la rédemption qui est en Christ Jésus notre Seigneur.
Au verset 29, l’Apôtre semble impliquer qu’il se rapporte ici à ceux qui, après avoir compris l’oeuvre de réconciliation de Christ en tant que Rédempteur, défient cette oeuvre, estimant profane (ou ordinaire) son sang précieux qui garantit la Nouvelle Alliance et méprisant ainsi l’Esprit de grâce, la grâce de Dieu qui pourvut à cette réconciliation et à cette communion avec notre Rédempteur dans son sacrifice et sa récompense. Ceux qui méprisèrent Moïse et la Loi dont il était le médiateur, moururent sans miséricorde, bien que la sentence de mort qui les frappait ne fût pas destinée à être éternelle. Cependant, ceux qui méprisent le Moïse-antitype, et qui, ainsi, méprisent le privilège de la communion au sang de Christ, méprisent du même coup Dieu qui fit cet arrangement en leur faveur, seront estimés dignes d’un châtiment plus sévère que celui qui frappa les violateurs de l’Alliance de la Loi. Il sera plus sévère dans le sens que ce sera une peine de mort de laquelle il n’y aura aucune rédemption,
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aucune résurrection, aucune restauration ; ce sera la Seconde Mort. Il n’est pas étonnant que l’Apôtre nous avertisse, à ce sujet, que nous prenions garde à la manière dont nous nous comportons à l’égard des dispositions de la grâce divine ; il nous assure que si nous ne sommes plus protégés par le soin protecteur de notre Avocat que Dieu a désigné Jésus — cela reviendrait à rien de moins que de tomber entre les mains du Père, le grand Juge qui ne peut admettre aucun péché, accepter aucune excuse, dont la provision abondante mais unique à la miséricorde envers des pécheurs est la rédemption par Christ Jésus notre Seigneur.
LA GRANDE MULTITUDE
Comme nous l’avons déclaré, en dehors de ceux qui, tombant de la position des élus, vont dans la Seconde Mort, il existe encore une autre classe portée à notre attention : ses membres n’affermissent pas leur appel et leur élection, mais ils n’iront pas dans la Seconde Mort parce qu’ils n’ont pas péché volontairement dans des cas graves, ni rejeté le mérite du sang précieux. Cette classe, nous l’avons déjà mentionnée comme étant la « Grande Multitude » qui sortira de la grande tribulation ; ses membres laveront leurs robes et les blanchiront dans le sang de l’Agneau ; cependant, s’ils obtiennent une nature spirituelle et une grande bénédiction, en participant comme invités au banquet des noces de l’Agneau, ils manqueront néanmoins le grand prix qui doit revenir aux vrais élus seulement, aux fidèles vainqueurs, à ceux qui suivront les pas de Jésus avec joie et de tout leur coeur (Apoc. 7). Cette Grande Multitude ne réussit pas à maintenir sa place dans les élus, elle ne réussit pas à faire partie des « élus mêmes » à cause de son zèle insuffisant pour le Seigneur, la Vérité et les frères, parce que les membres de cette classe sont en partie « surchargés par les soucis de cette vie ». Néanmoins, puisque leur coeur est loyal au Rédempteur et qu’ils maintiennent leur foi dans le sang précieux, qu’ils y tiennent ferme et ne le renient pas, en
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conséquence le Seigneur Jésus, notre Avocat, le Chef de notre Salut qui conduit les vrais élus à la gloire par la voie du sacrifice volontaire, conduira aussi ses membres de la Grande Multitude à une bénédiction spirituelle — à la perfection sur un plan inférieur d’être-esprit — parce qu’ils ont eu confiance en lui et n’ont renié ni son nom, ni son oeuvre.
Dans sa parabole de la Vigne, notre Seigneur fait allusion à l’Eglise élue, la Nouvelle-Création ; il nous dit qu’il est la Vigne et que ses fidèles disciples consacrés qui marchent sur ses traces en sont les sarments. Il nous assure que le fait d’être des sarments ne signifiera pas qu’ils seront exempts d’épreuves et de difficultés, mais qu’au contraire, le Père, le grand Vigneron, fera en sorte que nous ayons des épreuves de foi, de patience et de dévouement, que ces choses puissent nous tailler, de manière que nos affections soient moins portées sur des choses, des espérances et des ambitions terrestres ; il fera ainsi pour que nous puissions produire plus de fruits de l’Esprit : douceur, patience, amabilité, longanimité, affection fraternelle, amour, et que ces choses puissent être en nous et qu’elles abondent de plus en plus en sorte qu’une riche entrée puisse nous être accordée dans le ‘Royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, comme membres de la Nouvelle-Création. — 2 Pi. 1 : 11.
Cependant, notre Seigneur nous prévient que le fait d’obtenir une place parmi les vrais sarments de la vraie vigne n’est pas suffisant : il faut que l’Esprit de la Vigne soit en nous, il faut que la disposition à porter le fruit de la Vigne soit dans notre coeur. Le Vigneron nous permettra de demeurer comme sarments pendant un temps raisonnable, afin qu’il puisse savoir si oui ou non nous donnons la preuve que nous portons les fruits convenables ; sinon il nous condamnera comme incapables. Nous sommes aussi avertis qu’il ne s’attendra pas à trouver des grappes mûres sur le jeune sarment, ni même des raisins verts. Il cherchera plutôt en premier lieu les faibles indications des bourgeons à fruits, plus tard l’épanouissement de ceux-ci en fleurs du raisin, plus tard le fruit vert, et plus tard encore sa maturité savoureuse.
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Le Vigneron montre une longue patience dans l’attente ou développement de ce fruit de la Vigne « que la droite de mon Père a plantée » (Ps. 80 : 15) ; mais si, après un temps raisonnable, il ne trouve aucun fruit, il retranche ce sarment comme un rejeton qui absorberait la force et la nourriture de la Vigne pour son propre développement et non pour la production du fruit désiré. C’est ainsi que notre Seigneur nous indique clairement que nous devons affermir notre appel et notre élection en produisant des fruits de sainteté dont la fin, ou récompense, est la vie éternelle.
ELECTIONS DIVERSES DANS LE PASSE
Notons quelques autres élections portées à notre attention dans les Ecritures, afin qu’ainsi notre entendement puisse être élargi et développé sur ce sujet avant de considérer la forme d’élection particulière qui nous intéresse au premier chef : celle de la Nouvelle-Création. Il nous faut distinguer clairement entre les élections qui ont précédé le premier avènement de notre Seigneur et l’élection de la Nouvelle-Création avec Christ comme Tête, Chef, Guide, etc. De cette dernière classe, il est dit : « Vous êtes appelés pour une seule espérance de votre appel » [Eph. 4 : 4], mais les élections des temps antérieurs servirent d’autres buts et accomplirent divers desseins de Dieu. Abraham fut élu [ou choisi — Trad.] pour être un type de l’Eternel (Jéhovah), et sa femme Sara un type de l’Alliance abrahamique par laquelle le Messie viendrait. La servante Hagar fut élue pour être un type de l’Alliance de la Loi, et son fils Ismaël un type des Israélites naturels [ou selon la chair — Trad.]. Bien que né le premier, Ismaël ne devait pas être un cohéritier d’Isaac, le fils de la promesse. Isaac fut élu pour être un type de Christ, et sa femme Rébecca un type de l’Eglise, l’Epouse, la femme de l’Agneau, tandis qu’Eliézer, le serviteur d’Abraham, fut élu pour être un type du saint Esprit dont la mission serait d’inviter l’Eglise, de l’aider et finalement de l’amener avec les vierges, ses compagnes, à Isaac.
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Ces élections n’engageaient ni ne concernaient en aucun sens l’avenir éternel d’aucune de ces personnes, mais dans la mesure où ces types élus servirent à l’Eternel, ils reçurent probablement certaines bénédictions en compensation dans la vie présente. Dans la mesure où ils entrèrent dans l’esprit du plan divin, encouragement et joie les récompensèrent pleinement pour tous sacrifices et épreuves occasionnés par leur choix [ou élection — Trad.] et leur service comme types. Raisonnant sur ce sujet même de l’élection, et essayant de montrer que nulle injustice n’avait été faite à Israël selon la chair du fait que Dieu s’est tourné vers les Nations [ou Gentils — Trad.] pour trouver chez elles le nombre complémentaire des élus de la Nouvelle-Création, l’Apôtre fait ressortir que le Tout-Puissant a des faveurs à dispenser et qu’il lui appartient exclusivement de décider à qui elles iront. Il montre que Dieu donna à Israël selon la chair (ou Israël naturel) en tant que nation, certains privilèges et faveurs, et à certains de leurs ancêtres, en tant qu’individus, des privilèges et des faveurs en les •employant comme des types et en les bénissant en conséquence. Mais l’Apôtre montre également que l’Eternel n’était en aucun sens du mot obligé de continuer à accorder ses bénédictions, à eux, de préférence à d’autres non moins dignes. Au contraire, il était parfaitement juste que l’Eternel cessât d’accorder ses faveurs à ceux qui ne voulaient pas s’en servir, et de les attribuer à d’autres. — Romains, chapitres 9 ; 10 ; 11.
En outre, l’Apôtre voudrait nous faire comprendre que l’Eternel prévit quel serait le résultat de ses faveurs accordées à Israël naturel : après avoir profité de ses bénédictions, ce peuple (sauf un petit « reste » — Rom. 9 : 27-32) ne serait pas dans une condition convenable pour recevoir la plus – grande de toutes les bénédictions qu’il avait à donner, celle du prix du « haut-appel » pour former la Nouvelle-Création. Comme exemple, il attire l’attention sur les deux fils d’Isaac et nous montre que Dieu prévit quelle serait la situation des centaines d’années plus tard en opérant un choix arbitraire entre les deux fils de Rébecca, Jacob et Esaü. L’Eternel fit deux types de ces jumeaux, l’un pour représenter les fidèles,
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la Nouvelle-Création, l’autre pour représenter Israël naturel, qui préférerait les choses de la vie présente et vendrait ses privilèges célestes pour un plat de lentilles — pour de bonnes choses terrestres. Dans le cas de Jacob et d’Esaü, l’élection de Jacob pour être un type de vainqueurs fut certainement une bénédiction pour lui, bien qu’il lui en coûtât beaucoup, mais celle d’Esaü pour être un type de la classe de ceux qui ont l’esprit tourné vers les choses naturelles qu’ils préfèrent aux choses célestes, ne fut nullement à son désavantage. Cela ne signifiait en aucune façon qu’il devrait aller dans le tourment éternel, ni qu’il devrait souffrir quoi que ce soit dans la vie présente. Au contraire, il fut béni — de même que les hommes du monde, aujourd’hui, les hommes naturels ont des bénédictions d’un genre que l’Eternel a, avec bienveillance, refusé aux Nouvelles-Créatures élues parce qu’étant moins favorables à leurs intérêts spirituels ; de même, il refusa certaines des bénédictions terrestres à Jacob, afin que, dans ses déceptions, etc., il pût être un type de cette classe ; néanmoins Jacob eut des joies et des bénédictions qu’Esaü n’eut pas et qu’il n’aurait pas appréciées. De même, maintenant, la Nouvelle-Création au sein des épreuves et des déceptions du temps actuel, expérimente une paix, une joie et une bénédiction dont l’homme naturel n’a pas conscience.
La déclaration : « J’ai aimé Jacob, et j’ai haï Esaü » (Rom. 9 : 13) est pour beaucoup « une parole dure » parce que le mot « haï » semble marquer un antagonisme qui serait injustifié (dans la mesure où peut le discerner l’entendement humain) : Esaü ne fit pas plus mal que d’autres hommes et son penchant [pour les choses terrestres — Trad.] était en lui dès sa naissance « avant qu’il n’ait fait ni bien ni mal ». Le terme « haï » signifiait évidemment « aimer moins », comme c’est également le cas en Deut. 21 : 15-17. La pensée est que Jacob fut favorisé de l’Eternel et qu’Esaü le fut moins, et que tous deux, comme le montre l’Apôtre, furent des types d’Israël naturel et spirituel. La faveur de Dieu pour Israël naturel représenté par Esaü fut moindre que sa faveur pour Israël spirituel, dernier-né, représenté par Jacob. Avec cette pensée, tout est harmonieux et logique.
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« JE T’AI FAIT SUBSISTER POUR CECI »
Comme preuve que l’Eternel a toujours exercé l’autorité, la suzeraineté dans les affaires de l’humanité avec pleine reconnaissance de son droit à le faire, l’Apôtre cite le cas de Pharaon qui était roi d’Egypte au temps de la délivrance d’Israël. Il cite les paroles de l’Eternel rapportées par Moïse (Exode 9 : 16) : « Mais je t’ai fait subsister pour ceci, afin de te faire voir ma puissance, et pour que mon nom soit publié dans toute la terre ». « Ainsi donc il fait miséricorde à qui il veut, et il endurcit qui il veut ». — Rom. 9 : 17, 18.
Il y a quelque temps, le gouvernement français mit à part plusieurs prisonniers que la justice avait condamnés à mort, et les remit entre les mains d’hommes de science pour qu’ils puissent expérimenter ce que peut faire la peur sur le genre humain. L’un fut placé dans une cellule et on lui dit qu’un prisonnier y était mort la nuit précédente de la petite vérole, que, probablement, il contracterait la même maladie et mourrait avant le matin. La prédiction se réalisa, bien que la cellule n’eût jamais été occupée par un malade atteint de petite vérole. Un autre eut les yeux bandés et on lui passa un bras au travers d’une mince cloison. On lui dit que, dans l’intérêt de la science, on allait le saigner à mort afin de se rendre compte du temps qu’il faudrait pour amener la mort d’un homme en le saignant par une petite blessure faite sur une artère du bras. Il fut simplement égratigné et ne perdit que quelques gouttes de sang, mais on s’arrangea de manière qu’un mince filet d’eau, portée à la température du corps, lui coulât le long du bras et qu’il entendît le liquide lui gouttant des doigts dans un récipient. Il mourut au bout de quelques heures. Personne n’approuverait qu’un tel traitement fût appliqué à des citoyens respectueux de la loi, mais personne non plus ne pourrait raisonnablement trouver à redire à cette manière de faire à l’égard d’hommes dont la vie était déjà condamnée par la loi. C’est précisément ce qu’il en est du comportement de l’Eternel à l’égard de la famille humaine : si l’homme avait continué à obéir à Dieu, il n’aurait pas encouru la condamnation à mort, et dans cette
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position il aurait eu certains droits sous la loi divine qu’il ne possède pas maintenant. En tant que race, nous sommes tous convaincus de péché et tous condamnés à mort (Rom. 5 : 12), et il a plu à l’Eternel de manifester sa puissance et sa sagesse à l’égard de certains de ces condamnés d’une manière, et à l’égard d’autres condamnés d’une autre manière, à son gré. Nous avons déjà remarqué le même principe à propos des Amalécites, des Hittites et des Cananéens qu’Israël avait reçu l’ordre de détruire, Israël typifiant les fidèles de l’Eternel dans l’avenir, et leurs ennemis typifiant les pécheurs et ennemis volontaires de la droiture dans l’Age futur. Nous avons remarqué l’illustration du même principe dans la destruction de Sodome et de Jéricho, dans les hécatombes, par des fléaux, de milliers d’Israélites et dans le frappement à mort d’Uzza pour avoir simplement porté la main sur l’arche pour la retenir, violant ainsi sa sainteté et le commandement de l’Eternel.
L’emploi par l’Eternel de Pharaon et les diverses plaies sur les Egyptiens, y compris le massacre des premiers-nés des hommes et des bêtes et finalement la destruction complète des armées égyptiennes dans la Mer Rouge, entrent dans le cadre de ces illustrations ; les Egyptiens, en effet, faisant partie du genre humain, étaient des condamnés sous la sentence de mort ; ils pouvaient donc, sans la moindre injustice, être traités comme tels pour propager la dignité de Dieu et pour proclamer sa puissance par la délivrance de son peuple-type, Israël. D’autre part, d’une manière semblable, Dieu favorisa abondamment certains de ces condamnés — Abraham, Moïse et d’autres — faisant d’eux des types de bonnes choses qu’il se proposait d’accomplir complètement et effectivement dans le proche avenir, et ce, sans libérer en aucun sens du terme Abraham, Moïse, Pharaon ou d’autres de leur part à la sentence de mort, mais en laissant ce travail qui doit être accompli par la rédemption qui est en Christ Jésus notre Seigneur.
Après avoir discerné clairement le fait que Dieu a exercé une autorité souveraine parmi ses créatures condamnées, qu’il a décidé que certaines feraient telle expérience et que
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d’autres feraient telle autre expérience, et que toutes ces choses n’étaient que des leçons explicatives sur le sujet pour préparer comme le montre l’Apôtre, la grande élection de la Nouvelle-Création durant cet Age de l’Evangile, nous avons besoin de comprendre que, en aucun cas, Dieu n’a forcé ou violé la volonté humaine dans l’une quelconque de ces élections. Ceci nous convaincra que ce serait contraire au programme divin que de forcer la volonté humaine. En choisissant Abraham, Isaac, Jacob et Moïse, et d’autres, pour servir de types et d’illustrations, Dieu choisit des hommes dont la mentalité était en accord général avec ses plans et ses révélations ; toutefois, aucune force ne s’exerça pour les obliger de quelque manière, s’ils avaient voulu agir autrement. De même, en choisissant des hommes pour illustrer le côté opposé et les principes opposés, tels que Ismaël, Esaü, les Cananéens, les Sodomites, les Egyptiens, l’Eternel employa aussi des hommes selon leurs tendances naturelles. Ce que nous aimerions faire ressortir, c’est que Dieu ne força pas la volonté d’Abraham, d’Isaac, de Jacob, de Moïse, etc., pas plus qu’il ne força celle de ceux qui firent le mal, et illustrèrent certains mauvais principes. L’Eternel agit simplement avec des classes particulières selon leurs propres inclinations.
En disant de Pharaon que c’est dans ce but même qu’il l’avait suscité, nous ne devons donc pas comprendre que Dieu entendait par là avoir formé en Pharaon un caractère mauvais, qu’il l’avait « suscité » dans le sens de l’obliger à être un mauvais personnage. Nous devons comprendre que parmi, les divers héritiers au trône d’Égypte, suivant les coutumes de ce peuple, Dieu fit en sorte que, par la mort de certains prétendants de la famille royale, ce fût ce Pharaon particulier qui montât sur le trône parce qu’il possédait un tel caractère obstiné que sa lutte contre Dieu et contre Israël nécessiterait à juste titre les plaies que Dieu avait préordonnées non seulement comme une marque de sa faveur envers Israël et de fidélité aux promesses faites à Abraham, Isaac et Jacob, mais en plus parce que ces plaies sur l’Égypte étaient destinées dans une certaine mesure à
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préfigurer, à illustrer les plaies par lesquelles le présent Age de l’Evangile se terminerait — les trois premières et « les sept dernières plaies ». — Apoc. 15 : 1.
Cependant, ce qui embarrasse l’esprit de beaucoup de personnes, c’est le trait particulier de cette illustration de Pharaon qu’on trouve dans la déclaration suivante : « Dieu endurcit le coeur de Pharaon pour qu’il ne laissât pas aller le peuple ». A première vue, cela paraîtrait être en contradiction avec ce que nous venons juste de dire, à savoir que Dieu ne porte pas atteinte à la volonté humaine. Nous croyons, cependant, que cette contradiction apparente disparaît si nous nous souvenons comment l’Eternel endurcit le coeur de Pharaon, c’est-à-dire quelle façon d’agir de la part de l’Eternel eut pour effet de rendre Pharaon plus obstiné. Ce fut la bonté de Dieu qui endurcit Pharaon, sa bonne volonté d’écouter sa prière pour obtenir le secours et d’accepter sa promesse de laisser aller Israël, autrement dit ce fut la miséricorde de Dieu. Si Dieu avait maintenu la première plaie (ou premier châtiment) jusqu’à ce qu’Israël fût libéré, cette seule plaie aurait été suffisante pour accomplir la délivrance ; mais lorsque l’Eternel délivrait le peuple et le pays d’une plaie, Pharaon en concluait que tout était passé, et que peut-être il n’y aurait plus d’autre plaie ; et ainsi, petit à petit la miséricorde divine produisait en lui une hostilité de plus en plus grande. Le sujet vu sous cet angle, la liberté de volonté de Pharaon apparaît de toute évidence, et l’Eternel est innocenté de toute coopération avec le mal. « Toute son oeuvre est parfaite », même si la bonté de Dieu qui devrait conduire les hommes à la repentance, puisse parfois, à cause des conditions imparfaites actuelles, exercer une influence opposée sur eux.
LE CHOIX (ou l’élection) DE LA NATION D’ISRAEL
Tous les Chrétiens, familiarisés avec leur Bible, admettront aisément que Dieu choisit Israël d’entre toutes les
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nations du monde pour être son peuple et pôur typifier Israël selon l’esprit. Le prophète Amos (3 : 2) déclare fort à propos : « Je vous ai connus, vous seuls, de toutes les familles de la terre ». Par la bouche d’Esaïe (45 : 4) l’Eternel dit à Cyrus, le roi de Perse qui devait permettre à Israël de retourner de sa captivité : « A cause de mon serviteur Jacob, et d’Israël, mon élu, je t’ai appelé par ton nom ». Le fait qu’il nous soit possible de voir dans cette déclaration une certaine application typique à Christ et à la délivrance, hors de la Babylone mystique, d’Israël nominal selon l’esprit, ne contrarie pas le fait qu’Israël-type soit désigné ici comme l’« élu ». Dans ses arguments clairs et puissants concernant le transfèrement de la faveur divine d’Israël naturel à Israël spirituel (Rom. 9: 11), l’Apôtre montre distinctement que, pour un temps, la faveur divine fut accordée à Israël naturel comme type du peuple élu de Dieu, bien que l’Eternel eût su d’avance et prédit son rejet de la position de faveur spéciale et son remplacement par un autre Israël selon l’esprit à cette position représentée par Jacob.
L’Apôtre montre comment Israël, en tant que nation favorisée ou élue de Dieu pour un temps, eut « un grand avantage de toute manière » sur toutes les nations environnantes du monde, qu’à lui appartenaient les promesses, qu’il formait les branches de l’olivier, et que Dieu ne retranchait de sa faveur que celles des branches naturelles qui n’étaient pas en accord avec la racine de la promesse et avec le tronc, représenté typiquement par Abraham, Isaac et Jacob. Il indique que ce qu’« Israël recherche, il ne l’a pas obtenu, mais l’élection [les dignes — Jean 1 : 12, 13] l’a obtenu, et les autres ont été aveuglés ». Bien qu’à l’origine, la nation tout entière fût choisie pour recevoir les faveurs plus excellentes de Dieu, néanmoins seuls les fidèles seraient dans la condition convenable de coeur pour devenir des Israélites selon l’esprit lorsque viendrait le temps de cette faveur. Ceux-là furent les élus mêmes de cette nation qui, à la clôture de l’Age judaïque, purent entrer dans la dispensation plus élevée, passant de la maison des serviteurs à celles des fils (Héb. 3 : 5 ; Jean 1 : 12). L’Apôtre signale que nous, qui
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par nature, étions des Gentils, « des gens du dehors, forains et étrangers » aux alliances et aux promesses faites à Israël-type, avons maintenant par la grâce de Dieu développé la foi et l’obéissance semblables à celles d’Abraham ; nous sommes appelés à être au nombre des membres de l’épouse de Christ, la vraie semence d’Abraham, prenant ainsi la place des branches retranchées dans le plan originel de Dieu et dans les promesses qui s’y rapportent, mais bien que ces branches retranchées aient été traitées en ennemies pendant cet Age de l’Evangile, néanmoins « en ce qui concerne l’élection, elles sont bien-aimées à cause des pères. Car les dons de grâce et l’appel de Dieu sont sans repentir ». — Rom. 11 : 28, 29.
Nous sommes ainsi informés que certains traits caractéristiques de l’élection originelle s’attachent encore à Israël naturel, bien que, en tant que peuple; il ait été rejeté de la principale faveur dans le plan divin, celle de faire partie de l’Israël spirituel élu. Comme les promesses faites à Abraham, à Isaac, à Jacob et aux prophètes doivent s’accomplir et qu’ils deviendront les « princes » ou représentants du Royaume spirituel par toute la terre durant l’Age millénaire, nul doute que tout cela concourra grandement à l’avantage de nombre d’Israélites naturels qui sont actuellement dans une condition d’éloignement et de ténèbres. Ils pourront et viendront plus rapidement en accord avec leurs propres conducteurs du passé que le reste du monde ; ainsi Israël, comme peuple, reprendra la place la plus importante parmi les nations au commencement du Millénium. « Car Dieu a renfermé tous [Juifs et nations — D.], dans la désobéissance, afin de faire miséricorde à tous ». — Rom. 11 : 32.
LA NOUVELLE-CREATION ELUE
Nous arrivons maintenant à l’aspect le plus important de notre sujet, dotés cependant d’une certaine connaissance touchant les élections du passé, et de la compréhension que beaucoup d’entre elles typifiaient ou préfiguraient cette grande oeuvre de Dieu : l’élection de la Nouvelle-Création.
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Nous avons déjà vu que cette élection n’implique pas que les non-élus seront lésés, mais qu’au contraire cela implique la bénédiction des non-élus au temps marqué. Nous pourrions ajouter, à ce propos, que ni la Justice ni l’Amour ne pourraient objecter quoi que ce soit au fait qu’une faveur spéciale soit accordée à certains et pas à d’autres, même si ceux qui sont favorisés n’étaient pas destinés à être des canaux de bénédictions pour les moins favorisés ou pour les défavorisés. Tel est le sens du terme grâce ou faveur : il implique qu’on fait quelque chose qui n’est pas spécialement réclamé ou exigé par la Justice, et ces termes « grâce » et « faveur » sont maintes fois employés dans les Ecritures à propos de cette classe élue de cet Age de l’Evangile.
« C’est par grâce que vous êtes sauvés » ; et d’autres passages bibliques analogues nous font bien sentir que ce n’était pas une obligation de la part du Tout-Puissant de relever un membre quelconque de la race d’Adam de la sentence de mort, ni de donner à quiconque l’occasion d’obtenir la vie éternelle grâce à une rédemption ; bien plus, Dieu n’était nullement obligé d’offrir le haut-appel (de faire partie de la Nouvelle-Création) à aucune de ses créatures. Tout cela est faveur divine : « grâce sur grâce », ou faveur sur faveur ; et quiconque n’a pas clairement cette pensée à l’esprit, n’appréciera jamais d’une manière convenable ce qui est en train de s’accomplir.
L’Apôtre Pierre nous donne l’assurance que nous, en tant que classe, fûmes « élus selon la préconnaissance de Dieu le Père ». Cependant, sa déclaration ne s’arrête pas là, mais continue ainsi : « en sainteté de l’esprit, pour l’obéissance et l’aspersion du sang de Jésus-Christ » (1 Pi. 1 : 2). Cela signifie que Dieu préconnut la Nouvelle-Création comme classe, qu’il se détermina par avance à en justifier les membres par la foi, grâce au sang de Christ ; qu’il préconnut qu’il y en aurait assez, pour compléter cette classe, avec ceux qui seraient obéissants et atteindraient à la sanctification par la Vérité. Rien, dans aucun passage biblique, n’implique une préconnaissance divine des individus composant la classe élue, exception faite de la Tête (ou Chef — Trad.) de
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l’Eglise. Il nous est dit que Dieu préconnut Jésus comme son élu. Nous ne voulons pas dire que l’Eternel est limité dans sa capacité d’identifier les individus qui composeraient la classe élue, mais simplement que, quelle que soit sa puissance sous ce rapport, il n’a pas déclaré qu’il avait l’intention de l’exercer. Il détermina que Christ serait le Rédempteur du monde, et qu’en récompense il serait élevé comme premier membre : Tête, Seigneur, Chef de la Nouvelle-Création. Il ordonna également qu’un certain nombre spécifique serait choisi parmi les hommes pour être ses cohéritiers dans le Royaume — participant avec lui à la Nouvelle-Création. Nous avons toute raison de croire que le nombre défini, fixé des élus est celui qui est mentionné plusieurs fois dans l’Apocalypse (7 : 4 ; 14 : 1), soit 144 000 « rachetés d’entre les hommes ».
Avant la fondation du monde, Dieu choisit ou prédétermina qu’il y aurait une telle classe élue. Nous comprenons cela par analogie avec la décision que, dans l’armée britannique, il y aurait un certain corps de soldats qui formerait « La Garde personnelle du Roi » ; il serait composé d’hommes de forte stature et de mensurations spéciales, les divers détails concernant la taille, le poids, etc., étant déterminés à l’avance, et l’effectif de la troupe fixé d’une manière définitive, avant même la naissance des membres actuels qui en font partie. De même que le décret royal fixa ces conditions physiques à remplir et à combien d’hommes s’élèverait l’effectif de cette troupe, ainsi le décret royal du Créateur fixa et limita le nombre de ceux qui constitueraient la Nouvelle-Création de Dieu ; il ne définit pas leurs mensurations physiques, mais leurs qualités morales et leurs conditions de coeur. De même qu’il ne fut pas nécessaire de prédéterminer les noms de ceux qui formeraient « la garde royale », il ne fut pas nécessaire pour notre Créateur de prédéterminer les noms des individus qu’il jugerait acceptables comme Nouvelles-Créatures en Christ, dans les conditions et réserves prescrites.
Ce point est tout particulièrement porté à notre attention dans un passage biblique qu’on rappelle et qu’on cite en
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général mais en partie seulement : «Car ceux qu’il a pré-connus, il les a aussi prédestinés ». Le peuple de l’Eternel ne devrait pas se contenter de prendre une partie de le Parole divine et de la séparer de son contexte immédiat. Si nous lisons le reste du passage tel qu’il est écrit, le sujet tout entier apparaît clairement à notre esprit : « Ceux qu’il a préconnus, il les a aussi prédestinés à être conformes à l’image de son Fils [c’est-à-dire à être des copies de son Fils], pour qu’il soit premier-né entre plusieurs frères ». — Rom. 8 : 29 (D).
En vérité, cette prédestination est différente de celle qui était généralement comprise par ceux qui ont soutenu la doctrine de l’élection dans le passé. Suivant leur conception et leur enseignement, on devrait comprendre le passage ainsi : ceux qu’il a préconnus, il les a aussi prédestinés à échapper au tourment éternel et à recevoir des bénédictions éternelles dans la gloire. Comme cette opinion diffère de celle que présente l’Ecriture d’une manière raisonnable, et convenable ! Dieu a prédestiné que son Unique-engendré serait la Tête de cette Nouvelle-Création et a prédéterminé longtemps avant d’appeler n’importe lequel d’entre nous, que personne ne serait membre de la Nouvelle-Création s’il ne devenait une copie de son Fils. Comme elle est belle, comme elle est raisonnable la doctrine scripturale de l’élection ! Qui pourrait mettre en doute la Sagesse, la Justice ou l’Amour d’une telle élection, avec des conditions telles que celles du caractère qui doit ressembler à Jésus, et en vue d’une telle œuvre grandiose que Dieu a projetée ? — afin d’être des cohéritiers de Christ pour bénir toutes les familles de la terre.
« APPELES SELON SON DESSEIN » — Rom. 8 : 28 – 30 —
Pour étudier ce sujet, nous ne pouvons mieux faire que de suivre avec soin les paroles de l’Apôtre et son argumentation logique. Dans les versets précédents (22, 23) nous
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montre quel est le dessein de Dieu en appelant la Nouvelle-Création : recevoir une grande bénédiction et aussi en donner une à d’autres, savoir à la création gémissante qui soupire et est en travail, attendant la manifestation de ces fils élus de Dieu de la Nouvelle-Création (vs. 21, 22). L’Apôtre continue ensuite en montrant que toutes choses concourent en faveur de cette classe que Dieu appelle à la Nouvelle-Création, que tel est le sens des déceptions actuelles, des épreuves, des vexations, des oppositions du monde, de la chair et de l’Adversaire, à savoir que ces expériences sont destinées à produire en nous les fruits paisibles de la justice, le « poids éternel de gloire en mesure surabondante » [2 Ci3r. 4 : 17], à laquelle nous avons été appelés, et à laquelle nous aspirons à juste titre. L’Apôtre découvre avec nous les moyens providentiels de l’Eternel à l’égard de ces appelés pour qui toutes choses concourent favorablement. Nous ne devons penser à notre appel que par rapport à notre Frère aîné et sous sa direction. Personne ne pourrait le précéder, car ce n’est qu’en observant ses pas et en les suivant que nous pouvons espérer devenir parti-I cipants de sa gloire. D’après la prédestination divine, ces frères de Christ doivent tous être des copies de leur Frère aîné, s’ils veulent devenir des participants de la Nouvelle-Création. Cela ne nous laisserait aucun espoir qu’un membre quelconque de la famille humaine atteigne à cette gloire, si l’Eternel ne nous montrait pas très clairement par ailleurs, les dispositions qu’il a prises pour nous, grâce à la rédemption qui est en Christ-Jésus notre Seigneur : ainsi, les faiblesses charnelles que nous héritons et que nous ne pouvons maîtriser complètement, sont toutes couvertes par le mérite du sacrifice du Rédempteur ; ainsi, l’Eternel peut nous excuser de n’être pas de parfaites copies de son Fils dans la chair ; il peut nous accepter selon sa prédestination, s’il nous trouve être de telles copies de coeur, d’intention, de volonté, c’est-à-dire si nous prouvons notre volonté en maîtrisant la chair autant qu’il nous est possible de le faire ; notre Seigneur Jésus, par sa « grâce qui nous suffit » couvre alors nos taches faites ‘âvolontairement.
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Poursuivant la description de cette classe d’appelés, ainsi prédestinée, l’Apôtre dit : « Et ceux qu’il a prédestinés, il’ les a aussi appelés ; et ceux qu’il a appelés, il les a aussi justifiés ; et ceux qu’il a justifiés, il les a aussi glorifiés ». Ce passage est habituellement mal compris : des lecteurs ont, en général, l’impression qu’ici l’Apôtre retrace des expériences chrétiennes comme à l’ordinaire, telles que nous les avons trouvées dans le chapitre précédent où nous considérions comment Christ est fait pour nous sagesse, justification, sanctification et délivrance. Or, ici, l’Apôtre prend un point de vue opposé et commence par l’autre bout. Il envisage ici l’Eglise finalement achevée comme l’élue de Dieu sous Christ sa Tête : l’Eglise, les « élus mêmes » dans la gloire. Il retrace à rebours le développement de l’Eglise, la Nouvelle-Création. Il montre que personne n’atteindra la haute position des glorieux élus de Dieu sauf ceux qui y sont appelés [acceptés — Edit.] par la grâce de Dieu, que tous les appelés doivent avoir été au préalable justifiés, car Dieu n’appelle ou n’invite que des croyants à courir pour ce grand prix. Et ces justifiés doivent, auparavant, avoir été honorés [et non « glorifiés » comme dans la version commune], honorés par Dieu qui s’est fait connaître à eux et a fait connaître son cher Fils, le Chemin, la Vérité et la Vie’
« C’est un honneur plus grand que beaucoup ne l’ont supposé que d’avoir entendu parler de la grâce de Dieu dans le temps présent. Comme le salut est un don de Dieu qui doit être accordé au monde pendant l’Age millénaire, c’est un honneur spécial que d’avoir connaissance de la grâce de Dieu, et une occasion favorable d’être au temps présent réconcilié avec lui, en avance sur le monde ; ayant été ainsi honorés, et ayant ainsi la connaissance nécessaire à notre justification par la foi, celle-ci devient la seconde étape, ainsi que nous l’avons vu, qui conduit à la sanctification en accord avec l’appel ; et cela conduit aussi, par la fidélité, à « la gloire qui sera révélée en nous », faisant de nous des membres des « élus mêmes » de la Nouvelle-Création.
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« SI DIEU EST POUR NOUS »
Suivons l’Apôtre dans l’examen qu’il fait de cette élection, et paraphrasons ce qu’il en dit : « Ne voyons-nous pas, frères, que Dieu poursuit l’exécution d’un grand plan merveilleux ? Ne voyons-nous pas que, ayant décidé de choisir une certaine classe qui coopérerait à ce plan, il nous fait la faveur de nous en révéler l’arrangement et les conditions — nous justifiant et nous appelant de cet appel céleste ? Cela veut dire que Dieu est pour nous : il désire que nous fassions partie de cette classe élue ; il a pris toutes dispositions nécessaires pour que nous puissions atteindre cette position. Eprouvons nous parfois que, bien que l’Eternel soit pour nous, Satan, le péché, nos propres faiblesses héréditaires sont tous contre nous, cherchant à nous prendre au piège et à nous faire trébucher ? Réfléchissons que, le Tout-Puissant étant de notre côté, aucune de ces oppositions ne doit nous faire craindre ou trembler, car il est puissamment capable de nous les faire traverser toutes. Regardons en arrière et remarquons comment il nous a favorisés, alors que nous étions encore des pécheurs, en prévoyant la rédemption qui est en Christ Jésus. Réfléchissons que s’il a fait tout cela pour nous alors que nous étions des pécheurs, il fera beaucoup plus pour nous, maintenant que nous sommes devenus ses enfants, à présent que nous avons entendu sa voix, que nous avons accepté son Fils, que nous nous confions en lui, avons été justifiés par son mérite, maintenant que nous avons entendu l’appel à la nature divine, que nous nous sommes consacrés, déposant notre faible tout sur l’autel. Sûrement, Dieu veut nous favoriser et agir pour nous bien davantage, bien que nous ne puissions penser comment il pourrait faire plus que ce que représente le don de son Fils. Il nous est permis d’avoir l’assurance que celui qui ne change pas nous aime encore, qu’il est toujours pour nous, et qu’il usera de sa puissance pour faire concourir ensemble toutes choses à notre bien-être spirituel le plus élevé, et afin que nous obtenions, en définitive, une place dans la Nouvelle-Création si nous demeurons en lui dans la foi, dans l’amour et avec un
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coeur soumis — quels que faibles et imparfaits que puissent-être nos meilleurs efforts pour maîtriser la chair. Soyons assurés qu’en nous donnant son Fils et en nous ouvrant la voie pour parvenir à saisir l’appel à la Nouvelle-Création, l’Eternel a pourvu en Christ, à tout ce dont nous pouvons avoir besoin. En lui, il a donné librement toutes choses.
. Quelqu’un suggérerait-il que, peut-être, la Loi nous condamnerait malgré Dieu ? Disons-nous que c’est Dieu qui nous a condamnés par sa Loi, et que c’est le même Dieu qui, en tant que grand juge, nous a condamnés, c’est lui-même qui, maintenant, a décrété notre justification. Il a déclaré que nous sommes « justifiés gratuitement de toutes les choses dont la Loi ne pouvait nous justifier », par sa grâce, par Christ Jésus notre Seigneur. Cela étant, « qui intentera accusation contre des élus de Dieu » [Rom. 8 : 33], qu’il a ainsi favorisés ? Qui pourrait nous condamner pour des faiblesses ou des manquements involontaires ? A ceux-là nous répondrions : C’est Christ qui est mort, bien plus, qui est ressuscité, est monté au ciel pour nous représenter et qui a appliqué en notre faveur une part suffisante de son propre mérite pour couvrir toutes nos imperfections. — Rom. 8 : 34.
Soutiendrait-on encore que quelque chose puisse intervenir pour nous séparer de l’amour de Dieu ou de Christ et de son amour et de sa miséricorde ; qu’ainsi nous puissions être laissés à nous-mêmes et que nous puissions faire naufrage quant à notre foi et à notre avenir touchant la Nouvelle-Création ? Nous répondons : au contraire, Christ a eu un grand amour pour nous, sinon il ne nous aurait pas rachetés. Tout son comportement a manifesté son amour et nous ne devons permettre quoi que ce soit qui nous sépare de cet amour. Que viennent des tribulations, ne permettons seulement que ce soit pour nous rapprocher du Seigneur comme le seul qui puisse nous secourir. Si la détresse, ou la persécution, ou la famine, ou le dénuement devaient s’abattre sur nous, devrions-nous par crainte de ces choses, cesser d’aimer le Seigneur, renier son nom et sa cause, ne plus suivre ses traces et choisir plutôt une ligne de conduite plus facile dans la vie ? Oh ! non !C’est par ces expériences
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mêmes que nous devons être développés comme vainqueurs. Comment pourrions-nous être désignés comme vainqueurs s’il n’y avait rien à vaincre, si le chemin tout entier était uni et sans déclivité difficile ? Nous avons reçu en dépôt les miséricordes et les bénédictions de Dieu ; maintenant il nous met à l’épreuve pour voir à quel point nous sommes dignes de demeurer dans son amour et dans ses faveurs. Il est tout disposé à nous y voir demeurer ; il a pris toutes dispositions nécessaires ; toutefois, il ne peut pas contraindre notre volonté. Je suis persuadé, j’ai confiance que nous sommes déterminés à ce que rien ne nous sépare de l’amour de Dieu manifesté en Christ — ni la crainte de la mort, ni l’amour de la vie, ni aucune des autres créatures de Dieu n’interceptera ni ne détournera de nous la faveur de Dieu — ni des anges, ni des principautés, ni des puissances créés à ce jour ou qui restent à créer. Dans toutes ces choses, nous sommes simplement plus-que-vainqueurs, nous sommes adoptés comme des fils de Dieu sur le plan divin, par celui qui nous a aimés.
« AFFERMIR NOTRE VOCATION ET NOTRE ELECTION » — 2 Pi. 1 : 10, 11 ‑
« C’est pourquoi, frères, étudiez-vous d’autant plus à affermir votre vocation et votre élection car en faisant ces choses vous ne faillirez jamais : [les choses spécifiées précédemment, c’est-à-dire d’y apporter tout empressement, joignez à votre foi, la vertu ; et à la vertu, la connaissance ; et à la connaissance, la tempérance ; et à la tempérance, la patience ; et à la patience, la piété ; et à la piété, l’affection fraternelle ; et à l’affection fraternelle l’amour (la charité – Ost.) ; car, si ces choses sont en vous et y abondent, elles font que nous ne serons pas oisifs ni stériles] car ainsi l’entrée dans le royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ vous sera richement donnée. »
Dans cette élection, nous voyons que les étapes importantes appartiennent à Dieu, savoir : (1) La prédétermination d’avoir une telle Nouvelle-Création ; (2) L’invitation faite à certains de développer le caractère nécessaire ; (3) L’arrangement des choses de manière que les invités puissent être
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capables de parvenir à une condition acceptable en accord avec l’appel.
D’autre part, d’importantes mesures doivent être prises par ceux qui deviennent les élus : (1) Il appartient à ceux qui sont appelés, pour qui toutes ces préparations et ces arrangements ont été faits, d’accepter l’appel — de faire une pleine consécration. (2) Il faut qu’ils deviennent si pénétrés de l’esprit de leur appel et qu’ils apprécient à tel point leurs bénédictions qu’ils se conformeront avec zèle aux conditions et aux limitations de cet appel.
Nous avons déjà vu que ces conditions et ces limitations sont, en bref, de ressembler de coeur au cher Fils de Dieu ; cependant, en analysant cette ressemblance d’une manière plus particulière, nous trouvons qu’elle signifie, ainsi que l’indique ici l’Apôtre Pierre, que nous devons porter les fruits de l’esprit de sainteté. Dieu est saint, et les élus doivent avoir son esprit, sa disposition à aimer la droiture et à s’opposer à l’iniquité. Dans le passage cité plus haut, l’Apôtre expose les divers éléments de ce saint esprit de Dieu, et appelle l’attention sur le fait que nous ne parvenons pas à sa parfaite ressemblance (l’amour parfait) au début de notre course, mais plutôt que c’est le but ou le modèle
r qui indique la fin de la course. L’amour, comme terme général, couvre tous ces éléments de caractère qui sont véritablement des parties de l’amour. L’humilité, la douceur, la bonté fraternelle, la piété, sont tous des éléments de l’amour.
Quelqu’un a suggéré qu’on pourrait définir ces fruits de l’esprit de Dieu de la manière suivante, avec laquelle nous sommes totalement d’accord :
(1) La joie : L’amour triomphant.
(2) La paix : L’amour paisible.
(3) La longanimité : L’amour qui supporte.
(4) La douceur : L’amour envers autrui.
(5) La bonté : L’amour en actions.
(6) La foi : L’amour sur le champ de bataille de la vie.
(7) La patience : L’amour dans la résignation.
(8) La tempérance (modération : L’amour dans le développement.
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Lorsque nous avons pris le départ pour la course, résolus de le faire parce que Dieu nous avait justifiés par sa grâce et nous avait invités à courir cette course pour le prix du haut-appel de la Nouvelle-Création, nous avons dit tout d’abord : nous mettrons de côté les fardeaux et les obstacles des ambitions terrestres en consacrant notre volonté à l’Eternel et nous prenons la résolution de ne faire qu’une chose, savoir : rechercher et obtenir par la grâce de l’Eternel les bénédictions auxquelles il nous a appelés. En même temps, nous avons décidé de chassér, dans la mesure de notre capacité, nos péchés qui nous environnent si facilement, quels qu’ils puissent être (qu’ils soient ou non les mêmes que ceux des autres engagés dans la course), et de courir fidèlement dans cette course pour le grand prix.
L’entrée en course correspond à notre consécration. Ce fut le départ. Nous nous sommes consacrés à l’Eternel pour être dirigés par son esprit d’amour ; toutefois, nous nous sommes rendu compte qu’en raison de la chute, nous manquions sérieusement des éléments de caractère que le Père voudrait approuver. Pourtant, nous courons et nous persévérons afin de parvenir, selon sa volonté, à cette ressemblance au caractère de son Fils, ce qui est la condition de notre communion avec lui. A cet égard, nous différons de notre Seigneur car, lui, étant parfait, n’eut pas à gravir degré après degré le développement de l’amour. Il fut rempli de l’esprit dès le commencement où déjà il se trouvait au but ; son épreuve à lui consistait à déterminer si oui ou non il se maintiendrait fidèle à ce but de l’amour parfait pour Dieu et pour son peuple, et pour ses ennemis. En ce qui nous concerne, nous avons besoin, nous, de courir, de lutter pour atteindre ce but.
Nous pourrions diviser cette course en quatre étapes, et dire que dans la première, nous reconnaissons l’amour comme une exigence divine et cherchons à l’obtenir, bien que nous ne soyons capables de le comprendre que sous l’angle du devoir. Nous éprouvons envers Dieu un amour-devoir parce que, étant notre Créateur, il a le droit d’exiger que nous lui obéissions, que nous lui soyons dévoués ; nous
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éprouvons également un amour-devoir envers notre Seigneur Jésus parce qu’il nous a aimés, et qu’alors en toute justice, nous devons l’aimer en retour ; nous éprouvons un amour-devoir envers nos semblables, parce que nous comprenons bien que telle est la volonté de Dieu.
La seconde étape de la course nous amène un peu plus avant, un peu plus près du « but », de sorte que ces choses que, tout d’abord, nous cherchions à faire par amour-devoir, nous en arrivons graduellement à les considérer avec appréciation et non plus simplement comme un devoir. Désormais, nous voyons que les choses que Dieu nous ordonne en fait de droit et de devoir sont de bonnes choses ; que les principes les plus nobles dont nous avons une certaine conception s’identifient avec la Justice, l’Amour et la Sagesse que l’Eternel ordonne et présente devant nous, et qu’à partir de ce moment nous avons commencé à apprécier. Nous avons commencé à aimer Dieu non pas simplement parce que c’est notre devoir envers notre Créateur, mais en outre et surtout, parce que nous l’avons vu lui-même en possession de ces nobles éléments de caractère qui sont exigés de nous, qu’il est la personnification de toute grâce et de toute bonté. Ceux qui parviennent à cette seconde étape vers le but (l’amour) aiment l’Eternel, non simplement parce qu’il nous aima le premier, et qu’il est de notre devoir de l’aimer en retour, mais parce que maintenant les yeux de notre entendement ont été suffisamment ouverts pour nous permettre de discerner un peu de la glorieuse majesté de son caractère, un peu de la longueur, de la largeur, de la hauteur et de la profondeur de la Justice, de la Sagesse, de l’Amour et de la Puissance de notre Créateur.
Nous appellerons amour pour les frères la troisième étape de cette course. Au début, nous avons éprouvé pour les frères un amour-devoir comme pour le Père mais à un degré moindre, parce qu’ils avaient fait moins pour nous. Nous les avons admis surtout parce que telle était la volonté du Père. Mais lorsque nous en sommes arrivés à discerner les principes de droiture et à apprécier le Père, à comprendre que le Père lui-même nous aime, malgré nos fautes involontaire,
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nos coeurs commencèrent à s’élargir et à s’agrandir à l’égard des frères. De plus en plus, nous devînmes capables de ne plus voir leurs imperfections, défauts et erreurs involontaires, lorsque nous pouvions discerner en eux des preuves du désir de leur coeur de marcher sur les traces de Jésus et en accord avec les principes du caractère divin. L’amour pour les frères devint distinctement manifeste dans nos expériences. Hélas ! Beaucoup des chers enfants de l’Eternel n’ont évidemment pas encore atteint cette troisième étape de la course vers le prix de notre haut-appel. Il y a grande nécessité parmi nous de développer la bienveillance fraternelle, la longanimité, la patience, que les Ecritures enseignent avec persistance et qui se trouvent nécessairement bien plus fréquemment mises à l’épreuve dans nos rapports avec les frères que dans nos rapports avec le Père et avec notre Seigneur. Nous pouvons nous rendre compte que le Père et le Fils sont parfaits et qu’ils n’ont aucune imperfection ; xnous pouvons discerner qu’ils sont magnanimes à notre égard et que, personnellement, nous avons pour eux des manquements ; cependant, lorsque nous considérons les frères, nous trouvons en l’un telle faiblesse, dans un autre telle autre faiblesse, et la tentation est, hélas, trop fréquente, de dire à un frère : « Laisse-moi retirer la paille de ton oeil », au lieu de nous rendre compte que le fait d’avoir cette disposition à critiquer, à quereller, à trouver les frères en faute, est une preuve que nous avons encore personnellement affaire avec une grosse poutre d’impatience et de manque d’amour. A mesure que nous approchons de cette troisième étape, nous retirons graduellement la poutre de nos propres yeux ; nous voyons ainsi nos propres tares et nous apprécions de plus en plus les richesses de la grâce de notre Seigneur envers nous. Ceci influe sur notre coeur et produit une plus grande mesure de l’esprit de douceur, de patience et d’amabilité envers tous ; ceci nous permet aussi de ne pas voir ou de couvrir une multitude de péchés, une multitude d’imperfections chez les frères, aussi longtemps que nous discernons qu’ils sont certainement des
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frères, qu’ils se confient dans le sang précieux et cherchent à courir cette même course pour obtenir ce même prix.
La quatrième étape, l’étape finale de notre course est l’Amour parfait envers Dieu, envers nos frères, envers tous les hommes ; c’est celle que nous devons tous ardemment chercher à atteindre, et cela aussi rapidement que possible. Il ne s’agit pas de lambiner aux étapes, mais de courir avec patience, persévérance et énergie. Dans un sens, nous « ne devons pas aimer le monde, ni les choses qui sont dans le monde », mais dans un autre sens, nous devons aimer et « faire du bien à tous comme nous en avons l’occasion, surtout à ceux de la maison de la foi » (Gal. 6 : 10) ; cet amour s’étend même à nos ennemis. Il n’annule ni ne diminue notre amour pour le Père et les principes de son caractère, ni notre amour pour les frères ; au contraire, il les intensifie au point d’inclure dans l’amour de la bienveillance et de la sympathie, toute la pauvre création gémissante qui souffre les douleurs de l’enfantement et attend la manifestation des fils de Dieu. « Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous persécutent et vous haïssent », tel est le commande-nient du Maître. Jusqu’à ce que nous ayons atteint ce degré d’amour (l’amour même de nos ennemis), nous ne devons pas penser un instant que nous avons atteint le but que le Seigneur a placé devant nous ses disciples. Ce n’est que lorsque nous aurons atteint cette position que nous serons des copies du cher Fils de Dieu.
Il nous faut atteindre ce degré d’amour avant d’être estimés dignes d’une place dans la Nouvelle-Création, et nous ne devons pas penser que chacun des disciples du Seigneur n’atteindra ce but que juste au moment de mourir. Bien au contraire. Nous devons espérer y parvenir aussi tôt que possible dans notre expérience chrétienne et, alors, nous rappeler les paroles de l’Apôtre : « Après avoir tout surmonté, tenir ferme ! » (Eph. 6 : 13). Nous avons besoin d’être mis à l’épreuve dans notre amour après que nous avons atteint le but, et là les efforts que nous faisons pour nous y maintenir, pour conserver ce niveau dans notre vie fortifieront notre caractère. En cela, spécialement, nos expériences
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correspondront à celles de notre Seigneur ; en effet, s’il n’eut pas besoin de courir pour atteindre le but, il dut, lui aussi, étant au but, combattre le bon combat de la foi afin de, ne pas en être détourné, afin de ne pas être vaincu par les diverses attaques du monde et de l’Adversaire. « Je cours vers le but », dit l’Apôtre ; chacun de nous doit de même se maintenir fermement au but lorsque nous l’avons atteint, et veiller à ce que dans toutes les épreuves que le Seigneur permettra pour nous, nous soyons estimés par lui comme vainqueurs, non par notre force personnelle, mais dans celle de l’aide de notre Rédempteur.
Des attaques viendront contre nous pour nous détourner de l’amour parfait envers le Père, pour que nous consentions à rendre moins que la plénitude de l’hommage et de l’obéissance que nous lui devons,-Des tentations nous viendront aussi à l’égard de nos frères, pour nous suggérer de ne pas permettre à l’amour pour les frères de couvrir une multitude de fautes, et pour nous suggérer de nous fâcher avec ceux que nous avons appris à aimer et à apprécier et avec les faiblesses de qui nous avons appris à sympathiser ?Des attaques viendront contre nous à propos de nos ennemis, après que nous aurons appris à les aimer, nous suggérant qu’ils sont des cas exceptionnels, et que notre magnanimité envers eux doit avoir ses limites. Heureux sommes-nous si, dans ces tentations, nous tenons fermes, nous attachant au but, nous efforçant de retenir cette position déjà atteinte, combattant le bon combat de la foi, nous tenant avec fermeté à la vie éternelle considérée comme nôtre par Jésus.
« SACHANT, FRERES AIMES DE DIEU, VOTRE ELECTION »
« Nous savons frères bien-aimés de Dieu, que vous avez été élus, notre Evangile ne vous ayant pas été prêché en paroles seulement, mais avec puissance, avec l’Esprit saint, et avec une pleine persuasion. » — 1 Thess. 1 : 4, 5. — Seg.
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Nous avons montré ailleurs que ce qui constitue l’indication, la preuve que nous sommes les enfants de Dieu, c’est, notre engendrement du saint Esprit, notre sceau, notre vivification (Vol. V, chap. IX.). Nous ne nous répéterons pas ici, mais nous attirerons simplement l’attention, d’une manière générale, sur le fait que quiconque a part à cette élection, en a diverses preuves par lesquelles non seulement lui-même peut le discerner, mais avant peu « les frères » avec qui il vient en contact le discernent aussi. Dans cette élection, il y a une puissance aussi bien qu’un message. Ce message, ou appel, ou « parole » de l’élection n’est pas seulement l’Evangile ou la bonne nouvelle pour la classe élue, mais c’est plus que cela pour elle : c’est la puissance de Dieu opérant en elle le vouloir et le faire selon Son bon plaisir. Cette puissance apporte aux élus le saint Esprit et beaucoup d’assurance, et eux à leur tour sont prêts à proclamer à tout prix la Parole de l’Eternel.
Ecrivant aux Colossiens (3 : 12 – 14) au sujet de cette classe élue, l’Apôtre déclare que ces élus devraient abandonner l’ancienne estimation qu’ils avaient des choses et en adopter une nouvelle qui reconnaîtrait les élus, non d’après leur nationalité ni d’après leur confession, mais reconnaîtrait tous ceux en Christ, et eux seulement, comme étant la Nouvelle-Création élue. Il dit : « Revêtez-vous donc, comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés, d’entrailles de miséricorde, de bonté, ‘l’humilité, de douceur, de longanimité, vous supportant l’un l’autre et vous pardonnant les uns aux autres, si l’un a un sujet de plainte contre un autre ; comme aussi le Christ vous a pardonné, vous aussi [faites] de même. Et par-dessus toutes ces choses, [revêtez-vous] de l’amour, qui est le lien de la perfection » [Col. 3 : 12 à 14].
Parlant de l’Eglise élue dans son ensemble, notre Seigneur annonce que diverses expériences et épreuves doivent lui survenir, et paraît impliquer qu’elles seront plus intenses vers la fin de cet Age de l’Evangile et permises à un tel point
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qu’elles séduiront tout le monde, à l’exception des « élus mêmes ». Matt. 24 : 24 (Voir vol. IV, chap. 12.).
Il y a là un encouragement : cela n’implique pas que les « élus mêmes »- auront une capacité mentale supérieure qui les rendra capables de discerner les diverses subtilités de l’Adversaire en ce mauvais jour, ni qu’ils auront acquis une telle perfection dans la maîtrise de leur vase terrestre qu’ils ne pourraient se tromper ; cela signifie plutôt qu’à ceux qui demeurent en Christ, il sera accordé une grâce suffisante, une sagesse suffisante, une aide suffisante au temps de leurs besoins. Quelle consolation pour tous ceux qui ont cherché leur refuge dans l’espérance placée devant nous dans l’Evangile ! Quelle confiance cela nous donne de sentir que nous sommes ancrés en dedans du voile, en Christ ! Une telle prédestination est fortifiante, consolante comme le déclarait l’Apôtre : « Selon qu’il nous a élus en lui avant la fondation du monde, pour que nous fussions [à la fin] saints et irréprochables devant lui en amour, nous ayant prédestinés pour nous adopter pour lui par Jésus-Christ, selon le bon plaisir de sa volonté… pour l’administration de la plénitude des temps, [savoir] de réunir en un toutes choses dans le Christ, les choses qui sont dans les cieux et les choses qui sont sur la terre en lui, en qui nous avons aussi été faits héritiers, ayant été prédestinés selon le propos de celui qui opère toutes choses selon le conseil de sa volonté, afin que nous [la Nouvelle-Création] soyons à la louange de sa gloire, nous qui avons espéré à l’avance dans le Christ ». — Eph. 1 : 4-11.
« C’EST PAR BEAUCOUP D’AFFLICTIONS QU’IL NOUS FAUT ENTRER DANS LE ROYAUME DE DIEU » [Actes 14 : 22]
La nécessité des efforts et de la victoire dans l’édification du caractère que Dieu a fixé à l’appel des « élus mêmes » de la Nouvelle-Création, n’est pas sans avoir de parallèles dans la nature. En voici une illustration :
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« On raconte qu’un homme qui désirait enrichir sa collection d’insectes d’un [papillon] paon de nuit, eut la chance d’en obtenir un cocon qu’il suspendit dans sa bibliothèque tout l’hiver. Au printemps il trouva le papillon essayant de sortir du cocon. Le trou était si petit et le papillon se débattait si désespérément, semblait-il contre la fibre résistante, que le collectionneur agrandit le trou avec ses ciseaux. Eh bien ! le superbe et gros papillon sortit, mais il ne put jamais voler. Par la suite quelqu’un lui dit que les efforts de l’insecte étaient nécessaires pour forcer l’introduction des sucs du corps dans les grandes ailes du papillon. Lui épargner ces efforts était une bonté mal comprise. L’effort était destiné au salut du papillon. La leçon à tirer est évidente. Les luttes que les hommes doivent mener pour leur bien-être matériel, deTraoppent leur caractère comme il ne pourrait l’être autrement. Il est bon aussi, qu’on doive lutter pour obtenir l’enrichissement spirituel.
Nous avons déjà indiqué Vol. 1, p. 105 que les Ecritures enseignent, de la manière la plus explicite, la doctrine de la « grâce libre » qui sera introduite d’une manière grandiose dès que les élus auront été accomplis ( « completed ») — glorifiés. Pendant le Millénium, ils (la « Postérité d’Abraham ») béniront toutes les familles de la terre en leur offrant les occasions favorables les plus complètes pour qu’elles parviennent à obtenir des caractères parfaits, un rétablissement complet et la vie éternelle.