Chapitre 1

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ÉTUDE I
LES TEMPS ET SAISONS DIVINEMENT ETABLIS

Les temps et les saisons sont divinement établis. — Pourquoi ne sont-ils pas plus clairement indiqués ? — Ils sont révélés au temps convenable. — Un ardent désir de connaître les temps et les saisons recommandable. — Erreurs des adventistes. — Le but réel des prophéties concernant les temps. — Notre position actuelle. — Le but des chapitres suivants.

DE LA MÊME MANIÈRE que nous nous sommes efforcés de démontrer dans le Plan des Ages les contours saillants du divin arrangement pour le salut de l’homme, sous un jour purement scriptural, de même nous voulons montrer dans ce volume, par la même autorité ,(la Bible) que les temps et saisons des différents traits de ce plan sont établis d’une manière définitive ; que depuis son commencement, chacun des points successifs de ce plan s’est accompli exactement en son temps ; et que le moment de son apogée, moment où toutes les familles de la terre seront bénies, est maintenant tout proche. — Genèse 28 : 14 ; Galates 3 : 16.

Pendant les longs siècles de l’âge de l’Évangile, l’Église, ainsi qu’elle avait été enseignée par son Seigneur, a prié disant : « Que ton règne vienne ; que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. » Mais, semblables à des enfants qui, trouvant le temps long, se sont assoupis, beaucoup ont presque complètement oublié l’importance de ces mots qui semblent maintenant mourir sur leurs lèvres. A tous ceux-là, dont les cœurs sont

(P14) cependant loyaux envers le Seigneur, nous rappelons la parole de l’apôtre Paul : « C’est l’heure de vous réveiller enfin du sommeil, car maintenant le salut est plus près de nous que lorsque nous avons cru. La nuit est fort avancée et le jour (millénaire) s’est approché » (Romains 13 : 11, 12). Oui, il est même imminent. Le royaume des cieux est maintenant venu; non pas simplement dans son état embryonnaire ou-naissant, comme au premier avènement de notre Seigneur (Matthieu 3 : 2), mais tel que l’Écriture déclare qu’il doit encore venir, « en puissance et grande gloire.» — Jean 18 : 36, 37.

Toutefois, ceux-là seuls qui auront fait une étude attentive du Plan des Ages seront préparés à apprécier l’enseignement de ce volume concernant les temps et les saisons divinement établis pour le développement des diverses phases de ce plan jusqu’à sa consommation finale. Il faut espérer, par conséquent, que personne n’entreprendra cette étude avant d’avoir parfaitement compris les enseignements du volume précédent. Autrement cela ne sera pas pour eux de la nourriture au temps convenable. La Vérité n’est de la nourriture au temps convenable que lorsque nous sommes préparés à la recevoir. Un enfant n’est pas capable de résoudre un problème de mathématique avant d’avoir été instruit sur l’emploi des chiffres et de la langue. Il en est de même de la vérité -divine. Elle est graduelle, édifiée degré par degré et, pour arriver à la comprendre, il faut que nous l’étudiions très soigneusement au moyen des degrés qui nous sont fournis, en prouvant toujours par les Écritures chaque pas en avant que nous faisons, mais sans crainte d’avancer quand nous trouvons que le terrain est sûr. Il n’y a que ceux qui ont une foi entière en Dieu, pour lesquels les mots « Ainsi a dit l’Éternel » mettent fin à tout doute et toute controverse, qui pourront être dirigés par l’Esprit de Dieu dans la Vérité présente, au fur et à mesure qu’elle est révélée. Ceux-là seuls pourront être conduits dans les choses nouvelles aussi bien qu’affermis dans les anciennes, prouvées véritables par la même autorité.

Ce sont eux seuls que Dieu veut ainsi diriger. A la fin de cet âge, qui est le temps de la moisson, une grande partie de la Vérité est destinée à être découverte ; vérité que Dieu n’a pas fait connaître dans les temps passés, même à ses enfants les plus fidèles et les plus dévoués. Le prophète Habakuk (2 : 3) déclara qu’au temps

(P15) de la fin la vision, concernant la glorieuse consommation du plan de Dieu, parlerait et ne mentirait pas, qu’elle parlerait si clairement à certains enfants de Dieu qu’ils seraient capables de l’écrire sur des tablettes pour que d’autres puissent la lire couramment. Daniel, lui aussi (12 : 4, 9, 10), déclara qu’alors la connaissance serait augmentée, et que les intelligents -comprendraient la vision (par la foi).

Notre but en écrivant ces lignes n’est pas de prophétiser au gré d’une fertile imagination humaine, ni en aucun sens d’être sages au delà de ce qui est écrit .dans les saintes Écritures. C’est pourquoi nous nous tenons près de la source de la vérité divine, en écartant toute invention humaine, nous efforçant d’étudier la prophétie à la lumière de la prophétie et de son accomplissement manifeste. Nous cherchons également à rendre clairement sur des tablettes (papier) les choses que Dieu avait scellées et qui, de ce fait, ne pouvaient être comprises avant ce temps de la fin, mais desquelles il nous donna l’assurance qu’alors elles seraient -comprises.

Dans ce volume nous présentons toute une chaîne de témoignages sur le sujet des temps et des saisons établis par Dieu, de laquelle chaque chaînon est scripturalement solide, et dont l’ensemble, toutes parties harmonieusement reliées, offre la preuve d’un plan si grand, et si étendu, d’un dessein si profond et d’une harmonie si parfaite, que cela démontre clairement au chercheur studieux et respectueux que le dit plan dépasse la largeur et la profondeur de là pensée humaine et, par conséquent, ne peut être d’origine humaine.

Nous trouvons que la fin de l’âge évangélique, semblable à la fin de l’âge judaïque, est appelée une moisson (Matthieu 9 : 37 ; 13 : 24, 30, 39) ; que, comme cette dernière, elle est une période de quarante ans. Nous trouvons en outre que les rayons des témoignages prophétiques sont spécialement concentrés sur les moissons des âges et particulièrement sur la moisson de cet âge-ci où, à cause de son caractère typique, toute-la lumière judaïque converge en un

(P16) glorieux foyer. A cette lumière, nous pouvons maintenant voir distinctement la marche de notre Dieu, non seulement dans la longue perspective des âges écoulés, mais aussi dans l’exécution actuelle de ce plan. Mieux encore, selon sa promesse de nous montrer les choses à venir (Jean 16 : 13), nous voyons avec une merveilleuse clarté-de discernement son arrangement si sage pour la bénédiction de tous dans l’âge millénaire imminent, et même jusqu’à sa glorieuse consommation qui aboutira au rétablissement de toutes choses. Nous trouvons que beaucoup de grands et merveilleux événements se concentrent dans cette moisson ; c’est en elle que se produit le grand temps de détresse, le jour de Jéhovah ; la ruine finale et complète de l’Antichrist et la chute de Babylone la Grande ; le commencement du retour de la faveur divine aux Juifs ; la seconde venue de notre Seigneur et l’établissement de son royaume ; la résurrection et la récompense des saints.

Nous trouvons que la prophétie indique clairement le commencement et la fin de cette période de moisson et les événements qui doivent s’y passer. Le-but de ce volume est, en substance, d’attirer l’attention sur ces événements et de poursuivre les différentes lignes des temps prophétiques qui s’y rapportent. Pour recevoir son témoignage, le lecteur a besoin d’avoir des « oreilles pour entendre » (Apocalypse 2 :.7 ; Matthieu 11 : 15) ; il doit s’attendre, dans une humble attitude, à se débarrasser de maintes opinions préconçues, au fur et à mesure qu’il s’apercevra que celles-ci ne sont pas en harmonie avec la Parole de Dieu. Nous ne doutons pas que ce volume sera en grande bénédiction à ceux qui seront ainsi disposés et qui en poursuivront l’étude avec patience, avec soin, et dans l’ordre de son arrangement. Si ses enseignements sont reçus dans des cœurs honnêtes et bons, ils seront une puissance pour les séparer du monde et pour les mûrir comme froment pour le grenier. Vivifier, mûrir et séparer les saints, dans ce temps de moisson, comme le blé est séparé d’avec l’ivraie, tel est, nous le comprenons, le but pour lequel notre Seigneur donna ces prophéties qui sont révélées maintenant.

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Ceux à qui Dieu permit d’examiner et de comprendre la carte des âges qui trace si clairement l’arrangement méthodique, le profond dessein et le but merveilleux du plan divin, tel qu’il a été donné dans le volume précédent, devraient être soucieux de découvrir tout ce que Dieu a bien voulu révéler, concernant les temps et les saisons de ce plan. Leur intérêt pour ces choses devrait être infiniment plus grand que celui de tous les chercheurs des âges passés qui ne voyaient pas-les grandes bénédictions tenues en réserve pour tous. Les fidèles enfants de Dieu désireront vivement connaître le moment où le Roi de gloire viendra et où le-prince des ténèbres sera lié le moment où les enfants de lumière luiront comme le soleil et où les ténèbres seront dissipées ; le moment où les saints seront reçus dans la pleine filiation divine et où la création gémissante sera délivrée de la servitude de la corruption ; le moment où le caractère glorieux de notre Père céleste sera pleinement révélé au monde étonné, inclinant les. cœurs de tous ceux qui aiment la justice, à l’adoration, à l’amour et à l’obéissance.

Être dépourvu d’un tel désir indiquerait un manque d’intérêt et d’appréciation pour les desseins de Dieu. Les apôtres, les prophètes et les anges ont tous désiré et cherché instamment à connaître quel temps l’esprit de Dieu indiquait par les prophètes. Un tel intérêt de la part de ses enfants est toujours agréable à Dieu. Bien que jusqu’ici, il n’ait jamais exaucé dans une mesure un tel désir, parce que le temps marqué n’était pas encore venu, il n’a jamais non plus censuré un tel intérêt. Au contraire, il appela l’investigateur Daniel « le bien-aimé », et répondit à son investigation autant lue cela était compatible avec son plan.

Une telle recherche ne doit pas être regardée non plus comme une intrusion dans les secrets de Dieu. Le Créateur désire que nous manifestions pour ses desseins un intérêt qui nous conduira à « sonder les Écritures » et à « prêter attention à la parole prophétique », afin que nous soyons dans cette attitude d’expectative convenable qui

(P18) discernera promptement la vérité aussitôt qu’elle arrive à échéance. Les choses cachées appartiennent à Dieu, mais les choses révélées sont à nous et à nos enfants à toujours (Deutéronome 29 : 29). C’est pourquoi, si nous nous en tenons à la Parole de Dieu et fuyons toute vaine spéculation, nous sommes sur un terrain solide. Si le plan de Dieu, ses temps et ses saisons ne sont pas rapportés dans les Écritures, personne ne pourra les y trouver ; d’autre part, Dieu n’a certainement rien fait dire par ses apôtres et par ses prophètes qu’il désire garder secret pour toujours. Au temps voulu et dans l’ordre désigné, chacun des traits du plan divin, de ses temps et de ses saisons, rapportés dans les Écritures, est dévoilé à Iceux qui veillent ; mais l’esquisse entière du plan, en même temps que les détails de ses temps, ne pouvait être vue et comprise avant la période désignée, avant « le temps de la fin » (Daniel 12 : 9, Io). N’oublions pas que jusqu’au moment où Dieu se propose de révéler ses secrets, aucune science ni piété ne peut les découvrir. Bien que les prophéties aient été placées pendant des siècles devant les yeux de tous, elles ne pouvaient pas être descellées et leurs secrets ne pouvaient être révélés avant que le temps marqué fût venu.

Lorsque quelques-uns des disciples vinrent à notre Seigneur et s’enquirent concernant le temps où le Royaume de Dieu serait établi, avant que ce soit le moment pour qu’il soit révélé, il leur répondit : « Ce n’est pas à vous de connaître les temps ou les saisons que le Père a fixés de sa propre autorité » (Actes i 7). Dans une autre occasion, il dit, concernant le même sujet : « Pour ce qui est du jour ou de l’heure, personne ne le sait, ni les anges dans le ciel, ni le Fils, mais le Père seul. Prenez garde, veillez et priez, car vous ne savez quand ce temps viendra… Ce que je vous dis, je le dis à tous : Veillez ». — Marc 13 : 32, 33, 37.

Nous ne devons pas comprendre que par ces paroles notre Seigneur ait voulu dire que personne, si ce n’est le Père, ne connaîtrait jamais les temps et les saisons ; elles ne prouvent nullement, non plus, que nous ne puissions connaître ces temps et saisons maintenant, et que notre Seigneur lui-même ne puisse les connaître. Le fait même que toute l’esquisse du plan de notre

(P19) Père, de même que ses temps et saisons se discernent clairement à l’heure actuelle, est une preuve évidente que nous vivons dans le temps de la fin de la présente domination du mal et à l’aurore, du Jour millénaire, où la connaissance doit augmenter et où les sages doivent comprendre (Daniel 12 : 4, Io). Si la prophétie ne devait jamais être comprise, il n’eût pas été raisonnable de la donner.

Ces expressions du Maître indiquent que Dieu n’exécute pas les différentes parties de son plan par pur hasard, mais qu’il a fixé et défini des temps et des saisons pour chaque trait de son œuvre grandiose. Sa puissance et sa sagesse infinies nous sont d’ailleurs une garantie qu’il ne peut y avoir là ni insuccès ni délai.

Ces paroles marquent aussi l’idée qu’avant ce moment-là le Père n’avait révélé à personne, pas même à notre Seigneur Jésus, les temps et les saisons en rapport avec son plan. Ainsi, loin d’appuyer la supposition générale que notre Seigneur ait voulu blâmer la recherche et l’intérêt concernant les temps et les saisons et que par ses paroles il défendît un semblable examen, nous voyons que c’est jus – e contraire qui a lieu. Les paroles de Jésus montrent clairement qu’il ne leur était pas encore donné de connaître les temps et les saisons, il viendrait un temps où ceux-ci seraient très importants et qu’ils seraient alors révélés à ceux qui veilleraient. En raison du fait qu’ils seraient descellés un jour et qu’alors ils seraient très importants, il exhorta ses disciples à « prendre garde », à ne pas se laisser surprendre par l’indifférence, mais à « veiller » continuellement, afin qu’ils puissent savoir quand le temps marqué serait là.

Si ceux qui veillèrent durant tout l’âge de l’Évangile ne virent pas tout ce qu’ils attendaient, ils en furent néanmoins grandement bénis et tenus séparés du monde ; ainsi ceux qui vivront au « temps marqué », et qui « veilleront » avec soumission, sauront, verront, « comprendront », et ne seront pas dans l’ignorance au milieu des événements grandioses de la « moisson » de cet âge. En tout temps, ceux qui négligent de veiller

(P20) perdent une bénédiction à laquelle le Maître attachait une grande importance. Ils prouvent par cela même qu’ils sont aveuglés par les préjugés du dieu de ce monde, ou surchargés par les affaires de cette vie et par leurs intérêts présents, en sorte qu’ils oublient leur vœu d’entière consécration au Seigneur, qui est de chercher premièrement le Royaume et la vie à venir.

Les apôtres Pierre et Paul attirent l’attention sur ce sujet des « temps et saisons ». Pierre déclare (2 Pierre 1 : 16) que nous ne suivons pas des fables habilement conçues ; qu’il vit en figure la gloire du royaume futur de Christ sur la montagne de la transfiguration, lorsqu’il contempla la glorieuse « vision » de Moïse, d’Élie et de Jésus en vêtements éclatants. Moïse symbolisait les Anciens Dignes (Hébreux 1 : 38-40) qui seront les représentants terrestres du Royaume céleste Elle représentait les « vainqueurs » de cet âge de l’Évangile, et la scène dans son ensemble représentait « la gloire qui doit suivre », après que les souffrances pour la cause de la justice auront achevé l’élection qui est faite selon la faveur divine. Tout en nous relatant cette vision, Pierre nous renvoie cependant au témoignage prophétique, en disant : « Nous avons la parole prophétique plus ferme, à laquelle vous faites bien d’être attentifs comme à une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu’à ce que le jour ait commencé à luire » (2 Pierre 1 : 19, 20.). Il savait bien que toutes les prophéties ne pouvaient être pleinement comprises alors par personne ; c’est pourquoi il exhorta les saints à être dans une attitude vigilante, non pas à observer le ciel, mais à attendre en veillant l’accomplissement de tout ce que Dieu a annoncé par les saints prophètes concernant le rétablissement et les « temps de rétablissement » qui forment une si grande et si importante partie de leur témoignage. Il nous assure que les prophéties nous apporteront de nouvelles, et importantes vérités tout le long du chemin, jusqu’à l’aurore du Jour.

L’apôtre Paul déclare : « Au sujet des temps et des saisons, frères, vous n’avez pas besoin qu’on vous en écrive. Car vous savez très bien vous-mêmes que le Jour du Seigneur vient

(P21) comme un voleur dans la nuit. Il viendra silencieusement, à la dérobée, et une fois venu, beaucoup ne sauront pas, pendant un certain temps, qu’ils sont déjà dans ce jour]. Car lorsqu’ils diront : Paix et sûreté ! alors une ruine subite viendra sur eux [soudaine et rapide en comparaison du lent acheminement des six mille ans écoulés, de même que notre temps est appelé l’époque rapide de la vapeur et de l’électricité ; non pas soudainement comme l’éclair, mais soudaine], comme les douleurs de l’enfantement sur celle qui est enceinte. Mais vous, frères, vous n’êtes pas dans les ténèbres, pour que ce jour vous surprenne comme un voleur » — 1 Thessaloniciens 5 : 1-4. Version de Lausanne.

Les frères ont tous la lampe, la ferme parole prophétique mentionnée par Pierre, comme une lumière dans un lieu obscur. Pendant qu’ils seront dans l’attitude convenable et humble de « frères », étant des étudiants de la Parole fidèles, humbles, se laissant enseigner, ils ne seront jamais dans les ténèbres ; la Vérité leur sera toujours donnée comme nourriture au temps convenable. Jamais ceux qui ont ainsi vécu en harmonie avec Dieu n’ont été dans l’ignorance des vérités nécessaires, au point d’être obligés de marcher à tâtons dans les ténèbres avec le monde. Abraham et Lot connurent d’avance la destruction de Sodom, Dieu ayant dit : « Cacherai-je à Abraham ce que je vais faire ? » (Genèse i8 : 17). Noé sut que le déluge devait venir assez à temps pour construire l’arche et il fut informé du jour même où il devait y entrer. Au premier avènement également, Siméon, Anne et les sages de l’Orient surent attendre le Messie ; de fait, l’attente était alors générale (Luc 2 : 25-38 ; Matthieu 2 : 2 ; Luc 3 : 15). Si Dieu agit ainsi avec la maison des serviteurs, fera-t-il moins pour la maison des fils ? Notre Seigneur et Chef a dit : « Je ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; mais je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j’ai appris de mon Père ». Notre Seigneur devra certainement connaître les temps et les saisons en leur propre temps, puisqu’il doit exécuter le plan ; et, à moins qu’il n’ait changé, il fera connaître ses desseins à ceux qui sont près de lui
et associés à son œuvre, ses amis, ses saints.

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La raison nous enseigne alors, qu’aussi vrai qu’il est écrit : « Le Seigneur, l’Éternel, ne fera rien, sans qu’il ne révèle son secret à ses serviteurs les prophètes» (Amos 3 : 7), et que la plus grande partie de ce qu’il leur révélait n’était pas• pour eux-mêmes, mais pour nous, l’Église de l’Évangile (1 Pierre 1 : 12), aussi sûrement les fidèles ne seront pas laissés dans les ténèbres, incapables de discerner quand le jour du Seigneur sera venu. Il ne viendra pas sur eux comme un voleur et un filet, à l’improviste, parce qu’ils veilleront et qu’ils auront la lumière promise, lumière appropriée sur le sujet.

L’apôtre donne la raison pour laquelle il déclare positivement que les frères ne seront pas dans les ténèbres et connaîtront exactement les temps et les saisons quand le moment sera venu, lorsqu’il dit (vers. 5) : « Vous êtes tous fils de la lumière et fils du jour ». Ceux-là sont engendrés par la vérité qui les développe de plus en plus jusqu’à ce que le jour auquel ils appartiennent soit dans sa perfection. —- Jacques i : 18 ; Jean 17 : 17, 19.

Remarquons avec quel soin dans ces passages-ci de l’Écriture et dans d’autres, les pronoms vous, ils et eux font la distinction entré les saints et le monde, suivant la classe à laquelle il est fait allusion. La connaissance que les saints posséderont dans le jour du Seigneur sur la signification et la tendance des événements qui sont en cours, est mise en contraste avec l’ignorance du monde. « Vous n’avez •pas besoin qu’on vous en écrive ». — « Car lorsqu’ils diront : Paix et sûreté ! alors une ruine subite viendra sur eux… et ils n’échapperont point. Mais vous, frères vous n’êtes pas dans les ténèbres pour que ce jour vous surprenne comme un voleur, vous êtes tous fils de la lumière ». « Prenez garde à vous-mêmes », dit notre Seigneur, « de peur que vos cœurs ne s’appesantissent par les excès du manger et du boire et par les soucis de la vie, et que ce four ne vienne sur vous à l’improviste ; car il viendra comme un filet sur tous ceux qui habitent sur la face de toute la terre. Veillez donc [veillez sur vous-mêmes et aussi sur la parole prophétique], et priez en tout temps, afin que vous soyez estimés dignes

(P23) d’échapper à toutes ces choses qui arriveront et de vous tenir devant le Fils de l’homme ». — Luc 21 : 34-36.

Il s’ensuit donc que si un enfant de Dieu, vivant dans le jour du Seigneur, demeure dans les ténèbres et dans l’ignorance au sujet de ce fait, c’est qu’il est, ou bien excédé par les choses de cette vie et intoxiqué par l’esprit du monde, ou bien surchargé par les soucis de cette vie et que dans l’un et l’autre cas il est indifférent et néglige de veiller, en ayant sa lampe en bon état, allumée et avec de l’huile dans son vase, c’est-à-dire avec la Parole de Dieu dans le cœur et dans l’esprit et avec l’Esprit de vérité en lui-même.

Quoiqu’une grande partie de ce qui concerne les temps et les saisons, ainsi que les détails du plan, ait été prédite par les prophètes, ils confessèrent l’ignorance dans laquelle ils se trouvaient concernant l’importance des prophéties qu’ils prononcèrent (Voyez Daniel 12 : 8 ; Ézéchiel 26 ; Matthieu 13 : 17 ; 1 Pierre 1 : 10-12). Ces prophéties étaient formulées en langage obscur et symbolique et, reliées avec des événements encore futurs à ce moment-là, il leur était impossible de les comprendre. Ainsi, bien qu’ayant été données autrefois comme un témoignage de la prescience et de l’arrangement divins, elles étaient cependant pour l’instruction de ceux qui vivraient au temps marqué pour leur accomplissement et non pour ceux qui les avaient énoncées (Romains 15 : 4). Les prophètes attendaient l’accomplissement de différents traits, unis entre eux, du plan divin et de l’histoire humaine qui, selon l’arrangement de Dieu décèleraient ces prophéties et enrichiraient l’enfant de Dieu, patient et chercheur de « nourriture au temps convenable », pour l’heure de l’épreuve et du besoin dans le « mauvais jour » ; le jour de détresse par lequel cet âge se termine, au cours duquel aussi se lève la nouvelle dispensation.

Un dispositif moderne qui peut servir à illustrer l’arrangement divin des prophéties de temps est ce qu’on appelle « la serrure à combinaisons par mouvement d’horlogerie de temps » et qui est employée par quelques grandes banques. La clef ou la poignée reste constamment sur la serrure, comme c’est le cas pour d’autres serrures à combinaisons ; il faut, pour l’ouvrir,

(P24) certain mouvement connu seulement de ceux qui sont initiés au secret, tandis que le plus léger mouvement contraire occasionne des complications. La serrure à combinaisons par mouvement d’horlogerie — de temps a encore ceci de particulier : c’est que grâce à un système d’horlogerie établi à l’intérieur des caves de la banque, les portes fermées pour la nuit le sont si bien qu’elles ne peuvent être ouvertes par personne jusqu’à une certaine heure fixée pour le matin suivant ; alors seulement elles peuvent l’être en se servant de la même combinaison sur laquelle la serrure a été fermée.

De même, notre Père céleste a caché et scellé de nombreux traits de son plan durant la nuit avec sa grande serrure du temps, posée de façon à empêcher qu’ils ne soient ouverts avant le « temps fixé », au matin du grand jour du rétablissement. Alors l’Oint de Jéhovah, « celui qui a la clef » et qui connaît la combinaison sur laquelle elle repose, « ouvre et personne ne ferme » (Apocalypse 3 : 7). Il ouvre en nous donnant les indications nécessaires pour que ceux qui désirent trouver les trésors de sagesse infinie, sachent se servir de la clef de la prophétie. Nous pouvons ouvrir les trésors de la sagesse divine maintenant, parce que le matin est venu, bien qu’il soit encore de bonne heure et qu’il ne fasse pas encore clair pour le monde. Toutefois ils ne s’ouvriront à nous que si nous écoutons soigneusement les instructions et si nous appliquons la clef à la combinaison établie par le grand Inventeur.

En vérité, cette illustration s’adapte au plan de Dieu tout entier et dans toutes ses parties. Chaque trait de la vérité et chaque prophétie n’est qu’une partie de l’unique grande combinaison qui peut être ouverte maintenant, parce que c’est le matin et que les verrous de, la grande serrure du temps sont retirés. Cette grande combinaison, une fois ouverte, met complètement à jour de façon merveilleuse les trésors infinis de la sagesse, de la justice, de l’amour et de la puissance de notre Dieu.. Celui qui ouvre connaîtra vraiment Dieu comme jamais il ne l’avait connu auparavant.

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Examinons donc les Écritures avec un esprit respectueux, afin que nous puissions apprendre ce qu’il plaît à Dieu de nous montrer en ce qui concerne ses temps et ses saisons. Puisque tout récemment, Il nous a fait voir si clairement la grande esquisse de son plan, nous pouvons raisonnablement nous attendre à ce que son temps est venu pour nous conduire dans la connaissance des détails de ce temps. Les temps et les saisons furent sagement cachés dans le passé ; et les saints furent ainsi sauvés du découragement parce que le temps de l’accomplissement était éloigné. Maintenant que le plan approche de sa glorieuse consommation, les saints ont le privilège de le connaître, afin qu’ils puissent lever la tête et se réjouir, sachant que leur délivrance approche (Luc 21 : 28). La révélation des temps dans le « temps de la fin » sera aussi profitable et stimulante pour les saints qu’une révélation prématurée leur eût été sans profit et une cause de découragement.

Évidemment notre Dieu est un Dieu d’ordre. Tout ce qu’Il fait est en parfaite harmonie avec un plan définitivement arrangé d’avance. Les temps et les saisons qu’il a fixés ne sont donc pas une partie insignifiante ou sans importance de son plan. Remarquons que Jésus naquit au temps voulu. « Lorsque les temps ont été accomplis, Dieu a envoyé son Fils unique » (Galates 4 : 4) ; non avant, ni après, mais exactement lorsque le temps fut accompli. La première prédication de notre Seigneur se rapportait au temps : « Il vint, prêchant et disant : Le temps est accompli… Repentez-vous et croyez à la bonne nouvelle » (Marc 1 : 15). « Christ, au temps marqué, est mort » (Romains 5 : 6). « Il ressuscita le troisième jour [au temps fixé] selon les Écritures » (1 Corinthiens 15 4). Au cours de son ministère, ses ennemis cherchèrent souvent à se saisir de lui, mais il nous est dit qu’ils ne le purent pas, « parce que son heure n’était pas encore venue ». — Jean 7 : 30.

Les prophéties de temps ne furent pas données pour satisfaire une simple curiosité, mais pour que ceux qui étudient la Parole de Dieu puissent reconnaître les événements prédits lorsque le moment serait là. Par exemple : Bien que les prophéties marquassent le temps du premier avènement et la manière dont il devait s’accomplir,

(P26) elles ne furent pas comprises avant la venue de Christ ; et alors elles aidèrent ceux qui étudiaient soigneusement les Écritures à reconnaître l’homme Jésus comme le Christ envoyé de Dieu, selon ce qui avait été fixé et prophétisé. De même aussi les prophéties qui indiquent le temps du second avènement et la manière dont il se fera, peuvent être comprises vers le temps où cet événement doit se produire, afin que nous puissions reconnaître son jour lorsqu’il sera venu, ainsi que le cours des événements et nos devoirs du moment. Personne ne peut lire l’Ancien Testament avec réflexion sans remarquer la prééminence donnée aux dates et la grande précision avec laquelle quelques-unes sont indiquées, même à un jour près, bien que fréquemment elles soient rattachées à ce qui semble être des événements insignifiants. Mais l’étudiant assidu trouvera que ces différentes dates et références chronologiques sont les anneaux d’une merveilleuse chaîné de preuves qui indiquent d’une manière bien nette deux événements des plus notables et des plus significatifs de l’histoire du monde : le premier et le second avènements du Rédempteur et Seigneur du monde et les choses importantes qui leur sont associées.

Le fait que la majorité des chrétiens est indifférente -à ces choses, n’est pas une raison pour que ceux qui aiment son avènement et qui désirent être approuvés par lui, tombent dans une semblable condition de tiédeur.

Nous devons nous souvenir qu’Israël charnel, à l’exception des « amis » de Dieu, avait trébuché et n’avait pas connu le temps de sa visitation (Luc 19 : 44), et que le prophète a prédit que les deux maisons d’Israël, la maison nominale juive et la maison nominale chrétienne, trébucheraient (Esaïe 8 : 14). Dans la moisson, ou fin, de chaque dispensation, « un reste » seul est préparé à recevoir et à apprécier les vérités qui doivent être comprises alors, et à entrer ainsi dans les privilèges et bénédictions spéciaux de la nouvelle dispensation qui commence. Il incombe à chaque chrétien individuellement, dans la période de la fin de cet âge-ci, de faire en sorte qu’il soit au nombre de ce « reste » et non de la masse des

(P27) tièdes, des indifférents et des j insouciants de l’Église chrétienne nominale, qui sûrement trébuchera, comme cela a été prédit par le prophète, par le Seigneur et par les apôtres et comme cela a aussi été figuré d’avance par l’attitude d’Israël selon la chair, qui est une figure ou un type d’Israël selon l’esprit.

Mais si les prophéties de temps sont d’un grand avantage en leur propre temps en ce qu’elles montrent les divers traits du plan de Dieu concernant la moisson, etc., il n’est pas moins vrai qu’une connaissance de la manière de la venue et de l’apparition de notre Seigneur est nécessaire ; aussi une attention soigneuse est requise en temps et lieu. La sainteté et l’humilité doivent se trouver à la base de toute cette connaissance; elles doivent préparer le chemin pour la recevoir en rendant les enfants de Dieu capables d’éloigner les préjugés de leur cœur et de chercher diligemment à reconnaître ce qui a été révélé. Il en fut ainsi au premier avènement : seuls les consacrés humbles et sincères discernèrent le temps et la manière de cet avènement. Les mondains, ceux qui sont surchargés ou rassasiés, ne discerneront ni les prophéties, ni les signes des temps qui les accompliront, jusqu’à ce que la moisson soit passée et que l’été de faveur spéciale soit terminé.

A la fin de la « moisson » de l’âge judaïque, les « vrais Israélites » qui étaient véritablement humbles et zélés, se trouvaient dans une condition d’attente qui différait grandement de celle des orgueilleux, des mondains et de ceux qui se croyaient justes. En conséquence, ils étaient non seulement disposés à accepter le plan de Dieu tel qu’Il l’a arrangé, mais ils étaient mieux préparés à écouter et à examiner la vérité lorsqu’ils se trouvèrent en contact avec elle. Tandis qu’il renvoyait avec des réponses obscures ou évasives les pharisiens critiques et satisfaits d’eux-mêmes, notre Seigneur prenait le temps et la peine d’expliquer clairement et ouvertement la vérité aux chercheurs humbles et sérieux (Matthieu 13 : 10-17 ; 16 : 1-4 ; Marc 7 : 1-23 ; Luc 18 : 18-30 ; Jean 1 : 45-51 ; Luc 24 : 13-32 et 33-49 ; Jean 20 : 24-28 ; 21 : 1-12). Les orgueilleux, (les rassasiés et tous ceux qui les suivaient, trébuchaient (Matthieu 15 : 14), tandis que les humbles,

(P28) les affamés de vérité, s’enquéraient avec empressement de celle-ci (Matthieu 13 : 36 ; Marc 4 : Io). A ces derniers le Seigneur expliqua les paraboles en disant : « C’est à vous qu’il a été donné de connaître le mystère du royaume de Dieu ; mais pour ceux du dehors [qui ne sont pas de « véritables Israélites »] tout se fait en paraboles, afin qu’en voyant, ils voient et n’aperçoivent point, et qu’en entendant ils entendent et ne comprennent point ».

Il en est de même à la fin de cet âge. Ici comme là, la vérité sépare ceux qui sont humbles et sincères et les fait progresser dans la connaissance qui leur convient maintenant, qui les fortifie et les éclaire, afin qu’ils ne bronchent pas avec la masse des chrétiens nominaux. Les tièdes et ceux qui sont satisfaits d’eux-:mêmes rejettent les vérités propres à être entendues actuellement, parce qu’ils sont aveuglés par l’état mauvais de leur propre cœur ; par conséquent, ils seront rejetés par le, Seigneur comme indignes de devenir son épouse. Éphésiens 4 : i ; i Corinthiens 9 : 27.

Une erreur sérieuse, dans laquelle beaucoup tombent, consiste à croire que la connaissance des agissements et des plans de Dieu est de peu d’importance ; que les grâces du caractère chrétien sont tout ce que Dieu demande et que celles-ci se conservent mieux par l’ignorance. Combien les Ecritures présentent la chose d’une manière différente ! Elles nous conseillent, non seulement de cultiver les grâces du caractère chrétien, mais de garder constamment la condition du cœur qui nous rend capables de discerner la vérité, surtout cette vérité de la présence du Seigneur quand elle est du temps marqué et quand les changements de dispensations se produisent. La connaissance de la vérité est tout aussi importante à la fin de cet âge qu’elle le fut à la fin de l’âge judaïque. Ceux qui, à ce moment-là, ne discernèrent pas la vérité, ne reçurent pas les faveurs qui en découlaient. Il en est exactement de même à la fin de cet âge : Ceux qui, étant aveuglés par l’incrédulité et la mondanité, ne peuvent pas discerner la vérité présente, ne peuvent pas non plus recevoir les faveurs spéciales qui doivent être accordées présentement. Ils ne sont pas des vainqueurs et sont par conséquent impropres à devenir l’épouse de Christ et à entrer dans le glorieux héritage des

(P29) saints, comme ses cohéritiers. La vérité, au milieu des ‘circonstances contraires à sa réception durant cet âge, devient une épreuve de notre fidélité à Dieu ; par conséquent, elle remplit les fonctions de faucille, pour séparer ceux qui sont aptes de ceux qui ne le sont pas, — le froment d’avec l’ivraie.

On attache une sorte de blâme à l’étude des prophéties de temps, à cause des mauvaises applications qui en ont été faites précédemment par les « seconds adventistes » et d’autres et parce que, comme conséquence de ces applications erronées, les événements qu’on attendait en des temps déterminés ne se sont pas produits. Nous voyons toutefois que cela même fait partie (lu plan de Dieu, pour obscurcir le sujet aux yeux de tous, excepté de ceux à qui il était destiné. Dieu permit que le mépris et le ridicule s’attachassent ainsi à l’étude des prophéties de temps pour empêcher les sages et les intelligents selon le monde de les comprendre (Matthieu 11 : 25). Nous ne doutons pas que cela fit autant partie du plan divin que l’envoi de Jésus à Nazareth, une place méprisée, « afin qu’il fat appelé Nazaréen » (Matthieu 2 : 23), quoiqu’en réalité il naquît dans l’honorable ville de Bethléhem. De même que les sages et les intelligents du temps de Jésus disaient : « Peut-il venir quelque chose de bon de Nazareth ? » ainsi aujourd’hui lorsqu’on parle des temps prophétiques ou de quelque chose se rapportant au second avènement du Seigneur, beaucoup crient : « Adventistes ! » comme pour dire : « Peut-il venir quelque chose de bon de l’adventisme ? Et pourtant ils admettent que plusieurs prophéties parlant des temps ne sont pas encore accomplies et que la seconde venue du Seigneur est le sujet le plus important des Écritures.

Nous avons une grande sympathie pour les Premiers. Adventistes les Juifs, ainsi que pour les Seconds, quoiqu’un petit nombre seulement d’entre eux aient admis les vérités qu’ils étaient presque sur le point de comprendre, mais qu’ils ne purent saisir parce que les uns et les autres étaient aveuglés par de fausses espérances. Nos amis adventistes n’ont pas compris la manière et le but du retour du Seigneur, tels qu’ils sont enseignés dans les Écritures ; en conséquence, ils ont attendu Jésus tel qu’il était et non pas « tel qu’il est ». Ils considèrent l’objet de sa venue comme quelque chose qui remplira tous les cœurs, excepté ceux des saints, d’épouvante et de terreur ; que son but est de rassembler les élus,

(P30) de détruire tout le reste de l’humanité et de brûler le monde. Avec de telles idées, ils se sont servis des prophéties de temps comme d’un fouet pour fouetter le monde et le conduire à Dieu. Mais le monde les regarda froidement en les traitant d’enthousiastes dénués de raison et en disant que s’il y a un Dieu, il est certainement plus raisonnable et plus juste que cela. Comme les adventistes prédirent à différentes reprises la destruction de la matière et l’anéantissement du monde, mais que leurs prédictions réitérées ne se réalisèrent jamais, le dédain du monde s’accrut au point qu’aujourd’hui la seule mention des temps prophétiques est reçue généralement avec un sourire incrédule ou avec un mépris ouvert, même par les chrétiens qui savent très bien que la prophétie et la chronologie constituent une grande partie de la révélation de Dieu.

Mais béni est celui
« Qui fait front, impassible, au dur regard du monde
Et ne s’arrête pas au rire contempteur
Qui ne chavire pas sur la « mer » furibonde,
Ni ne craint de Satan l’art (mis pour artifice) le plus séducteur ».

Cependant Dieu n’a pas donné les prophéties de temps dans un tel but, et il n’a pas non plus essayé de convertir le monde d’une telle manière, car il cherche pour l’adorer ceux qui « l’adorent en esprit et en vérité » (Jean 4 : 23). S’il avait voulu amener les hommes à l’obéissance par la terreur, il aurait pu concevoir une méthode plus efficace que la proclamation du temps comme nos amis adventistes l’ont prouvé. Les temps prophétiques furent donnés, non pour alarmer le monde — ni en aucun sens pour le monde — mais pour éclairer, fortifier, réconforter, encourager et guider l’Église dans les temps troublés de la fin de l’Age. C’est pourquoi il est écrit qu’aucun des méchants ne comprendra, mais que seuls les sages comprendront (Daniel 12 : 10). Pour ceux-ci ces temps prophétiques deviennent une nourriture au temps convenable laquelle, avec d’autres aliments, fortifie ceux qui en usent, en sorte qu’ils « pourront résister dans le mauvais jour », le jour de détresse par lequel se termine cet âge. Ces prophéties leur permettent de comprendre

(P31) les événements qui se passent autour d’eux ; ainsi ils ne peuvent être ni consumés par la crainte et l’épouvante, ni engloutis par les idées et les fausses théories d’une science faussement ainsi nommée qui abondent en ces jours-ci. De plus, dans le feu dévorant [la détresse], ils peuvent être des témoins pour Dieu et pour son plan, et instruire le peuple en montrant le glorieux résultat du plan de Jéhovah, et en levant un étendard pour le peuple. — Esaïe 62 : 10.

Tel est le but des prophéties de temps. Combien elles sont importantes et indispensables pour que l’homme de Dieu soit accompli et parfaitement instruit dans ce temps-ci. Sans les preuves que nous donnent ces temps prophétiques, nous pourrions voir les événements de ce jour du Seigneur sans les connaître et sans connaître nos devoirs et nos privilèges. Qu’aucun des vrais consacrés se garde de sous-estimer ces preuves qui nous sont données par les temps prophétiques. Celles-ci ont été données clans le but de guider nos paroles et nos actions dans l’aube matinale du Jour millénaire, avant le lever du soleil, pendant que le monde et l’église nominale sont endormis, ignorants et insouciants du changement de dispensation qui a lieu maintenant. Ces preuves données par les temps prophétiques, furent le grand moyen dont Dieu se servit pour attirer l’attention de l’auteur d’une façon plus complète et soigneuse sur d’autres traits du plan divin. Le chercheur qui y prêtera attention en retirera un profit durable, non seulement en ce qu’il sera informé de la « vérité présente », mais encore que les prophéties de temps donneront aussi de la force et une réalité vitale à toutes les vérités scripturales, en prouvant que tous les plans de Dieu concourent, dans leur temps aussi bien que dans leur nature, au développement de ses glorieux desseins.

L’insuccès des Adventistes qui, dans leurs prédictions, avaient essayé de fixer un temps pour la destruction du monde par le feu, etc., se rapporte davantage au caractère des événements attendus qu’au temps. A l’exemple des Juifs, ils se trompèrent en attendant des choses fausses au bon moment. Ceci ne fut cependant lue la cause secondaire pour laquelle ils ne purent saisir clairement la vérité. La cause première fut le fait que

(P32) le temps n’était pas encore arrivé pour avoir une plus claire révélation. Pourtant le temps était venu de pousser les saints à attendre l’apparition du Seigneur, pour que ceux-ci aillent à la rencontre de l’Époux et éprouvent un désappointement avant sa venue réelle. Tout cela avait été indiqué par notre Seigneur dans sa parabole des dix vierges dont nous expliquerons les détails dans la suite. Comme cela a été montré dans le volume précédent, le feu qui doit dévorer la terre au Jour du Seigneur est symbolique et non littéral. Dans les chapitres suivants nous montrerons que les applications de quelques prophéties de temps, qui ont été écartées par les Adventistes comme manquées, ne l’étaient pas, mais étaient correctes et marquaient clairement le feu symbolique de ce temps, qui déjà fait son œuvre.

Les Adventistes qui avaient à lutter contre la difficulté provenant du fait qu’ils s’attendaient à ce que la terre soit consumée littéralement, essayèrent de forcer toutes les périodes prophétiques, de manière à les faire aboutir à un seul jour, un jour de vingt-quatre heures. Ils firent ainsi violence à quelques prophéties pour les faire concorder avec d’autres et se terminer à la même date. Une vue plus claire du plan divin révèle maintenant la parfaite harmonie des différentes prophéties de temps et il n’est pas nécessaire d’en tordre aucune ni d’y faire violence pour les faire s’accorder avec les autres. Si dans les chapitres suivants nous examinons les principales prophéties, nous ne formerons cependant pas une théorie pour nous efforcer ensuite d’y plier toutes les périodes prophétiques, mais nous suivrons soigneusement chaque période jusqu’à sa fin, puis nous tresserons ensemble la théorie ou le plan indiqué ainsi par le grand Révélateur de secrets. On trouvera que l’ordre et l’harmonie du plan de Dieu sont tout aussi manifestes dans ses temps et ses saisons que dans les glorieux trait de ce plan que nous avons tracé, dans le volume précédent, et dessiné sur la Carte des Ages. Lorsque la grande horloge des âges sonne les heures indiquées sur le cadran prophétique, les événements prédits suivent aussi sûrement que Dieu les a prédits.