Chapitre 3

ETUDE III

L’APPEL DE LA NOUVELLE-CREATION

Seuls, les « appelés » sont éligibles. — Quand commença cet appel du « Grand salut ». — Un appel à la repentance n’est pas un appel à la nature divine. — L’appel judaïque. — L’appel de l’Evangile. — Pourquoi il n’y a pas beaucoup de « grands », de « sages », de « puissants » qui soient appelés. — L’exalta­tion, récompense de la véritable humilité. — Le caractère est une condition de l’appel. — Durant le Millénium le monde ne sera pas appelé, mais recevra des ordres. — Le temps de l’appel de l’Evangile est limité. — La Nouvelle-Création appelée ou attirée par le Père. — Christ notre sagesse. — Christ notre justification. — Différence entre la justification réelle et la justification considérée comme telle. — La « Nouvelle-Création » a-t-elle besoin de la justification ? — La base de la justifica­tion. — La justification des Anciens Dignes diffère de la nôtre. — La justification pendant l’Age millénaire. — Christ, fait sanctification pour nous. — La sanctification durant l’Age mil­lénaire. — Deux consécrations distinctes dans les types lévi­tiques. — Ni l’un ni l’autre n’avait d’héritage dans le pays. ­La grande multitude Lou la grande foule — D — Trad.]. ­Deux parts dans la sanctification. — La part de l’homme. — La part de Dieu. — Les expériences varient avec les tempéra­ments. — La sanctification n’est ni perfection ni émotion. ­« Qui guérit toutes les infirmités ». — Nécessité du trône de grâce. — Comment la sanctification doit suivre la justifica­tion. — La consécration depuis la clôture du « haut-appel ». ­Le salut ou délivrance de l’Eglise.

L’OCCASION favorable de devenir des membres de la Nouvelle-Création et d’avoir part à ses possibilités, à ses privilèges, à ses bénédictions et à ses gloires, ne fut pas offerte à l’humanité en général, mais simplement à une classe « appelée ». Cela est exposé d’une manière très dis­tincte dans les Ecritures. Israël selon la chair fut appelé par l’Eternel pour être son peuple particulier, séparé des autres peuples ou nations de la terre, selon qu’il est écrit : « Je vous ai connus (reconnus), vous seuls, de toutes les familles de la terre » (Amos 3 : 2). Toutefois, l’appel d’Is­raël ne fut pas le « haut-appel » ou « appel céleste » ; c’est

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pourquoi nous ne trouvons aucune allusion aux choses célestes dans aucune des promesses réservées à ce peuple. Il fut appelé à occuper une position préparatoire qui, fina­lement, permit à un reste de cette nation de recevoir et de profiter du haut-appel au « grand salut », lequel, ayant com­mencé à être annoncé par le Seigneur, nous a été confirmé par ceux qui l’avaient entendu » (Héb. 2 : 3). Ce n’est donc pas dans l’Ancien Testament mais dans le Nouveau qu’il faut chercher les termes du haut-appel ou appel céleste. Cependant, à mesure que les yeux de notre entendement s’ouvrent pour discerner les « choses profondes de Dieu », il nous est possible de discerner dans ses transactions et ses moyens providentiels qu’il a eus pour Israël, certaines leçons typiques utiles à la semence (ou postérité) spiri­tuelle qui, elle, a fait l’objet d’un appel céleste. Et, comme nous le fait remarquer l’Apôtre, Israël selon la chair et ses lois et le comportement de Dieu à son égard, étaient autant d’ombres ou de types des choses meilleures réser­vées à ceux qui sont appelés à devenir des membres de la Nouvelle-Création.

Puisque, en toutes choses, Christ devait avoir la préémi­nence dans le plan divin, et qu’ainsi il était nécessaire qu’il fût le premier, le chef, le Souverain sacrificateur qui de­viendrait le conducteur de cette Nouvelle-Création de fils de Dieu, le Prince de leur salut et leur exemple, celui qui leur servirait de modèle et dont ils pourraient suivre les traces, nous voyons là une raison tout à fait satisfaisante à ce que les Anciens Dignes ne pouvaient avoir ni part ni lot dans cette Nouvelle-Création. Les paroles de notre Sei­gneur au sujet de Jean-Baptiste l’attestent : « En vérité, je vous dis : parmi ceux qui sont nés de femme, il n’en a été suscité aucun de plus grand que Jean le baptiseur ; mais le moindre dans le royaume des cieux est plus grand que lui » (Matt. 11: 11). Et tandis qu’il exalte la foi et la noblesse de caractère de ces frères de la dispensation écoulée, l’Apôtre déclare également : « Dieu ayant eu en vue quelque chose de meilleur pour nous, afin qu’ils ne parvinssent pas à la perfection sans nous. » — Héb. 11 : 40.

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En outre, nous devons nous souvenir que nul ne peut être appelé tant qu’il demeure sous l’effet de la condamnation du péché d’Adam. Pour être l’objet de ce « haut-appel », il est nécesaire d’obtenir d’abord cette justification quant à la sentence adamique. Or, cette justification ne pouvait être accordée même à Israël selon la chair par le sang des taureaux et des boucs, parce que ceux-ci ne peuvent jamais effacer le péché et n’étaient simplement que des types des sacrifices plus excellents qui satisfont effectivement les exigences de la Justice contre notre race Il n’était donc pas possible que l’appel pût commencer avant que notre Seigneur Jésus eût payé le prix de la rédemption ­« il nous a rachetés par son sang précieux ». Même les Apôtres ne furent appelés et acceptés dans la Nouvelle-Création que d’une manière conditionnelle [ou à l’essai ­trad.] jusqu’à ce que le Rédempteur eût payé le prix, fût monté au ciel et eût présenté ce prix en leur faveur. Alors, et alors seulement, le Père, le Jour de la Pentecôte, reconnut directement ces croyants et les engendra de son saint Esprit pour être des « Nouvelles-Créatures ». Il est vrai que notre Seigneur dit aux Pharisiens au cours de son ministère : « Je ne suis pas venu appeler des justes mais des pécheurs à la repentance (Matt. 9: 13 — note D.). Cependant, nous devons reconnaître qu’il y a une grande différence entre appeler des hommes à la repentance et les appeler au haut-appel de la nature divine et de l’héritage avec Christ. A ce haut-appel, aucun pécheur n’est convié ; c’est pourquoi il est nécessaire que nous tous — qui sommes « par nature des enfants de colère » — soyons d’abord gratuitement justifiés de toutes choses par le sang précieux de Christ.

Et ceci s’accorde pleinement avec l’introduction de l’épître aux Romains (1 : 7) adressée « à tous les bien-aimés de Dieu qui sont à Rome, saints appelés » — appelés à être

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de saintes (« holy ») personnes, des participants de la nature divine, etc. L’introduction à l’épître aux Corinthiens débute ainsi : « A l’assemblée de Dieu qui est à Corinthe, aux sanctifiés dans le Christ Jésus, saints appelés, [note Darby : saints par appel (divin)] avec tous ceux qui en tout lieu invoquent le nom de notre seigneur Jésus Christ, et leur [seigneur] et le nôtre » (1 Cor. 1 : 2). Un peu plus loin (verset 9) l’exclusivité de cet appel est encore accen­tuée par la désignation de l’auteur de notre appel : « Dieu, par qui vous avez été appelés à la communion de son fils Jésus Christ, notre. Seigneur, est fidèle. » Ceci implique une association, une unité, et, par conséquent, la pensée est que l’appel a pour but de trouver parmi les hommes quelques-uns qui seront unis au Rédempteur — deviendront « un » avec lui — comme Nouvelles-Créatures, partageant avec lui la gloire, l’honneur et l’immortalité qui lui ont été attribués en récompense de sa fidélité.

Ici, nous nous souvenons des paroles de l’Apôtre à l’effet que nous serons des co-héritiers de Christ sous certaines conditions seulement, savoir que : « si du moins nous souffrons avec lui, afin que nous soyons aussi glorifiés avec lui » (Rom. 8 : 17). Dans le même chapitre de la première épître aux Corinthiens (verset 24) l’Apôtre montre que l’appel dont il parle n’est en aucun sens le même que celui qui avait été auparavant réservé aux Juifs. Il précise même que tous ne sont pas appelés. Il dit : « A ceux qui sont appelés, et Juifs et Grecs, Christ [est] la puissance de Dieu et la sagesse de Dieu » — tandis que pour les Juifs non-appelés il était la pierre d’achoppement et pour les Grecs non-appelés, une folie. Dans sa lettre aux Hébreux (9 : 14, 15) l’Apôtre établit que l’appel de cet Age de l’Evangile ne pouvait être promulgué avant que notre Seigneur fût devenu, par sa mort, le « garant » de la Nouvelle Alliance. Il explique : « Et c’est pourquoi il est médiateur de la nouvelle alliance, en sorte que, la mort étant intervenue pour la délivrance des transgressions qui étaient sous la

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première alliance [l’Alliance de la Loi], ceux qui sont appelés reçoivent l’héritage éternel qui a été promis ». ­Hébreux 7: 22.

IL Y A PEU DE GRANDS, PEU DE SAGES OU DE SAVANTS QUI SONT APPELES

Nous pourrions tout naturellement supposer que cet appel spécial, si tant est qu’il est restreint, serait réservé aux plus distingués d’entre la race déchue — aux plus nobles, aux plus vertueux, aux plus talentueux. Or, l’Apôtre contredit cette pensée en disant : « Car considérez, frères — qu’il n’y a pas beaucoup de sages selon la chair, pas beaucoup de puissants, pas beaucoup de nobles… Mais Dieu a choisi les choses folles du monde pour couvrir de honte les hommes sages ; et Dieu a choisi les choses faibles du monde pour couvrir de honte les choses fortes ; et Dieu a choisi les choses viles du monde, et celles qui sont méprisées, et celles qui ne sont pas, pour annuler celles qui sont ; en sorte que nulle chair ne se glorifie devant Dieu » (1 Cor. 1 : 26 à 29). L’explication à cet état de fait, l’Apôtre la trouve dans l’intention divine de faire en sorte qu’aucun homme ne puisse se vanter d’avoir mérité, d’une façon quelconque, les grandes bénédictions dont il est l’objet. Toute cette affaire est destinée à la fois aux anges et à l’homme pour illustrer la puissance de Dieu, capable de transformer des caractères bas et méprisés jusqu’à en faire des caractères nobles et purs, non par la violence, mais par la puissance transformatrice de la vérité qui crée, chez les appelés, et grâce aux promesses et aux espérances qui leur sont adressées, le vouloir et le faire selon son bon plaisir. Cet arrangement divin favorisera non seulement la gloire du Père mais encore l’humilité et le bien éternel de ceux qu’il bénira. A maintes reprises, à travers le Nou­veau Testament, nous trouvons diverses déclarations affir­mant que cet appel et le salut qu’il contient ne sont

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un effet ni de l’homme, ni de son pouvoir, mais qu’ils sont dus uniquement à la grâce de Dieu ; aussi n’est-il pas difficile de comprendre pourquoi, en général, l’appel est moins attrayant pour les nobles qu’il ne l’est pour ceux qui sont peu instruits.

L’orgueil est un élément important dans la nature déchue, et il faut constamment compter avec lui. Ceux qui sont moins déchus que la majorité de leurs compagnons. qui sont donc plus nobles par nature que la moyenne de leurs semblables, sont enclins à se rendre compte de cette condition et à ressentir une certaine supériorité et à s’en enorgueillir. Ceux-là, même s’ils recherchent le Seigneur et aspirent à sa bénédiction et à sa faveur, seraient portés à espérer être reçus par le Seigneur sur d’autres bases que leurs compagnons plus déchus, moins nobles. Cependant, Dieu exige la perfection, et il déclare que tout ce qui n’est pas parfait est condamné, et tout être condamné est dirigé vers le même Rédempteur et vers le même sacrifice pour les péchés, qu’il ait souffert beaucoup ou comparativement moins de la chute. Il est bien certain que de telles condi­tions d’acceptation sont davantage faites pour attirer les petits et les plus déchus de la famille humaine plutôt que les plus nobles. Les premiers ressentent davantage leur besoin d’un Sauveur, parce qu’ils sentent davantage le poids de leurs propres imperfections ; tandis que les autres, moins dégradés, satisfaits d’eux-mêmes dans une certaine mesure, ne sont pas tellement disposés à s’incliner devant la croix de Christ, à accepter la justification comme un don gratuit et à s’approcher, sur cette base, et sur cette base seule, du trône de la grâce céleste pour obtenir la miséri­corde et trouver assistance. Ils sont plus portés à s’appuyer sur leur propre entendement et à avoir ce sentiment d’approbation intérieure qui les empêchera d’entrer par la porte de l’abaissement et le chemin étroit.

Evidemment, Dieu favorise l’humilité de ceux qu’il invite à devenir membres de cette Nouvelle-Création. L’Apôtre ne dit-il pas : « Humiliez-vous donc sous la puissante main

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de Dieu afin qu’il vous élève quand le temps sera venu » (1 Pi. 5 : 6) ? Paul montre le modèle — Jésus Christ ­comment il s’est humilié, ne cherchant pas la renommée, acceptant une nature inférieure et souffrant la mort, même la mort de la croix, etc. ; en raison de cette obéissance et de cette humilité, Dieu l’a souverainement élevé. Et Pierre en tire la leçon : « Dieu résiste aux orgueilleux mais il donne [la] grâce aux humbles » (1 Pi. 5 : 5). Considérez votre appel, frères : il n’y a pas beaucoup de grands ou de sages, ou de savants, qui soient appelés, mais surtout les pauvres de ce monde, riches en foi. Si Dieu récompense l’humilité, il récompense aussi la foi. Il veut avoir pour Nouvelles-Créatures ceux qui ont appris à se confier impli­citement en lui, qui acceptent sa grâce comme étant suffi­sant pour eux et qui, dans la force qu’Il leur accorde, remportent la victoire à laquelle Il les appelle.

NEANMOINS, LE CARACTERE EST UNE CONDITION DE L’APPEL

Bien que Dieu n’appelle pas les sages, ou les grands, ou les savants, il ne faut pas en conclure que son peuple soit un ramassis d’êtres vils ou ignorants, au sens le plus péjo­ratif d’une dégradation abjecte. Au contraire, l’Eternel place l’idéal le plus élevé possible devant ceux qu’il appelle ; ils sont appelés à la sainteté, à la pureté, à la fidélité et à des principes de droiture ; ils sont appelés à apprécier ces choses dans leur propre coeur et à les mani­fester dans leur vie à la gloire de celui qui les a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière (2 Pi. 1 : 3 ; 1 Pi. 2 : 9). Le monde ne peut les connaître que selon la chair, et selon la chair, ils peuvent ne pas être plus nobles ou raffinés que d’autres (fréquemment ils le sont moins), mais ce n’est pas selon la chair qu’ils sont acceptés par le Seigneur mais selon l’esprit, selon leur mentalité, leurs intentions, leur « coeur ». En conséquence, à partir du moment où ils acceptent la grâce de Dieu en Christ et le

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pardon de leurs péchés, et qu’ils se consacrent à l’Eternel, ils sont considérés comme débarrassés des souillures qui étaient les leurs naturellement comme enfants d’Adam, ils sont considérés comme si leur chair était revêtue des mérites [au pluriel dans le texte anglais — Trad.] de Christ qui cachent toutes leurs imperfections. C’est la nouvelle mentalité (« mind »), la nouvelle volonté qui est la « Nou­velle-Créature », acceptée et appelée par Dieu, et c’est elle seule qui entre en considération.

A la vérité, la nouvelle mentalité, à mesure qu’elle se développera, apparaîtra comme empreinte de noblesse, d’honorabilité, de droiture ; graduellement, elle prendra de plus en plus puissance et autorité sur la chair au point que ceux qui ne reconnaissent pas les Nouvelles-Créatures (de même qu’ils ne reconnurent pas le Seigneur) pourront fina­lement s’étonner de leurs bonnes oeuvres, de leur vie sainte et de leur esprit de bon sens, même si parfois il leur arrive d’attribuer cette transformation à certains mobiles méprisables. Pourtant, malgré la croissance gra­duelle de la nouvelle mentalité de plus en plus en harmo­nie avec la pensée (« mind ») du Seigneur, il ne sera jamais possible aux Nouvelles-Créatures d’assujettir complètement leur corps mortel auquel elles sont liées, bien que ce soit leur but et leur effort de glorifier Dieu dans leur corps, aussi bien que dans leur esprit, leur mentalité qui lui appartiennent. — 1 Cor. 6 : 20.

Remarquons quelques-unes de ces particularités et limi­tations concernant le caractère dans la « Nouvelle-Créa­tion ». S’adressant à l’un de ces appelés — et, à travers lui, à tous les autres — l’Apôtre écrit : « Combats le bon combat de la foi ; saisis la vie éternelle, pour laquelle tu as été appelé » (1 Tim. 6 : 12). Ces Nouvelles-Créatures ne doivent pas s’attendre à obtenir la victoire et la grande récompense sans avoir combattu l’adversaire et le péché qui s’infiltrent si facilement dans toutes leurs associations, aussi bien que les faiblesses de leur propre chair, quoique cette dernière soit couverte par le mérite de la justice de Christ aux

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termes de l’Alliance de Grâce. Le même Apôtre reprend, ailleurs, son exhortation à « marcher d’une manière digne de Dieu qui vous appelle à son propre royaume et à sa propre gloire » (1 Thess. 2: 12). La Nouvelle-Créature ne doit pas seulement reconnaître son appel et sa récompense finale dans le Royaume et la gloire ; elle doit se souvenir que, dans la vie présente, elle est devenue une représen­tante de Dieu et de sa droiture et qu’elle doit chercher à marcher en harmonie avec cette droiture. Ainsi nous lisons : « Comme celui qui vous a appelés est saint, vous aussi soyez saints dans toute [votre] conduite parce qu’il est écrit : Soyez saints, car moi je suis saint » (1 Pi. 1 : 15, 16). Dans la même épître (2 : 9), on peut encore lire : « pour que vous annonciez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière ».

Les Israélites selon l’esprit de la Nouvelle-Création ne furent pas mis sous l’esclavage de lois spécifiques comme le furent les Israélites selon la chair, mais sous la « loi de la liberté », afin que leur amour pour l’Eternel puisse se manifester, non seulement en évitant volontairement de faire les choses considérées comme désapprouvées par l’Eternel, mais encore en sacrifiant volontairement leurs droits et leurs intérêts humains au service de la vérité et de la justice, pour le Seigneur et pour les frères. C’est en accord avec cela que l’Apôtre déclare : « Dieu ne nous a pas appelés à l’impureté, mais dans la sainteté » (1 Thess. 4 : 7). Il déclare encore : « Vous avez été appelés à la liberté, seulement [n’usez] pas de la liberté comme d’une occasion pour la chair » (Gal. 5 : 13), d’une occasion pour faire le mal : employez plutôt votre liberté en sacrifiant vos droits actuels pour la cause de la vérité et à son ser­vice, afin qu’ainsi vous puissiez être des sacrificateurs du sacerdoce royal qui, bientôt, régneront dans le Royaume de Dieu, comme co-héritiers de Christ pour dispenser au monde des bénédictions divines.

Nombreux sont les passages des Ecritures qui indiquent que l’appel à être de « Nouvelles-Créatures » est un appel à la gloire, à l’honneur et à l’immortalité (Phil. 3 : 14 ; 2 Pi.

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1: 3 ; etc.). Mais partout le Seigneur indique que le chemin qui conduit à cette gloire est un étroit sentier d’épreuves, de sacrifice, afin que seuls ceux qui sont engendrés de l’esprit, oui, remplis de l’esprit, puissent sortir victorieux à la fin et atteignent aux choses glorieuses auxquelles ils ont été appelés. L’accès de ce chemin a été rendu possible aux appelés par celui qui a fait la promesse : « Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans l’infirmité » [2 Cor. 12: 9].

à, Nous ne devons pas penser non plus qu’il y ait différents ‘appels, mais nous souvenir que l’Apôtre déclare (Eph. 4 : 4) : « Vous avez été appelés pour une seule espérance de votre appel. » C’est donc une erreur pour quiconque de penser pouvoir exercer un choix quelconque en cette matière. A la vérité, en ce qui concerne le monde dans l’Age prochain, il n’y aura aucun appel : Dieu ne cherchera pas alors à sélectionner une classe spéciale séparée et dis­tincte des autres en vue d’une position particulière. Pen­dant l’Age millénaire, au lieu d’appeler le monde, le Seigneur ordonnera. Il exigera l’obéissance aux lois et aux principes de justice, et toute créature devra rendre obéis­sance à ce gouvernement millénaire, sous peine de correc­tions pour sa désobéissance, voire de destruction définitive d’entre le peuple, comme il est écrit [Actes 3 : 23] : « Il arri­vera que toute âme qui n’écoutera pas [n’obéira pas à] ce prophète sera exterminée d’entre le peuple » — elle mourra de la Seconde Mort de laquelle il n’y a aucun espoir de retour.

Il n’y aura pas non plus un second appel durant cet Age de l’Evangile bien que, comme nous l’avons déjà vu, il existe une seconde classe de sauvés, choisie pendant cet Age la Grande Multitude (Apoc. 7 : 9-14) « que personne ne pouvait dénombrer de toute nation et tribus et peuples et de langues ». Cette Grande Foule servira Dieu dans son temple et devant le trône par opposition à l’Epouse qui sera sur le trône et fera partie du temple comme pierres vivantes. Or, les membres de cette seconde multitude ne sont l’objet d’aucun appel séparé et distinct. Ils auraient

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pu, aussi aisément et avec beaucoup plus de satisfaction, parvenir aux gloires de la nature divine s’ils avaient obéi promptement et de tout coeur. Ils sortent quand même vainqueurs, à la fin, ainsi qu’en témoigne le fait de leur donner des palmes ; mais leur manque de zèle les a empê­chés d’appartenir à la classe victorieuse. Ils ont ainsi com­promis leur cohéritage et leur gloire éternels comme membres de la Nouvelle-Création, tout en se privant au surplus d’une bonne partie de la joie, de la paix et de la satisfaction qu’ont les vainqueurs même dans cette vie pré­sente. La place à laquelle ils parviendront, comme nous l’avons déjà vu, sera apparemment semblable à plus d’un égard à la condition ou plan des anges.

Une autre pensée, à propos ,de cet appel, est que son temps est limité, comme le déclare l’Apôtre : « Voici, c’est maintenant le temps agréable ; voici, c’est maintenant le jour du salut. » « Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos coeurs » (2 Cor. 6 : 2 ; Héb. 3 : 15). – Ce jour agréable (ou cette année agréable, ou cette période ou époque agréable) a commencé avec notre Seigneur Jésus et sa consécration. Il fut appelé. Il ne s’attribua pas cet honneur, et cela a continué depuis : « Nul ne s’arroge cet honneur » (Héb. 5 : 4 — note D ). Téméraire serait en effet l’homme qui s’arrogerait le droit à un changement de la nature humaine à la nature divine, qui voudrait aban­donner sa condition de membre de la famille d’Adam et de cohéritier de son état de déchéance, pour être cohéri­tier de Christ à toutes les richesses, à la gloire et à l’hon­neur dont Lui est devenu (en réponse à l’appel qui lui fut adressé) l’héritier légitime à perpétuité.

La clôture de cet appel, ou « jour de salut », ou « temps favorable », viendra aussi certainement qu’il a commencé. Un nombre déterminé, positif fut fixé par Dieu pour cons­tituer la Nouvelle-Création ; aussitôt que ce nombre sera complet, l’oeuvre de cet Age de l’Evangile sera accomplie. Nous pouvons observer également qu’aussitôt que le nombre prévu aura été appelé, l’appel lui-même doit cesser. Il ne serait en effet pas logique de

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la part de Dieu d’appeler, ne serait-ce qu’un seul individu de plus que ce qu’il a prédestiné, même en sachant d’avance combien d’appèlés ne seraient pas obéissants jusqu’au bout, n’affermiraient pas leur vocation et leur élection et devraient en conséquence être remplacés par d’autres. Il semble que la logique exige que le Tout-Puissant n’ait même pas l’apparence de plaisanter avec ses créatures au point de proposer une seule invitation qui ne serait pas susceptible d’aboutir si elle venait à être acceptée. Les Ecritures émettent l’idée que pour ce nombre limité, élu, de membres du Sacerdoce royal, il a été pourvu à un nombre correspondant de couronnes. A celui qui accepte l’appel de l’Eternel et se consacre à lui sur cette base, l’une des couronnes est mise à part pour lui. Il ne serait donc pas convenable de supposer que l’Eternel voudrait appeler quelqu’un qui, se présentant et acceptant l’appel, devrait être informé qu’il n’y a aucune couronne disponible encore pour lui, mais qu’il doit attendre que quelqu’un ait perdu le droit à la sienne par son infidélité, pour l’obtenir. L’exhortation du Seigneur : « Tiens ferme… afin que per­sonne ne prenne ta couronne » paraît impliquer non seule­ment que le nombre de couronnes est limité, mais qu’en fin de compte, à la fin de cet Age, il viendrait un temps où ceux qui n’ont pas vécu fidèlement à la hauteur de leur alliance seraient rejetés, et que d’autres à ce moment-là seraient dans l’attente pour recevoir leur couronne. — Apoc. 3 : 11.

Selon notre compréhension, l’appel général à ce cohéri­tage avec notre Rédempteur comme membres de la Nou­velle-Création de Dieu, a pris fin en 1881. Cependant, nous comprenons qu’un grand nombre de chrétiens de toutes les diverses dénominations de la chrétienté (probablement vingt ou trente mille) ayant fait.à cette époque une pleine consécration d’eux-mêmes, ne sont pas demeurés fidèles à leur alliance de sacrifice personnel. Un à un, une fois leur épreuve complète achevée, ils sont éliminés, en cas d’infidé­lité, de l’assemblée des élus, pour que d’autres qui, entre‑

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temps, se sont consacrés, tout en n’étant pas de l’appel général, puissent être pleinement admis dans cette com­munion de Christ et de ses cohéritiers. Si, à leur tour, ils sont trouvés infidèles à la suite de leur mise à l’épreuve, ils sont de même écartés tandis que d’autres encore, atten­dant déjà dans une attitude de consécration, prendront leur place. Etant donné cette disposition, il est évident qu’aucun appel général n’a été nécessaire depuis 1881. Ceux qui sont admis maintenant peuvent ainsi avoir ce privilège et cette occasion favorable sans relever de l’appel général (ou invi­tation générale) qui a cessé en 1881. Ils sont admis sur demande et selon que l’occasion le permet pour prendre la place de ceux qui s’en vont. Nous nous attendons à ce que ce va-et-vient de sorties et d’entrées continue jusqu’à ce que le dernier membre du nouvel ordre de création aura été trouvé digne, et que toutes les couronnes auront été attribuées pour l’éternité.

L’Apôtre déclare : « Vous,. frères, vous n’êtes pas dans les ténèbres, en sorte que le jour vous surprenne comme un voleur » (1 Thes. 5: 4). D’accord avec tous les divers précédents de l’Ecriture, nous sommes porté à croire qu’en ce temps de moisson de l’Age de l’Evangile, l’atten­tion de tous les consacrés du Seigneur sera attirée par une certaine connaissance de la vérité sur le divin plan des âges, la présence du Fils de l’Homme et l’oeuvre de la moisson. Nous comprenons qu’ainsi, la « vérité présente » constituera une bonne mise à l’épreuve qui manifestera les réelles conditions de coeur parmi les consacrés actuels, tout comme le message de la présence de notre Seigneur et la moisson de l’Age judaïque ont mis à l’épreuve l’Israël terrestre au premier avènement. Nous nous attendons en partie à ce .que ceux qui, à l’heure actuelle, arrivent à une claire connaissance de la vérité et donnent la preuve de la sincérité de leur foi au sang précieux et d’une consécra­tion profonde au service du Seigneur, et à qui il est accordé d’avoir une claire pénétration du plan divin, peuvent considérer cela comme étant une preuve qu’ils ont

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été acceptés par le Seigneur comme héritiers en perspec­tive avec Christ Jésus, même s’ils se sont consacrés après 1881. Si leur consécration remonte à une date plus reculée, avant la cessation de l’appel, on peut en déduire qu’après un temps si long ils ont atteint l’attitude convenable dans le domaine de la consécration et que, par conséquent, la connaissance de la vérité présente a été accordée comme une bénédiction et une preuve de leur communion d’esprit avec le Seigneur. S’ils ne se trouvaient pas au nombre des consacrés en 1881 ou avant, il faudrait en conclure qu’ils ont été désormais acceptés à s’associer à la classe élue en remplacement de quelqu’un qui avait été appelé aupara­vant, mais qui s’était manifesté comme manquant de zèle (n’étant ni froid ni bouillant, et en conséquence rejeté). Ce dernier aura part au temps de détresse qui approche et où il apprendra par la discipline et le châtiment de pré­cieuses leçons qu’il aurait dû apprendre par la Parole de Dieu. A travers un temps de grande tribulation, il acquerra une place dans la « Grande Multitude » alors qu’il aurait dû parvenir, de plein gré et dans la joie, quoique par la tribulation, à une place avec Christ sur le trône.

COMMENT DIEU APPELLE

« Or, c’est par lui que vous, vous êtes dans le Christ Jésus, lequel de nous a été fait de la part de Dieu, sagesse, justice [justification], et sanctification et délivrance «. — 1 Cor. 1 : 30. (Lausanne)

CHRIST NOTRE SAGESSE

La sagesse est donnée ici comme la première, et dans ce sens comme la plus importante parmi les étapes du salut. Le témoignage du Sage est d’accord avec cela lors­qu’il dit : « La Sagesse est la principale chose, et, au prix de toutes tes acquisitions, acquiers l’intelligence » [Prov. 4: 7]. Si bien disposés que nous puissions être, si faibles ou si forts, la sagesse demeure essentielle chaque fois qu’il s’agit de prendre la ligne de conduite convenable. C’est une chose généralement reconnue parmi les hommes, et

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tous les gens, tant soit peu intelligents, cherchent à croître en connaissance et en sagesse ; même ceux qui s’engagent dans les voies les plus insensées y parviennent en général en suivant des sentiers qui, sur le moment, ne leur paraissent pas déraisonnables. Ce fut le cas pour mère Eve : Elle soupirait après la connaissance, la sagesse, et le fait même que l’arbre défendu semblait être le moyen d’acquérir cette sagesse constitua, pour elle, la tentation à désobéir à son Créateur. Comme il est donc nécessaire d’avoir un conseiller sage pour nous guider dans les voies pleines d’agrément de la sagesse et par ses sentiers de la paix !

Et si mère Eve, même en sa perfection, avait besoin d’un guide sage, combien plus avons-nous besoin d’un tel guide, nous, ses enfants déchus, imparfaits ! En nous appelant à faire partie de la Nouvelle-Création, notre Père Céleste prévit tous nos besoins : que notre propre sagesse ne nous suffirait pas, et que la sagesse de l’Adversaire et de ses dis­ciples abusés s’exercerait à’ notre préjudice en faisant paraître ténèbres ce qui est lumière et vice-versa ; c’est pourquoi nous trouvons dans notre texte que Christ doit être notre sagesse. Avant même de venir à Dieu, avant même de recevoir le mérite de la propitiation, ou, par lui, d’atteindre la position de fils, nous avons besoin d’aide, de guide, de sagesse, d’avoir les yeux de notre compréhen­sion ouverts, afin que nous puissions discerner ce à quoi Dieu a pourvu par son Fils.

Or, afin d’avoir une oreille attentive à la sagesse qui vient d’en haut, un coeur fervent est nécessaire. Nous devons posséder une mesure d’humilité, autrement nous serions portés à nous croire plus que ce que nous sommes, à ne pas reconnaître nos propres faiblesses, souillures et indignités du point de vue divin. Il nous faut aussi posséder une certaine somme d’honnêteté, ou de franchise, pour vouloir -admettre, reconnaître les défauts, que l’esprit humble discerne. De ce point de vue, ceux qui soupirent après la droiture et l’harmonie avec Dieu, sont invités par les

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moyens providentiels de l’Eternel à regarder à Jésus comme étant le Sauveur. Quelle que soit la manière impar­faite dont certains peuvent tout d’abord comprendre la philosophie de la réconciliation accomplie pour nous, il leur faut au moins saisir le, fait « qu’ils étaient par nature des enfants de colère comme les autres », des pécheurs ; que le sacrifice de Christ fut un sacrifice juste et que Dieu y pourvut et• l’accepta en notre faveur, afin que par ses meur­trissures, nous puissions être guéris et que par son obéis­sance, nous puissions être agréés du Père, nos péchés étant considérés comme placés sur lui et portés par lui, et sa justice et son mérite considérés comme nous étant appli­cables, une robe de justice. Il nous faut comprendre ceci, savoir que Christ doit ainsi être fait pour nous sagesse, avant que nous puissions agir en toute connaissance pour être ensuite, après avoir accepté de tout coeur son mérite, justifiés devant le Père, acceptés, sanctifiés puis, par la suite, délivrés et glorifiés. Cependant, Christ ne cesse pas d’être notre sagesse lorsque le pas suivant est franchi, et qu’il devient notre justification. Non : nous avons encore besoin de lui comme notre Sagesse, notre sage Conseiller. Sous sa direction, nous avons besoin de comprendre la sagesse de faire une pleine consécration et la sagesse de poursuivre cette consécration dans une vie de sanctifica­tion, en faisant la volonté du Père. A chaque pas que nous faisons, la sagesse est la chose principale. A travers toute la vie de consécration ou de sanctification, à toutes les étapes du voyage vers la Cité céleste, nous avons besoin de la sagesse qui vient d’en haut, laquelle, comme l’apôtre l’exprime : « est premièrement pure, ensuite paisible, modé­rée, traitable, pleine de miséricorde et de bons fruits, sans partialité, sans hypocrisie » (Jacq. 3 : 17). La sagesse ter- restre agit d’après l’égoïsme, l’obstination, la vanité, le pha­risaïsme, la suffisance, et comme le fait remarquer l’Apôtre, ces choses mènent à l’envie amère et à la querelle, parce que cette sagesse, au lieu d’être d’en haut, est « terrestre, animale, diabolique ». La sagesse céleste, au contraire, est

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d’accord avec le caractère divin de l’amour qui « ne se vante point, ne s’enfle point d’orgueil, ne recherche point son propre intérêt, ne se réjouit point de l’injustice, mais se réjouit avec la vérité ».

Cette sagesse agit aussi dans un certain ordre, car s’il est vrai qu’elle opère dans toutes les conditions que men­tionne ci-dessus l’apôtre Jacques, cependant ces conditions ne revêtent pas une égale importance. Tandis que l’esprit de la sagesse d’en haut est paisible, dans le sens qu’il désire la paix et s’emploie à la favoriser, néanmoins il ne place pas la paix en premier lieu mais la pureté — « pre­mièrement pure, ensuite paisible ». C’est la sagesse ter­restre qui suggère la « paix à tout prix » et recommande à la conscience de se tenir tranquille pour favoriser une paix égoïste. La sagesse qui est pure, est simple, sincère, honorable, ouverte : elle aime la lumière ; elle n’appartient pas aux ténèbres, ni au péché, elle ne favorise rien qui ait besoin d’être caché : elle reconnaît les oeuvres cachées comme étant généralement des oeuvres des ténèbres, les choses secrètes comme étant d’ordinaire de mauvaises choses. Elle est paisible pour autant que cela peut s’accor­der avec l’honnêteté et la pureté ; elle désire la paix, l’har­monie, l’unité. Cependant, puisque la paix ne vient pas en premier lieu, la sagesse ne peut être moralement en paix et pleinement en harmonie qu’avec les choses qui sont , pures et bonnes.

Cette sagesse céleste est douce, elle n’est ni rude ni gros­sière dans ses plans ou dans ses méthodes. Sa modération, néanmoins, vient après la pureté et son caractère paisible. Ceux qui la possèdent ne sont pas d’abord modérés, puis purs et paisibles, mais d’abord, dans le principe, purs, sanctifiés par la vérité. Ils désirent la paix, et sont disposés à la favoriser ; c’est pourquoi ils sont modérés et conci­liants. Toutefois, ils ne peuvent être conciliants qu’en harmonie avec la paix et la modération : Ils ne sont pas facilement conciliants s’il s’agit d’encourager quelque oeuvre mauvaise, car l’esprit de la sagesse céleste interdit un tel comportement.

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La sagesse céleste est pleine de miséricorde et de bons ( fruits : elle se réjouit dans la miséricorde, dans laquelle elle voit un élément essentiel du caractère divin qu’elle essaie d’imiter. Il est certain que le coeur illuminé de cette sagesse d’en haut développera la miséricorde et tous les bons fruits du saint Esprit du Seigneur qui s’y sont déve­loppés et y ont mûri ; mais tout en considérant avec sym­pathie les pécheurs ignorants et involontaires, et en cherchant à les secourir, la miséricorde ne peut sympa­thiser ni s’associer avec des pécheurs volontaires, parce que l’esprit de sagesse n’est pas d’abord miséricorde mais pureté. La miséricorde de cette sagesse ne peut donc inter­venir pleinement qu’au bénéfice de pécheurs ignorants ou involontaires.

Cette sagesse céleste est, déclare-t-on, « sans partialité ». La partialité impliquerait l’injustice ; or, la pureté, la paix, la modération, la miséricorde et les bons fruits de l’Esprit de sagesse d’en haut nous conduisent à ne plus faire acception de personnes à moins que le caractère ne démontre leur réelle valeur. Les traits extérieurs de l’homme naturel, la couleur de la peau, etc. n’entrent pas en ligne de compte pour l’Esprit du Seigneur, pour l’Esprit de sagesse qui vient d’en haut, car il est impartial et désire ce qui est pur, paisible, modéré, véridique, où que ce soit et dans n’importe quelles circonstances.

Cette sagesse d’en haut est, de plus, « sans hypocrisie ». Elle est si pure, si paisible, si modérée, si pleine de miséri­corde envers tous, que là où elle règne, il n’est aucun besoin d’avoir recours à l’hypocrisie. Par contre, elle ne peut être ni en harmonie, ni en sympathie, ni en communion avec tout ce qui est péché, parce qu’elle est en communion, en sympathie avec tout ce qui est pur ou qui contribue à la pureté, à la paix et à la modération ; aussi dans de telles conditions, l’hypocrisie ne peut-elle intervenir.

En ce qui concerne toutes ces choses, Dieu nous a donné la sagesse céleste par son Fils, non seulement dans le mes‑

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sage de son oeuvre rédemptrice, mais aussi par le fait qu’il a manifesté les grâces de l’Esprit et l’obéissance au Père, nous enseignant ainsi à la fois par la parole et par l’exemple. De plus, cette sagesse d’en haut nous vient par les apôtres, comme représentants de Christ, par leurs écrits — ainsi que par tous ceux qui ont reçu cet Esprit de sagesse d’en haut et qui cherchent à taire briller leur lumière chaque jour pour glorifier leur Père qui est dans les cieux.

CHRIST, NOTRE JUSTIFICATION

Nous avons déjà, jusqu’à un certain point, discuté de la réconciliation entre Dieu et l’homme, par laquelle notre Seigneur Jésus, fut fait Justification (vol. V, chap. XV.) pour tous ceux qui l’acceptent. Nous désirons, ici, examiner plus particulière: ment la signification de ce terme ordinaire, justification, qui semble n’être compris que d’une manière imparfaite par la majorité des enfants de Dieu. La pensée principale contenue dans le terme ‘« justification » est celle (1) de justice, ou d’une règle de droit ; (2) que quelque chose est en désaccord avec cette i ègle — ne répond pas à ses exi­gences ; (3) qu’on amène la personne ou la chose déficiente en conformité avec cette règle juste, convenable. On pour­rait illustrer ceci par une balance : sur l’un des plateaux, un poids représenterait la Justice et sur l’autre plateau, un objet quelconque représentant l’obéissance humaine, devrait faire équilibre à la Justice. Chez tous les humains, il y a plus ou moins de déficience, et cette déficience exige une compensation qu’on obtient en ajoutant quelque chose pour assurer sa justification, son équilibre. Si nous appli­quons cette illustration d’une manière plus particulière, nous voyons qu’Adam fut à l’origine, créé parfait, en har­monie avec Dieu en lui obéissant. Telle était sa condition droite, convenable, juste, dans laquelle il aurait dû persé­vérer. Or, par le péché, il tomba sous le coup de la sentence

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divine et fut rejeté sur le champ, comme ne répondant plus à l’exigence de la mesure divine. Depuis lors, sa postérité, « enfantée dans l’iniquité et conçue dans le péché » [Ps. 51 : 5 — D.] est venue à la vie sur un plan encore plus bas que celui de son père Adam — plus éloigné encore du modèle requis par la Justice divine. Ceci étant admis, il est inutile pour l’un quelconque des descendants d’Adam de demander au Créateur une nouvelle pesée, une nouvelle ‘épreuve, pour se rendre compte si oui ou non il est à même d’atteindre au niveau de la justice infinie. Nous concédons qu’une telle épreuve serait absolument inutile, que si l’homme parfait perdit sa position par sa désobéissance, à combien plus forte raison nous qui sommes imparfaits, tombés, déchus, ne pourrions nourrir aucun espoir de satis­faire aux exigences de la Justice, ou d’ajouter ce qui nous manque, de nous justifier, devant Dieu. « Nous avons tous péché et sommes privés de la gloire de Dieu » dans laquelle notre race fut à l’origine créée, d’une manière représenta­tive, dans le père Adam.

Si donc, nous discernons qu’en tant que race, nous sommes tous injustes, tous iniques, tous imparfaits ; si nous voyons également que personne ne peut, par n’importe quelles œuvres, satisfaire aux exigences de la Justice, nous comprenons assurément qu’« un homme ne pourra en aucune manière racheter son frère ni donner à Dieu sa rançon » (Ps. 49 : 7.). Personne ne peut combler la déficience d’un autre, parce que non seulement il n’a aucun surplus de mérite ou de poids, ou de vertu à appliquer à un autre, mais il n’en a même pas assez pour lui-même « car tous ont péché et sont privés ». Nous demandons donc : Dieu peut-il accepter les injustes, les déchus et s’occuper d’eux après les avoir déjà condamnés comme ne méritant pas sa faveur et avoir déclaré qu’ils mourront parce qu’ils sont indignes de vivre ? Il nous montre qu’il a un moyen de le faire — un moyen par lequel il lui est possible de demeurer juste tout en justifiant celui qui croit en Jésus. Il montre qu’Il a établi Christ comme le Média‑

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tour de la Nouvelle Alliance, et que Christ a racheté le monde par son sang précieux (par son sacrifice) et que, au temps marqué, durant l’Age millénaire, Christ prendra son grand pouvoir, régnera comme le Roi de la terre dont il bénira toutes les familles par la connaissance de la vérité et par l’occasion favorable d’un rétablissement à l’image de Dieu représentée en la personne de père Adam, et fortifiée par les expériences de la chute et du rétablissement. Cette oeuvre consistant à ramener l’humanité à la perfection sera l’oeuvre de justification — de justification réelle [ou effec­tive — Trad.] distincte de a justification considérée comme telle ou «        la foi » imputée à l’Eglise au cours de l’Age de l’Evangile. La justification réelle com­mencera en même temps que le règne millénaire de notre Seigneur, et progressera pas à pas jusqu’à ce que « tout homme » ait joui de l’occasion la plus parfaite (avec des expériences supplémentaires fort utiles) pour recouvrer tout ce qui fut perdu par Adam le père. Remercions Dieu pour cette période de justification effective — où tout sera rendu authentiquement conforme à la règle — où les hommes de bonne volonté et obéissants seront effective­ment ramenés de l’imperfection à la perfection, tant phy­sique que mentale et morale !

Mais, pour l’instant, nous examinons spécialement la Nouvelle-Création et les dispositions prises par Dieu pour la justification de cette petite classe de l’humanité qu’il a appelée à la nature divine, à la gloire et à l’immortalité. Tout comme le monde, les membres de cette Nouvelle-Création ont besoin d’être justifiés, parce que par nature ils sont « des enfants de colère comme les autres ». rn effet, de même que Dieu ne pourrait avoir de rapport al ec le monde tant qu’il est sous la sentence de mort comme pécheur, il ne pourrait pas davantage, sur cette base, traiter avec ceux qu’il appelle à former la Nouvelle-Création. S’il faut que le monde soit justifié (amené à la perfection)

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avant que Dieu puisse de nouveau être en accord avec lui, comment pourrait-il être en communion avec l’Eglise ou l’appeler à être cohéritière de son Fils, sans qu’elle fût d’abord justifiée ? On doit donc convenir que la justification est une condition préalable nécessaire avant notre appel à la Nouvelle-Création, mais comment la justification peut-elle être effectuée pour nous ? Nous faut-il être réta­blis à la perfection absolue, effective— physiquement, men­talement et moralement ? Nous répondons : non ; Dieu n’a pas pourvu à une telle justification réelle pour nous, mais à une justification d’un autre genre que les Ecritures appellent « justification par la foi », laquelle n’est pas une justification effective mais une justification considérée comme telle (a « reckoned », one). Dieu admet que ceux qui, durant cette période où continuent à régner le péché et la mort, entendront le message de sa grâce et de sa miséricorde par Christ, et en viendront en un tel accord avec la sagesse d’en haut qu’ils confesseront leur mauvaise condition et, croyant au message de la miséricorde et de la grâce de l’Eternel en Christ, qu’ils se repentiront du péché et répareront leurs torts dans la mesure du possible, ceux-là, au lieu de revenir à la réelle perfection humaine, seront considérés par Dieu comme ayant leurs imperfec­tions couvertes par le mérite de Christ. Dans ses rapports avec eux, il les considérera comme étant justes ou droits, les justifiant par la foi.

Cette justification considérée comme telle, ou justifica­tion par la foi, est valable aussi longtemps que la foi per­siste et est soutenue par des efforts à faire la volonté de l’Eternel. (Si la foi et l’obéissance cessent, la justification cesse aussitôt d’être imputée). Par contre, elle ne cesse pas si le pas suivant (de la sanctification) est franchi. Elle nous accompagne, en tant que Nouvelles-Créatures, et nous couvre, non seulement de la condamnation adamique’, niais de toutes les faiblesses et imperfections de paroles, de

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pensées, d’actions, imputables à la chair, en raison de l’hérédité, (et non volontaires). Elle continue ainsi à couvrir les enfants de l’Eternel comme Nouvelles-Créatures même jusqu’à la fin de leur voyage, à travers tous les examens et toutes les épreuves qui leur sont nécessaires comme candidats et membres-aspirants de la Nouvelle-Création. C’est dans cette pensée que l’Apôtre déclare : « Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui, dans le Christ Jésus, marchent non pas selon la chair, mais selon l’Esprit » [Rom. 8 : 1 — note D.], bien que le trésor de la nouvelle nature soit dans un vase de terre, constam­ment terni par des fautes involontaires dont la moindre suffirait à nous rendre indignes de la récompense de la vie éternelle sur n’importe quel plan, si ce vase n’était couvert par les mérites [au pluriel dans le texte — Trad.] de notre robe de noce, la robe de la justice de Christ, notre justifi­cation imputée, la justification par la foi. Nous aurons bien besoin de cette justification, et elle continuera à être notre robe, tant que nous demeurerons en Christ, étant encore dans la chair, mais elle cessera complètement lorsque notre épreuve aura pris fin à cause de notre admissibilité comme vainqueurs, et qu’il nous sera accordé d’avoir part à la Première Résurrection. Comme l’explique l’Apôtre : il est semé corruptible, méprisable, infirme, mais il ressuscitera incorruptible, dans la force, dans la gloire, à la pleine res­semblance avec notre Seigneur, l’Esprit vivifiant, qui est l’image exacte de la personne du Père. Lorsque cette per­fection aura été atteinte, il n’y aura plus besoin d’une jus­tice imputée, car nous serons alors réellement justes, réellement parfaits. Le fait que la perfection de la Nouvelle-Création sera sur un plan supérieur à celui du monde n’a aucune importance quant à la justification ; autrement dit, au regard de la justification, cela n’entre pas en ligne de compte. Ceux qui recevront la grâce de Dieu sous la forme d’un rétablissement à la perfection dans la nature humaine seront également justes ou parfaits lorsque cette oeuvre sera achevée, mais justes ou parfaits sur un plan inférieur au plan spirituel. Ceux qui sont appelés maintenant à la

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nature divine et qui sont justifiés par la foi avant le temps, de manière à rendre possibles leur appel et leur épreuve comme fils de Dieu, ne seront réellement justifiés ou rendus parfaits qu’à la Première Résurrection, lorsqu’ils auront atteint cette plénitude de vie et de perfection où ne subsis­tera plus la moindre trace de l’imperfection actuelle : leur perfection présente n’est que considérée comme telle ou imputée.

LA CAUSE OU LA RAISON DE NOTRE JUSTIFICATION

La confusion s’est faite sur ce sujet dans beaucoup d’esprits pour avoir négligé de comparer les déclarations de la Parole de Dieu. Certains, par exemple, remarquant l’expression de l’Apôtre que nous sommes « justifiés par la foi » (Rom. 5 : 1 ; 3 : 28 ; Gal. 3 : 24), soutiennent que la foi a une si grande valeur devant Dieu qu’elle couvre nos imperfections. D’autres, notant la déclaration de l’Apôtre que nous sommes « justifiés par la grâce de Dieu » (Rom. 3 : 24 ; Tite 3 : 7), croient que Dieu justifie qui il veut, d’une manière arbitraire, sans se préoccùper de ses qualités, mérite, foi ou oeuvres. D’autres encore remarquent la décla­ration scripturale que nous sommes « justifiés par son sang » (Rom. 5 : 9 ; Héb. 9 : 14 ; 1 Jean 1 : 7) pour en déduire que la mort de Christ a justifié tous les hommes sans égard à leur foi et à leur obéissance. D’autres encore s’appuient sur la déclaration biblique que Christ a été « ressuscité pour notre justification » (Rom. 4 : 25) pour prétendre que la justification nous vient par la résurrection de Christ. D’autres enfin, prenant le texte qui dit que « l’homme est justifié par les oeuvres » (Jacq. 2 : 24), prétendent qu’après tout, nos oeuvres décident de la faveur ou de la défaveur de Dieu envers nous.

Le fait est que ces expressions sont toutes vraies et représentent simplement différents aspects de la même grande question, de même qu’on peut observer un grand bâtiment de face, de derrière, des côtés ou sous divers angles. En s’exprimant comme ils l’ont fait, les apôtres à des moments différents traitaient des vues différentes du

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sujet. Il nous appartient de les rassembler toutes, et del discerner dans cette combinaison toute, la vérité sur le sujet de la justification.

Tout d’abord, nous sommes justifiés par la grâce de Dieu. Le Créateur n’était, en aucune façon, oblige de faire quoi que ce soit pour nous délivrer du juste châtiment qu’il avait fait peser sur nous. Ce fut un effet de sa propre faveur ou grâce que, prévoyant la chute même avant notre créa­tion, il eut compassion de nous et pourvut, dans son plan, pour notre rédemption, à l’Agneau immolé dès avant la fondation du monde. Tranchons cette question de notre réconciliation avec le Père, savoir qu’elle est toute grâce de sa part, quel que soit le moyen qu’il lui a plu d’employer pour la réaliser.

En second lieu, nous sommes justifiés par le sang de Christ, par son œuvre rédemptrice, par sa mort ; autrement dit grâce du Créateur se manifesta envers nous en pre nant cette disposition pour nous : « Jésus Christ, par la grâce de Dieu, goûta la mort pour tous » et paya ainsi le châtiment pour Adam. Puisque le monde entier est condamné en Adam, l’effet définitif sera l’annulation du péché du monde entier. Soyons certains de ce point comme du premier, savoir que la grâce de Dieu n’opère que par ce seul canal, de sorte que « celui qui a le Fils a la vie ; celui qui n’a pas le Fils n’a pas la vie » mais il demeure sous la sentence de mort. — 1 Jean 5 : 12.

En troisième lieu,’il est également vrai que Christ Jesus fut ressuscité des morts pour notre justification. Il entrait dans le plan divin, non seulement que le Messie serait le rédempteur du peuple, mais encore qu’il bénirait ou réta­blirait tous ceux qui désireraient revenir en harmonie avec le Père. Si, donc, la mort de Jésus était de première impor­tance comme base de notre réconciliation, il n’aurait jamais pu être l’instrument pour nous bénir et pour nous rétablir s’il était resté dans la mort. C’est pourquoi le Père qui avait pourvu au prix de notre rédemption par la mort de Jésus, pourvut aussi par sa résurrection d’entre les morts à ce qu’il pût être, au temps marqué, l’agent pour la

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justification de l’homme, pour le retour de l’humanité à une condition droite, juste, en harmonie avec Dieu.

En quatrième lieu, nous (l’Eglise) sommes justifiés par l foi dans le sens que la disposition prise par le Seigneur n’est pas une justification réelle [ou effective — Trad.] ou le rétablissement réel d’aucune personne, pendant cet Age, mais simplement un rétablissement considéré comme tel ( « reckoned ») ou par la foi ; ceci, bien entendu, ne peut s’appliquer qu’à ceux qui exerceront la foi. Ni notre foi, ni notre incroyance n’ont d’influence sur les arrangements divins que Dieu a pris, qu’il a déjà réalisés et qu’il accom­plira au temps marqué, mais notre participation aux faveurs qui nous sont offertes en avance sur le monde dépend de notre foi. Pendant l’Age millénaire, la longueur et la largeur du divin plan de salut seront manifestées à tous : le Royaume de Dieu sera établi dans le monde, et celui qui a racheté l’humanité et reçu le pouvoir de bénir en faisant connaître à tous la vérité, justifiera réellement, ou rendra la perfection, à tous ceux qui le désireront et accepteront la faveur divine dans les conditions fixées par Dieu.

A la vérité on peut dire que, même alors, la foi sera ‘essentielle au progrès de la marche vers la jesty:tcc,eion, réelle, car « sans la foi il est impossible de plaire à Dieu », et aussi parce que les bénédictions et les récompenses du rétablissement seront accordées dans des conditions qui exigeront la foi. Cependant, la foi qu’il faudra alors mani­fester pour faire des progrès dans le rétablissement diffé­rera beaucoup de celle qui est requise maintenant de ceux « qui sont appelés à être saints », « cohéritiers de Jésus », « Nouvelles.Créatures ». Lorsque le Royaume de Dieu sera complètement installé, que Satan sera lié et que la connais­sance de l’Eternel aura rempli la terre, tous se rendront compte de l’accomplissement de ces promesses divines, et, ainsi, la vue ou la connaissance saisira réellement beaucoup de choses qui ne peuvent être discernées maintenant que par l’oeil de la foi. Néanmoins, la foi sera nécessaire afin qu’ils puissent poursuivre jusqu’à la perfection. C’est ainsi

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Éque la justification réelle, qu’on pourra obtenir vers la fin du Millénium, ne sera atteinte que par ceux qui auront persévéré dans la foi et dans les oeuvres. Bien qu’il soit écrit en parlant de cette époque : « Et les morts furent jugés d’après les choses qui étaient écrites dans les livres, selon leurs OEUVRES » [Apoc 20 : 12 en partie], par contraste avec le jugement actuel de l’Eglise « selon votre FOI », cependant leurs œuvres n’iront pas sans la foi, pas plus que notre foi ne doit être sans des oeuvres dans la mesure de notre capacité.

La déclaration de l’Apôtre d’après laquelle Dieu justifiera les païens par la FOI (Gal. 3: 8), veut dire (d’après le contexte) que la réconciliation, par le rétablissement, ne résultera pas de l’Alliance de la Loi, mais de la grâce sous les conditions de la Nouvelle Alliance à laquelle tous ceux qui voudront bénéficier devront croire, devront obéir et se soumettre. La différence qui existe entre la justification présente et la justification future, c’est que les croyants du temps présent sont assurés instantanément par l’exer­cice de la vraie (« proper ») foi, de la communion avec le Père, grâce à la justification considérée comme telle (« reckoned ») [ou « à l’essai » — Trad.], par la foi ; tandis que sous les conditions plus favorables de l’Age prochain, l’exercice d’une foi obéissante n’apportera pas du tout une justification d’essai (« reckoned ») mais une justification réelle et la communion avec Dieu seulement à la fin du Millénium. Pendant cet intervalle, le monde sera entre les mains du grand Médiateur, dont la tâche consistera à représenter devant les hommes la volonté divine, à s’occu­per d’eux, à corriger, à rétablir ceux qui obéiront, jusqu’au moment où il les aura justifiés réellement. Alors, il les pré­sentera, sans défauts, au Père, au moment de remettre son Royaume à Dieu, au Père même. — 1 Cor. 15 : 24.

Le Seigneur recherche maintenant une classe spéciale qui constituera la Nouvelle-Création. Personne n’a été invité à cet appel céleste si ce n’est ceux qui ont été amenés à la

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connaissance de la grâce de Dieu en Christ et qui ont été capables d’accepter cet arrangement divin par la foi. Ceux-là ont une telle confiance dans l’ultime résultat du plan de Dieu, que leur foi dans ce plan exercera une influence, une orientation sur le cours de leur vie terrestre au point qu’ils estimeront comme transcendante la vie à venir et que la vie actuelle et ses intérêts leur apparaîtront, en comparai­son, comme une perte et comme de la « balayure » (Cr.). Exerçant leur foi dans cette triste époque où la puissance du mal semble mettre en doute la sagesse, l’amour et la puissance du Créateur, des croyants sont considérés par Dieu comme s’ils avaient vécu durant l’Age millénaire et fait l’expérience du rétablissement à la perfection humaine. Cette position, considérée comme acquise, leur est accordée afin qu’ils puissent offrir en sacrifice cette perfection humaine à la­quelle ils parviendraient bientôt sous des arrangements divins. De cette manière, ils peuvent présenter leurs corps (considérés comme parfaits) et tous leurs privilèges de rétablissement, leurs espérances, buts et intérêts terrestres, en sacrifice vivant, les échangeant contre les espérances et les promesses célestes de la nature divine et du cohéritage avec Christ, auxquelles sont attachées, comme preuves de notre sincérité, les conditions de souffrance et de perte touchant des intérêts terrestres et des honneurs humains. – En cinquième lieu, cette classe maintenant justifiée par ° sa foi, ne doit pas renier cette foi par des oeuvres volontai­rement contraires. Il faut que ses membres sachent que si Dieu, par sa grâce, agit avec eux du point de vue de la foi, ne leur imputant pas leurs transgressions, mais les esti­mant toutes couvertes par leur Rédempteur au Calvaire, c’est-à-dire ne leur imputant pas leurs offenses mais agis­sant avec eux selon leur esprit ou leur volonté ou intention, et non selon la chair ou les actions réelles, néanmoins, il s’attend à ce que la chair soit assujettie au nouvel esprit autant que faire se peut, « autant qu’il dépend de nous » et qu’elle coopérera à toutes les bonnes oeuvres selon ses occasions et ses possibilités. C’est dans ce sens et dans

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cette mesure que nos oeuvres entrent en ligne de compte dans notre justification comme un témoignage corrobo­ratif, une preuve de la sincérité de notre dévouement. Tou­tefois, le Seigneur ne nous juge pas d’après nos oeuvres mais selon la foi : si nous étions jugés d’après nos oeuvres, nous serions tous « privés de la gloire de Dieu », mais si les Nouvelles-Créatures sont jugées d’après leur coeur, leurs intentions, elles peuvent être approuvées par le modèle divin sous les conditions de l’Alliance de la Grâce par laquelle le mérite du sacrifice de Christ couvre leurs fautes involontaires. Assurément, on ne pourrait trouver à redire au fait que le Seigneur s’attend à nous voir porter les fruits de justice [« righteousness : droiture — Trad.] que nous sommes en mesure de produire dans les condi­tions d’imperfection actuelle. Il n’en demande pas plus, mais il ne faut pas s’attendre à ce qu’il accepte et récom­pense moins que cela.

Pour illustrer cette opération générale de la justification par la grâce, par le sang et par notre foi ainsi que son rapport avec les oeuvres, considérons le service des tramways électriques. L’unique centrale électrique figurera jusqu’à un certain point la source de notre justification la grâce de Dieu. Le câble qui transporte le courant figurera imparfaitement notre Seigneur Jésus, l’Agent du Père dans notre justification ; les voitures représenteront les croyants et les trolleys la foi qui doit être exercée ; ces trolleys doivent demeurer au contact du câble. (1) Tout dépend du courant électrique. (2) Vient ensuite en importance le câble qui nous apporte le courant. (3) Sans le bras de la foi qui touche et s’appuie sur le Seigneur Jésus, le canal de notre justification, nous ne recevrions aucune bénédiction. (4) La bénédiction qui nous vient du contact avec le Sei­gneur Jésus peut correspondre à l’éclairage du tramway par le courant, ce qui indique qu’il y a de l’énergie et qu’on peut l’utiliser ; mais (5) le conducteur du tramway et son levier représentent la volonté humaine tandis que (6) le moteur lui-même représente notre activité, notre énergie sous la puissance qui nous vient par le moyen de la foi.

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Toutes ces combinaisons de forces sont nécessaires à notre progrès qui consiste à parcourir le circuit pour parvenir en définitive au « dépôt » lequel, dans cette image, corres­pond à notre place comme Nouvelle-Création dans la maison de notre Père, laquelle comporte de nombreuses demeures ou conditions pour les nombreux fils de nombreuses natures.

LA JUSTIFICATION ET LES ANCIENS DIGNES

En jetant un coup d’oeil en arrière, nous pouvons voir d’après le récit de l’Apôtre que, dans un lointain passé, avant que le sang précieux eût été donné pour notre justi­fication, il y eut des anciens dignes : Enoch, Noé, Abraham, Isaac, Jacob; David et divers autres saints prophètes qui

rlfurent justifiés par la foi. Puisqu’ils n’ont pu avoir foi dans e sang précieux, quelle sorte de foi a pu les justifier ? Nous répondons par ce qui est écrit : « Ils crurent Dieu et cela leur fut compté à justice (Righteousness.) [justification] ». Il est –vrai que Dieu ne leur révéla pas comme il nous l’a révélé, !la philosophie de son plan, afin que nous puissions com­I prendre comment il pouvait être juste tout en justifiant celui qui croit en Jésus ; c’est pourquoi ils n’étaient pas responsables de ne pas avoir cru ce qui n’avait pas encore été révélé. Par contre, ils ont bien cru ce que Dieu avait révélé à leur époque, et cette révélation renfermait, en somme, tout ce que nous avons maintenant, mais sous une forme condensée, de la même manière qu’un gland contient un chêne. Enoch prophétisa la venue du Messie et les béné­dictions qui en résulteraient. Abraham crut Dieu qui lui dit que sa postérité serait si favorisée que, par elle, toutes les nations seraient bénies. Cette promesse impliquait une résurrection des morts, car nombre des nations de la terre étaient déjà descendues dans la tombe. Abraham crut que Dieu était capable de ressusciter les morts, à tel point que lorsqu’il fut mis à l’épreuve, il consentit même à se séparer d’Isaac sur qui pourtant reposait la promesse, considérant que Dieu était capable de le ressusciter des morts. Jusqu’à

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quel point lui et d’autres discernèrent distinctement les méthodes exactes par lesquelles Dieu établirait son Royaume dans le monde, y apporterait la droiture (« righ­teousness ») éternelle en justifiant tous ceux qui obéiraient au Messie, nous ne pouvons le savoir d’une manière déter­minée ; mais d’après les paroles mêmes de notre Seigneur, Abraham au moins, saisit avec une clarté suffisante, la pensée de la venue du jour millénaire, et, peut-être aussi, dans une certaine mesure, l’idée du sacrifice pour les péchés que Jésus était en train d’accomplir, quand il dit : « Abraham a tressailli de joie de ce qu’il verrait mon jour ; et il l’a vu, et s’est réjoui. » — Jean 8 : 56.

Tous ne voient pas distinctement la différence qui existe entre la justification d’Abraham et d’autres figures du passé, justification à l’amitié avec Dieu avant que Dieu eût complété le fondement de cette amitié sur le sacrifice de Christ, et la justification de vie durant cet Age de l’Evan­gile. Il y a pourtant une grande différence entre ces béné­dictions, bien que la foi soit nécessaire dans les deux cas. Tous étaient sous la juste sentence de mort et, par consé­quent, personne ne pouvait être tenu pour libérer de cette sentence, « en justification de vie » (Rom. 5 : 18), jusqu’à ce que le grand sacrifice pour les péchés ait été fait par notre Rédempteur ; comme l’Apôtre le précise, ce sacrifice était nécessaire d’abord pour que « Dieu soit juste » dans cette affaire (Rom. 3 : 26). Cependant la Justice, prévoyant l’exécution du plan de rédemption, ne pouvait faire objec­tion à ce qu’il fût annoncé simplement d’avance (comme preuve de la faveur divine) à ceux qui possédaient la foi requise, les justifiant dans cette mesure et cette preuve de communion avec Dieu.

L’Apôtre parle d’une «justification de vie» (Rom. 5 : 18 — D.) comme étant l’arrangement divin par Christ, qui sera éventuellement ouvert à tous les hommes ; c’est cette justification qui donne la .vie que ceux qui sont appelés à la Nouvelle-Création sont considérés comme ayant obtenue

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maintenant, en avance sur le monde et par l’exercice de la foi ; ils obtiennent une justification non seulement aux termes de la communion avec Dieu en tant qu’amis et non plus comme des étrangers, des ennemis, niais en plus, c’est une justification qui, par la même foi, les met à même dé saisir les droits à la vie du rétablissement que leur assure le sacrifice du Rédempteur, dans le but de sacrifier ensuite ces droits à la vie terrestre au titre de co-sacrificateurs et de « sous-prêtres » en association avec le Souverain Sacri­ficateur de notre profession, Christ Jésus.

Alors que les anciens dignes purent entrer en harmonie avec Dieu par la foi dans l’accomplissement d’un plan qui ne leur fut pas pleinement révélé et qui n’avait même pas encore reçu un commencement d’exécution, il semblerait impossible que la justice divine eût pu aller plus loin pour eux jusqu’à ce que la propitiation pour le péché eût été effectivement accomplie par le sacrifice de Christ. Ceci s’accorde pleinement avec la déclaration de l’Apôtre d’après laquelle « Dieu ayant eu en vue quelque chose de meilleur pour nous [l’Eglise de l’Evangile, la Nouvelle-Création], afin qu’ils [les humbles et fidèles anciens dignes] ne par­vinssent pas à la perfection sans nous » (Héb. 11 : 40). C’est également en accord avec la déclaration que fit notre Sei­gneur concernant Jean-Baptiste : bien qu’il n’y ait pas eu de plus grand prophète que lui, cependant comme il mourut avant que le sacrifice de réconciliation ait été réellement accompli, le plus petit dans le Royaume de la classe céleste, la Nouvelle-Création, justifié à la vie (après que le sacri­fice pour le péché aurait été effectivement offert) et appelé à souffrir et à régner avec Christ, serait plus grand que lui. — Matt. 11 : 11.

Nous avons déjà noté le fait que Christ et l’Eglise dans la gloire effectueront, en faveur du monde, une oeuvre de justification (restauration) pendant l’Age millénaire. Ce ne sera pas une justification par la foi (ou considérée comme telle (« Reckonedly ») comme l’est la nôtre maintenant, mais une

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justification effective (ou réelle — Trad.) — une justifica­tion par les oeuvres, dans le sens que, bien qu’une certaine foi y soit adjointe, l’épreuve finale se fera sur la base des oeuvres, « selon leurs oeuvres » (Apoc. 20 : 12). Actuelle­ment, il faut que la Nouvelle-Création marche par la foi et non par la vue. Sa foi est mise à l’épreuve et il est exigé qu’elle « demeure ferme comme voyant celui qui est invisible », comme croyant des choses qui, si l’on s’en tient aux indications extérieures, sont improbables, déraison­nables pour l’esprit naturel. Or cette foi, soutenue par nos oeuvres imparfaites, a aussi le soutien des oeuvres parfaites du Seigneur en notre faveur et se trouve ainsi acceptable par Dieu d’après le principe que si, en dépit de telles conditions imparfaites, nous nous efforçons, au mieux de notre capacité, de plaire à l’Eternel et de partager l’Esprit de Christ au point de nous réjouir en souffrant pour ce qui est juste, ceci démontre que, dans des conditions favo­rables, nous ne serions sûrement pas moins fidèles au prin­cipe. Lorsque la connaissance de l’Eternel emplira toute la terre et que l’obscurité et les brumes qui entourent main­tenant les fidèles de Dieu auront disparu ; que le grand Soleil de Justice inondera le monde de vérité, de la connais­sance de Dieu, de son caractère et de son plan ; lorsque les hommes verront les preuves de la faveur et de l’amour de Dieu, et la réconciliation par Christ dans le relèvement graduel de tous ceux qui chercheront alors à se mettre d’accord avec lui ; lorsque le rétablissement mental, phy­sique et moral sera devenu évident, alors la foi sera à un grand degré différente de la foi aveugle qui est nécessaire maintenant. Alors les hommes ne verront plus « au travers d’un verre [obscurément] ». Par contre, l’oeil de la foi ne sera pas tendu pour discerner la preuve évidente des choses glorieuses réservées actuellement à ceux qui aiment Dieu, car ces choses glorieuses seront plus ou moins dis­tinctement manifestées aux hommes. Tandis qu’alors les hommes croiront en Dieu et auront foi en Lui, il y aura une énorme différence entre croire ce que les sens per­çoivent et la foi qu’il faut que la Nouvelle-Création exerce,

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touchant des choses que nous ne voyons pas. La foi que Dieu recherche actuellement dans son peuple est précieuse à sa vue, parce qu’elle caractérise une classe peu nom­breuse et spéciale ; c’est pourquoi il a accordé un tel prix, une telle récompense à cette foi. Lorsque l’Age millénaire sera pleinement en cours, il sera impossible de mettre en doute les réalités d’alors, et, par conséquent, il serait hors de propos de continuer à offrir une récompense spéciale à ceux qui ne douteront pas.

Cependant, bien que la connaissance de l’Eternel rem­plira toute la terre et qu’il n’y aura plus besoin de dire à son prochain : Connais l’Eternel ! néanmoins, l’homme aura à subir une épreuve différente de l’obéissance (non concer­nant la foi, mais les oeuvres), car « il arrivera que toute âme qui n’écoutera pas [n’obéira pas à] ce prophète sera exterminée d’entre le peuple » (Actes 3 : 23). C’est main­tenant, pendant le temps d’obscurité pour ce qui touche l’accomplissement du plan divin, alors que le péché abonde et que Satan est le prince de ce monde, que notre Seigneur récompense la foi. Il dit : « Qu’il vous soit fait selon votre foi » (Matt. 9 : 29) et encore « et c’est ici la victoire qui a vaincu le monde [savoir] votre foi » (1 Jean 5: 4). Toute­fois, pour ce qui concerne l’épreuve ou le jugement du monde dans l’Age millénaire, ou Jour du Jugement, nous lisons que tous seront jugés selon leurs oeuvres appuyées par la foi. Il leur sera fait selon leurs oeuvres et ils se tiendront approuvés ou désapprouvés à la fin de l’Age mil­lénaire. — Apoc. 20 : 12.

Comme nous l’avons déjà vu, la justification c’est le retour du pécheur en complet accord avec son Créateur. Nulle part, nous ne lisons qu’il soit besoin, pour le pécheur, d’être justifié devant Christ, mais plutôt que, par le mérite de Christ, il doit être justifié devant le Père ; en examinant pourquoi il en est ainsi, cela peut nous aider à comprendre le sujet dans son ensemble : c’est parce que le Créateur est le représentant de sa propre loi, et parce qu’au commen­cement il a placé Adam le père et sa race sous cette loi en

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précisant que sa faveur, sa bénédiction et la vie éternelle dépendraient de leur obéissance, mais que par contre leur désobéissance entraînerait la suppression de toutes ces faveurs. Cette position ne peut être annulée. C’est pourquoi, avant que l’humanité puisse être en communion avec Dieu et profiter des bénédictions de la vie éternelle, il lui faut de quelque manière revenir à un accord complet avec son Créateur, et, par conséquent, revenir à cette perfection qui supportera la pleine lumière de l’inspection divine et l’épreuve complète de l’obéissance. Ainsi le monde se trouve, pour ainsi dire, hors d’atteinte du Tout-puissant qui fit des lois telles que les humains seraient hors d’at­teinte de la Justice ; il rendit nécessaires son plan actuel de rédemption et un rétablissement, une justification ou un retour à la perfection des bonnes volontés et des obéissants grâce au Rédempteur qui, dans l’intervalle, se tiendra comme leur Médiateur ou intermédiaire.

 Le Médiateur, bien que parfait, n’eut pas de loi à maintenir. Il ne prononça contre Adam et sa race aucune sentence qui l’empêcherait de les prendre en considération et d’être miséricordieux à l’égard de leurs imperfections. Tout au contraire, il acheta le monde dans son état de péché et d’imperfection, en se rendant compte de sa condi­tion déchue. Il prend l’humanité telle qu’elle est et, au cours de l’Age millénaire, il traitera chaque être humain selon sa propre condition particulière, exerçant la miséri­corde à l’égard des faibles, réclamant davantage des forts, se mettant lui-même à la portée de tous et adaptant les règles de son Royaume à tous les cas d’espèces, aux tares, aux faiblesses, etc. qu’il trouvera, car « Le Père a remis tout le jugement au Fils » (Jean 5 : 22). Le Fils mettra en lumière devant l’humanité le niveau parfait de la loi divine auquel elle devra parvenir en définitive avant qu’elle puisse être juste et acceptable à Dieu, à la fin de l’Age millénaire ; mais il ne sera pas intransigeant à l’égard de ce niveau et ne tiendra pas pour transgresseur celui qui n’y parviendra

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pas absolument parce qu’il aura besoin de s’approprier la grâce nécessaire pour couvrir chaque transgression même involontaire et non préméditée. Au contraire, toute cette propitiation [ou réconciliation : « atonement » — Trad.] pour toute violation de la loi parfaite et immuable de Dieu sera terminée avant qu’il ne prenne les rênes du gouverne­Lment, à quelque degré que ce soit.

Christ a déjà donné le prix par son propre sacrifice. Il a déjà appliqué une partie de ce mérite à la maison de la foi. Vers la fin de cet Age de l’Evangile il appliquera le reste du mérite de l’offrande pour le péché en faveur de « tout le peuple » — tout le genre humain. Dieu a montré par le type du Jour de Réconciliation que ce mérite sera accepté, et que le résul­tat de cette acceptation sera la prise par Christ et son Eglise du gouvernement du monde sous une loi qu’on pour­rait appeler une loi martiale, un pouvoir despotique qui met de côté les lois et les règles ordinaires à cause des nécessités de la situation et applique la loi d’une manière qui convient, non pas à ceux qui se trouvent dans une condition parfaite, droite (comme le font les lois de l’em­pire de l’Eternel), mais dans la condition de rébellion et d’anarchie créée dans le monde par le péché. Cette domi­nation d’urgence (dans laquelle le Roi gouvernera non seule­ment comme roi mais aussi comme juge et souverain prêtre) a pour objectif, comme nous venons de le voir, de justifier le monde d’une manière réelle et non considérée comme telle par des oeuvres comme épreuve modèle ou finale — appuyées par la foi. Cette justification effective sera réalisée non pas au commencement du règne millénaire, mais comme résul­tat de ce règne, à sa fin.

La justification par la foi du temps présent a pour but de permettre à un petit nombre que Dieu projeta d’appeler

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à son service spécial, à participer à l’Alliance abrahamique au titre de Postérité [ou Semence — Trad.] de la promesse comme co-sacrificateurs et donc comme cohéritiers de Jésus. Même avec ceux-ci, Dieu ne peut faire aucun contrat direct mais, pour ainsi dire, même après avoir été justifiés par la foi et par le mérite de leur Rédempteur, ils sont encore considérés comme incompétents et sont informés qu’ils ne sont agréés que dans le Bien-Aimé — en Christ ; tous leurs contrats d’alliance par le sacrifice, s’ils n’étaient approuvés par lui, ne seraient d’aucune valeur.

Il est donc bien évident que le seul but de cet Age de l’Evangile est d’appeler d’entre les humains un petit trou­peau pour former les membres de la Nouvelle-Création. Il est évident également que l’arrangement pris pour justifier des croyants, pour la vie et par la foi, a pour but de leur donner devant Dieu une position qui leur permette de contracter les obligations d’alliances exigées des candidats à la Nouvelle-Création. Comme nous l’avons déjà noté, la condition exigée pour qu’ils soient acceptés dans la Nouvelle-Création est cellè du sacrifice de soi-même ; or, puisque Dieu ne veut pas recevoir en sacrifice ce qui est imparfait, nous, qui sommes membres de la race imparfaite et condamnée, ne pourrions pas être acceptables si nous n’étions pas d’abord considérés comme justifiés de tout péché, afin que nous puissions comme l’exprime l’Apôtre « présenter nos corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, notre service intelligent ». — Rom. 12 : 1.

LES JUSTIFIES A L’ESSAI

Etant donné ceci, que dirons-nous de ceux qui arrivent à la position de foi en Dieu et à la justification qui s’en­suit et qui, voyant qu’une nouvelle avance dans la voie du Seigneur, signifie le sacrifice de soi, l’abnégation, etc., s’ar­rêtent pourtant, refusant d’entrer par la porte étroite et le

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chemin étroit d’une consécration pleine et entière — jusqu’à la mort ? Dirons-nous que Dieu est courroucé contre eux ? — Non. Il nous faut supposer que, jusqu’à un certain point, progressant dans les sentiers de la droiture (« righteous­ness »), ils plaisaient à Dieu. L’Apôtre déclare clairement qu’ils reçoivent une- bénédiction, disant : « Ayant donc été justifiés sur le principe de la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ ». Cette paix implique un certain discernement du plan divin au sujet de l’efface­ment futur des péchés du croyant (Actes 3 : 19) ; elle implique également une assez forte adhésion aux principes de droiture, car la foi qui justifie est toujours réforma­trice. Nous nous réjouissons avec tous ceux qui sont par­venus jusque là ; nous sommes heureux qu’ils aient cet avantage sur les masses humaines que le dieu de ce monde a complètement aveuglées et qui, par conséquent, ne peu­vent pas maintenant discerner et apprécier la grâce de Dieu en Christ. Nous les pressons de demeurer dans la faveur de Dieu en parvenant à la complète obéissance.

« N’AYEZ PAS REÇU LA GRACE DE DIEU EN VAIN »

Pourtant, quelle que soit la joie que nous puissions éprou­ver à propos de ces croyants, quelles que soient la paix et la joie qu’ils puissent ressentir du fait qu’ils s’efforcent de marcher dans la voie de la justice « righteousness », mais en évitant le chemin étroit du sacrifice, il nous faut, en toute sincérité, indiquer qu’ils « reçoivent la grâce de Dieu en vain » (2 Cor. 6 : 1) : parce que la grâce de Dieu dans la justification reçue, était destinée à être le moyen d’accéder aux privilèges et aux bénédictions plus grands encore du haut-appel de la Nouvelle-Création. Ils reçoivent la grâce de Dieu en vain parce qu’ils ne profitent pas de cette occasion unique qui ne fut jamais offerte auparavant à personne et qui, pour autant que les Ecritures l’indiquent, ne sera plus jamais offerte à nouveau. Ils reçoivent la grâce

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de Dieu en vain parce que les occasions favorables de réta­blissement qui leur seront offertes dans l’Age prochain le seront à tous les autres membres de la race rachetée. La grâce de Dieu, dans cet Age-ci, consiste simplement dans le fait qu’ils eurent connaissance de la bonté divine par anticipation sur le monde, afin que, par la justification, ils puissent parvenir à la connaissance de l’appel et à la par­ticipation au prix glorieux qui doit être attribué au corps élu de Christ, au sacerdoce royal.

Si nous considérons le « monde chrétien » nominal, il semble évident que la grande masse même des croyants sincères n’ait jamais dépassé ce degré préliminaire de la justification : ces croyants ont « goûté que le Seigneur est bon », et cela leur a suffi. Ils auraient dû, au lieu de cela, par cet avant-goût, avoir une plus grande faim et une plus grande soif de droiture et de vérité, d’une plus grande connaissance du caractère et du plan divins, d’une crois­sance plus grande en grâce, en connaissance et en amour, et vouloir parvenir à une meilleure compréhension de la volonté de Dieu les concernant, et que nous allons consi­dérer sous le sous-titre de la Sanctification.

Pour autant qu’on puisse le discerner, l’avantage de ces croyants justifiés a simplement trait à cette vie présente et au soulagement qu’ils éprouvent main­tenant quant au caractère miséricordieux de Dieu et à ses agissements futurs envers eux. Et encore, leur connaissance sur ce point est si insuffisante qu’ils chantent parfois :

« Souvent, anxieux, je pense : Suis-je sien ou ne le suis-je pas ? »

En fait, bien que Christ ait été leur sagesse au point de leur montrer qu’ils avaient besoin d’un Sauveur, et même de leur découvrir quelque chose du salut qu’il apporte, cependant il n’est pas dans le plan divin qu’il doive conti­nuer à être leur sagesse et à les guider dans « les choses profondes de Dieu » sauf si, par la consécration et le dévouement, ils deviennent des disciples marchant sur ses

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traces. Le croyant non consacré n’est en aucun sens une Nouvelle-Créature même si, comprenant quelque chose des voies et des exigences divines, il cherche à– vivre une vie morale, honnête dans le monde. Il est encore de la terre, terrestre. Il n’a jamais fait le pas en avant pour échanger ses droits humains, ter­restres (assurés en Jésus) contre les choses célestes sur lesquelles, par son sacrifice le Seigneur lui a ouvert la porte. Comme dans le type, il n’était pas permis aux Lévites de pénétrer dans les lieux saints du Tabernacle, ni même de voir les choses qui s’y trouvaient, ainsi, dans l’antitype, il n’est pas permis aux croyants justifiés de comprendre les choses profondes de Dieu ni de discerner et d’apprécier leur grandeur si, tout d’abord, ils ne deviennent des membres de la Sacrificature royale par une pleine consécration d’eux-mêmes.

Espérer recevoir de la main du Seigneur, pendant l’Age millénaire, une préférence et une faveur spéciales, parce que dans la vie présente l’on a reçu en vain sa faveur, reviendrait à espérer une bénédiction spéciale parce qu’an­térieurement on avait mal employé ou peu apprécié une autre bénédiction. Ne serait-ce pas en harmonie avec les agissements divins dans le passé, si nous devions trouver que certains qui n’ont pas été favorisés durant cet Age de l’Evangile, recevront les principales faveurs dans l’Age pro­chain ? Cela ne serait-il pas beaucoup plus en harmonie avec les paroles de notre Maître : « Il y a des derniers qui seront les premiers et des premiers qui seront les der­niers » ? En vérité, l’Apôtre montre distinctement que lorsque la Nouvelle-Création aura été constituée et l’Age millénaire introduit, la faveur spéciale de Dieu retournera à Israël naturel, à qui elle fut enlevée au commencement de l’Age de l’Evangile. — Rom. 11 : 25 à 32.

Ceux qui, avant cet Age-ci, furent justifiés à communier avec Dieu, qui maintinrent leur justification et qui, en récompense, seront établis « princes sur toute la terre » soumis au Royaume céleste, ne la maintinrent qu’au prix

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de renoncements terrestres (Héb. 11 : 35). Ceux de l’Age actuel qui veulent employer droitement et maintenir leur justification, doivent le faire au prix de la chair. Les membres du petit troupeau, fidèles à un degré exceptionnel, donneront leur vie au service de la vérité et des frères, et seront ainsi des copies du Chef de notre Salut. Il faut que les membres de la seconde classe, considérée ailleurs comme étant la « Grande Multitude », parviennent à leur récompense au prix de la chair également, quoique, ayant montré moins de zèle dans ce sacrifice, ils perdent la grande récompense de la Nouvelle-Création et de ses privilèges du Royaume. Ces trois classes paraissent être les seules à profiter, au-delà de la vie présente, des occasions favorables spéciales offertes pendant cet Age de la justification par la foi.

Il est évident que les activités du Royaume, à la lumière d’une pleine connaissance et au point de vue des oeuvres, attireront très fortement et pour diverses raisons, Israël selon la chair d’abord. Lorsque son aveuglement aura pris fin, il deviendra extrêmement zélé pour l’Oint de l’Eternel et dira comme dans la prophétie : « Voici, c’est notre Dieu ; nous l’avons attendu, et il nous sauvera » (Esaïe 25: 9). Cependant, tandis qu’Israël sera naturellement le premier à se rallier au nouvel ordre de choses, les bénédictions et les occasions favorables du Royaume, Dieu merci, s’éten­dront rapidement à travers le monde, afin que toutes les nations puissent devenir des enfants d’Abraham dans le sens qu’elles auront part aux bénédictions qui lui ont été promises, selon qu’il est écrit : « Je t’ai établi père d’une multitude de nations ; en ta postérité toutes les familles de la terre seront bénies. »

CHRIST FAIT POUR NOUS SANCTIFICATION

De même que la sagesse ou la connaissance de Dieu nous vint comme résultat du sacrifice de notre Seigneur Jésus

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en notre faveur, et de même que la justification nous vint alors grâce à son mérite, lorsque nous acceptâmes sa réconciliation et que nous nous détournâmes du péché pour nous tourner vers la droiture (« righteousness »), ainsi notre satisfaction est-elle par lui. Aucun homme ne peut se sanctifier lui-même dans le sens de se rendre digne d’être accepté et adopté dans la famille de Dieu, la Nou­velle-Création, engendré de son Esprit (Jean 1 : 13 ; Héb. 5 : 4). De même que le mérite de Christ fut nécessaire à notre justification, ainsi notre acceptation par lui comme membres de son corps, la sous-sacrificature royale, et son assistance continuelle, sont indispensables pour affermir notre appel et notre élection. L’Apôtre condamne ceux qui « ne tiennent pas ferme le Chef » (Col. 2 : 19 — D.), et nous comprenons qu’il est essentiel que chaque membre de l’Eglise reconnaisse Christ Jésus non seulement comme étant le Rédempteur du péché, mais encore comme le !Chef (Tête), représentant, guide, instructeur et protecteur du corps (l’Eglise). Notre Seigneur nous montre cette nécessité, pour nous, de demeurer sous sa garde, disant à diverses reprises : « Demeurez en moi… Comme le sarment ne peut pas porter du fruit de lui-même à moins qu’il ne demeure dans le cep, de même vous non plus [vous ne le pouvez], à moins que vous ne demeuriez en moi » (Jean 15 : 4). « Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, vous demanderez ce que vous voudrez, et il vous sera fait » (Jean 15 : 7). L’Apôtre souligne cette même nécessité de demeurer en Christ, disant : « C’est une chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant » (Héb. 10: 31). Pour préciser sa pensée, il poursuit en citant la prophétie : « Car notre Dieu est un feu dévo­rant ! » L’amour, de Dieu, tout autant que sa justice, s’en­flamme contre tout péché. Or « toute injustice (unrighteousness) est un péché ». « Il ne peut voir [admettre] le péché. » Il n’agit

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donc pas dans le sens de protéger les pécheurs mais dans le sens de les aider à sortir de la maladie et de son châ­timent de destruction.

Ceci nous assure, d’accord avec diverses déclarations de l’Ecriture, que le moment vient où le péché et les pécheurs avec tout ce qui accompagne le péché, la douleur, l’affliction et la mort, auront disparu. Dieu merci ! nous pouvons nous réjouir également de ce trait distinctif du caractère divin, que Dieu soit un feu dévorant, quand nous savons qu’il a pourvu à un refuge en Christ Jésus pour la période de nos imperfections involontaires, et qu’en lui il a pourvu aussi à notre délivrance définitive du péché, de la mort et de toute faiblesse, pour nous réveiller à sa parfaite res­semblance : la perfection de la nature divine et sa pléni­tude pour la Nouvelle-Création, et la perfection sur un plan quelque peu correspondant à celui des anges pour la « Grande Multitude », afin que ses membres soient les ministres, les compagnons de l’Eglise glorifiée — « des vierges qui la suivent, ses compagnes » (Ps. 45 : 14 — D.). Ensuite viendront les anciens dignes, parfaits dans la nature humaine, images de Dieu dans la chair, représen­tants glorieux du Royaume céleste, intermédiaires (ou canaux — Trad.) par lesquels la bénédiction divine visitera toutes les familles de la terre. Finalement, lorsque dies épreuves, les occasions favorables et les jugements de l’Age millénaire auront amené tous les hommes de bonne volonté et obéissants à la perfection et auront manifesté leur fidélité à Dieu, ces hommes auront atteint la perfec­tion humaine, l’image de Dieu dans la chair. Parmi eux tous, la volonté divine sera si parfaitement comprise et exécutée — et cela de grand coeur — que l’Eternel cessera d’être pour eux un feu dévorant, parce qu’ils auront été purifiés de leur gangue sous la discipline du grand Média­teur à qui tous furent confiés par l’amour et la sagesse du Père. Alors Christ « verra [du fruit] du travail de son âme, [et] sera satisfait » des résultats.

Sanctification signifie mise à part pour le saint service. Les pécheurs ne sont pas appelés à la sanctification, mais

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à la repentance. Les pécheurs repentants ne sont pas astreints à la consécration, mais il leur faut croire au Sei­gneur Jésus-Christ pour leur justification. La sanctification ne s’impose qu’à la classe justifiée, à ceux qui croient àux promesses de Dieu, concentrées en Christ et assurées par son sacrifice en rançon. Ceci ne veut pas dire que la. sanc­tification ou sainteté ne soit pas ce qui convienne à toute l’humanité ; cela signifie tout simplement que Dieu prévit que tant qu’un homme se trouverait dans la position d’un pécheur non repenti, il serait inutile de l’inviter à se mettre à part pour vivre une vie de sainteté. Il doit tout d’abord se rendre compte de sa culpabilité et se repentir. Cela ne veut pas dire que le pécheur repenti ne doive-pas parvenir à la sanctification, être mis à part pour une vie de sainteté, mais plutôt qu’une sanctification qui omettrait la justification serait tout à fait vaine. Dans l’ordre des dispositions prises par Dieu, il nous faut d’abord apprendre que la bonté divine a pourvu à tout ce qu’il faut à l’égard de nos péchés ; il nous faut accepter son pardon comme un don gratuit par Christ, avant que nous soyons dans une attitude convenable pour envisager la consécration et nous sanctifier à son service. En outre, l’objet de tout cet arrangement de l’Age de l’Evangile — l’appel à la repentance, la proclamation de la bonne nouvelle d’une justification possible, l’invitation faite aux justifiés de se sancti­fier, de se consacrer à Dieu, sont autant d’éléments ou parties de l’unique grand plan que Dieu est en train de réaliser maintenant : le développement de la Nouvelle-Création. Dieu a prédéterminé que tous ceux qui consti­tueront la Nouvelle-Création doivent être des sacrifica­teurs — de la « Sacrificature royale », et que chacun d’eux doit avoir quelque chose à offrir à Dieu, à l’exemple de notre Souverain Sacrificateur qui « s’est offert lui-même à Dieu » (Héb. 7 : 27 ; 9 : 14). Toute la sous-sacrificature [Les sacrificateurs qui sont tous sous l’autorité du. Souverain Sacrificateur — Trad.] doit aussi s’offrir à Dieu, elle aussi.

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Comme les y invite l’Apôtre : « Je vous exhorte donc frères [frère, parce que justifiés et ainsi admis à la communion avec Dieu] par les compassions de Dieu [le pardon déjà expérimenté des péchés] à présenter vos corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, [ce qui est] votre service intelligent » (Rom. 12 : 1) Et maintenant, remarquez que, puisque nos corps ne sont pas effectivement « saints », il faut qu’ils soient considérés comme tels [« reckonedly ». ­Trad.] avant de pouvoir être « acceptables à Dieu », comptés comme « saints » ; autrement dit, il nous faut être justifiés par la foi en Christ avant d’avoir quoi que ce soit de saint et d’acceptable à déposer sur l’autel de Dieu. Et ce quelque chose d’acceptable doit être mis sur l’autel de Dieu, sacrifié et accepté de lui, venant des mains de notre grand Souverain Sacrificateur, avant que nous puissions être considérés comme membres de sa « Sacri­ficature royale ».

La sanctification sera exigée par le grand Roi durant l’Age millénaire. Le monde entier sera appelé à se sancti­fier, à se séparer de toute impureté, de quelque péché que ce soit, et à obéir à la volonté divine représentée par le Royaume et ses princes. Il se peut que certains observent alors une sanctification ou sainteté de la vie toute exté­rieure sans avoir le coeur sanctifié : ceux-là pourront faire des progrès tant au mental qu’au moral et au physique ­jusqu’à la limite extrême du rétablissement — la pleine perfection ; ce faisant ils jouiront dans l’intervalle, des bénédictions et des récompenses qui caractériseront cette glorieuse période jusqu’à son terme même ; mais si, alors, la sanctification ne pénètre pas leurs pensées mêmes et les intentions de leurs coeurs, ils ne seront pas propres pour les conditions éternelles au delà de l’Age millénaire, où rien ne sera admis qui ne soit absolument conforme à la règle divine en pensée, en parole et en action.

Cependant, tout en suivant ainsi le développement de la sanctification en tant que principe général et de son action sur le monde dans l’avenir, ne perdons pas de vue le fait que les Ecritures furent spécialement écrites « pour

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notre instruction » — pour l’instruction de la Nouvelle-Création. Lorsque sera venu le temps pour le monde d’être instruit dans le sens de la sanctification, le Grand Maître, le Soleil de Justice sera là pour inonder la terre de la connaissance de Dieu. Il n’y aura plus une Babel de théories et de doctrines confuses car l’Eternel a promis qu’en ce jour-là : « Je changerai la [langue] des peuples en une langue [message] purifiée, pour qu’ils invoquent tous le nom de l’Eternel pour le servir d’un seul coeur » (Soph. 3 : 9). C’est à la Nouvelle-Création seule que l’Apôtre s’adresse lorsqu’il déclare que Christ, « de par Dieu, a été fait pour nous sagesse, justice, sanctification et délivrance ». Prêtons donc la plus sérieuse attention à ces choses écrites pour notre instruction et qui nous sont évidemment néces­saires si nous voulons affermir notre appel et notre élec­tion pour faire partie de la Nouvelle-Création.

De même que l’Eternel dit aux Israélites-types : « Sancti­fiez-vous » et « Je vous sanctifierai » (Lév. 20 : 7, 8 ; Ex 31 : 13), ainsi invite-t-il l’Israélite selon l’esprit à se consa­crer, à présenter son corps en sacrifice vivant, à s’offrir à Dieu grâce, à et par, le mérite de la réconciliation de Christ ; ce sont ceux-là seulement qui le font pendant le « temps favorable » que l’Eternel accepte et met à part comme saints en écrivant leurs noms dans le livre de vie de l’Agneau (Apoc. 3 : 5). De plus, il leur attribue les cou­ronnes de gloire, d’honneur et d’immortalité qu’ils rece­vront s’ils sont trouvés fidèles à tous leurs engagements, ce qui, nous en avons l’assurance, n’est qu’un « service raisonnable » — Apoc. 3 : 11.

De même que dans le type, la consécration des Lévites était une consécration partielle (« measurable »), pour suivre la droiture, mais n’était pas une consécration en vue du sacrifice, ainsi le pas suivant de la sanctification qui est fait par ceux qui acceptent l’appel de Dieu pour faire partie de la Sacrificature royale, était symbolisé dans le type par la consécration d’Aaron et dç ses fils dans la fonction sacerdotale — une consécration pour le sacrifice. Cela était symbolisé par des robes blanches de lin fin qui

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représentaient la droiture, la justification, et par l’huile d’onction et par l’office de sacrificateur auquel tous les prêtres prenaient part. — Héb. 8 : 3.

Dans les types lévitiques, deux consécrations sont nette­ment indiquées : (1) la consécration générale de tous les Lévites ; (2) une consécration spéciale des quelques Lévites qui étaient des sacrificateurs ou prêtres. La première de ces consécrations représente la consécration générale à une vie sainte et à l’obéissance à Dieu que tous les croyants font, et qui, par la grâce de Dieu par l’intermédiaire de Christ, obtient pour eux, à l’essai [ou considérée comme telle — «tentatively» Trad.] la « justification » à la vie » et la paix de Dieu. C’est ce que tous les vrais croyants comprennent et expérimentent dans cet Age. Mais, comme l’explique l’Apôtre : « le but du commandement, c’est une charité venant d’un coeur pur » (1 Tim. 1 : 5 — Seg.) : autrement dit, Dieu prévoit que notre soumission à notre première consécration, notre soumission aux termes de notre justification pendant l’Age présent, nous conduira au but de cette justification, à la consécration en tant que prêtres pour le sacrifice.

Comment cela ? Parce qu’une vie sainte et l’obéissance à Dieu comprennent un « amour venant d’un coeur pur » pour Dieu et pour nos semblables. L’amour pour Dieu signifie un amour « de tout notre coeur, de toute notre pensée, de tout notre être, de toute notre force » ; un tel amour n’attendra pas d’être commandé, mais s’offrira pour le service, disant : « Seigneur, que veux-tu que je fasse ? » Au premier avènement, tout « véritable Israélite » fidèle avait fait cette première consécration représentée par celle des Lévites. C’est à ceux-là que le Seigneur adressa l’appel spécial de -l’Évangile, celui de la consécration à la mort, au sacrifice de leurs intérêts terrestres pour obtenir les richesses célestes, l’appel à devenir des disciples suivant les traces de Jésus, le Chef de notre Salut sur le chemin étroit qui conduit à la gloire, à l’honneur et à l’immorta‑

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lité. Ceux qui répondirent à cette invitation furent acceptés comme sarificateurs, comme membres du corps du Souve­rain Sacrificateur de notre profession et « fils de Dieu ». — Jean 1 : 12.

Pendant tout l’Age de l’Evangile, la même filière a cours : (1) c’est la consécration à l’obéissance et à la droiture (« righteousness ») qui fait de nous des Lévites-antitypes. On découvre alors que la droiture signifie un amour suprême pour Dieu et un désir de connaître et de faire sa volonté ; puis, plus tard, on se rend compte que toute la création est maintenant si pervertie, si dénaturée et si en désaccord avec Dieu qu’en fait, être en accord avec Dieu c’est être en désaccord avec toute injustice tant celle qui habite en nous que celle qui existe chez les autres ; on se tourne alors vers l’Eternel, on crie à Lui pour savoir pourquoi il nous a appelés, pourquoi il a accepté notre consécration, et pourquoi, cependant, Il n’a apparemment rendu cela possible que par le sacrifice de soi-mêmel A ce cri l’Eternel répond : « Vous avez été appelés pour une seule espérance de votre appel » (Eph. 4 : 4), et cet appel a pour objet le cohéritage avec notre Seigneur dans la gloire, l’honneur et l’immortalité du Royaume (Luc 12 : 32 ; Rom. 2 : 7) ; il ajoute que le chemin est étroit et difficile parce qu’il est indispensable, à ceux qu’il veut ainsi hono­rer, de subir ces épreuves avec succès (Matt. 7 : 14 ; Rom. 8: 17). (2) Ce fut après avoir entendu l’appel de Dieu par l’intermédiaire de l’Apôtre : « Je vous exhorte donc frères… à présenter vos corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, [ce qui est] votre service intelli­gent », après avoir répondu à cet appel et aprè’s nous être consacrés jusqu’à la mort que nous fûmes comptés comme prêtres de la « Sacrificature royale », membres du Grand Souverain Sacrificateur de notre profession (ou ordre) Christ Jésus, de Nouvelles-Créatures.

Ces croyants qui, après s’être rendu compte que « le but du commandement c’est une charité provenant d’un coeur pur », refusent d’aller jusqu’à ce but, refusent à’accepter

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l’appel au sacrifice, et refusent par conséquent de se sou­mettre à ce que Dieu a envisagé en les justifiant [à l’essai — Edit.], ceux-là échouent dans leur alliance basée sur l’obéissance à la droiture, à cause de l’étroitesse du che­min, et refusent ainsi la «seule espérance de leur appel ». Ne reçoivent-ils pas la grâce de Dieu [la justification à la vie, considérée comme telle »] en vain? Si l’on se rap­pelle les anciens dignes, et qu’on remarque combien il leur en coûta pour recevoir « un bon témoignage par la foi » et pour « plaire à Dieu », pour garder ainsi leur jus­tification à l’amitié (Héb. 11 : 5, 32-39), pouvons-nous espé­rer que la justification à la vie, accordée pendant cet Age de l’Evangile à ceux qui deviennent des Lévites-antitypes, puisse être maintenue par un moindre degré de fidélité de coeur à l’Eternel et à la droiture ? Nous devons conclure avec certitude que ceux qui sont acceptés comme croyants justifiés [à l’essai — Edit.] (Lévites-antitypes) et qui « comptent le prix », ce qu’il en coûte pour être disciples (Luc 14 : 27, 28) — ce à quoi les conduit leur consécration déjà faite — et alors refusent d’exercer la foi dans l’aide promise par le Seigneur, refusent ou négligent d’avancer pour accomplir leur « service raisonnable », en complétant leur consécration — jusqu’à la mort —, ceux-là ont reçu la faveur de l’Eternel en vain. On ne peut sûrement pas les considérer comme ayant maintenant cette justification à la vie, ni même la justification à la communion spéciale avec Dieu ; ainsi tombent-ils de leur position privilégiée de Lévites-antitypes et ne doivent-ils plus être considérés désormais , comme tels.

Pourtant, parmi ceux qui apprécient bien la faveur de Dieu, et dont les coeurs répondent en toute loyauté aux pri­vilèges et au « service raisonnable » d’une pleine consé­cration, et qui s’engagent par l’alliance d’obéissance à Dieu et à la droiture jusqu’à la mort, il y a les deux classes suivantes

(1) Ces Lévites-antitypes qui, avec joie, « laissent leur vie » volontairement, cherchant les voies et les moyens

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de servir le Seigneur, les frères et la Vérité, estimant comme un plaisir et un honneur de sacrifier ainsi leur bien‑être terrestre, leurs aises, le temps, l’influence, les moyens et tout ce qui constitue la vie présente. Ces sacrificateurs volontaires, joyeux, les prêtres-antitypes, seront glorifiés dans peu de temps, et, avec leur Seigneur, formeront la « Sacrificature royale ». Leur sacrifice alors achevé, ils ne seront plus désormais typifiés par Aaron et ses fils accomplissant des sacrifices pour le peuple, mais par Mel­chisédec — un prêtre sur son trône — répandant sur le monde durant le Millénium, les bénédictions assurées par les « sacrifices plus excellents » offerts au cours du Jour de Propitiation-antitype — l’Age de l’Evangile.

(2) Une autre classe de croyants répondent à l’appel du fond du coeur et consacrent joyeusement leur tout à l’Eternel et à son « service raisonnable ». Ils démontrent ainsi qu’ils sont dignes d’être des Lévites-antitypes parce qu’ils ne reçoivent pas la grâce de Dieu en vain. Mais hélas ! bien qu’ils répondent à l’appel et entrent ainsi dans « la seule espérance de notre appel » et dans tous les privilèges des élus, leur amour et leur zèle ne sont cependant pas développés au point de les pousser à accomplir le sacrifice qu’ils avaient promis de faire. Parce que leur amour et leur foi ne sont pas assez ardents, ils manquent de placer ou de maintenir leur sacrifice sur l’autel. On ne peut donc pas les considérer comme de véritables « copies » ou images de notre Grand Souverain Sacrificateur qui trouva ses délices à faire la volonté du Père ; ils ne combattent pas victorieusement et ne peuvent donc pas être comptés parmi les « vainqueurs » qui auront part avec leur Seigneur au Royaume céleste au titre de membres de la « Sacrificature royale ». Ils manquent d’affermir leur vocation et leur élection en ne se soumettant pas complètement aux termes de leur alliance.

Mais qu’en est-il de ceux-ci ? Ont-ils tout perdu du fait que courant pour le prix, ils ont failli dans l’épreuve de zèle et a’amour exigée pour le gagner ? Non, Dieu merci. Même si, soumis à des épreuves cruciales, leur foi et leur

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zèle ne furent pas trouvés suffisants pour qu’ils puissent étre classés parmi les sacrificateurs (ou prêtres — Trad.), néanmoins leur degré de foi et de zèle pour se consacrer jusqu’à la mort démontre la sincérité de leur coeur comme Lévites. Cependant, il ne suffit pas qu’ils se soient pleine­ment consacrés ; ils doivent absolument démontrer qu’ils aiment l’Eternel de tout leur coeur et qu’ils ne le renie­raient à aucun prix, même s’ils ne sont pas assez fidèles pour rechercher le sacrifice à son service. Quelle est donc l’épreuve qui prouvera qu’ils sont dignes de la charge des Lévites dans le Royaume ? Et comment sera-t-elle appli­quée ?

Nous avons déjà fait allusion à cette « grande multitude » de véritables consacrés à l’Eternel dépeinte en Apoca­lypse 7 : 13 à 15. « Ce sont ceux qui viennent de la grande tribulation, et ils ont lavé leurs robes et les ont blanchies dans le sang de l’Agneau. C’est pourquoi ils sont devant [et non pas sur] le trône de Dieu et le servent jour et nuit L continuellement] dans son temple [l’Eglise] ; et celui qui est assis sur le trône dressera sa tente sur eux » [les asso­ciera avec lui et son Epouse glorifiée dans la condition spi­rituelle et ses services]. « Vierges folles ! ».Elles ont laissé achapper l’occasion favorable de devenir membres de l’Epouse, mais elles sont, néanmoins, vierges, pures quant aux intentions de leur coeur. Elles manquent le prix mais plus tard obtiennent, à travers de dures épreuves, d’avoir part au festin nuptial de l’Epoux et de l’Epouse, « les vierges ses compagnes qui la suivent ». Elles seront égale­ment présentées au Roi. « Elles te seront amenées avec joie et allégresse, elles entreront dans le palais du Roi » (Ps. 45a 14, 15 — D.). En tant que Lévites, elles n’ont pas réussi à obtenir le prix de la Sacrificature Royale, mais elles sont encore des Lévites et peuvent servir Dieu dans son temple glorifié, l’Eglise, bien qu’elles ne puissent être ni des. « colonnes » ni des « pierres vivantes » dans ce temple (Apoc. 3 : 12 ; 19 : 6, 7 ; Ps. 45 : 14 et 15 — D.). Le verset qui suit la dernière citation attire notre attention sur les Lévites-antitypes de l’époque antérieure qu’Israël

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selon la chair appelait « les pères », et nous assure qu’ils seront récompensés en étant faits « princes sur toute la terre ».

De même, les trois fils de Lévi (Kehath, Guershon et Mérari) paraissent représenter quatre classes : (1) Moïse, Aaron et toute la famille sacerdotale d’Amram (fils de Kéhath) dont les tentes s’élevaient devant [côté est] le Tabernacle. Ils avaient la charge entière de toutes les ques­tions religieuses — leurs frères, tous les Lévites mêmes ­étant leurs aides ou serviteurs honorés. (2) Campée sur le côté sud se trouvait la famille de Kéhath, leurs plus proches parents qui, eux, avaient la charge des objets les plus sacrés : les Autels, le Chandelier (v. Zadoc-Kahn : « luminaire »), la Table et l’Arche. (3) Campés au nord du Tabernacle se trouvaient les Lévites de la famille de Mérari venant en honneur dans le service et qui avaient la charge des planches recouvertes d’or du tabernacle, des poteaux et des socles, etc. (4) Derrière se trouvaient les Lévites de la famille de Guershon. Ils avaient la charge des services les moins importants — celui dé transporter, etc. les cordages, les courtines extérieures, la porte, etc.

Ces familles distinctes de Lévites peuvent très bien repré­senter quatre classes distinctes de l’humanité justifiée, quand rceuvre de réconciliation sera achevée : les saints ou Sacrificature Royale, les Anciens Dignes, la « Grande Mul­titude » (ou Grande Foule — Trad.) et le monde délivré. Comme il arrive souvent quand il s’agit de types, les noms semblent être significatifs : (1) La famille d’Am­ram choisie pour former la prêtrise. Le nom AMRAM veut dire peuple élevé ou exalté. Quel nom bien approprié pour le type du « petit troupeau » dont le chef est Jésus Christ ! « Hautement élevés », « haut placés », tejles sont les décla. rations scripturales se rapportant à ces sacrificateurs. (2) KEHATH signifie allié ou camarade. Ce fut dans la famille de Kéhath que les fils d’Amram furent choisis pour devenir une nouvelle maison de sacrificateurs. Les Lévites de la famille de Kéhath pourraient donc bien représenter les Anciens Dignes dont la foi, l’obéissance, la

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fidélité à Dieu, l’empressement à souffrir pour la justice, furent rent si pleinement attestés et avec qui nous nous sentons si apparentés. Ils ont été vraiment les alliés du Seigneur et les nôtres et, à certains égards, sont plus près du Christ de toute manière que ne le sont n’importe quels autres. (3) MERARI veut dire amer. Les Lévites de la famille de Mérari sembleraient représenter la « grande multitude » des engendrés de l’esprit qui n’ont pas gagné le prix de la Sacrificature royale et qui sont sauvés comme au travers du feu, s’élevant par une « grande tribulation » et des expériences amères à la position d’honneur et de service qu’ils occuperont. (4) GUERSHON signifie réfugiés ou secourus, délivrés. Les Lévites de la famille de Guershon sembleraient donc bien représenter les humains sauvés, tous ceux du monde qui auront trouvé un refuge, qui auront été secourus et délivrés de l’aveuglement et de l’esclavage de Satan.

Ainsi donc, les premiers dans l’ordre aussi bien que dans le rang parmi ces Lévites-antitypes ou justifiés, seront les membres de la Sacrificature royale à qui seront confiés le Royaume millénaire et tous les intérêts. A leur droite seront leurs plus proches alliés — les Anciens Dignes ­qu’ils établiront « princes sur toute la terre ». A leur gauche se trouveront leurs frères fidèles de la Grande Mul­titude (La dernière pensée de l’auteur est que certains textes des Ecritures paraissent enseigner que les Anciens dignes n’auront pas la préséance, mais occuperont un rang inférieur à b Grande Multitude pendant le Mil­lénium, mais qu’ils recevront la nature spirituelle et de plus grands hon­neurs à la fin.). Et enfin, viendront tous ceux qui seront libérés du péché et de la mort pendant le Millénium et dont la loyauté aura été pleinement démontrée dans la grande épreuve qui terminera l’Age millénaire. — Apoc. 20 : 7 à 9.

Tous ceux qui appartiendront à ces classes de Lévites, seront ceux qui auront été éprouvés et auront manifesté la loyauté de leur coeur dans leurs épreuves. Cependant, ceci n’implique pas que ceux qui sont maintenant justifiés

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par la foi, en avance sur le monde et qui négligent ou refusent d’avancer et d’atteindre le but du commandement — l’amour venant d’un cœur pur — et qui reçoivent par conséquent cette grâce de Dieu en vain n’auront pas une` nouvelle occasion favorable. Si, lorsqu’ils « comptent le prix » de la participation au service sacerdotal du sacrifice, ils déclinent l’offre qui leur est faite, il est bien certain qu’on ne peut ni louer ni récompenser une telle apprécia­tion du « service raisonnable » envers Dieu, mais en toute justice leur manque de sagesse ne mérite pas non plus un châtiment ; autrement, l’appel à la gloire, à l’honneur et à l’immortalité n’est pas une grâce mais une nécessité, n’est pas une invitation mais un commandement, n’est pas un sacrifice mais une obligation. La perte ou l’annulation de leur justification n’empêche qu’ils font encore partie du monde racheté exactement dans la situation où ils se trou­vaient avant d’accepter Christ par la foi, sauf que l’aug­mentation de leur connaissance augmente aussi leur res­ponsabilité pour ce qui est de faire le bien. En d’autres termes, l’épreuve pour la vie ou la mort éternelles dans le temps présent n’engage que ceux qui, de plein gré, font une pleine consécration d’eux-mêmes au Seigneur « jusqu’à la mort ». Le reste de la race n’est pas encore en jugement pour la vie ou la mort éternelles, et ne le sera pas avant que le Royaume millénaire ait été établi. Toutefois, en attendant, chaque être humain, en proportion de la lumière qu’il a reçue, édifie ou détruit son caractère, et rend ainsi ses conditions dans l’Age millénaire et ses espérances de vie éternelle, soit meilleures soit plus mauvaises, selon qu’il obéit ou méconnaît sa connaissance et sa conscience.

Cependant, pour ceux qui sont pleinement consacrés la chose est différente. Par leur consécration plus complète jusqu’à la mort, ils renoncent totalement à la vie terrestre, l’échangeant contre la vie spirituelle qui sera la leur s’ils sont fidèles jusqu’à la mort, mais pas autrement. En conséquence, pour eux, l’infidélité signifiera la mort éternelle,

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comme il en sera d’ailleurs pour tous les êtres humains, qui, à la fin du Millénium, seront infidèles.

Aucun des Lévites n’eut d’héritage dans le pays de Canaan. Ce fait est significatif : ayant consacré leur tout à l’Éternel, et étant de tout cœur pleinement en harmonie avec sa droiture, les conditions imparfaites du temps actuel de péché ne sont pas leur héritage. Canaan représentait la condition où a lieu la lutte pendant l’état d’épreuve ; les conquêtes sur les ennemis représentaient la victoire sur les maux, etc., spécialement durant le Millénium ; mais Dieu a pourvu à un meilleur héritage, à un héritage pur et parfait, pour tous ceux qu’Il justifie complètement comme Lévites-antitypes. Les premiers à entrer en posses­sion de cet héritage plus excellent seront les Sacrificateurs qui auront part à la Première Résurrection et recevront la perfection dans la nature divine. Les « Anciens Dignes » viendront ensuite et entreront dans leur parfait héritage par la résurrection comme êtres humains parfaits. La « Grande Multitude » suivra dans l’ordre et sera rendue parfaite sur le plan spirituel. En dernier lieu, la classe de Guershon, éduquée, relevée et éprouvée pendant le Millé­nium, entrera dans son héritage par cette résurrection graduelle, un relèvement de la mort à la vie pour y accéder dans une pleine mesure à la fin du Millénium.

De même que seuls les croyants qui se consacrent jusqu’à la limite extrême — jusqu’à la mort — sont engendrés du saint Esprit et comptés comme membres du Grand Sou­verain Sacrificateur, ainsi le montraient les types, car les Lévites en général ne recevaient pas la sainte huile d’onction, type du saint Esprit, mais seuls les sacrificateurs, les prêtres seuls. Ceux-ci étaient tous aspergés d’huile mêlée au sang, afin de montrer que le saint Esprit dispensé aux membres de Christ ne leur est accordé qu’en vertu du sang répandu : (1). le sacrifice de Christ Jésus en leur faveur les justifie, et (2) leur engagement à prendre part au sacrifice avec Christ — en déposant leurs vies à son service. — Exode 29 : 21.

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L’onction du Souverain Sacrificateur était encore une chose différente ; elle représentait l’unité, la solidarité de l’Eglise élue, car cette onction n’était répandue que sur celui qui devait assumer la dignité sacerdotale comme grand prêtre — sur Aaron seul d’abord — mais sur chacun de ses fils, au moment même où ils succédaient dans l’office de grand prêtre « pour exercer la sacrificature devant moi» (Exode 28 : 41 ; 40 : 13, 15). Christ Jésus notre Seigneur, la Tête de l’Église qui est son corps a été « oint d’une huile de joie [le saint Esprit] au-dessus [la tête est au-dessus] de ses compagnons » ou cohéritiers, les membres de la « Sacrificature royale ». Elle fut toute répandue sur lui, et « de sa plénitude [abondance] nous tous avons reçu, et grâce sur grâce » [Jean 1 : 16]. Ce fut un « don ineffable » que d’être pardonné et justifié par le mérite de son sacrifice. Et maintenant il est presque impossible de croire que nous soyons appelés à être ses cohéritiers dans le Royaume et que notre consécration soit « scellée » par une aspersion de sang et d’huile en ayant part à l’onction de notre Tête.

L’Eternel guida le prophète David pour nous donner une description écrite de l’onction et nous montrer comme elle fut toute répandue sur notre Tête, et comment il faut qu’elle descende de lui sur nous (Ps. 133 : 1 à 3 ; 45 : 7 ; Luc 4 : 18). Les membres de l’Eglise sont les « frères » que l’esprit pousse à « habiter unis ensemble ». Il faut que tous ceux qui sont un avec la Tête soient en harmonie avec les autres membres de l’Eglise qui est son corps, et ce n’est qu’en proportion où ils le sont qu’ils reçoivent le saint Esprit d’onction (vol. V, chap. IX.). Cette huile d’onction sainte représentait le saint Esprit et l’éclairement qu’il apporte à ceux que Dieu accepte comme membres en perspective du Sacerdoce Royal, la Nouvelle-Création, membres qui sont « scellés » c’est-à-dire marqués par le saint esprit qui leur a été donné ainsi que nous l’avons montré précédemment (Vol. V, chap. IX.).

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Tous ceux qui sont ainsi marqués du saint Esprit comme membres probables de la Nouvelle-Création, le Seigneur l’affirme : « ne sont pas du monde comme je ne suis pas du monde ». « Je vous ai choisis [du milieu du monde] et je vous ai établis, afin que vous alliez, et que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure ». « Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui serait sien ; mais parce que vous n’êtes pas du monde, mais que moi je vous ai choisis du monde, à cause de cela le monde vous hait » (Jean 15 : 16, 19 ; 17 : 16). Quoique, jusqu’à un certain point, le monde puisse discerner ces marques de la sanctification, nous ne devons pas espérer qu’elles suscitent son admira­tion ou son approbation, mais plutôt que le monde consi­dérera ces témoignages du saint Esprit sur les Nouvelles-Créatures comme des preuves de faiblesses et de nature efféminée. Le monde apprécie et approuve ce qui paraît être une vie énergique et bien remplie — sans trop de droi­ture. Notre Seigneur nous explique pourquoi le monde n’approuve pas ses disciples : c’est parce que les ténèbres haïssent la lumière, que le niveau des pensées, des paroles et des actions de sa Sacrificature Royale est tellement plus élevé que celui des humains en général, qu’il semble donc condamner plus ou moins leur façon. de vivre. Le monde aime plutôt être approuvé, flatté, et tout ce qui, à un degré quelconque, le censure, il l’évite s’il ne s’y oppose pas. Cette désapprobation des sages mondains de la chrétienté cons­titue un aspect de la mise à l’épreuve des membres de la Sacrificature Royale, et si leur consécration n’est pas abso­lument sincère, non seulement ils ne trouveront pas l’ami­tié du monde et souhaiteront à tel point son approbation qu’ils ne réussiront pas à accomplir dans l’esprit convenable le sacrifice qu’ils avaient entrepris des intérêts terrestres : ils ne seront pas des sacrificateurs, ni, par conséquent, des membres de la Nouvelle-Création. Cependant, en raison de leurs bonnes intentions, le Seigneur peut les faire passer par des épreuves ardentes pour la destruction de la chair qu’ils n’auront pas eu le zèle de sacrifier. Ainsi pourront-ils

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être estimés dignes d’avoir part aux bénédictions et aux récompenses de la Grande Multitude qui sortira de là grande tribulation pour servir devant le trône sur lequel le Petit Troupeau s’assiéra avec le Seigneur.

La sanctification ne se compose pas seulement de deux parties, savoir : la part de l’homme qui se consacre entièrement et la part de Dieu qui l’accepte sans réserve, mais elle comporte en plus un élément de progression. S’il faut que notre consécration au Seigneur soit sincère et complète afin qu’elle puisse être acceptée par lui, néanmoins elle s’accompagne d’une somme relativement restreinte de connaissance et d’expérience. Il nous faut donc croître, jour après jour, dans la sanctification en même temps qu’en connaissance. Au début, notre coeur était rempli, nous reje­tions toute volonté personnelle ; mais la capacité de notre coeur était petite. A mesure qu’elle augmente, la sanctifica­tion doit marcher de pair, en remplir toutes les parties. Ainsi l’Apôtre nous exhorte à être « remplis de l’esprit » et encore « que l’amour de Dieu soit répandu dans vos coeurs et y abonde de plus en plus ». Le moyen préparé pour cet élargissement du coeur, est exprimé dans la prière que fit notre Rédempteur pour nous : « Sanctifie-les par ta vérité ; ta Parole est la vérité ». — Jean 17 : 17.

Ce fut la Parole, ou message de Dieu, la « sagesse » de Dieu par Christ, qui commença à manifester envers nous la faveur divine, et nous conduisit pas à pas jusqu’au point de la consécration ; et maintenant c’est encore la même Parole, ou message de Dieu par Christ, qui doit élargir otre coeur aussi bien que le remplir. Cependant, s’il appar­tient à Dieu de pourvoir à la vérité qui doit nous remplir et nous sanctifier, il nous appartient à nous de manifester cette condition consacrée de coeur dans laquelle nous aurons faim et soif de cette vérité sanctifiante, que nous mangerons chaque jour et par laquelle nous serons ainsi rendus capables de croître dans le Seigneur et dans la puissance de sa force. Il ne suffit pas que nous nous consa­crions à l’Eternel ; il ne désire pas de simples candidats à la Nouvelle-Création, mais il faut que ceux-ci soient exercés,

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disciplinés et éprouvés afin de mettre en évidence et de développer les divers traits du caractère ; en outre, chaque trait doit être soumis à une complète épreuve de fidélité à Dieu, afin de démontrer qu’étant mises à l’épreuve et exer­cées sur tous les points, ces Nouvelles-Créatures soient trouvées fidèles à celui qui les a « appelées », et ainsi comptées dignes d’entrer dans les joies glorieuses de leur Seigneur en participant à la Première Résurrection.

De même que la justification (« De même que cette justification à l’amitié apporte la paix de Dieu. ») apporta une grande béné­diction de paix avec Dieu, ainsi en est-il du pas suivant d’une pleine consécration à l’Eternel de tous les intérêts et de toutes les affaires de la vie, de toutes les espérances et de toutes les ambitions. Echanger des espérances, des ambitions et des bénédictions terrestres contre les célestes offertes à la Nouvelle-Création, apporte un grand et très satisfaisant soulagement, un grand repos du coeur, au fur et à mesure que nous discernons et que nous nous appro­prions pour nous-mêmes les très grandes et précieuses promesses que Dieu a faites à la Nouvelle-Création. Ces promesses se trouvent condensées dans celle-ci : « Toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son propos » (Rom. 8 : 28). Telle est la Seconde Bénédiction dans le vrai sens de cette expression, non pas toutefois qu’elle soit accompa­gnée de manifestations extérieures de la chair, mais parce qu’elle introduit dans notre coeur un profond repos, une pleine confiance en Dieu, et qu’elle permet de faire nôtres les promesses extrêmement grandes et précieuses des Ecri­tures.

A cause des différences de tempéraments, il y aura néces­sairement des différences d’expériences en rapport avec cette pleine consécration. Pour certains, un abandon total à l’Eternel et le fait de se savoir l’objet de ses soins spé­ciaux comme membres de la future Eglise élue leur appor­teront simplement une paix satisfaisante, un repos du coeur, tandis que pour d’autres d’une nature plus exubérante, ce

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sera une effervescence de joie, de louange et de réjouis­sance. Nous devons nous souvenir de ces différences de tempéraments naturels, et sympathiser avec ceux dont les expériences diffèrent des nôtres, nous souvenant que des différences analogues se manifestèrent parmi les douze apôtres, que certains — en particulier Pierre, Jacques et Jean — étaient plus démonstratifs que les autres en ce qui concernait toutes leurs expériences, y compris celles de la Pentecôte. Que les frères qui ont une disposition exubérante et effervescente apprennent la modération que l’Apôtre recommandait ; par contre, que les frères qui, par nature, sont plutôt trop froids et trop impassibles, prient et recherchent une plus grande appréciation des vertus de celui qui nous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière, et une plus grande liberté pour les proclamer. Souvenons-nous que Jacques et Jean, deux des apôtres par­ticulièrement bien-aimés du Seigneur, appelés les « fils du tonnerre » à cause de leur zèle et de leur impétuosité, eurent besoin, en une occasion au moins, d’être répriman­dés et repris pour leur rappeler de quel esprit ils étaient animés (Luc 9 : 54, 55). L’Apôtre Pierre, autre disciple bien-aimé et zélé, fut d’une part béni pour sa prompte recon­naissance du Messie, mais d’autre part fut repris comme un adversaire, à cause d’un zèle inopportun. Néanmoins, le Seigneur montra nettement combien il appréciait le tem­pérament bouillant, ardent, de ces trois disciples qui furent ses compagnons intimes, les seuls qu’il prit avec lui sur la montagne de la Transfiguration, et dans la chambre où reposait la fille de Jaïrus que le Maître réveilla du sommeil de la mort ; ils furent aussi ses compagnons particuliers, un peu plus près de lui que ne le furent les autres dans le jardin de Gethsémané. La leçon qui se dégage de cela pour nous, c’est que le zèle plaît au Seigneur et qu’il nous rap­proche de lui, mais qu’il doit toujours révérer le Chef et être guidé par sa parole et par son Esprit.

Sanctification ne signifie pas perfection humaine, comme certains l’ont mal interprété ; la sanctification ne change

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pas la qualité ou la condition de notre cerveau, et n’ôte pas d’une manière miraculeuse les imperfections de notre corps. C’est une consécration ou une dévotion de la volonté que l’Eternel accepte comme parfaite par Christ : c’est une consécration du corps en sacrifice, « même jusqu’à la mort », et comme nous l’avons vu, ce corps n’est pas rendu réellement parfait grâce à la justification par la foi, mais il est simplement considéré comme parfait [« reckoneçlly » — Trad.] selon notre volonté, notre coeur, notre intention. Comme le recommande l’Apôtre, la nouvelle-volonté devrait chercher à amener toute faculté, tout talent, toutes condi­tions favorables de son corps en plein accord avec le Sei­gneur, et à exercer une influence dans la même direction sur tous les hommes avec lesquels elle vient en contact. Cela ne veut pas dire que dans le peu d’années (cinq, dix, vingt, cinquante) de la vie présente, la nouvelle-volonté sera capable d’amener à la perfection son propre pauvre corps imparfait (ou les corps imparfaits des autres dont il est un spécimen). Au contraire, l’Apôtre nous affirme, touchant l’Eglise, que dans la mort le corps est « semé en corruption, semé en faiblesse, semé en déshonneur, semé en corps naturel [imparfait], et que ce n’est qu’à la Résur­rection où nous recevrons un nouveau corps, vigoureux, parfait, glorieux, immortel, honorable, que nous aurons obtenu la perfection que nous cherchons, celle qui, selon la promesse du Seigneur, sera éventuellement la nôtre, si dans le temps présent de faiblesse et d’imperfection, nous lui manifestons la loyauté de notre coeur.

Cependant, la loyauté de coeur envers le Seigneur signi­fiera un effort continuel pour soumettre toute la conduite de notre vie, bien plus, les pensées, les intentions mêmes de notre coeur, à la volonté divine (Héb. 4: 12). Tel est notre premier devoir, notre devoir continuel, et ce sera le but de notre devoir parce que « c’est ici la volonté de Dieu, votre sainteté ». « Soyez saints, car moi [l’Eternel] je suis saint » (1 Thess. 4 :3 ; 1 Pi. 4 : 16). La sainteté abso­lue doit être l’idéal que notre esprit peut joyeusement et pleinement adopter et vivre, mais auquel nous ne parviendrons

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jamais réellement et physiquement aussi longtemps que nous serons assujettis aux faiblesses de notre nature déchue et aux attaques du monde et de l’Adversaire. Pour­tant, comme jour après jour nous sommes « enseignés de Dieu » et parvenons à une plus grande connaissance de son caractère glorieux, comme de plus en plus l’apprécia­tion de ce caractère remplit notre coeur, le nouvel enten­dement [« mind »] gagnera de plus en plus d’influence, de force, de puissance sur les faiblesses de la chair, quelles qu’elles puissent être, et ces faiblesses varient avec les différents membres du corps.

La véritable sanctification du coeur à l’égard de l’Eternel signifiera la diligence à son service ; elle signifiera la pro­clamation de la bonne nouvelle à d’autres ; elle signifiera l’édification mutuelle dans la très sainte foi ; elle signifiera que nous devrons faire du bien à tous les hommes quand nous en aurons l’occasion, en particulier à la maison de la foi ; elle signifiera que de ces diverses manières notre vie, consacrée à l’Eternel, sera laissée pour les frères (1 Jean 3 : 16), jour après jour, occasion après occasion comme elles se présenteront à nous ; elle signifiera que notre amour pour le Seigneur, pour les frères, pour nos familles et, par sympathie pour l’humanité en général, rem­plira d’une manière croissante notre coeur, au fur et à mesure que nous croîtrons en grâce, en connaissance et en obéissance à la Parole divine et à l’exemple divin. Néan­moins, toutes ces applications de notre énergie dans l’inté­rêt des autres sont simplement autant de moyens par lesquels, sous la providence de l’Eternel, peut s’accomplir notre propre sanctification. Comme le fer s’aiguise par le fer [Prov. 27 : 17], ainsi l’énergie que nous dépensons pour d’autres nous apporte des bénédictions. En outre, alors que nous devrions de plus en plus parvenir à cette noble condi­tion d’amour pour notre prochain comme pour nous-mêmes — et spécialement pour la maison de la foi, toutefois, le mobile de tous ces efforts devrait être notre amour suprême pour notre Créateur et Rédempteur, et notre désir d’être et de faire ce qui lui plaît. Il faut donc qu’en premier lieu

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notre sanctification soit pour Dieu, qu’elle affecte d’abord notre propre coeur et notre propre volonté, et comme résultat d’une telle dévotion à Dieu, qu’elle trouve à s’em­ployer dans l’intérêt des frères et de tous les hommes.

SANCTIFIES PAR LA VERITE

De ce qui précède, il est clair que la sanctification que Dieu désire — celle qui est essentielle pour obtenir une place dans la Nouvelle-Création ne sera possible qu’à ceux qui sont à l’école de Christ et qui sont enseignés par lui, « sanctifiés par la vérité ». L’erreur, pas plus que l’ignorance, ne sanctifie. D’ailleurs, nous ne devons pas commettre l’er­reur de supposer que toute vérité tend à la sanctification : au contraire, quoique la vérité en général soit admirable pour tous ceux qui l’aiment et qui haïssent l’erreur dans la même proportion, c’est « Ta vérité » seule qui sanctifie selon la parole de notre Seigneur. Nous voyons que le monde temporel ( « secular ») tout entier poursuit ostensiblement la vérité, entre en compétition et en lutte pour l’obtenir. Les géologues ont une partie du champ, les astronomes, les chimistes, les physiciens, les hommes d’Etat, etc., en ont d’autres parties, mais nous ne trouvons pas que ces diverses branches de la recherche de la vérité conduisent à la sanc­tification. Au contraire, nous trouvons qu’en règle générale, elles conduisent à la direction opposée, en accord avec l’Apôtre qui déclare que « le monde, par la sagesse, n’a pas connu Dieu » (1 Cor. 1 : 21). Le fait est que, dans le peu d’années de la vie présente et dans notre présente condi­tion déchue, imparfaite et corrompue, notre capacité est totalement insuffisante pour essayer utilement de compren­dre toute la vérité sur tous les sujets ; c’est pourquoi nous voyons que ceux qui réussissent dans le monde sont des spécialistes. L’homme qui consacre son attention à l’astro­nomie aura plus qu’il ne peut faire pour conserver sa posi­tion ; il ne disposera que de peu de temps pour la géologie ou la chimie ou la botanique ou la médecine ou pour la plus noble de toutes les sciences « Ta vérité » — le plan divin des Ages. C’est pour cette raison que l’Apôtre, lui‑

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même un homme instruit de son temps, conseille à Timp­thée de fuir « la connaissance » [théories et sciences humaines] faussement ainsi nommée. Le terme science [ver­sion Cr.] signifie vérité ; nous pouvons être certains que l’Apôtre n’entendait pas contester la sincérité des savants de son temps, ni impliquer qu’ils falsifiaient intentionnel­lement la vérité, mais — et l’histoire de la science en témoigne pleinement — ses paroles nous donnent la pensée que bien qu’il y ait quelque vérité rattachée à toutes ces sciences, cependant les théories humaines appelées sciences ne constituent pas la vérité ; elles ne sont pas absolument exactes. Elles sont simplement les meilleures conjectures que les savants les plus appliqués dans ces branches d’études ont été capables de présenter, et il arrive de temps en temps, comme l’histoire le montre clairement, que ces conjectures se contredisent les unes les autres. De même que les savants d’il y a cinquante ans rejetèrent la science des temps antérieurs, ainsi les déductions et les méthodes de raisonnement de ces savants sont à leur tour rejetées par les savants d’aujourd’hui.

L’Apôtre Paul ne fut pas seulement un homme sage, un homme entièrement consacré et un membre de la Sacrifi­cature royale, mieux qualifié par ses dons naturels pour suivre les traces du grand Souverain Sacrificateur que beau­coup de ses compagnons, mais en outre, étant l’un des « douze apôtres choisis de l’Agneau » pour remplacer Judas, il fut aussi l’objet de la direction divine (en particulier touchant ses enseignements), désigné par le Seigneur pour instruire la maison de la foi à travers tout l’Age de l’Evan­gile. Les paroles d’un si noble exemple de foi non moins que l’exemple de sa consécration, devraient être d’un grand poids pour nous lorsque nous étudions la course dans laquelle nous nous sommes engagés comme consacrés et comme membres agréés de la Sacrificature royale. Il nous exhorte à rejeter tout fardeau et toute entrave du péché, et à courir avec patience la course qui est devant nous, fixant les yeux sur Jésus, le chef de notre foi, jusqu’à ce qu’il en devienne le consommateur (Héb. 12: 2). Comme

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admonestation, il nous offre ses propres expériences, disant : « Je fais une chose ». J’ai trouvé que ma pleine consécration au Seigneur ne permettra pas la mise en valeur de mes talents dans toutes les directions, ni même pour l’étude de chaque vérité. La vérité de la révélation de Dieu, qui a pénétré dans mon coeur et qui dirige de plus en plus ses talents déjà sanctifiés et consacrés, m’a montré clairement que si je veux gagner le grand prix, il faut que j’y apporte toute mon attention, de même que ceux qui recherchent des récompenses terrestres doivent s’en préoc­cuper en conséquence. « Je fais une chose » [oubliant les choses qui sont derrière, oubliant mes premières ambitions comme étudiant, mes premières espérances comme citoyen romain et comme homme d’une instruction supérieure à la moyenne ; oubliant les attraits des sciences diverses et les lauriers qu’elles attribuent à ceux qui courent dans leurs voies] et tendant avec effort vers celles qui sont devant [gardant l’oeil de ma foi, de mon espérance, de mon amour et de mon attachement fixé sur l’offre sublime de l’héritage avec mon Seigneur dans la nature divine et dans la grande oeuvre du Royaume pour la bénédiction du monde], je cours droit au but pour le prix de l’appel céleste ». — Phil. 3 : 13,14.

EMOTION N’EST PAS SANCTIFICATION

Une grande confusion règne parmi les chrétiens concer­nant les témoignages ou les preuves de l’acceptation accor­dées par le Seigneur à ceux qui, dans l’Age présent, sont de fidèles sacrificateurs. Les uns attendent à tort une mani­festation extérieure telle que celle qui fut accordée à l’Eglise au début de la bénédiction de la Pentecôte (Voir vol. V, chap. IX.). D’autres s’attendent à ressentir intérieurement des sensa­tions de joie, attente, qui, si elle ne se réalise pas, provoque la déception et le doute pour toute la vie quant à leur acceptation par le Seigneur. Leurs espérances reposent, pour une grande part, sur les témoignages des frères qui ont fait l’expérience d’une telle exubérance. Il importe donc

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que tous apprennent que, nulle part, les Ecritures nous autorisent à de telles espérances : nous « sommes tous appelés pour une seule- espérance de notre appel », et à tous ceux qui acceptent les conditions de l’appel appar­tienent les mêmes promesses du pardon des péchés passés, du sourire encourageant du., Père, de sa faveur qui nous aide à courir et à obtenir le prix qu’il nous offre : la grâce suffisante au moment du besoin. Toutefois, les membres du peuple du Seigneur diffèrent grandement dans leur manière de recevoir une promesse quelconque ou toutes les promesses, soit matérielles soit spirituelles, qu’elles viennent de l’homme ou qu’elles viennent de Dieu. Certains sont plus vifs et plus émotifs que d’autres, et par consé­quent plus démonstratifs, tant par leurs gestes que par leurs paroles tout en décrivant les mêmes expériences. En outre, le comportement de l’Eternel à l’égard de ses enfants varie évidemment dans une certaine mesure. Pour autant que nous sachions, le grand Chef de l’Eglise, notre Seigneur Jésus, qui, à l’âge de trente ans, fit une entière consécra­tion de son tout jusqu’à la mort pour faire la volonté du Père, fut oint ou saint de l’Esprit saint sans mesure, ne fit aucune expérience d’un caractère exubérant. Pourtant, n’en doutons pas, il avait la certitude que sa conduite était la bonne, que le Père l’approuvait, et qu’il recevrait sa béné­diction quelles que soient les expériences qu’il devrait faire. Néanmoins, au lieu d’être transporté sur la cime de la joie, notre Seigneur fut conduit par l’Esprit dans le désert, et les premières expériences qu’il fit comme Nou­velle-Créature, engendrée de l’Esprit, furent celles d’une tentation extrême. Il fut permis à l’Adversaire de l’assaillir et de chercher à le dissuader de faire la volonté du Père en lui suggérant d’autres plans et d’autres expériences pour accomplir l’oeuvre qu’il était venu faire, des plans qui ne l’entraîneraient pas à mourir en sacrifice. Nous croyons qu’il en est ainsi pour certains des disciples du Seigneur au moment de leur consécration, et pendant un certain temps après leur consécration. Ils sont assaillis par des doutes et des craintes, par des suggestions de l’Adversaire contes‑

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tant la sagesse divine ou l’amour divin au sujet de la nécessité pour nous de sacrifier les choses terrestres. Ne nous jugeons point les uns les autres- sur de tels sujets, mais si quelqu’un peut se réjouir dans un transport de sentiments, que tous les autres qui se sont consacrés comme lui se réjouissent avec lui de son expérience. Si un autre, après s’être consacré, se trouve dans l’épreuve et cruellement assailli, que les autres sympathisent avec lui et qu’ils se réjouissent aussi en discernant combien son expérience est semblable à celle de notre Conducteur.

John et Charles Wesley, qui furent des hommes aimés de Dieu, étaient sans aucun doute des consacrés. Pourtant, si leurs conceptions touchant les résultats de la consécra­tion firent du bien à certains, elles firent dans une cer­taine mesure du mal à d’autres en créant une attente non scripturale que tous ne pouvaient pas expérimenter ; à ces derniers, elle causa donc un préjudice en les découra­geant. Ce fut une grande erreur de leur part de supposer et d’enseigner que la consécration au Seigneur signifiait dans tous les cas le même degré de démonstration exubé­rante. Ceux qui sont nés de parents chrétiens, élevés dans l’ambiance sanctifiante d’un foyer chrétien, instruits en ce qui concerne toutes les affaires de la vie, en accord avec la foi de leurs parents et avec l’instruction de la Parole de Dieu et qui, dans ces circonstances, ont toujours cherché à connaître et à faire la volonté de Dieu, ne doivent pas s’attendre lorsqu’ils atteindront l’âge de raison et qu’ils se consacreront personnellement au Seigneur, à ressentir la même joie débordante que pourrait expérimenter celui qui, jusqu’alors, aurait été un prodigue, un étranger et un inconnu pour les choses saintes.

La conversion de ce dernier signifierait un changement radical et un détournement vers Dieu de tous les courants et forces de la vie qui, antérieurement, s’en éloignaient vers le péché et l’égoïsme. Quant aux premiers, dont les sentiments, la révérence et le dévouement ont été, dès leur plus tendre enfance, orientés vers le Seigneur et sa droi ture par leurs parents pieux, ils ne pourraient pas sentir un

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tel changement, une telle révolution dans leurs sentiments et ne devraient pas s’attendre à rien de semblable. De telles personnes devraient discerner, que, enfants de parents croyants, elles ont été sous la faveur divine jusqu’au moment de leur responsabilité personnelle, et que leur acceptation personnelle à ce moment-là signifiait une pleine reconnaissance de leur soumission passée à Dieu et une entière consécration de tous leurs talents, facultés et influences pour le Seigneur, pour sa vérité et pour son peuple. Elles devraient se rendre compte que leur consécra­tion n’est que leur « service raisonnable » ; elles devraient apprendre par la Parole qu’ayant ainsi présenté complète­ment à Dieu leur nature humaine déjà justifiée, elles peuvent maintenant s’approprier à un degré beaucoup plus grand qu’auparavant les plus grandes et les plus précieuses promesses des Ecritures — celles qui n’appartiennent qu’aux consacrés et à leurs enfants. Si, en outre, il leur est accordé une connaissance plus grande du plan divin, ou même du début de ce plan, elles devraient considérer cela comme une preuve de la faveur divine envers elles en ce qui concerne le haut-appel de cet Age de l’Evangile, et devraient s’en réjouir.

L’expression de l’Apôtre : « Nous marchons par la foi et non par la vue » est applicable à toute l’Eglise de cet Age de l’Evangile. Le désir du Seigneur est de développer notre foi, que nous apprenions à nous confier en lui là où nous ne pouvons le suivre. Pour cela, il laisse nombre de choses dans une obscurité relative quant à la vue humaine ou au jugement humain, à seule fin que la foi puisse être développée d’une manière telle et à un degré tel que cela serait impossible si des signes et des prodiges étaient accordés à nos sens terrestres. Les yeux de notre enten­dement doivent être ouverts vers Dieu par les promesses de Sa Parole, par le discernement et la compréhension de la vérité, afin de nous apporter la joie de la foi en ces choses que nous ne voyons pas encore et que nous ne pouvons reconnaître d’une manière naturelle.

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L’Apôtre explique que même cette ouverture des yeux de notre entendement est une chose graduelle. Il prie pour ceux qui sont déjà dans l’Eglise de Dieu, qu’il appelle les « saints » ou les consacrés, afin que les yeux de leur enten­dement puissent être ouverts, qu’ils puissent avec tous les. saints (car aucun autre ne peut comprendre) saisir de plus en plus la longueur et la largeur, la hauteur et la proton-4 deur de la connaissance et de l’amour de Dieu. Cette pensée que les bénédictions spirituelles de la Nouvelle-Créature qui suivent sa consécration, ne sont pas tangibles à ses sens terrestres, mais seulement à sa foi, est illustrée dans les figures du Tabernacle, par le voile extérieur du premier « Saint » qui cache aux Lévites (types des justifiés) les objets sacrés qu’il contient et qui sont des types de vérités , plus profondes. Celles-ci ne peuvent être connues, ou appré­ciées, que par ceux qui pénètrent dans le Saint comme membres de la Sacrificature royale (Voir les Figures du Tabernacle des sacrifices plus excellents, p. 117.).

Il est fréquent que l’exubérance sentimentale que cet– tains ressentent à cause de leur tempérament, les aban­donne pour la même raison, mais l’expérience, la bénédiction et la joie qu’ils peuvent posséder perpétuelle­ment s’ils continuent à demeurer dans le Seigneur, s’ils continuent à marcher sur ses traces, sont les joies de la foi que ne peuvent troubler des nuages et des afflictions terrestres ; ces joies, Dieu veut qu’elles ne soient jamais obscurcies dans les questions spirituelles, sauf peut-être momentanément comme ce fut le cas de notre Seigneur quand, sur la croix, il s’écria : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Prenant la place d’Adam condamné, il était nécessaire que notre Maître goûtât à toutes les expériences d’Adam en tant que pécheur, ne fût-ce qu’un instant. Et qui peut dire si des moments aussi difficiles ne seront pas permis aux plus dignes des disciples de l’Agneau ? Cependant, de telles expériences ne seraient pas permises pour longtemps, et l’âme qui se confierait en l’Éternel dans ces sombres moments, serait abondamment récompensée pour l’exercice de sa foi et de sa confiance

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lorsque le nuage aurait disparu et que le soleil de la pré­sence de l’Eternel brillerait de nouveau.

Le poète suggère une cause différente pour une obscurité partielle dans les vers suivants :

« Que jamais brouillard de la terre

A mes yeux ne cache tes traits. »

Les nuages qui s’interposent entre les enfants de Dieu pleinement consacrés et leur Père céleste et leur Frère Faîné, naissent ordinairement de la terre. Ils proviennent du fait que nous permettons à nos affections d’être attirées par des choses terrestres au lieu de les établir sur les choses d’en haut, ou bien que nous négligeons notre voeu de consécration, que nous négligeons de nous dépenser et d’être dépensés dans le service du Seigneur, de déposer notre vie pour les frères, ou de faire du bien à tous les hommes comme nous en avons l’occasion. A de tels moments, nos yeux étant attirés loin du Seigneur et de sa direction, les nuages commencent à s’amonceler rapi­dement, et en peu de temps, la clarté du soleil de la com­munion, de la foi, de la confiance et de l’espérance est sensiblement obscurcie. C’est une période où l’âme est malade et troublée. Dans sa bienveillance, le Seigneur permet de telles afflictions mais ne nous retranche pas de sa faveur. S’il nous cache sa face, c’est seulement pour nous permettre de mieux saisir combien solitaire et peu satisfaisante serait notre condition si nous n’avions pas la lumière du soleil de sa présence qui illumine notre sentier et fait que tous les fardeaux de la vie semblent légers ; comme le poète l’a encore si bien exprimé dans ces vers :

« Joyeux de contempler sa face, Mon tout à Jésus Christ soumis, Aucun plaisir, aucune place, Ne peut détourner mon esprit. Béni par son amour durable, Un palais serait sans valeur, La prison, un lieu désirable Si j’y suis avec mon Sauveur ».

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« QUI GUERIT TOUTES TES MALADIES »

« Mon âme, bénis l’Eternel, et n’oublie aucun de ses bienfaits. C’est lui qui pardonne toutes tes iniquités, qui guérit toutes tes infirmités, qui rachète ta vie de la fosse, qui te couronne de bonté et de compassions, qui rassasie de biens ta vieillesse ; ta jeunesse se renouvelle comme celle de l’aigle ». — Ps. 103 : 2-5 D.

Si l’Eternel permet que de telles maladies, auxquelles nous venons de faire allusion, frappent les Nouvelles-Créatures, il se tient prêt à les guérir dès que ces Nouvelles-Créatures reviennent à l’attitude de coeur convenable. Il faut s’approcher du trône de la grâce céleste dès qu’il s’agit d’une telle maladie de l’âme (d’un tel affaiblissement de la Nouvelle-Créature), afin que la vie spirituelle, la vitalité et la santé puissent retourner à la lumière de la faveur divine. L’Apôtre nous exhorte ainsi : « Approchons-nous donc avec confiance [avec courage] du trône de la grâce ; afin que nous recevions miséricorde et que nous trouvions grâce pour [avoir du] secours au moment opportun » (Héb. 4: 16). Toutes les Nouvelles-Créatures ont fait des expériences à cet égard ; celles qui sont bien exercées par elles se fortifient de plus en plus dans le Seigneur et dans la puissance de sa force ; ainsi, même leurs chutes et leurs faiblesses (leur nécessité d’appeler à l’aide et de s’appuyer par la foi sur le bras de l’Eternel) sont pour elles des moyens de bénédiction spirituelle par lesquels elles croissent comme elles ne le pourraient faire si elles étaient exemptes d’épreuves et de difficultés, si l’Eternel ne leur retirait sa faveur de leur coeur quand elles deviennent froides ou surchargées ou négligentes au sujet de leurs pri­vilèges spirituels. Chaque fois que la Nouvelle-Créature sent le besoin de rechercher miséricorde et secours, elle se souvient de nouveau que l’oeuvre de réconciliation du Rédempteur est nécessaire ; elle se rend compte que le sacrifice de Christ non seulement suffit pour les péchés passés (pour le péché d’Adam et pour nos propres fautes personnelles jusqu’au moment où nous sommes venus au Père par le mérite du Fils), mais qu’en outre, sa justice

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par son unique sacrifice accompli pour tous, couvre toutes nos fautes mentales, morales et physiques commises involontairement. Ainsi, la Nouvelle-Créature se souvient sans cesse pendant tout son cheminement sur l’étroit sen­tier qu’elle fut rachetée à prix, celui du précieux sang de Christ ; ses expériences, même dans ses échecs, l’attirent continuellement plus près du Seigneur parce qu’elle apprécie à la fois son oeuvre passée comme Rédempteur et son oeuvre actuelle comme Aide et Libérateur.

Beaucoup de Nouvelles-Créatures, cependant, n’ont pas appris comment agir avec ces maladies ou malaises de l’âme. Elles ont plutôt tendance à se dire : « J’ai encore failli. Je ne peux pas m’approcher du trône de la grâce céleste avant d’avoir démontré au Seigneur mes bonnes intentions par une victoire. » Ainsi remettent-elles à plus tard ce par quoi elles devraient commencer. Cherchant à gagner la victoire par leurs propres forces, avec leur esprit harassé par leurs faiblesses antérieures, elles ne sont pas dans une condition favorable pour « combattre le bon combat de la foi » ni contre leur propre chair, ni contre l’Adversaire ; aussi la défaite est-elle presque certaine, et avec elle les Nouvelles-Créatures en viendront graduelle­ment à cesser de faire appel à l’Eternel et de se soumettre de plus en plus aux nuages qui interviennent pour leur cacher l’éclat du soleil de la faveur divine. Petit à petit, elles en viendront à estimer que dans leur cas, ces nuages sont inévitables.

C’est tout le contraire qu’on devrait faire : Dès que l’on a discerné avoir manqué soit en paroles, soit en actes, soit en actions et que l’on s’est efforcé de réparer le tort commis à autrui dans toute la mesure du possible, il faut aller promptement au trône de grâce dans la foi, sans douter. Nous ne devons pas penser que notre Seigneur désire nous trouver en défaut ou qu’il est enclin à nous juger durement ; au contraire, nous devons nous souvenir que sa bonté et sa miséricorde sont si grandes qu’il avait décidé de pourvoir à une rédemption alors que nous étions encore des pécheurs. Assurément, après que nous sommes

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devenus ses enfants et que nous avons été engendrés de l’esprit, que nous cherchons (en trébuchant malgré nos meilleurs efforts) à marcher dans ses voies selon l’esprit et non selon la chair, son amour pour nous dans de telles circonstances doit abonder bien plus encore que lorsque nous étions « des enfants de colère comme les autres ».

Nous devons nous souvenir que « comme un père [ter­restre] a compassion de ses enfants, l’Eternel a compassion de ceux qui le craignent [révèrent] ». Nous devons considérer nos meilleurs amis terrestres, leur sympathie, leur amour et leur compassion, et si, par analogie, nous consi­dérons Dieu, nous constatons qu’il est bien meilleur et plus fidèle que la meilleure même de ses créatures. C’est une telle foi — une telle confiance — qu’il demande, et il la récompense. Tous ceux qui, au début, avaient assez de foi pour venir à l’Eternel, ont assez de foi pour venir à lui jour après jour avec leurs épreuves, leurs difficultés et leurs manquements, s’ils le veulent. S’ils permettent aux nuages de s’interposer et déclinent l’invitation de la Parole à s’approcher du trône de grâce pour rétablir la paix et l’harmonie, ils finiront par être comptés comme indignes d’occuper une place parmi la classe spéciale que l’Eternel est en train de choisir. « Ce sont là les adorateurs que le Père demande » — ceux qui l’aiment et se confient en lui. « Sans la foi il est impossible de plaire à Dieu. » « C’est ici la victoire qui a vaincu le monde, [savoir] notre foi. » — Jean 4 : 23 ; Héb. 11 : 6 ; 1 Jean 5 : 4.

Naturellement, il y a des difficultés sur le chemin, mais le Seigneur pourvoit aux secours et aux conseils néces­saires, à la fois par sa Parole et par les frères qu’il a « placés » dans le corps à cette fin ( 1 Cor. 12 : 18). C’est M une assistance, par exemple, de comprendre exactement où se trouve l’erreur dont on est victime, comme dans le cas indiqué plus haut, de discerner qu’en retardant notre visite au trône de grâce pour obtenir miséricorde, jusqu’à ce que nous puissions apporter dans nos mains de quoi nous justifier, c’est montrer que nous n’apprécions pas pleinement la grande leçon que Dieu nous enseigne depuis

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des siècles, à savoir que nous sommes tous imparfaits, et que nous ne pouvons pas faire les choses que nous vou­drions faire ; c’est pourquoi il était nécessaire que le Rédempteur vînt afin de nous relever. Celui qui cherche à se justifier tente l’impossible, et plus tôt il l’apprend, mieux cela vaut. Nos comptes avec l’Eternel doivent être tenus tous les jours, que la difficulté affrontée soit grande ou petite ; si le coeur du consacré est très sensible et habitué à une communion continuelle avec l’Eternel, le consacré trouvera une bénédiction à s’approcher prompte­ment du trône de grâce aussitôt que s’élèvera n’importe quelle difficulté, sans même attendre la fin du jour pour le faire. A aucun prix on ne doit la remettre au lendemain, alors que le trône de grâce nous est ouvert à tout moment ; négliger cela, c’est montrer une disposition contraire à celle que la Parole de l’Eternel inculque.

La difficulté que certains expérimentent est, qu’après ètre bien venus au trône de grâce, ils ne discernent pas la bénédiction qu’ils recherchent, savoir : le pardon des péchés et la réconciliation avec le Père. Cette difficulté peut avoir l’une des trois causes suivantes : (1) peut-être manquent-ils de foi, et comme l’Eternel agit au temps pré­sent selon la foi, on ne peut rien obtenir sans elle. « Qu’il vous soit fait selon votre foi. » (2) peut-être n’ont-ils pas réparé le tort qu’ils confessent avoir commis, fait amende honorable à l’égard de celui à qui ils ont causé préjudice ; ou bien, si la transgression a été faite contre l’Eternel, peut-être cherchent-ils à obtenir la paix sans s’être confessés à Lui et sans demander son pardon. (3) En bon nombre de cas de ce genre que nous avons pu observer, les suppliants n’avaient jamais fait une consécration authentique à l’Eternel ; ils cherchaient la paix et la joie divines et la lumière du soleil de sa faveur, c’est-à-dire les bénédictions représentées par la lumière du Chandelier d’or et par les Pains de proposition du Tabernacle, alors qu’en réalité ils se trouvaient toujours en dehors de ces choses, en dehors de la consécration, en dehors par consé-1 quent de la Sacrificature royale, n’étant simplement que

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des Lévites qui, jusque là, ont reçu en vain la grâce ou , privilège spécial du temps présent.

Le vrai remède au manque de foi serait de la cultiver par l’étude de la Parole de Dieu, dans la méditation de la bonté divine passée et présente, et en s’efforçant de dis­cerner qu’il est miséricordieux, « au delà » de tout ce que nous aurions pu demander ou penser. Dans le second cas, le remède consisterait à présenter promptement et sans réticence, ses excuses, et dans toute la mesure du possible à réparer le tort causé ou à dédommager la victime ; et ensuite à retourner au trône de grâce en pleine assurance de foi. Quant au remède pour le troisième cas, il s’agirait de faire la pleine consécration que l’Eternel requiert de la part de tous ceux qui veulent jouir des privilèges et arrangements spéciaux de cet Age de l’Evangile.

Il nous faut maintenant examiner une autre classe de consacrés : celle de consacrés malades spirituellement. Ceux-ci, apparemment justifiés par la foi et sincères dans leur consécration, paraissent faire peu ou pas de progrès dans l’assujettissement de leur chair. En vérité, dans cer­tains cas, il semblerait que leur foi dans la bonté et la miséricorde de Dieu, desserrant les freins de la crainte, les ont laissés plutôt plus exposés à la tentation à cause des faiblesses de la chair qu’ils ne l’étaient tout d’abord, lors­qu’ils connaissaient moins l’Eternel. Leurs expériences sont très pénibles, non seulement pour eux-mêmes, mais aussi pour toute la famille de la foi avec laquelle ils viennent en contact ; leur vie semble être une suite d’échecs et de repentances, certains de ces échecs étant dus à des inconséquences pécuniaires, d’autres à des délits moraux et sociaux.

Quel est le remède à cet état de choses ? Nous répondons que de telles personnes devraient être clairement informées que la Nouvelle-Création ne sera pas composée de ceux qui conviennent simplement de renoncer à eux-mêmes, de se sacrifier quant aux choses terrestres et de marcher non selon la chair mais selon l’Esprit, mais de ceux qui, à cause de la fidélité dans leur effort volontaire à garder [ou

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observer — Trad.] cette alliance, seront estimés vainqueurs par celui qui lit dans les coeurs. Ils devraient être instruits dans la vraie manière d’agir pour tous les consacrés : étant affranchis par le Fils, ils devraient être si désireux d’obte­nir toutes les bénédictions découlant de la faveur divine qu’ils voudraient devenir volontairement des esclaves [ou serviteurs — Trad.] — en s’imposant à eux-mêmes cer­taines restrictions, certaines limites, une certaine obligation concernant leurs paroles, leur conduite, leurs pensées ­et en désirant ardemment, par la prière, l’assistance de l’Eternel qu’il leur a promise ainsi que l’exprime l’Apôtre : « Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans l’infirmité » (D.). Chaque fois qu’ils se rendent compte  qu’ils ont péché, ils doivent non seulement faire amende honorable envers ceux qu’ils ont offensés, mais en faire la confession à l’Eternel, et par la foi, obtenir son pardon ; ils doivent promettre d’être plus prudents à l’avenir, et augmenter les restrictions de leurs propres libertés tou­chant le genre de faiblesse manifesté par leur dernier échec.

Ainsi veillant et priant, mettant une garde aux actions et aux paroles dans leur vie, amenant « toute pensée cap­tive » à la volonté de Dieu en Christ (2 Cor. 10 : 5), il ne faudra sûrement pas longtemps pour qu’ils puissent s’assu­rer et assurer les frères également de la sincérité de leur coeur, et pour qu’ils puissent marcher dans la vie avec tant de circonspection que tous puissent être capables de dis­cerner non seulement qu’ils ont été avec Jésus, mais aussi qu’ils ont appris de lui, qu’ils ont cherché et employé son assistance pour obtenir des victoires sur leurs faiblesses. Le cas de ces frères ou de ces soeurs semble être ce que l’Apôtre appelle « marcher dans le désordre », et non selon l’exemple du Seigneur et des apôtres. Dans un autre chapitre, nous verrons les instructions que donne le Sei­gneur au sujet de la manière dont devraient être traités par les frères ceux qui sont faibles dilms la chair et qui jettent le déshonneur et le discrédit I sur la cause du Seigneur.

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Remarquons toutefois, que tant qu’ils donnent la preuve certaine de repentance à cause de leur mauvaise conduite, et du désir de leur coeur d’aller dans le droit chemin et de garder la foi et la confiance en l’Eternel, on doit les estimer comme des frères. Cependant, il peut être néces­saire de ne leur témoigner qu’une amitié réservée, tant qu’ils n’ont pas donné quelque marque extérieure, tan­gible, du pouvoir de la grâce dans leur coeur produisant la contrainte de leurs faiblesses charnelles. Néanmoins, il faut continuer à les encourager à croire que l’Eternel est très miséricordieux envers ceux qui se confient en lui et, qui, de tout leur coeur, désirent marcher dans ses voies ; mais on ne peut les encourager à espérer être estimés dignes de faire partie de la classe des vainqueurs, à moins qu’ils deviennent si ardents dans leur zèle pour la justice que leur chair en arrive à montrer par quelque preuve convaincante qu’elle est soumise au Nouvel Entendement.

Nous en avons vu quelques-uns, parmi le peuple consacré de l’Eternel, qui étaient [spirituellement — Trad.] maigres et affamés, désirant ardemment une pleine communion avec lui, mais manquant de l’instruction nécessaire pour savoir comment l’obtenir et la conserver. Il est bien vrai qu’ils avaient la Bible, mais leur attention en était détour­née, et ils avaient appris à s’attendre davantage à des ins­tructeurs et à des catéchismes, etc., à courir après les traditions des hommes et non après la Mentalité [« Mind » — Trad.] ou l’Esprit de Dieu ; c’est pourquoi ils manquaient de la nourriture spirituelle convenable. Le résultat a été que le formalisme ne les a pas satisfaits sans pour cela qu’ils aient appris comment s’approcher de l’Eternel de tout leur coeur, parce qu’ils ne connaissaient pas sa bonté et les richesses de sa grâce dans le Christ Jésus, ni le grand plan de salut dont le terme est proche pour le monde, ni l’appel de l’Église à la Nouvelle-Nature. Cette condition d’inanition nécessite, en tout premier lieu, le pur « lait non frelaté de la Parole », et ensuite la « nourriture solide » de la révélation divine. Il ne faut pas mépriser ni négliger

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cette catégorie de personnes même si, après s’être rendu compte du vide des églises en général, elles ont été portées à chercher quelque chose d’autre pour satisfaire leur coeur affamé, voire même certaines distractions du monde, etc. Nous avons connu certaines personnes de cette classe qui en étaient arrivées à une indifférence pour les choses spiri­tuelles après avoir vainement essayé de trouver dans diverses directions de quoi satisfaire les besoins de leur coeur ; pourtant, ayant reçu la « Vérité présente », elles se sont développées d’une manière des plus remarquables dans les grâces spirituelles et la connaissance. Nous croyons qu’il existe bon nombre de telles personnes dans les diverses dénominations, et que c’est le privilège de ceux qui ont reçu la lumière de la Vérité présente de leur donner un coup de main pour sortir des ténèbres et entrer dans la merveilleuse lumière, pour sortir de l’état de famine spirituelle en celui d’une surabondance de grâce et de .vérité. Cependant, pour être employé par l’Eternel à les

bénir, il est nécessaire que tant la sagesse que la grâce qui viennent d’en-haut, soient recherchées dans la Parole et qu’elles soient exercées avec douceur, fidélité et persis­tance.

LA JUSTIFICATION A L’ESSAI PRECEDE LA SANCTIFICATION.

Nous avons déjà indiqué que la justification [à l’essai ­Edit.] n’est pas simplement un assentiment mental au fait que Christ est mort comme Rédempteur de l’homme et que certaines bénédictions de réconciliation avec Dieu furent ainsi assurées à la race, mais que, en outre, pour devenir un croyant justifié, cela implique un certain degré de consécration. Une telle justification implique une recon­naissance du fait que le péché est foncièrement mauvais (Rom. 7: 13), et un désir de s’en séparer, d’être libéré de sa puissance aussi bien que de son châtiment — un désir, donc, d’être juste en accord avec le juste Créateur et avec

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toutes les lois de la justice. Elle implique en outre que le croyant a pris dans son entendement, dans sa volonté, la „détermination d’exercer la droiture (« righteousness ») dans toutes les affaires de la vie. La foi au Rédempteur, accom­pagnée par une telle consécration, apporte la justification [à l’essai — Edit.], mais n’implique pas de sacrifice. Dieu a le droit d’exiger que toutes ses créatures approuvent la droiture et haïssent l’iniquité ; sinon il les considère comme étant pour lui des étrangers — ses ennemis. Or, Dieu n’exige pas que nous sacrifiions notre vie à son service, ni pour n’importe quelle autre cause. Le sacrifice, selon les Ecri­tures, est donc un acte volontaire non exigé par la loi, même si, selon la déclaration de l’Apôtre, c’est un « culte raison­nable », et s’il nous y engage vivement : « Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à présenter vos corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu [ce qui est] votre service intelligent. » — Rom. 12 : 1 — D.

Pour certains, une consécration avec sacrifice peut suivre de très près leur foi en l’Eternel et leur désir de marcher dans les sentiers de la justice [droiture — Trad.] ; mais il faut qu’elle les suive ; elle ne peut pas les précéder, car ­ainsi que nous l’avons déjà vu — il faut que nous soyons [au moins] justifiés [à l’essai — Edit.] par la foi avant que nous puissions avoir quoi que ce soit à offrir à Dieu qu’il puisse accepter sur son autel comme co-sacrifice avec celui de notre Rédempteur. D’autres atteignent cette condition de justification et la maintiennent quelque temps avant d’avoir même la pensée d’une complète consécration, ou du sacrifice des intérêts terrestres pour l’Eternel et pour sa cause. Cepen­dant, dans les conditions actuelles, ceux qui prennent la voie de la justification, le sentier de la droiture, le chemin de l’accord avec Dieu n’iront pas très loin dans ce sentier sans rencontrer de l’opposition, soit de l’intérieur d’eux-mêmes, soit de la part du monde ou de l’Adversaire.

Ils trouvent que le sentier de la droiture monte graduel­lement, en devenant plus abrupt, plus difficile. S’ils veulent continuer à suivre ce sentier de la droiture au milieu des conditions présentes du péché, cela leur coûtera finalement

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le sacrifice de leurs intérêts terrestres, de leurs ambitions !terrestres, de leurs amitiés terrestres, etc. Nous sommes ici à la croisée des chemins : celui qui monte et conduit à la gloire, à l’honneur, à l’immortalité, on ne peut le prendre qu’en passant par la porte basse de l’humilité, de l’abnéga­tion et du sacrifice de soi. Une fois qu’on y est engagé, on trouvera que c’est là un chemin raboteux dans lequel, toute­fois, les esprits invisibles servent en aidant les pèlerins, et dans lequel çà et là brillent les miséricordieuses promesses de Christ, le Conducteur, pour les encourager, les assurant que Sa grâce leur suffit et qu’il les aidera jusqu’au bout du voyage ; leur persévérance prouvera que toutes choses concourent ensemble pour leur plus grand bien : leur admis­sion finale comme membres de la Nouvelle-Création et leur participation à l’oeuvre glorieuse du Royaume millénaire. A cette porte — qui signifie pleine consécration même jusqu’au sacrifice — jusqu’à la mort — bon nombre de croyants justifiés [à l’essai – Ed.] s’arrêtent assez longtemps avant d’entrer, comptant le prix, écoutant la voix de la Parole qui les invite et qui, par ses bonnes assurances, fortifie leur coeur avant qu’ils entreprennent le voyage.

En dehors de cette porte, il y a de nombreux chemins détournés par lesquels bon nombre de ceux qui sont arrivés jusque-là ont cherché, mais en vain, à trouver une voie plus facile pour arriver à la gloire, à l’honneur et à l’immortalité. Il y a des centaines de ces chemins détournés ; certains montent un peu et impliquent un certain sacrifice de soi ; d’autres fléchissent et descendent de plus en plus vers les faveurs et les espérances du monde. Pourtant, on ne peut trouver dans aucun de ces chemins détournés les promesses qui inspirent ceux-là seuls qui entrent par la porte basse du sacace et vont sur le « sentier étroit » de la communion avec leur Seigneur, en renonçant à leurs ambitions terrestres pour obtenir l’association intime avec Christ Jésus dans la gloire à venir.

La joie et la paix viennent à partir du moment où l’on a foi en l’Eternel, où l’on accepte la réconciliation qu’il offre, où l’on prend la résolution de pratiquer la ‘droiture et de

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fuir le péché. Cette joie et cette paix sont complètes jusqu’à ce que la porte basse qui conduit au chemin étroit soit franchie, mais lorsque la recherche de la droiture exige le renoncement à soi et le sacrifice de soi, et que ce sacrifice n’est pas accompli, que l’on ne franchit pas la porte basse, alors la paix et la joie de la faveur divine sont obscurcies. Elles ne seront pourtant pas retirées complètement pour un temps, alors que le croyant justifié [le croyant sincère — Edit.] cherche d’autres voies de servir la droiture qu’il aime toujours, alors qu’il apprécie toujours la faveur divine mais qu’il se tient en arrière et refuse en négligeant de franchir la porte basse. La plénitude de la joie et de la paix ne peut être le partage de ceux qui agissent ainsi, car ils se rendent très bien compte qu’une pleine consécration de chacune de leurs facultés à l’Eternel ne serait qu’un « service raison­nable », qu’une reconnaissance raisonnable pour les faveurs divines déjà reçues, le pardon des péchés.

Beaucoup gardent cette attitude pendant de longues ) années, tandis que d’autres s’égarent dans les voies du monde. Personne ne peut même devenir un candidat à la Nouvelle-Création s’il ne franchit la porte basse du sacrifice de soi. Pendant bien longtemps, l’Eternel ne leur retire pas les privilèges spéciaux qui ne leur sont accordés que pour les conduire à la porte basse ; néanmoins, en ne la franchis­sant pas, ils confessent en fait qu’ils ont « reçu la grâce de Dieu [le pardon des péchés et l’acheminement jusqu’à cette porte] en vain », car étant parvenus à cette condition, ils refusent ou négligent de profiter de la « seule espérance de notre appel ». L’Eternel pourrait fort bien leur dire : « Je vous retire immédiatement tous les privilèges spéciaux de toute espèce. Vous n’étiez pas plus dignes de ma faveur que le reste du monde ; dorénavant, vous aurez les mêmes privi­lèges et occasions que ceux que j’ai l’intention d’étendre à toute l’humanité durant l’Age millénaire ; mais vous n’aurez de moi ni privilèges, miséricordes, soins, attention, etc., spé­ciaux dans la vie présente, ni préférence dans la vie à venir. Cependant, il ne le fait pas tout de suite et use d’une longue patience à l’égard de beaucoup.

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Les grandes et précieuses promesses de la Parole de l’Eter­nel, comme celle par exemple qui nous assure que « toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu », ne s’appliqueront qu’à ceux qui ont été favorisés par Dieu, conduits à la porte basse du sacrifice’de soi qu’ils ont franchie avec joie, car ce sont ceux-là seulement qui aiment Dieu au suprême degré, qui l’aiment plus qu’eux-mêmes. « Car toutes choses sont à vous [à eux] et vous à Christ, et Christ à Dieu » [1 Cor. 3 : 22]. Ils sont entrés à l’école de Christ, et toutes les instructions, tous les encouragements et toutes les disciplines de la vie seront dirigés en consé­quence, pour leur préparation définitive en vue du Royaume. Toutefois ces leçons, ces instructions et ces bénédictions ne sont pas pour ceux qui refusent d’entrer à l’école, qui refusent de soumettre leur volonté à celle du grand Ins­tructeur.

A proprement parler, ceux qui reçoivent la grâce de Dieu en vain n’ont aucune raison valable de s’approcher de l’Eter­nel, même par la prière. Pourquoi, en effet, pourrait-on espérer recevoir des soins et des privilèges spéciaux de l’Eternel, alors qu’on néglige de répondre convenablement aux bénédictions déjà reçues? Doit-on raisonner en ce sens que puisqu’on a déjà reçu de l’Eternel une bénédiction de sagesse et de justification [à l’essai — Edit.], l’Eternel serait en conséquence tenu d’accorder d’autres grâces ? Ne devrait-on pas plutôt se dire qu’ayant déjà reçu ces bénédic­tions de l’Eternel en plus de la faveur générale accordée jusqu’ici à la race rachetée, on a déjà reçu plus que sa part ? Que refusant de continuer en accord avec la volonté de l’Eternel, on devrait plutôt s’attendre à ce que d’autres grâces -et faveurs divines allassent à ceux qui, jusqu’ici, n’avaient pas été si grandement privilégiés et qui, par consé­quent, n’avaient au même point, dédaigné l’offre gracieuse de l’Eternel ? Pourtant l’Eternel est rempli de pitié et de grande miséricorde, c’est pourquoi il nous est possible d’espé­rer qu’aussi longtemps que quelqu’un demeure dans l’atti­tude de la foi, l’Eternel ne le rejettera pas complètement.

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Quel serait le remède pour ceux qui se trouvent dans cette al titude et qui désirent être entièrement à l’Eternel et méri­I er pleinement ses faveurs ? Nous répondons qu’ils devraient faire une entière consécration d’eux-mêmes à l’Eternel en lui abandonnant leur volonté touchant toutes choses : leurs aspirations, leurs espérances, leurs perspectives, leurs. moyens et même leurs affections terrestres, tout devrait être abandonné à l’Eternel. En échange, ils devraient accepter, comme loi de leur existence et comme règle de leur future conduite, la direction de sa Parole, de son Esprit et de ses moyens providentiels, assurés que tout concourra non seu­lement à de plus glorieux résultats en ce qui concerne la vie à venir, mais aussi à de plus grandes bénédictions du coeur dans la vie présente.

Comment feront-ils cela ? Nous répondons que cela devrait être fait de tout coeur, avec vénération, dans la prière : le contrat devrait être fait d’une manière définitive avec l’Eter­nel, et si possible, à haute voix ; la grâce, la miséricorde et la bénédiction divines devraient être demandées, étant l’aide nécessaire dans l’accomplissement de ce sacrifice.

Et que devraient faire ceux qui « soupirent après Dieu » et qui, cependant, ne se sentent pas complètement prêts à se rendre entièrement à sa volonté ? Nous répondons qu’ils devraient aller à l’Eternel en prière sur ce sujet, lui deman­der sa bénédiction sur l’étude de la Vérité afin qu’ils puissent de plus en plus se rendre compte, en premier lieu, que le service dû à Dieu est raisonnable ; en second lieu que la bénédiction qui en résulte est certaine, et en troisième lieu, que l’Eternel est fidèle dans l’accomplissement de toutes les bienveillantes promesses qu’il a faites à la classe qui se sacrifie, de l’aider et de la fortifier. Ils devraient demander également que l’Eternel les rende capables de peser et d’éva­luer exactement les choses terrestres, afin qu’ils puissent discerner, et si nécessaire, expérimenter combien sont tran­sitoires et peu satisfaisantes toutes les choses associées à l’égoïsme du temps présent et les choses que l’esprit de l’homme naturel désire, afin qu’ils puissent être ainsi capa­bles de faire une consécration et d’apprécier le privilège de

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mettre son affection sur les choses d’en haut et non sur celles d’en bas, de sacrifier les dernières pour les premières.

Une autre question se pose ici : étant donné que le « haut-appel » a pris fin et que, par conséquent, celui qui se consacre ne peut avoir la pleine assurance qu’il a une occasion favo­rable d’obtenir le prix de la nouvelle-nature et de sa gloire, de son honneur et de son immortalité, quelle différence cela peut-il faire quant à la consécration ? Nous répondons que cela ne peut pas faire de différence, car la consécration est en somme la seule ligne de conduite raisonnable et conve­nable pour les enfants de Dieu : une pleine consécration, et rien de moins, sera exigée de tous ceux qui voudront vivre et jouir des bénédictions de l’Age millénaire. Quant aux occa­sions favorables et aux récompenses qui en résulteront, nous avons déjà indiqué que, selon notre compréhension, beau­coup seront encore admis aux privilèges du « haut-appel » pour prendre les places de ceux qui sont déjà consacrés mais qui ne « courront pas de manière » à obtenir le prix et qui, par conséquent, seront exclus de la course. Cepen­dant, nous pouvons être certains que personne ne sera admis à jouir de ces privilèges si, au préalable, il n’a pas franchi cette porte basse de la consécration et du sacrifice.

Il a été probablement vrai de tous ceux qui ont franchi la porte basse, qu’ils n’ont pas vu clairement ni compris entièrement les grandes et riches bénédictions que Dieu a en réserve pour sa fidèle Nouvelle-Création ; tout d’abord, ils ont compris simplement le service raisonnable, et par la suite ils ont appris davantage la longueur, la largeur, la hauteur et la profondeur de la bonté de Dieu et les privi­lèges de leur haut-appel. Ainsi en est-il de ceux qui entrent maintenant [écrit en 1904 — Trad.] : ils ne peuvent apprécier pleinement les choses célestes, spirituelles tant qu’ils n’ont pas accepté d’accomplir leur service raisonnable dans une pleine consécration. Et nous pouvons être certains que qui­conque se consacre et accomplit un entier sacrifice de soi dans l’intérêt de la cause du Seigneur, après que la classe céleste sera complète, trouvera que l’Eternel dispose encore, pour les donner, d’abondantes bénédictions de quelque autre

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genre ; et que toutes ses bénédictions sont pour de tels consacrés qui ont fait le sacrifice d’eux-mêmes. Il est pos­sible qu’ils puissent être compris avec les Anciens Dignes qui avaient cette disposition au sacrifice qui plaît à Dieu, avant le commencement du « haut-appel ».

CONCEPTIONS ERRONEES DE LA SANCTIFICATION

En considérant le désordre général des idées parmi les chrétiens au sujet du plan divin, et de l’appel à la justifi­cation et à la sanctification adressé par les Ecritures, on ne doit pas s’étonner qu’une confusion importante prévale. Une certaine vue erronée (soutenue, il est vrai par une pro­portion comparativement petite des enfants de Dieu, mais à leur grand dommage personnel) consiste à prétendre à la sainteté et à la perfection réelles. C’est ainsi qu’on entend parfois certains de ses partisans déclarer qu’ils « n’ont pas péché depuis des années », etc. Ceux-là trouvent leurs homo­logues dans les pharisiens du temps de Jésus qui « se per­suadaient qu’ils étaient justes et ne faisaient aucun cas des autres », et qui, ayant le sentiment de cette propre jus­tice, ne faisaient aucun cas des privilèges et des grâces que le Seigneur leur préparait dans son oeuvre rédemptrice.

Néanmoins, ces soi-disant « gens de la sainteté » et « sans péché » ont, à cause de cette erreur et à un degré impor­tant, leur esprit détourné de la foi dans le Seigneur — foi en son oeuvre rédemptrice — confiance dans le mérite de son sacrifice, etc. ; pourquoi, en effet, devraient-ils reposer sur son mérite ou sa grâce si, eux-mêmes, peuvent garder et gardent d’une manière parfaite la loi divine ? L’une des difficultés qui les amène à cette position est un manque de révérence de leur part pour l’Eternel, et une autre est la trop haute appréciation qu’ils ont d’eux-mêmes. S’ils révé­raient convenablement l’Eternel, ils discerneraient sa gran­deur, sa majesté, et comme son idéal de sainteté, la perfec­tion de son propre caractère, tandis qu’une juste estimation d’eux-mêmes les convaincrait rapidement (comme elle le fait pour d’autres) qu’ils sont loin d’atteindre l’idéal divin en paroles, en actions et en pensées.

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Une autre classe de ces soi-disant « gens de la sainteté » ne va pas si loin pour se prétendre être sans péché, mais tout en reconnaissant son imperfection, elle prétend à la sainteté, à l’entière sanctification, etc. puisqu’elle cherche à éviter le péché — à vivre sans péché, etc. Comme nous l’avons déjà montré, nous sommes pleinement d’accord avec la pensée que tous les vrais consacrés doivent éviter le péché dans toute la mesure de leur capacité. L’erreur de ceux que nous désapprouvons est qu’ils considèrent l’action d’éviter le péché comme étant le seul objet, le seul but de leur consécration. Ce faisant, ils se méprennent complètement sur ce sujet : aucune créature de Dieu n’a jamais eu le droit de pécher, et par conséquent, s’abstenir de pécher — de faire ce que l’on n’a pas le droit de faire — ne pourrait en aucun sens être appelé un « sacrifice », ni être considéré comme tel. La Parole de Dieu ne nous invite nulle part à sacrifier des péchés. Ces chers amis, dont la consé­cration se limite à éviter le péché, ne font en réalité que ce que tous les justifiés doivent faire ; en réalité, ils n’ont pas encore franchi la porte basse du sacrifice de soi, lequel signi­fie l’abandon de ces choses qui sont justes, légales et conve­nables, c’est-à-dire le renoncement volontaire à ces choses afin que nous puissions mieux servir l’Eternel et sa cause.

CHRIST FAIT POUR NOUS, REDEMPTION

Le terme rédemption est employé ici dans le sens de délivrance, salut — comme le résultat de l’oeuvre rédemp­trice — celui d’une rançon, ou d’un prix correspondant donné. La pensée contenue dans ce terme nous transporte à l’acte final de la victoire de l’Eglise. à la condition de pleine naissance de la Nouvelle-Création ; il est vrai que, dans notre texte, on peut très à propos l’appliquer également aux déli­vrances intermédiaires et imprévues des fidèles tout Pu long du chemin étroit pour aboutir au salut « jusqu’à l’achè­vement » [Héb. 7 : 25] dans la gloire, l’honneur et l’immortalité de la Première Résurrection.

L’Apôtre nous assure que le sacrifice de notre Seigneur a obtenu pour nous la « rédemption éternelle », achevé une

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délivrance éternelle hors de [« from » — Trad.] l’esclavage du péché, et de son châtiment — la mort — (Héb. 7 : 25 ; 9 : 12). Il est vrai que cette rédemption est pour le monde entier ; en définitive, notre Seigneur assurera à tous ceux qui viendront en harmonie avec les exigences divines une rédemption éternelle hors ( « from »), à la fois, du péché et de son châtiment (la mort) ; mais comme nous l’avons déjà vu (« Figures du Tabernacle », page 90), cette délivrance éternelle qui, dans l’Age prochain, sera rendue applicable au monde entier en amenant tous les humains à la connaissance de la vérité et sous le gouverne­ment du Royaume de Dieu, n’est au temps présent appli­cable seulement qu’aux membres de la maison de la foi, et encore parmi ceux-ci, elle ne l’est complètement qu’à ceux qui marchent dans le sacrifice de soi, sur les traces du Souverain Sacrificateur comme membres de la « Sacrifica­ture royale ». Leur « rédemption éternelle », hors du péché et de la mort, leur sera accordée comme membres de la Nouvelle-Création, couronnés de gloire, d’honneur et d’im­mortalité.

Examinons quelques autres textes dans lesquels le même terme grec Apolutrosis (délivrance, salut) est rendu par rédemption. Notre Seigneur, dirigeant notre attention sur le salut qui doit nous être apporté par la Première Résurrec­tion, dit à ceux qui vivent à la fin de l’Age et qui discernent certains signes des temps : « Levez vos têtes, parce que votre rédemption approche » (Luc 21 : 28). L’Apôtre,, s’adressant à la même classe de Nouvelles-Créatures, les exhorte en leur disant : « N’attristez pas le saint Esprit de Dieu, par lequel vous avez été scellés pour le jour de la rédemption » (Eph. 4: 30). Dans ces textes également, il n’est pas question de l’oeuvre de rédemption accomplie par le sacrifice de notre Seigneur, mais des résultats de cette oeuvre tels qu’ils seront accomplis dans le perfectionnement de l’Eglise, qui est son corps, dans la Première Résurrection. Dans la même épître (1 : 7) l’Apôtre déclare : « Nous avons la rédemption par son sang ». Ici, il parle évidemment des bénédictions dont nous

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jouissons au temps présent par les mérites [ainsi, au pluriel, dans le texte anglais Trad.] du sacrifice de notre Seigneur qui couvre nos fautes et produit au delà de toute mesure, un poids éternel de gloire, en produisant en nous le vouloir et le faire selon le bon plaisir de Dieu. La pensée que nous voudrions faire ressortir est que Christ est fait pour nous délivrance au temps présent : il nous donne la victoire dans les combats actuels comme il nous la donnera finalement d’une manière complète en nous rendant parfaits à sa propre ressemblance.

Cette pensée est encore développée davantage par le même écrivain qui nous donne (Rom. 3 : 24) l’assurance que la grâce de Dieu nous a justifiés gratuitement (et qu’elle continue à maintenir notre justification tant que nous demeurons en Christ) « par la rédemption qui est dans le Christ Jésus » et qui sera complète, en ce qui nous concerne, lorsque nous lui serons faits semblables, que nous le verrons tel qu’il est et que nous partagerons sa gloire au jour de la rédemption (délivrance). Dans la même épître (8 : 23), l’Apôtre parle encore de l’achèvement de notre rédemption ou délivrance et nous dit comment nous devons l’attendre jusqu’au temps fixé par Dieu. Après nous avoir montré que « toute la créa­tion ensemble soupire et est en travail… attendant la mani­festation des fils de Dieu [la Nouvelle-Création glorifiée] » il ajoute : « et non seulement elle, mais nous-mêmes aussi [appelés et engendrés à la Nouvelle-Création] qui avons les prémices de l’Esprit, nous aussi, nous soupirons en nous-mêmes, attendant l’adoption, la rédemption [délivrance] de notre corps » — le corps de Christ, l’Eglise dont Jésus est la Tête et nous des membres en perspective. Ceci sera la fin de l’oeuvre rédemptrice en ce qui nous concerne, car bien que nous ayons part, dans le temps présent, à nombre de bénédictions et d’avantages par le moyen de la rédemption, nous n’obtiendrons pas notre rédemption complète avant ce temps. — Rom. 8 : 20-23.

Touchant notre condition actuelle — la part que nous avons déjà dans la rédemption — notre Seigneur déclare : « Celui qui croit [en moi] a la vie éternelle » (Jean 6 : 47),

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et l’Apôtre : « Celui qui a le Fils a la vie » (1 Jean 5 : 12). Nous ne devons pas comprendre qu’il ne s’agit là que d’un simple assentiment mental à certains faits associés au divin plan de salut ; c’est en vérité une foi dans le sacrifice de réconciliation, et une conduite en accord avec son opposition au péché. En un mot, c’est une foi vivante qui se manifeste par une obéissance du coeur. De même, nous ne devons pas comprendre par ces textes que les croyants ont la vie éter­nelle dans le plein sens du terme, telle qu’ils l’auront éven­tuellement dans la Première Résurrection. Nous devons plu­tôt comprendre que les croyants consacrés sont engendrés à une nouveauté de vie, qu’ils ont la nouvelle vie commencée en eux dans le sens que leur volonté est acceptée par Dieu comme étant le commencement de la Nouvelle-Créature qu’ils seront dans la Première Résurrection.

Il nous faut comprendre que ces déclarations sont en plein accord avec celle de l’Apôtre, à savoir que « nous sommes sauvés en espérance » — par la foi — considérés comme sauvés et non pas complètement sauvés. C’est pour­quoi nous devons attendre avec patience l’achèvement de la bonne oeuvre que Dieu a commencée en nous, c’est-à-dire attendre « la grâce [salut] qui vous sera apportée à la révé­lation de Jésus-Christ », — «.quand il viendra pour être glorifié dans ses saints » — 2 Thess. 1 : 10 ; 1 Pi. 1 : 13.

La rédemption (délivrance) qui est en Jésus-Christ — celle dont nous jouissons maintenant, aussi bien que celle qui sera bientôt complétée en nous — est partout dans les Ecri­tures identifiée avec le sacrifice que notre Seigneur fit en notre faveur. S’il est vrai que sa mort constitua le prix de notre châtiment, sa résurrection était essentielle, car un Sauveur mort ne pourrait aider les rachetés à retrouver ce qui fut perdu. Nous avons l’assurance que les propres expé­riences de notre Sauveur, en rapport avec le sacrifice, le qualifient d’autant plus pour l’oeuvre grandiose que sera la délivrance de la création gémissante rachetée par son sang. L’Apôtre déclare : « En ce qu’il a souffert lui-même, étant tenté, il est à même de secourir ceux qui sont tentés », c’est-à-dire capables de les délivrer des tentations qui, autrement,

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pourraient les dominer. « Il ne permettra pas que nous soyons tentés au-delà de ce que nous pouvons [supporter],

mais avec la tentation il fera aussi l’issue, afin que nous puissions la supporter. » Il peut permettre que nous trébu­chions, mais aussi longtemps que nous nous confions en lui, il ne permettra pas que nous soyons totalement rejetés — que nous tombions dans la Seconde Mort — Héb. 2 : 18 ; , 1 Cor. 10 : 13.

Nous permettre de trébucher peut être un des moyens de nous enseigner parfois de précieuses leçons concernant nos propres faiblesses et la nécessité pour nous de nous attendre à lui comme notre Berger aussi bien que comme notre Rédempteur, de sentir nos propres faiblesses, afin qu’ainsi nous puissions devenir forts dans le Seigneur et dans la puissance de sa force. Il se tient devant nous comme notre Souverain Sacrificateur, qui peut compatir à nos infirmités et possède la pleine puissance pour nous secourir à l’heure de la tentation. Il est mentionné de façon précise comme ayant « de l’indulgence pour les ignorants et les errants », et comme pouvant « sauver entièrement » (Héb. 7 : 25 — voir note D — Trad.) ceux qui s’approchent du Père par sa médiation et qui continuent à demeurer en lui dans une foi vivante, ce qui implique l’obéissance dans la mesure de leur capacité. Ainsi devons-nous nous réjouir en notre Ré­dempteur comme étant un Libérateur présent, comme il sera bientôt le Libérateur de ceux qui sont dans la tombe et qu’il ressuscitera — le Consommateur de notre foi. — Hébr. 2 : 17, 18 ; 4 : 15, 16 ; 5 : 2 ; 7 : 25, 26.