ÉTUDES
dans les
ÉCRITURES
Le Sentier du juste est comme la lumière
resplendissante qui augmente son éclat
jusqu’et ce que le jour soit en sa
perfection. » — Prov. 4: 18.
VOLUME V
LA RÉCONCILIATION
ENTRE
DIEU ET L’HOMME
« Car Dieu est un, et le Médiateur entre Dieu et les
hommes est un, l’Homme Christ Jésus, qui s’est
donné lui-même en rançon pour tous, témoi-
gnage [qui devait être rendu] en son propre
temps. Mais aussi, nous nous glorifions en
Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ,
par lequel nous avons maintenant
reçu la réconciliation. » (1 Tim.
2 : 5, 6 ; Rom. 5 : 11)
CETTE ŒUVRE EST DÉDIÉE
Au Roi des Rois et Seigneur des Seigneurs
DANS L’INTÉRÊT DE
SES “SAINTS CONSACRÉS “
QUI ATTENDENT L’ADOPTION
ET DE
« TOUS CEUX QUI, EN TOUS LIEUX,
INVOQUENT LE SEIGNEUR »
” LA FAMILLE DE LA FOI “
ET DE
LA CRÉATION QUI SOUPIRE ET SOUFFRE LES
DOULEURS DE L’ENFANTEMENT, EN
ATTENDANT la RÉVÉLATION des FILS de DIEU
« Pour qu’il apparaisse clairement à chacun, quelle est
la dispensation du mystère caché en Dieu dès le
commencement des siècles. » « Selon les richesses
de la grâce de Dieu qu’Il a répandue avec abon-
dance sur nous par toute sorte de sagesse et
d’intelligence, nous faisant connaître le
secret de sa volonté par un effet de sa
bienveillance, selon le bienveillant
dessein qu’Il (Dieu) avait formé
en lui-même pour le mettre à
exécution dans la plénitude
des temps, Il puisse en-
core se faire lui-même
la Tête de toutes
choses dans le
Christ.»
(Eph. 3 : 4, 5, 9 ; 1 : 8-10)
PRÉFACE DE L’AUTEUR
LE VOLUME, dans sa première édition, fut publié en 1899. Il est maintenant, dans les diverses langues des pays civilisés, entre les mains d’un grand nombre d’enfants de Dieu. Une multitude de lettres nous disent quel grand secours prodiguèrent ses pages dans l’élucidation de la Vérité divine — dans l’explication de la Bible. Certains ont trouvé une aide spéciale sur un point, d’autres sur un autre et d’autres encore sur tous les points. Le chapitre intitulé : « Celui qui fut sans souillure », et relatif aux exigences terrestres que notre Seigneur accepta quand Il naquit enfant de Bethléhem, a retenu spécialement l’attention, et beaucoup ont déclaré qu’il projetait une vive lumière sur un grand nombre de sujets scripturaux et scientifiques.
Pour un système de théologie qui reconnaît sa propre faillibilité, sollicite et attend la direction et l’illumination divines jusqu’à la fin du pèlerinage de l’Eglise, il semble remarquable que ce volume écrit il y a dix-neuf ans réclame peu de corrections pour être pleinement d’accord avec la plus récente opinion de ceux qui étudient la Bible touchant les enseignements de la Parole de Dieu.
L’idée dominante de ce Volume est le prix de la Rançon. Apparemment cette doctrine, de laquelle découlent toutes les autres doctrines intéressant notre salut, a été, dans une grande mesure, perdue de vue, obscurcie depuis le temps où les Apôtres s’endormirent dans la mort jusqu’à maintenant. Ceux qui étudient la Bible ont trouvé que la Rançon est la clef qui ouvre la Bible entière, qui distingue immédiatement ce qui est vérité de ce qui est erreur. –
Il n’est pas surprenant qu’en appréciant le sujet et en l’étudiant avec tant de soin, nos vues qui s’y rapportent soient devenues de plus en plus claires. Les affirmations de la Bible concernant la Rançon n’ont changé en aucune façon, pas plus que notre confiance en elles ; mais elles sont plus lumineuses, nous les comprenons mieux. Nous soutenons que les exposés de la Bible sur le sujet sont infaillibles, et que c’est parce que nous ne sommes pas infaillibles que nos vues sont susceptibles d’approfondissement quand nous sondons les Ecritures et sommes guidés dans leur compréhension, comme cela fut promis, par le Saint Esprit. Nous n’objectons rien à l’idée que le Plan divin se révèle graduellement, nous nous en réjouissons au contraire. Nous n’avons rien à regretter. La Rançon nous apparaît toujours plus distinctement avec chaque nouveau rayon de la lumière divine.
Nous voyons maintenant que notre Seigneur Jésus quitta la gloire céleste afin d’accomplir une œuvre de rançon pour Adam et sa race. Nous comprenons que Son changement de nature d’être spirituel en être humain Lui permit d’être le prix de la Rançon — un homme parfait pour un homme parfait — Antilutron — un prix correspondant. Nous discernons maintenant que Jésus se donna, à l’âge de trente ans, au Jourdain, au moment de Sa consécration, pour être le prix de la Rançon pour tous. Il continua à donner ce prix de la Rançon en faisant le sacrifice de Sa vie, laquelle, au propre temps, constituerait le prix de la Rançon pour Adam, le père, et sa race. Il acheva l’œuvre de laisser Sa vie, de l’abandonner, de la sacrifier, en permettant qu’elle Lui soit enlevée, quand Il s’écria sur la croix : « Tout est accompli ! » Rien de plus ne pouvait être donné que ce qu’Il donna — une Rançon (un prix correspondant) pour Adam, le père. Mais elle ne fut pas payée en vue de réaliser la liquidation du compte d’Adam, autrement Adam et toute la race pécheresse auraient été, alors et sur l’heure, transférés à Jésus. Le prix fut simplement déposé entre les mains de la Justice divine comme un dépôt, au crédit de Celui qui était mort, afin qu’Il puisse l’appliquer plus tard en accord avec le Plan divin. Notre Seigneur Jésus passa de l’état de mort à celui d’être-esprit de nature divine, en récompense de Sa fidélité et de Sa loyauté envers Dieu par l’abandon qu’Il fit en sacrifice de Sa vie terrestre. « Lui, que Dieu a souverainement élevé et auquel Il a donné un nom au-dessus de tout autre nom ».
Jésus ne pouvait faire aucun usage du prix de la Rançon tant qu’Il était sur la terre. Il ne pouvait même pas amener Ses disciples en communion avec le Père. C’est pourquoi Il déclara : « Je monte vers mon Dieu et votre Dieu, vers mon Père et votre Père ». Il déclara aussi : « Si je ne m’en vais, le Saint Esprit ne viendra pas ». Dix jours après l’Ascension de notre Seigneur, Ses disciples s’étant assemblés, suivant Ses instructions, dans la chambre haute, reçurent la bénédiction de la Pentecôte, preuve qu’ils avaient été acceptés par le Père, grâce aux mérites du sacrifice de Jésus. Jésus avait employé à titre d’imputation les mérites de la Rançon qu’Il avait déposée dans les mains de son Père ; mais Il ne les donna pas à Ses disciples. Ce n’est pas à eux qu’ils étaient destinés comme possession, mais au monde, — « une Rançon pour tous ». Tous les disciples de Jésus ont renoncé à participer aux bénédictions de la Rançon qui seront répandues sur le monde au Second Avènement de notre Seigneur, afin qu’ils puissent goûter avec le Rédempteur à une bénédiction plus grande encore — l’honneur et l’immortalité. Le prix de la Rançon est destiné à apporter, à Adam et à sa race, la vie sur la terre et les droits et honneurs terrestres qui furent perdus par Adam le père, lorsque, par sa désobéissance, il devint un pécheur, cette perte; étant, par voie de conséquence, subie ensuite par toute sa famille, la, race humaine entière. Le temps de profiter des résultats de la Rançon, autrement dit du Rétablissement d’Adam et de sa race, commence après le Second Avènement du Seigneur, quand Il établira Son Royaume dont le dessein même est de ramener •la race rebelle à la communion totale avec le Père et à la vie éternelle pour tous ceux qui le voudront.
L’Appel de l’Eglise n’a pas pour objet de donner un prix de Rançon supplémentaire, ni d’ajouter par conséquent, à ce que Jésus donna, car ce qu’Il donna est suffisant. L’invitation est faite aux membres de l’Eglise de démontrer qu’ils ont le même esprit, la même disposition, que Jésus avait, de faire la volonté du Père coûte que coûte — jusqu’à la mort même ; ceux qui font cette démonstration peuvent être acceptés par le Père comme membres d’une sacrificature royale dont Jésus est la Tête, le Chef, comme membres de la classe de l’Épouse, dont Jésus est le Glorieux Epoux céleste. Il est exigé de ceux-là qu’ils reviennent à Dieu sous la même alliance faite par Jésus : « Assemblez-moi mes saints, qui ont fait alliance avec moi par le sacrifice ». — Ps. 50 : 35.
Ce ne sera pas avant que ceux-ci aient été appelés, choisis et trouvés fidèles et qu’ils aient été glorifiés, que le moment viendra pour Christ et la classe de l’Épouse de prendre la direction du monde pour le relever : et e n’est pas avant cela, qu’il sera légitime pour le Seigneur de transférer à la Justice divine les mérites de Sa mort, mérites qu’Il plaça comme un dépôt entre les mains du Père lorsqu’Il mourut. « Père, je remets [grec : dépose] mon esprit entre Tes mains » — ma vie et- tous ses droits. Quand ce prix de la Rançon aura été, en bonne et due forme, versé à la Justice divine, à la fin de l’âge, il ne sera plus désormais un dépôt à la disposition du Sauveur,
mais il aura été donné en échange d’Adam et de sa race, qui seront immédiatement remis au Fils par le Père, afin que le Règne millénaire du Rédempteur puisse commencer et que toutes les familles de la terre lui soient assujetties pour être élevées par lui des conditions du péché et de la mort à tout ce qui fut perdu par Adam à tout ce pour quoi Jésus mourut afin de le restituer à l’homme.
Mais les membres de la classe de l’Eglise, dont le choix s’effectue depuis près de dix-neuf siècles, ne pouvaient constituer des sacrifices acceptables pour Dieu, comme le fut leur Rédempteur Jésus parce que Lui seul était saint, innocent, sans souillure — tandis que nous sommes imparfaits et pécheurs, et Dieu ne peut accepter des sacrifices imparfaits, défectueux, entachés de péché. Que pouvait-on faire alors pour que nous fussions des sacrifices acceptables et pour nous permettre d’être associés avec Jésus sur le plan de l’esprit ? La chose qui convenait fut faite — une imputation des mérites de Jésus fut accordée par la Justice divine en faveur de tous ceux qui voudraient entrer dans une Alliance de Sacrifice, et pour lesquels Jésus deviendrait l’Avocat, ou le Garant. Cette imputation par Jésus des mérites de Son sacrifice, en faveur de l’Eglise, pourrait être assimilée à une hypothèque, ou à une opposition, sur le sacrifice pour la Rançon qui retarderait son application au bénéfice du monde jusqu’à ce que son application à celui de l’Eglise fût achevée.
L’Alliance des membres de l’Eglise est fondée sur le sacrifice de toute leur vie et de leurs droits terrestres, afin qu’ils puissent devenir de Nouvelles-Créatures en Christ et Ses cohéritiers sur le plan spirituel.
Ce fut sur la base de cette imputation de nos bénédictions futures de Rétablissement et de notre propre consécration personnelle à l’Eternel, que notre Rédempteur, agissant pour nous comme Souverain Sacrificateur et Avocat, nous mit en relation avec le Plan du Père, ce qui nous permit d’être engendrés du Saint Esprit, de cesser de faire partie de la famille humaine et de devenir membres de la famille spirituelle dont Jésus est le Chef. Tous les membres de l’Eglise prennent donc part avec Jésus à cette œuvre de sacrifice de soi-même, en ce que nous nous présentons à l’Eternel, et Lui, en qualité de Souverain Sacrificateur de Dieu, nous offre comme une partie de Son propre Sacrifice. Ainsi « nous achevons ce qui reste encore à souffrir des afflictions du Christ ». De même, nous souffrons avec Lui afin que nous puissions aussi régner avec Lui. Ce n’est que lorsque tous les engendrés de l’esprit auront passé par la mort que les mérites du Christ, remis à Sa mort en dépôt entre les mains de la Justice et mis en gage dans l’intérêt de l’Eglise, seront libérés de cette contrainte et prêts à servir au rachat d’Adam et de toute la race humaine, sous les termes de la Nouvelle Alliance.
S’il nous fallait à nouveau écrire ce Volume, nous apporterions çà et là des retouches de peu d’importance dans l’expression et en harmonie avec ce que nous avons présenté ici. Nous prions nos lecteurs de s’en souvenir. Ces différences dans l’expression ne sont pas assez importantes pour nous permettre de considérer les expressions de ce Volume comme inexactes — elles sont simplement moins précises et moins claires qu’elles le seraient si cet ouvrage devait être rédigé aujourd’hui.
Pour les plus récents commentaires sur la Nouvelle Alliance, nous invitons les nouveaux lecteurs à se reporter au Volume VI des « ETUDES » à la préface de l’auteur.
Votre serviteur dans le Seigneur, CHARLES T. RUSSELL.
A Brooklyn (N. Y.), le 1er Octobre 1916.